mardi 31 mars 2015

Jonzac fête les métiers d'art

Samedi et dimanche, des artisans s'étaient donné rendez-vous à la Corderie, rue Ruibet Gatineau où ils exposaient leur savoir-faire. Outre un atelier de cordage, on pouvait découvrir mosaïques, poteries, bijoux, vitraux, vêtements, girouettes, travail du cuir, sculpture sur pierre, vannerie et bien sûr le patriarche Gil Pras et ses créations.













Une sympathique manifestation qui s'inscrivait dans les journées européennes des métiers d'art.

Hippodrome de la Palmyre :
reprise des courses le 6 avril

Sur le site champêtre de la forêt de la Coubre sur la commune des Mathes, la Société des Courses Hippiques de Royan débute sa saison le 6 avril pour un cycle qui comportera 14 réunions.
Ce lundi de Pâques, un programme mixte trot-obstacle est proposé au public avec comme épreuve phare à l'attelé le Prix du Casino de Royan réservé à des concurrents chevronnés.
Sur place, les pistes, les infrastructures et le restaurant contribuent à attirer une clientèle toujours plus nombreuse composée de turfistes et de professionnels ainsi que leurs familles et amis, pour suivre un spectacle vibrant toujours rempli d'émotions.
Lundi 6 avril, des animations sont prévues sur ce lieu de détente pour les enfants. Le cas échéant leurs aînés pourront être initiés aux jeux des courses par des membres de l'hippodrome. Enfin, le champ de courses constitue un centre d'entraînement très réputé qui donne, ne l'oublions pas, le plus grand nombre de gagnants en obstacle au plan national.
Départ de la première course à 14 h 30. Entrée gratuite pour les moins de 16 ans.
• Pour plus d'informations se référer au blog: hippodrome-royan17.blogspot.fr

La Rochelle :
Lancement des balades éco-citoyennes

Autour du bassin des chalutiers de la Rochelle, l’association Echo-Mer et le port de plaisance proposent gratuitement une balade de deux heures pour adultes et enfants. L'objectif est de présenter l'histoire portuaire de la ville et d'étudier sur le terrain les différentes thématiques environnementales du milieu nautique: pollution, impact de notre mode de vie (déchets, eaux usées) sur la pollution des ports. Participation gratuite dans la limite des places disponibles , enfants à partir de 7 ans.
Merci de vous inscrire par email echomer@wanadoo.fr/ ou par téléphone au 06 62 00 44 85

Planning des balades , autour du bassin des chalutiers 
Rendez –vous à 18 h sur le parvis de l’Aquarium.
- Le 23 Avril  - Le 21 Mai - Le 4 Juin  - Le 18 Juin  - Le 2 Juillet  - Le 23 juillet  - Le 27 Aout - le 10 septembre  - le 24 septembre - le 8 octobre.

• Programme des balades
LE PASSÉ - Histoire de la Rochelle. A partir de l’ouvrage de la petite histoire de la pêche Rochelaise de Jean-Louis MAHE , nous découvrirons comment l’essor économique de la ville de La Rochelle est étroitement lié à la pêche. Puis nous aborderons les évolutions de la pêche, sa place aujourd’hui dans le paysage rochelais - Diminution de la ressource : Pourquoi et comment ? La pollution des océans en général et l’exemple de nos pertuis. Les différentes pollutions du milieu naturel.
LE PRESENT - La Plaisance et le nautisme. Les enjeux d’une plaisance respectueuse de l’environnement. Les Règles en vigueur / les produits toxiques du nautisme / les alternatives. La place économique du nautisme/ son impact écologique / ses alternatives / Ses métiers (Lors des balades, rencontres possibles avec des artisans) - Le tourisme et ses impacts sur le littoral.
L’AVENIR - La reconquête écologique : la construction des bateaux , les nouveaux matériaux - Les actions à mettre en œuvre pour une meilleure qualité de l’eau - Création d’espaces de repos écologiques des espèces.

• Association Echo-Mer 8 quai Georges Simenon à La Rochelle - echomer@wanadoo.fr - www.echo-mer.com - boutique.echo-mer.com

Des pibales (civelles) sur le marché chinois : Le ministre favorable à la réouverture du marché sous certaines conditions

Olivier Falorni, député, a obtenu des garanties du Secrétaire d’Etat à la pêche sur une possible réouverture du marché vers la Chine.

Pourquoi un explorateur français Robert Cavelier de La Salle et son navire-amiral
La Belle sont-ils devenus célèbres ?

A l'occasion de la publication par le Comité Rochefortais de Documentation Historique de la Marine de l'étude : Robert Cavelier de La Salle et La Belle par Marc Fardet archiviste paléographe, ancien Conservateur en chef du Service historique de la Marine à Rochefort, Président du CRDHM, le Centre International de la Mer et Le CRDHM organisent une conférence "la singulière destinée de l’explorateur Robert Cavelier de La Salle et de La Belle", barque longue construite à Rochefort. Elle sera donnée par l'auteur à l'auditorium de la Corderie Royale vendredi 10 avril à 18 heures.
A l'issue de la conférence, Marc Fardet dédicacera l'ouvrage.

Pourquoi un explorateur français Robert Cavelier de La Salle et son navire-amiral La Belle sont-ils devenus célèbres ? Pourquoi, malgré leur tragique destin, ont-ils changé le cours de l’histoire ? C’est cet épisode français de l’histoire du Texas qui, plus de trois siècles après les événements, nous réunit dans une alliance franco-texane autour de La Belle depuis que cette barque longue a resurgi en 1996 des eaux de la baie de Matagorda où elle avait fait naufrage en 1686.
La Commission Historique du Texas est à l’origine de la fouille de l’épave, de la restauration de ses « artifacts » et de sa mise en valeur dans un réseau muséographique « L’Odyssée de La Salle », tandis qu’est présentée au musée Bob Bullock d’Austin, jusqu’en mai 2015, une remarquable exposition montrant la richesse exceptionnelle de cette découverte et les vestiges de la coque réassemblée sous nos yeux.

