Claude Belot, Eric Jalon, préfet, Dominique Bussereau, président du Conseil départemental et Gérard Larcher, président du Sénat |
Une réunion animée par Gérard Larcher précédait la remise de distinction à Claude Belot |
Elu pour la première fois conseiller général en 1970, succédant à Henri Chat Locussol, il totalisera 50 ans de vie publique à la fin de son mandat de maire en 2020. Un demi-siècle avec ses avancées technologiques et ses bouleversements. Un monde qui va de la reconstruction d'une France, éprouvée par la Seconde Guerre mondiale, aux nouvelles donnes qui ont failli rayer les campagnes de la carte. En résumé, un cahier d'écolier avec ses pleins et ses déliés transformé en tablette tactile disposant du wifi !
Cette transition a demandé une adaptation. En dehors des envolées lyriques qui promettent monts et merveilles aux citoyens, seuls comptent les actes. Claude Belot a eu cette particularité de se sentir entièrement Jonzacais. Sa présence au Palais du Luxembourg ne lui a jamais fait perdre de vue sa commune natale. Sa ville, il l'a défendue et dotée quand les "satellites" alentours s'étiolaient.
En Louis Chalié, il a rencontré un étudiant en médecine soucieux de démontrer les vertus curatives des eaux jonzacaises. Ce travail a conduit à la création de la station qu'exploitent, aux carrières d'Heurtebise, la Chaîne Thermale du Soleil et son directeur Serge Espin. La fréquentation des curistes est en constante progression.
Au fil des années, ont vu le jour le complexe aquatique des Antilles, la médiathèque communautaire, un cinéma largement équipé, un casino « de Jonzac », un futur centre des congrès, des rocades impeccables et bientôt une eau minérale en bouteilles. Quelle pépinière d'idées quand d'autres localités ne valorisent guère leurs potentiels respectifs ?
Les futures générations retiendront qu'il faut se battre pour sauver la ruralité. Certes, la réussite d'une commune se fait parfois au détriment de ses voisines. Les formules pour y parvenir peuvent être discutables et il est courant de voir sur le pavé quelques têtes coupées. L'effort est à ce prix.
A titre d'exemple, la comparaison entre la CDC de Haute Saintonge et la CDA de Saintes est révélatrice : d'un côté, une région divisée qui pourrait avoir du mal à faire aboutir ses dossiers (d'autant que la prochaine Législative devrait raviver les querelles gauche/droite) et le territoire de la Communauté de Communes de Haute Saintonge où droite et gauche ont fini par trouver des terrains d'entente. En échange des compréhensions respectives, les ascenseurs ont fonctionné dans les deux sens !
L'histoire, qui se moque bien des arrangements personnels, ne retiendra que les résultats visibles, c'est-à-dire l'évolution d'un territoire. Sur ce chapitre, la Haute-Saintonge a su tirer son épingle du jeu.
Pierre-Jean Ravet et Mireille Marraco Magendie, ancienne sous-préfète de Jonzac |
Gérard Larcher et le député Didier Quentin |
Deux présidents du Conseil général (départemental) : Josy Moinet et Philippe Marchand |
Succédant aux débats de la matinée, la remise de la Légion d'honneur à Claude Belot avait attiré un nombreuse assistance. Parmi les personnalités qui ont présidé le Conseil Général, comment ne pas citer Josy Moinet, Philippe Marchand, le regretté François Blaizot (représenté par sa fille Elisabeth Delorme) et l'actuel chef de file Dominique Bussereau ? Il y avait aussi le chauffeur attitré des présidents Roger Gautier, d'anciens fonctionnaires, le préfet Eric Jalon, le sous-préfet de Jonzac Frédéric Poisot, Mireille Marraco Magendie, sous-préfète de Jonzac en 1995, Jean-Philippe Aurignac, sans compter Monseigneur Housset, le Père Samoride, sénateurs, députés, conseillers régionaux, départementaux, maires, conseillers municipaux, amis et membres du personnel. Aux côtés de sa femme Jeanine, ses deux fils Nicolas, Emmanuel, son épouse et leurs deux filles, Sophie et Nicole, Claude Belot était ému.