Le Comité Rochefortais de Documentation Historique de la Marine (CRDHM) qui a pour objet l’étude de l’histoire maritime, spécialement celle concernant la côte atlantique de la Vendée à la frontière espagnole, organise des conférences tout au long de l’année et assure des publications.

• Pour vous procurer cet ouvrage : marc.fardet@gmail.com

A quoi pouvait bien ressembler le prieuré
de Trizay au temps de sa splendeur ?

Dans le cadre des journées d'étude de l'Auvergne à la Saintonge, Trizay prieuré de la Chaise-Dieu, qui ont eu lieu samedi dernier, de nombreux sujets ont été abordés dont l'un était original. En effet, Andreï Vlad a reconstitué en 3D ce que pouvait être le prieuré de Trizay avant qu'il ne soit l'objet d'importantes destructions. A la suite de ses observations, il a livré au public le fruit de ses recherches. « Ce ne sont que des hypothèses » a précisé l'architecte. Des nouvelles fouilles permettront de peaufiner ce nouveau regard porté sur l'édifice.
Notons qu'Andreï Vlad a également travaillé sur le prieuré de Sainte-Gemme, bien mutilé lui aussi. « Dans un monde dominé par l’image, le besoin de visualiser et de restituer ces monuments, devient indispensable. Depuis la fin du siècle passé, la restitution graphique des édifices anciens, a connu un essor spectaculaire. Ceci s’explique aussi par le développement des médias audiovisuels et par l’avancée des nouvelles technologies » souligne-t-il.

Andreï Vlad et Christian Gensbeitel
• Découvrons donc le prieuré de Trizay "vu" par Andreï Vald :

Le prieuré tel qu'on peut le voir aujourd'hui


L'ensemble reconstitué en 3D par Andreï Vlad

L'architecte a rappelé qu'il s'agissait d'hypothèses
Les vitraux des chapelles sont l'œuvre de Richard Texier
Enigmatique vitrail...
Le prieuré de Trizay se trouve sur la route de Saint Jacques de Compostelle, comme le rappelle la confrérie

1568-1570 : quand les Huguenots
détruisaient les églises de Saintonge

Il était interdit, sous peine de mort, d’évoquer ces temps d’épouvante et d’inquiéter les responsables de ruines qu’on avait à peine le droit de mentionner...

Dans le cadre des journées d'étude qui ont eu lieu la semaine dernière à Trizay, monastère de la Chaise-Dieu, l'historien Marc Seguin a rappelé combien les églises de Saintonge avaient souffert durant la troisième guerre de religion (1568-1570). Alors qu'en Irak, Daech détruit des vestiges archéologiques inestimables et suscite l'indignation internationale, nos ancêtres n'étaient pas animés de meilleures intentions. Pour preuve, contrairement à l'Espagne ou l'Italie qui ont conservé intact leur patrimoine religieux, certaines régions de France n'en possèdent qu'une partie, certains édifices ayant été très endommagés (sans oublier mobilier etdocuments brûlés). 
Pourquoi parle-t-on si peu de l'acharnement des Huguenots contre nos pauvres églises ? Tout simplement parce qu'il règne une véritable omerta sur le sujet, ne résultant pas des contemporains mais des gens de cette époque qui ont préféré mettre une chape sur toutes ces "folies". « Il était interdit, sous peine de mort, d’évoquer ces temps d’épouvante et d’inquiéter les responsables de ruines qu’on avait à peine le droit de mentionner. Les édits de pacification imposaient le devoir d’oubli » explique Marc Seguin. Il a eu la chance de retrouver des documents "secrets" qui lui ont permis de nous livrer cette conférence publiée dans son intégralité.

Marc Seguin et Christian Gensbeitel, chercheurs

« L’an VcLXVIII, leur abbaye auroit esté bruslée et plusieurs demolitions faictes en icelles maisons claustralles des abbé et relligieulx, granges, mesnageries et autres commodités d’icelle, qui ont tellement esté ruynées que les relligieulx ont esté contrainctz abandonner ladicte abbaye” . Telle est, à la fin de 1568, au début de la terrible troisième guerre de Religion, la situation des moines de Sablonceaux qui évoquent seulement les destructions matérielles. Comme eux, nous éviterons les allusions aux meurtres et aux tortures. Deux années seulement, et plus particulièrement l’automne 1568, représentent pour l’exceptionnel patrimoine que le Moyen-Age avait légué à nos régions, un désastre immense. Nous nous demanderons d’abord pourquoi il est si peu évoqué, pourquoi on l’a occulté. Il conviendra ensuite d’en établir la chronologie, de chercher les motivations qui ont pu pousser les hommes de ce temps à s’acharner sur le travail des générations précédentes, enfin à relater les événements et à décrire les mutilations diverses qui ont frappé à des degrés divers tous les monuments religieux.

Les féroces guerres de religion entre catholiques et huguenots
Une documentation improbable

A partir de quelle documentation décrire cet immense désastre et dater les événements ? Il a été interdit, sous peine de mort, d’évoquer ces temps d’épouvante et d’inquiéter les responsables de ruines qu’on avait à peine le droit de mentionner. Les édits de pacification imposent le “devoir d’oubli”, particulièrement celui de Saint-Germain (8 août 1570) qui clôt la dramatique troisième guerre. Son article premier le précise : “Que la memoyre de toutes choses passées d’une part et d’autre, dès et depuys les troubles advenuz en nostre royaulme et à l’occasion d’iceulx, demeure extincte et assoupie comme de choses non advenues. Et ne sera loysible ny permis à noz procureurs generaulx ny autres personnes publicques ou privées quelconques en quelque temps ny pour quelque occasion que ce soit en faire mention, proces ou poursuite en aucune cour ne jurisdiction”.

La lassitude est si grande que l’édit est aussitôt enregistré par le parlement de Bordeaux, le 23 août. Il est envoyé aux sièges des sénéchaussées du ressort qui en assurent la publication et transmettent à leur tour aux hautes justices seigneuriales. Pour finir, les desservants sont supposés en faire la lecture au prône de leur grand-messe dominicale, ce qui est tout à fait illusoire en Saintonge compte-tenu de l’interruption quasi-générale du culte catholique. Sauf à Saintes, le texte n’est connu qu’à la mi-septembre, ce qui ne signifie pas qu’il ait été respecté. Tout événement lié à la guerre est oublié. Les informations et les enquêtes qui ont été rédigées là où les troupes royales ont ramené un semblant d’obéissance sont brûlées, ou “dilacérées” comme on dit alors, avec un soin d’autant plus méticuleux que le personnel des tribunaux était majoritairement acquis au calvinisme, et par conséquent empressé à voir appliquée une loi qui l’innocentait.
Cet acharnement s’est poursuivi bien plus tard car il était devenu déplaisant d’évoquer le souvenir d’un ancêtre compromis dans ces désordres. On conserve à Bordeaux deux copies partielles des registres secrets du parlement qui exerçait son autorité sur tout le Sud-Ouest. La plus complète est la merveilleuse collection de Verthamont (1770) qui constitue une suite de 52 beaux volumes. Imaginez la frustration du chercheur à la lecture de cette simple note ! “Nota. On n’a point de registre depuis le 30 aoust 1566 jusques au 13 novembre 1569. Sauf qu’on a trouvé ches un libraire qui avoit achepté une bibliothèque d’un particulier, parmi les livres duquel on a trouvé un registre de 1568 duquel j’ay tiré quelques extraicts en petit nombre, n’estant remply que des tumultes des religionnaires”.

Gravure du palais de l'Ombrière, parlement de Bordeaux
Au début du XVIIe siècle, avant réparations, on a parfois réalisé des enquêtes ; l’une des plus connues concerne la ruine du prieuré de Montierneuf. Il a fallu attendre les années 1680 pour que des officiers ou des nobles, soucieux de soutenir la politique religieuse de Louis XIV, trouvent bon d’extraire de leurs chartriers des textes par hasard épargnés et qui établissaient la responsabilité des protestants, maintenant victimes. C’est le cas à Saintes à propos de la cathédrale, et avec l’Abrégé historique de l’établissement du calvinisme en l’île d’Oléron et de la destruction des églises, une suite de documents, sélectionnés, que le seigneur de Bonnemie tire des archives aujourd’hui disparues de sa haute justice.
Au début du XVIIIe siècle, dans le même but, des officiers déplorent les fureurs passées et insistent sur le spectacle lamentable des vestiges qui rappellent tant de splendeurs anciennes. En 1716, à Saint-Liguaire, dans le diocèse, à deux pas de Niort, “il y a une abée royalle de l’ordre de Saint-Benoist de 1 400 livres de revenu. Les tristes vestiges de l’église abbatiale, démolie dans le temps des troubles de la religion, font juger qu’elle estoit superbe” .

Le XIXe siècle n’a guère approfondi la question. C’est le temps de la victimisation des protestants, en effet persécutés au XVIIe siècle, donc, par simplification, depuis l’origine. Il ne faut pas compter sur l’Histoire Lavisse et les programmes scolaires de la IIIe République pour insister sur les déboires des Catholiques et de leurs monuments. Plus près de nous, enfin, qui ne connaît l’admirable travail de Charles Connoué consacré aux Eglises de Saintonge ? L’auteur déplore partout des mutilations, des disparitions ; il reproche beaucoup aux Anglais et à un Moyen-Age très prolongé, mais sous-estime l’impact des guerres de Religion. Il s’agit d’un sujet historique refoulé, mais pourtant essentiel pour l’étude du patrimoine local. Sans le travail d’Yves Blomme, qui saurait que l’abbatiale de Saint-Jean-d’Angély dont il ne reste presque rien fut une manifestation essentielle de l’art gothique régional ?

Saint-Jean d'Angély : L'abbatiale dont il ne reste presque rien fut une manifestation essentielle de l'art gothique régional
Chronologie

On distingue huit guerres de Religion entre 1562 et 1598, ce qui n’est pas tout à fait exact puisque des troubles commencent dès 1559 en Agenais ou à Saint-Jean-d’Angély. Chaque guerre commence par une prise d’armes et s’achève par un édit de pacification qu’on espère définitif. La charnière se situe à la Saint-Barthélémy (24 août 1572) : avant, les huguenots, globalement minoritaires mais bien représentés dans les catégories sociales dominantes, espèrent l’emporter ; ensuite, ils luttent pour assurer leur survie dans un contexte plus politique.
La chronologie est très importante parce que les auteurs qui évoquent ces événements tragiques n’ont que trop tendance à globaliser ; or, 40 années, c’est très long, presque deux générations de ce temps. On a plus ou moins ravagé pendant tout ce demi-siècle, mais la séquence la plus catastrophique ne dure que quelques mois.

La première guerre (1er mars 1562-19 mars 1563) est marquée en Saintonge par un accès de violence qui occupe l’été 1562 et qui n’est pas sans rappeler, dans les campagnes au moins, la Grande Peur de 1789. L’iconoclasme frappe essentiellement les “images” tenues pour des objets de “superstition”, les autels, le mobilier, les statues, les archives, surtout, parce que beaucoup, qui ne sont pas nécessairement acquis aux “idées nouvelles”, espèrent que la disparition des baillettes va entraîner la fin des redevances. L’exemple le mieux connu est celui de Saint-Jean-d’Angély où le “chef” de Saint Jean et l’admirable bibliothèque de l’abbaye sont brûlés. Pour les chefs protestants, la Saintonge n’est qu’un réservoir de soldats, en particulier de nobles, qui vont rallier Orléans où se décide le sort des armes.
Le “Tour de France royal” voit, au début de septembre 1565, l’enfant Charles IX, Catherine de Médicis et l’interminable caravane qui les suit, visiter la Saintonge et s’efforcer d’y rétablir la concorde entre les sujets et l’autorité du roi. En vain, à Trizay, par exemple. En juillet 1573, à la fin du siège de La Rochelle, le Duc d’Anjou, maintenant roi de Pologne, futur Henri III, ordonne de prendre les mesures qui s’imposent, “veu ce qu’on dict qu’il y a dix ans ou plus que es lieux de Trizay et Soubise, ne se faict aulcun service divin, d’aultant que le prieur des lieux est de la nouvelle opinion et ha cy devant porté les armes contre l’autorité du roy”.
 Ce prieur s’appelle Antoine Goumard ; cela signifie que depuis l’été 1562, le culte catholique est interrompu à Trizay et que les habitants, comme ceux de la châtellenie voisine de Soubise, vivent pendant très longtemps en dehors de la religion traditionnelle, parfois en dehors de toute religion.