Gérard Larcher retrace la carrière de Claude Belot |
Les petites filles de Claude Belot présentent la médaille sur coussin rouge |
Les félicitations du Président du Sénat |
En cette terre de tradition radicale, le maire de Jonzac a longtemps été Radical Valoisien avant de rejoindre l'UMP et les Républicains. Pour Gérard Larcher, le nom du cinéma "Familia" explique l'état d'esprit qui règne dans le Sud Saintonge !
Les Thermes, pure création "made in Jonzac", ont placé cette ville sur le devant de la scène : « l'eau a fait notre richesse au pays de Cognac » et comme l'annonce le proverbe chinois, « il faut boire l'eau en pensant à sa source ».
« Vous avez mené des politiques audacieuses, ne serait-ce qu'en matière énergétique » dit-il, rappelant le soutien qu'apporte Claude Belot aux filières universitaires : ainsi, Eigsica au Maroc, décentralisation de l'école d'ingénieurs de La Rochelle.
Au Sénat, Claude Belot a été vice-président de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation ; président de la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation et vice-président de la délégation à l'aménagement et au développement durable du territoire. « Je regrette que les idées que vous avez soutenues pour une meilleure décentralisation n'aient pas abouti » souligna Gérard Larcher, « ces derniers temps, nous avons vécu successivement la fin des départements, leur réapparition et le cessez-le-feu avec la Loi NOTRe ». Pas facile de savoir de quoi les lendemains seront faits…
Ce sentiment, Claude Belot le partage. Il fit référence à Charles de Gaulle à qui la CDCHS a dédié un ouvrage relatant sa venue à Jonzac en 1963. « Les hommes de cette trempe sont importants. Pour évoluer, il faut trouver un cap et s'y tenir. C'est ce qui manque actuellement à la France ».
En ce moment particulier, Claude Belot parla de son enfance à Jonzac : « Je suis né dans une ruche où évoluaient ma grand-mère, ma mère, mon père, propriétaire de l'atelier de mécanique sur la place du Champ-de-Foire. A mon frère et moi, ils ont inculqué les valeurs du travail ».
Ayant fait des études de géographie qui l'ont conduit à enseigner à l'université de Poitiers, Claude Belot est revenu à ses amours premières, le développement de Jonzac : « les connaissances acquises doivent servir à quelque chose ! ». Il se présenta donc aux élections, tout en continuant à s'intéresser à la vie de l'entreprise familiale : « Aux côtés de Michel, j'étais un copilote discret ».
A la présidence du Département (de 1994 à 2008), il avoue avoir eu de la chance : « nous étions dans une spirale ascendante. J'ai travaillé avec Michel Crépeau, Josy Moinet, Jean-Louis Frot, Michel Rogeon, Philippe Marchand, François Blaizot, Marc Parnaudeau, Dominique Bussereau. Nous avons inventé un projet ambitieux pour la Charente-Maritime en prenant des risques. Nous étions ardents et visionnaires. Nous disions la même chose, mais avec d'autres mots puisque nous appartenions à des partis différents ! Ce rassemblement a été porteur ».
La Charente-Maritime est devenue célèbre grâce à Fort Boyard (gros coup de pub médiatique), la concrétisation de grandes structures (Antilles, Paléosite, Cité de l'Huître, etc) et des événements annuels (Francofolies, Sites en scène, festivals). Maillant le territoire, ils ont fait de la terre des mouettes un havre touristique. Ce n'est pas un hasard si la Charente-Maritime a construit l'Hermione, la frégate de La Fayette ! « Claude Belot, vous êtes un bâtisseur » conclut Gérard Larcher.
Des fleurs pour Jeanine, l'épouse de Claude Belot |
Jean-Louis Frot, ancien maire de Rochefort, Mme Bureau, M. Plisson |
M. Roustit, Nicolas Belot, Pierre-Jean Daviaud (Saint-Aigulin) |
Souvenirs, souvenirs : en retrouvant d'anciens édiles, Josy Moinet ou Philippe Marchand, Claude Belot déclara « éprouver l'étrange sensation de les avoir quittés la veille » !
Monseigneur Housset et le Père Samoride (dont la famille est originaire de Jonzac) |
Dominique Bussereau retrouve Roger Gautier, chauffeur attitré du Conseil général ! |
• Au Sénat, Claude Belot a également été président du groupe d'études sur le thermalisme et le climatisme, membre des groupes d'études sur l'aviation civile, l'énergie, les nouvelles technologies et les médias. En 2004, il a publié un rapport sur l'organisation et le développement de l'aviation légère civile.
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