Le prieuré de Trizay ou ce qu'il reste des chapelles
Nous ne négligerons pas tout à fait la très courte seconde guerre (fin 1567-23 mars 1568) parce que les huguenots mettent la main sur La Rochelle. Elle constitue une introduction à la troisième qui commence en août 1568, spontanément, dit-on. En réalité, elle paraît bien avoir été préméditée. Il s’agit d’une guerre totale, militaire, bien sûr, mais aussi idéologique et financière; c’est en cela que la Saintonge et ses édifices religieux se trouvent particulièrement concernés.
Ce conflit se divise en trois séquences. Dans un premier temps, les Réformés s’emparent de toute la province et réussissent en quelques mois une œuvre immense de destructions, cependant ralentie par leur défaite de Jarnac (13 mars 1569). L’armée royale entreprend la reconquête de la province, à peu près effective, même aux “isles”, après le long siège de Saint-Jean-d’Angély (16 octobre-2 décembre 1569). Pendant les six mois suivants, la sénéchaussée obéit tant bien que mal à l’autorité légitime. Enfin, en juillet 1570, les huguenots, stimulés par Jeanne d’Albret, lancent une vigoureuse offensive et reprennent le terrain perdu, aussi bien Brouage que Saintes.

Les motivations de l’iconoclasme

Notre attention se porte sur les églises parce qu’elles seules subsistent, parfois bien mutilées, mais il faudrait aussi envisager tout un espace sacré dont elles ne sont qu’un élément. 
•  L’espace sacré : Illustrons notre propos avec une enquête de mai 1449 relative au prieuré des Essards près de Saint-Porchaire, un membre de l’abbaye de Montierneuf de Poitiers . Nous nous situons en dehors de notre champ chronologique mais au moment crucial où s’est amorcé un repeuplement dont les Saintongeais du XVIème siècle sont les descendants fort proches. L’église est en fâcheux état. Vers 13 80, les voûtes sont tombées, écrasant à la fois les fidèles et les fonts baptismaux ; la disparition de ces derniers obligeait à aller baptiser les rares enfants à Saint-Porchaire. On vient d’en dresser de nouveaux, on les a bénis et aussitôt utilisés.
L’église se situe à l’intérieur d’un espace sacré; le prêtre-témoin Elie Gadolet le rappelle : “de toute ancienneté il y a eu eglise parrochialle car il y a pres de l’eglise et joignant icelle ung cimantiere grant et spacieux auquel a une croix osanniere (dont le crucifix est alors tombé dans l’herbe) et plusieurs tombes, et aussi un fondis ou masureau qui souloit estre basty en maison, en laquelle souloit demeurer le curé”. Une église et ses fonts baptismaux, un cimetière clos de murs, avec une porte fermant à clé, une croix hosannière, un presbytère (ou un logis prioral dans le cas présent), tous ces éléments forment un tout ; seul le dernier n’est pas indispensable.

Un iconoclasme raisonné

Pendant quelques mois, l’éradication de “l’idolâtrie” est conduite avec méthode par quelques ministres impatients d’éradiquer tout souvenir de l’ancienne religion. L’objectif est ambitieux ; il s’agit, comme c’est arrivé en 1793, par exemple, d’essayer de créer un homme “nouveau”, un chrétien délivré des superstitions accumulées au cours des siècles. Cela suppose la disparition du clergé et la démolition des édifices qui rappellent ce passé. Cette action ne devrait pas être conduite dans le désordre, mais d’une manière rationnelle, sous le contrôle du “magistrat”, c’est à dire partout dans le plat pays, du seigneur châtelain considéré comme le “fondateur” de l’église, et de son tribunal dont les magistrats sont convertis ou absents. Deux éléments sont d’abord visés : l’autel et les fonts baptismaux dont la disparition entraîne l’impossibilité du baptême, donc la perte de l’identité catholique et des repères cultuels. C’est ensuite le clocher, orgueil de la paroisse, le presbytère ou le logis prioral, vidés, brûlés et rasés. S’ajoutent la rage de soldats enrôlés parmi les marginaux qui sont les descendants des hommes de guerre du XVe siècle, la hargne de gens naguère recherchés pour hérésie, et la convoitise des voleurs.

Nous avons lié ces démolitions à la châtellenie qui est alors la circonscription administrative de base et à l’action du seigneur qui en est le maître. C’est bien visible dans les châtellenies de Montendre et de Montguyon qui appartiennent aux La Rochefoucauld. Dans la première, qui compte 21 paroisses, toutes les églises sont des reconstructions hâtives et médiocres du premier XVIIe siècle ; les restes d’architecture médiévale sont limités aux chevets (Jussas, Vallet, Moulons); celle de Rouffignac a été épargnée parce que le roi en est, dit-on, le “fondateur”. Une étude conduite dans les environs donnerait les mêmes résultats : à Soubran dont est seigneur René de La Roche, le “capitaine Soubran”, ou à Courpignac , chez Jean de La Rochebeaucourt, “Monsieur de Saint-Mesmes”, alors gouverneur d’Angoulême. On ferait la même observation dans le sud de l’actuel département des Deux-Sèvres.

Les guerres de religion : une période sanglante de notre histoire
Inversement, si le seigneur châtelain est resté catholique, les démolitions restent, sauf accident, plus limitées. C’est le cas chez Antoine de Pons, dans sa vaste châtellenie, ou dans celles d’Archiac et de Matha qui appartiennent à Jacquette de Montbron, épouse du Périgourdin André de Bourdeilles. Il s’agit même d’un cas singulier puisque c’est le résultat de l’action du juge sénéchal Aubin d’Abbeville, calviniste sincère mais serviteur loyal du roi et de maîtres absents. Ce personnage avait épousé une cousine d’Agrippa d’Aubigné, il était le curateur du jeune homme et aurait aimé l’empêcher de rejoindre les rangs huguenots. Le puissant château fort d’Archiac a été longuement occupé par une garnison réformée ; c’est même là que Coligny a signé son testament. L’indiscipline des soldats ne pouvait manquer d’entraîner des brutalités : la plaque gravée visible sur la façade d’une maison du bourg et qui provient de l’ancienne église de Saint-Martin du château a tout l’air d’une excuse : “En l’an 1570, je fus par des soldats saccagée et bruslée. Prions Dieu qu’il n’advienne plus”. Un autre exemple est celui de Nieul-le-Virouil dont la châtellenie, qui se confond avec la paroisse, appartient au conseiller au parlement Bertrand Arnoul, calviniste modéré et respectueux des édits : l’église reste intacte et conserve son beau clocher en pomme de pin et, exception notable, sa croix hosannière du XVe siècle. Il est en de même à Saint-Fort-sur-Gironde , un cas particulier, avec deux coseigneurs, le très catholique François de Beaulon et le huguenot Jean de Ciret, tous deux magistrats au même parlement.

Mode d'emploi pour détruire une église

Les destructions s’opèrent en deux temps inégaux : à la fin de 1568, un automne furieux, puis un second temps qui se prolonge jusqu’aux années 1590, avec des démolitions lentes, continues et anarchiques.
Les fureurs de l’automne 1568. L’automne et l’hiver 1568-69 sont des saisons d’épouvante. Les prêtres et les fidèles catholiques les plus apparents fuient vers les rares places tenues par les forces royales. Combien de morts anonymes, de malheureux dénoncés ou démasqués et aussitôt dépouillés et suppliciés ? Les plus chanceux, tel Hilaire d’Anglars de Boisrigault, le prieur de Montierneuf, sont seulement rançonnés : en septembre et octobre, “tous ses biens du prieuré et seigneurie de Monstierneuf luy auroient esté prins et saccagés”. Il s’est réfugié à Pons avec un neveu, mais la ville a été “prinse par assemblée et le chasteau par composition”. Leurs chevaux et leurs armes ont été confisqués et ils ont versé une rançon de 500 écus, avec 400 autres d’emprunt. Il demande justice “contre ceulx qui ont tué ses prebstres et serviteurs domesticques, bruslé sa maison de Monstierneuf, coppé sa fourest du Port et levé ses fruictz” dont la perception a été confiée à Thibaud Guillon, sieur du Pas des Vaches, “soy-disant commissaire deputé par le prince de Condé”.
Remarque identique pour le beau prieuré de Saint-Nicolas de Mornac dont il ne reste rien. En 1572, le Bordelais Bernard de Suberville, chanoine de Saintes, dit avoir été pourvu de cet excellent bénéfice en 1568 et en avoir été “chassé” par les huguenots “et son eglise et maison prieuralle mises par terre, ses tresors, termes, registres, papiers et documens concernans le temporel prins, bruslés et emportés”. Ayant tenté, après la paix de Saint-Germain, de se réinstaller, il est expulsé par des gentilshommes des environs “qui se seroient assemblés, faict conspiration et coursses par plusieurs fois” pour le tuer ; ils l’ont tellement “intimidé qu’il n’oze se y retirer pour la crainte qu’il a de sa personne”.  

Entre août et décembre, la Saintonge brûle véritablement. Abbayes et gros prieurés subissent le sort de Montierneuf et de Mornac, à l’exception notable de Notre-Dame de Saintes, réservée aux femmes de la meilleure noblesse que leurs familles font enfermer là, sans doute à cause d’une foi ardente, mais aussi pour se dispenser de leur verser une dot légitime. Détruire le monastère et libérer les nonnes reviendrait à plonger dans l’embarras les familles des chefs huguenots. Aux “isles”, on n’épargne que les grands clochers du XVe siècle, indispensables aux marins , ainsi à Moëze où la nef seulement est “descouverte et rompue” et où la messe n’est plus célébrée entre 1568 et 1598 au moins. Les fidèles des églises rurales se réfugient parfois derrière les murs épais de leur sanctuaire et tentent de le défendre ; ce sont de multiples sièges anonymes dont le souvenir reste visible à cause des impacts des arquebusades qui ponctuent le tour des fenêtres : Jonzac, Barbezieux, Lonzac, etc... Mais la marée huguenote emporte tout. En septembre 1571, le notaire qui vient au Petit-Niort, près de Mirambeau, constate que le grand autel et les fonts baptismaux ont disparu, comme les maisons du prieuré ; il ne reste que les murs et la façade, privée de son fronton, particularité qui lui vaut de figurer dans la catégorie réduite des façades en “arc de triomphe”.

Le tour de France de Catherine de Médicis et de Charles IX
La cathédrale de Saintes saccagée

En publiant en 2001 une enquête relative à la démolition de la cathédrale de Saintes, j’avais noté que le document n’était que la copie d’un texte daté du 23 février 1570, c’est à dire de l’intervalle de quelques mois pendant lesquels les autorités légitimes avaient repris le contrôle de plus grande partie de la Saintonge ; dès le mois d’août suivant, le devoir d’oubli a envoyé l’original au feu. J’avais cru qu’il était propre à Saintes, chef-lieu de la sénéchaussée. Erreur. Il s’agissait d’une mesure générale imposée par le procureur général du Parlement. J’ai depuis trouvé mention, dans un inventaire de 1762 des archives (disparues) de la petite abbaye de La Tenaille , d’un “procès-verbal du 23 février 1570, des ruines des églises de Saintonge par les huguenots... Y jointe une inquisition secrète, aussi du 23 février 1570, faite à la requête du procureur du roi et du syndic du clergé”. Il y a donc eu ce 23 février 1570, partout où s’exerçait l’autorité, des démarches identiques, sauf à Trizay et dans les châtellenies que contrôlaient toujours les huguenots. Ajoutons-y une requête du 7 février 1571 par l’abbé Jacques Catrix au lieutenant général de Saintes, “à l’occasion de la ruine de lad. abbaye par les huguenots”, qui sollicite un délai pour réparer son église et ses bâtiments. Il y a certainement eu à Saint-Jean-d’Angély une enquête détaillée relative à la destruction de l’abbaye.
En ce qui concerne la cathédrale Saint-Pierre, retenons le témoignage du marchand Guillaume Guiet, un échevin catholique. “Au mois d’aoust 1568, la ville de Xaintes fut (prinse) par ceux de la nouvelle opinion... Estant en la ville, prisonnier, (il vit) que lesdits de la nouvelle religion faisoyent saper le portal de Nostre-Dame du grand temple de St Pierre de Xaintes. Et estoyent à estauter les sapes un nommé Palais, charpantier de St Eutrope, et trois jours apres, ledict qui depose entendit tomber ledict portal. Et avoyent ceux de laditte religion fait tomber le cœur de ladicte grande eglise un peu auparavant, tellemant que de presant elle est toute ruinée. Comme aussy sont toutes les autres eglises de la presante ville et fauxbourgs, et que des à presant il n’y a en la ville aucun temple que celuy des Jacobins pour prier Dieu, lequel lesdits de la Religion avoient laissé pour faire leur presche et assemblée. Pareillemant lesditcs de la Religion ont rompu et demoly toutes les eglises des parroisses du presant diocese où ils ont passé et esté les maistres. Dit aussi que les de la nouvelle opinion ont rompu et demoly l’evesché, ensemble toutes les maisons des chanoines de St Pierre de Xaintes, tellemant qu’aujourd’huy elles sont inhabitables. Et n’y ont laissé que les murailles, combien qu’auparavant elles fussent des plus belles et mieux logeables”. Seul, le clocher est respecté, les principaux habitants ayant fait observer à d’Andelot et à Coligny “que c’estoit une des belles marques de France”. Ces destructions s’accompagnent de l’incendie en place publique des titres et des ornements. Le chapitre avait fait charger tapisseries, vases sacrés et archives sur deux gabares pour les envoyer à Angoulême ; des traîtres - le chanoine Christophe Arrouhet ? - avertissent Jean de La Rochebeaucourt qui fait main basse sur le tout. Quant aux matériaux, ils sont volés ou vendus.

Le défaut de documentation fait que nous ne connaissons que rarement les noms des responsables. Notons cependant François de Beauchamp, seigneur de Bussac près de Saintes, puis un spécialiste, Jean Forteau, auquel l’enquête citée plus haut attribue la démolition du prieuré de Montierneuf et qui s’est, nous dit La Popelinière, chargé de celle de Saint-Michel-en-Lherm. Ce Jean Forteau, d’abord marchand, paraît originaire de Saint-Fort sur Brouage ; il s’installe à Soubise, s’engage dans le financement très rémunérateur de la pêche à Terre-Neuve, devient sieur de La Tour et se dit même écuyer en 1565. Il n’appartient pas au personnel de la haute justice mais ses amis les plus proches sont Me Jean Gaultier, le juge sénéchal (le “bailli”) du lieu, et, surtout, Me Henri Dieulefit, procureur fiscal pour Antoinette d’Aubeterre.

La cathédrale Saint-Pierre de Saintes, telle nous la voyons aujourd'hui, possède une histoire mouvementée
Aliénations et pillages
La côte saintongeaise, le Pérou des Rois de France

Cette troisième guerre est, répétons-le, une guerre totale, ce qui signifie que les impératifs financiers ont été décisifs. Les chefs huguenots n’ont pas choisi le Centre-Ouest par hasard. Les avantages de La Rochelle sont connus, mais il ne faut pas oublier que la côte saintongeaise, surpeuplée très active et tôt convertie, connaît un “Beau XVIe siècle” exceptionnel et négligé par l’histoire locale; elle est considérée comme le “Pérou des rois de France”, où s’accumulent les capitaux.
Le sel, indispensable, objet de chantage, devient le nerf de la guerre. Joseph de Valier, conseiller fugitif du parlement de Bordeaux, supervise les questions financières pour la Cause; c’est lui qui rançonne si férocement le prieur de Montierneuf en 1568. Destin étonnant ! Avant les troubles, il a participé à la répression de la “religion nouvelle” à Bergerac et à Sainte-Foy . En 1569-1570, ses anciens collègues le condamnent aux pires supplices, mais par contumace; il est exécuté “en figure”, ses biens vendus. Dès l’amnistie d’août 1570, il retrouve son office, fuit en Béarn lors de la quatrième guerre, et revient siéger à Bordeaux, comme s’il ne s’était rien passé. On devine l’ambiance.

Le pouvoir royal, aux abois, avait commencé à séculariser les biens de main-morte. Joseph de Valier n’ignore pas que le diocèse de Saintes est le plus riche de la province d’Aquitaine après celui, très vaste, de Poitiers. La décision de confisquer le temporel ecclésiastique local au profit de la Cause est prise en décembre 1568 par Jeanne d’Albret, Condé et Coligny . Les cloches qui ont échappé à la confiscation de 1548 ou qui ont été fondues depuis sont brisées, et le métal exporté vers l’Espagne. Un commissaire afferme ou vend les propriétés des “papistes fugitifs”. Bâtiments, terres, marais salants, forêts, sont mis aux enchères en 1569 ; il s’agit d’une énorme opération foncière, assez comparable à celle de la Révolution, à ceci près que les temps sont incertains, l’argent caché et la durée très courte, ce qui freine le zèle des acheteurs. En quelques mois, une partie du temporel ecclésiastique change de mains. Les textes qui concernent Trizay ont été publiés.
Ces aliénations sont entérinées par la paix de Saint-Germain. Le beau prieuré de Saint-Vaize a été vendu le 9 juin 1569, celui des Essards, le 4 juillet suivant à Pierre de La Tour, seigneur de Geay , qui reconnaît, dès 1571, en avoir fait “abattre” le logis, emporté le pressoir et “a pluspart des charpantes et estoffes” . Plus près de Saintes, François de Beauchamp, seigneur de Bussac, s’est emparé du prieuré de Jarry , ordre de Grandmont, a “faict demolir et abatre l’eglise et maisons du prieuré, et pour en faire perdre la memoire, transporté les ruynes et demolitions où bon luy avoit semblé, à son proufict. Et encores à present jouissoit de tout le domaine et aultre revenu d’icelluy prieuré soubz pretexte et couleur de l’achapt qu’il en avoit faict pendant les troubles des seigneurs princes de Navarre et de Condé”. Nul ne conteste ; “les officiers des lieux, par connivence, dissimulation ou aultrement ne tiennent compte d’en informer, au grand scandalle de chacun”.

“Pour en faire perdre la mémoire”. Cette obsession a été, plus tard, celle des acquéreurs de biens nationaux qui ont vendu les matériaux des monuments, sachant que la conjoncture pouvait se retourner et que les anciens maîtres viendraient alors demander des comptes. Les chapelles et les petits prieurés qu’on rencontrait partout ont aussi été les victimes ; seule la toponymie en conserve le souvenir.

Sablonceaux : que d'édifices malmenés...
Des démolitions prolongées

Les démolitions se sont prolongées jusqu’à la fin du siècle. Elles sont parfois le fait des soldats qui tiennent garnison dans des lieux inconfortables mais tenus pour stratégiques, à Trizay, par exemple. Les bâtiments religieux deviennent des carrières ; la pierre est vendue par les commissaires de Joseph de Valier pendant la troisième guerre, et elle est volée par la suite. Les temps ne se prêtent ni aux investissements, ni aux vastes projets ; et pourtant, on construit beaucoup, le plus vite possible. La plupart des propriétaires de seigneuries, nobles ou non, n’ont aucun droit aux fortifications, mais partout, avec autorisation ou non, ils multiplient les murs d’enceintes et les tours de refuge, tous travaux que Frédéric Chassebœuf a datés de ces temps troublés. L’insécurité est telle que chacun cherche à se protéger et, pour cela, il faut de la pierre. Celle des abbayes, des églises et des presbytères ne coûte rien. Il en résulte un grignotage prolongé et un dégât considérable. A l’extérieur, la croix hosannière, les pierres tombales gravées, parfois la clôture du cimetière, disparaissent aussi. Les tuiles sont vendues, comme la charpente, si elle n’a été brûlée. On s’attaque ensuite aux murailles : le fronton d’abord (Echillais), puis la façade, puis, progressivement, la nef, en direction de l’abside ; c’est pourquoi, à la fin du siècle, on trouve des bâtiments plus ou moins mutilés, parfois réduits au seul chevet (les prieurés de Trizay ou de Mortagne). Dans le meilleur des cas, l’édifice, découvert, reste abandonné, victime des intempéries et des pillards.

Dès 1570, la situation courante est celle des moines de la petite abbaye de Masdion : ”ilz n’ont aucun lieu pour administrer et faire le service divin ny auquel ilz se puissent retirer et loger à cause que pendant les troubles, tous les bastimens ont esté razés et n’y est demeuré que la place et marque toute seulle, chose fort pytoyable à veoir”. Des autres abbayes saintongeaises, à l’exception de Saintes, il ne reste presque rien ; il en est de même des gros prieurés comme Trizay. Il est exceptionnel qu’un tel désastre, résultat des passions d’un moment, mutile en si peu de temps le patrimoine monumental d’une région. Outre les restaurations parfois intempestives du XIXe siècle, on déplore généralement trois séquences malheureuses : la très longue guerre de Cent Ans, la Révolution et celle-ci qui est, de loin, la plus radicale. Que les chercheurs qui étudient notre héritage médiéval n’oublient jamais que celui-ci est exceptionnel, mais très incomplet. Le “blanc manteau” d’églises, d’abbayes et de prieurés qui habillait l’Aunis et la Saintonge a été irrémédiablement déchiré en 1568. 

Les Chinois veulent acheter nos pibales !

 Copie du courrier que Dominique Bussereau, Président du Conseil général de la Charente-Maritime, a reçu de Alain Vidalies, Secrétaire d'Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche à propos de l’exportation de civelles vers la Chine. Rappelons que depuis 2010, les membres du Groupe d'Examen Scientifique CITES de l'union européenne rendent un avis défavorable sur les exportations d'anguilles européennes. Cet avis sera de nouveau réévalué fin 2015

Electrosession deuxième édition : semaine
dédiée à la musique électroacoustique

Du 13 au 16 avril, aura lieu la seconde édition de la semaine dédiée à la musique électroacoustique, au conservatoire municipal de musique et danse de Saint-Palais sur Mer, avec des ateliers webradio, musiques mixte et acousmatique, performance danse/électro...

A l'heure où l'état abandonne ses conservatoires, le centre culturel de Saint-Palais reconduit cet événement consacré aux musiques mixtes, à travers une initiative inédite, pour tous les élèves du conservatoire et pour tout public souhaitant participer. En effet, le conservatoire a l’honneur et le plaisir de conduire un partenariat avec le compositeur Marc Kowalczyk, qui poursuit une carrière internationale et qui sera présent pour le concert de clôture.


Présentation de l'étape rochefortaise
du tour aérien « Rêves de gosse »
à l'Assemblée Nationale

• Action « Soyez l’Extraordin’Air ! » 
Le 27 mars dernier, l’équipe de la Jeune Chambre Economique de Rochefort s’est rendue à l’Assemblée Nationale pour le lancement du 19ème tour aérien « Rêves de Gosse » proposé par les Chevaliers du Ciel. Thibaut Bouillonnec et Aurélie Rémy, respectivement directeur et membre de la commission, étaient à l'Assemblée Nationale vendredi 27 mars pour présenter, à tous les partenaires nationaux des Chevaliers du Ciel, la ville de Rochefort, son territoire, ses partenaires locaux ainsi que le projet pédagogique de l'étape rochefortaise du tour aérien.


Pour rappel, trois rencontres pédagogiques ont déjà eu lieu : Le 12 janvier, une visite était organisée sur le site de notre partenaire l'A.N.A.M.A.N (Association Nationale des Amis du Musée de l'Aéronautique Navale), pour découvrir le monde de l'aviation. Le 17 février au Palais des Congrès de Rochefort, les enfants s'étaient retrouvés et avaient fait preuve d'imagination en concevant ensemble une fresque sur laquelle leurs rêves pouvait prendre forme. 
Le 10 mars au Palais des Congrès, ils ont pu concevoir ensemble, à partir d'une maquette réalisée par le lycée Dassault, un avion symbole de rêve et de liberté, mais aussi ici d'acceptation de la différence. 

À un mois et demi de l’évènement, la Jeune Chambre Economique met tout en œuvre pour offrir aux 160 enfants les baptêmes de l’air le 17 mai prochain, et de nombreux partenaires l’on rejoint. 

Pour rappel, l’association a lancé une campagne d'appel aux dons sur le site de financement parti- cipatif (ou crowdfunding) KissKissBankBank. L'objectif à atteindre est de 1500 € avant le lundi 13 avril. La somme atteinte à ce jour est de 1095€ ; chaque don recevra une contrepartie.

→ pour y accéder : www.jce-rochefort.org/don-reves-gosse (ou directement sur le site KissKissBankBank)

« Il s'agit de soutenir un projet qui a pour but de sensibiliser à l'acceptation de la différence, le véritable leitmotiv de cette action, symbolisé par le grand baptême de l'air du 17 mai prochain, où les enfants ordinaires et extraordinaires auront l'occasion de partager et de s'envoler vers d'autres cieux » indique Thibaut Bouillonnec, directeur de la commission « Soyons l'Extraordin'Air ! ». 

Des rêves plein les yeux, des sourires inoubliables, et l'euphorie des enfants feront le bonheur des plus grands. 


Rochefort : Lettre de Jacques Moret,
recteur de l'académie de Poitiers,
à Dominique Bussereau

Copie du courrier que Dominique Bussereau, président du Conseil général de la Charente-Maritime, a reçu de Jacques Moret, recteur de l'Académie de Poitiers, à propos de la nouvelle carte de l'éducation prioritaire dans l'académie de Poitiers et ses conséquences de répartition à Rochefort. Cette lettre fait suite au courrier que lui a adressé Dominique Bussereau le 12 mars dernier sur les interrogations et préoccupations que suscitent les propositions d’exclure de ce dispositif les écoles élémentaires et maternelles Herriot et La Gallissonière ainsi que le collège de rattachement La Fayette à Rochefort.

Plus d'élus,
plus d'impôts pour les contribuables...

• Libre expression

Ainsi s'achèvent de biens frivoles élections. L'organisation territoriale de la France devait être simplifiée pour une plus grande efficacité économique et financière. De grandes et nouvelles régions seraient mises en place pour tutoyer des Communautés de communes et d'agglomération qui rendraient le service de proximité. Pas du tout  ! On conserve le département et ses compétences. On y installe la parité homme -femme et on va élire des conseillers régionaux au scrutin de liste, proportionnel, la liste arrivée la première raflant la majorité en prime. Dans les régions où le FN sera le premier parti, il aura la majorité !
Ce n'est donc pas la peine de pousser des cris d'orfraies en constatant le score du FN. S'il n'a pas pu conquérir de départements, il aura bien une ou deux régions. Peu importe, le contribuable aura à payer pour sa commune, la communauté de communes ou d'agglomération, le département, la Région, avant d'acquitter les impôts nationaux sur le revenu. Car il faut bien que tout ce beau monde vive convenablement.
Certes, l'Etat diminue sa dotation aux communes et leur demande de faire des économie que lui-même est bien incapable de faire. Les travaux de proximité ont donc déjà diminué. Il y a fort à parier qu'avec les grandes Régions, il faudra recruter de nouveaux fonctionnaires, aménager des "complexes administratifs", voire des routes et des voies ferrées pour se rendre au chef-lieu de Région. Essayez par exemple Limoges Bordeaux !
Quant au département , il distribue les aides sociales (RSA etc..) décidées par le gouvernement. Ses marges sont très faibles. Ce train de merveilles va donc faire monter la pression fiscale, déjà insupportable, d'un cran. L'opposition, toute aux délices de la victoire, ne se pose pas de question et s'apprète à voter pour les grandes Régions comme si de rien n'était, comme si on n'ajoutait pas un verrou de plus à notre pauvre société déjà si vermoulue. Un simple coup d'épaule et l'édifice s'écroulera ! Ce n'est pas sans raison que la moitié du corps électoral ne vote plus et tourne le dos à la démocratie représentative qui semble avoir vécu. Les carillons et les cymbales du dimanche ne font pas les réformes du lendemain. Il est grand temps de s'arrêter. Le salut ne tombera pas du ciel...

Xavier de Roux

Saintes : Christophe Dourthe s’impose
sur Régis Sainte-Marie Pricot

De peu, mais c’était prévisible. Christophe Dourthe et Brigitte Favreau, en effet, disposaient d’un "réservoir" de voix à gauche (PRG, Verts, PC) que n’avait pas le binôme soutenu par la Majorité départementale. Restait à savoir comment allaient se répartir les suffrages obtenus par le Front national au premier tour.
Finalement, 49 voix séparent les deux listes et le suspense a duré jusqu’au bout. Régis Sainte-Marie Pricot et Mélissa Trouvé ont félicité les vainqueurs avec ce fair-play qui a caractérisé toute leur campagne. A Saintes, contrairement à d'autres endroits, on n'a pas tiré à boulets rouges !
Christophe Dourthe (PS) conserve donc son poste de conseiller départemental avec une nouvelle venue, conseillère municipale de l’opposition saintaise, Brigitte Favreau. On peut imaginer la déception du maire Jean-Philippe Machon qui comptait s’appuyer sur les candidats de la Majorité départementale pour soutenir ses projets (dont les Arènes). Certains observateurs prétendent que sans l'affaire des centres sociaux qui a suscité des mouvements de protestation contre la mairie, le vote aurait pu être différent...

L'attente des résultats, salle Saintonge...

Les deux binômes dans l'expectative...
Christophe Dourthe et Brigitte Favreau (PS), heureux de leur victoire
Régis Sainte Marie Pricot félicite Brigitte Favreau
Brigitte Favreau rejoindra le conseil départemental

 • Résultats 
Inscrits  :  1866 - blancs  :  432- nuls :  272 - exprimés : 7807
Christophe Dourthe/Brigitte Faveau : 3928 voix 50 , 32  %
régis sainte marie pricot/Melissa Trouvé :  3879 voix 49 , 68 %
                                 
PHOTOS MICHEL BERTRAND