dimanche 27 décembre 2009

Jonzac :
Qui étaient les occupants de la villa gallo-romaine ?


Qui étaient les occupants de la villa gallo-romaine ? « Une famille puissante qui a pu compter au plan local ou exercer des fonctions publiques dans l’administration ou l’armée » estime l’archéologue départementale Karine Robin qui donnait récemment une conférence au Paléosite de Saint-Césaire.

Dernièrement, le Paléosite de Saint Césaire proposait sa dernière conférence de l’année. L’invitée de cette soirée était l’archéologue départementale Karine Robin. Elle a travaillé durant de nombreuses années sur le site de Barzan, cette formidable cité proche de Talmont qui a totalement disparu. Il s’agissait de Novioregum, dit-on.
Devant un public nombreux, elle avait choisi un autre chantier, tout aussi intéressant, la villa gallo-romaine de Jonzac, présentation accompagnée d’un rapide exposé sur les tombes mérovingiennes fouillées par son collègue, Léopold Maurel, durant l’été devant l’église Saint-Gervais.
A l’époque gallo-romaine, cette villa était occupée par une famille puissante. Par la suite, elle devint la propriété d’une lignée de Mérovingiens, semble-t-il. Eux aussi avaient une position importante dans la société de l’époque, comme en atteste la tombe, riche en mobilier, d’une femme en particulier. En l’attente d’en savoir plus sur ce sujet passionnant, nous vous proposons de partager cet entretien réalisé par le père Pascal Delage. Karine Robin y livre quelques secrets sur la fameuse villa de Jonzac…

Karine Robin, vous terminez actuellement votre sixième campagne de fouilles de la villa gallo-romaine de Jonzac en Charente-Maritime. A quand remontent les premières constructions édifiées ici au bord de la Seugne ?

Le site que nous fouillons, depuis 2003, nous a permis de savoir que dès le Néolithique existait là une occupation ponctuelle, grâce à quelques céramiques retrouvées dans les terrasses alluvionnaires sans toutefois de structures matérielles qui puissent y être associées. Ce n’est qu’aux alentours de l’ère chrétienne, entre - 20 et + 20, qu’une occupation s’installe ici. Elle est matérialisée par une délimitation constituée par un fossé et un bâtiment construit sur poteaux en bois. C’est le premier établissement rural qui apparaît mais nous ne le connaissons que très partiellement et il n’est reconnu que sur une centaine de mètres carrés. C’est donc difficile de savoir exactement ce qu’il en est. Première période intéressante, mais c’est une phase qui ne va pas durer longtemps car elle est suivie d’une période d’inondation et nous avons mis au jour énormément de dépôts alluvionnaires qui ont recouvert cette première occupation. Après ce premier « essai », une première villa sera implantée dans le courant du milieu du premier siècle de notre ère. Cette occupation commencée vers les années cinquante va se prolonger jusqu’au VIIe siècle.
Voilà une longévité assez remarquable ! Une telle pérennité sur un site est-elle exceptionnelle pour l’Aquitaine et vous est-il possible dès maintenant d’identifier des phases significatives d’occupation ?
Une telle longévité de pratiquement sept siècles reste assez exceptionnelle. La plupart du temps, les villae - qui certes sont souvent fouillées de manière partielle parce que leurs découvertes sont d’abord liées à des travaux d’aménagement et que nous ne pouvons intervenir que de façon ponctuelle - ne témoignent que d’une occupation antique, bien plus rarement d’une occupation se prolongeant jusque dans l’antiquité tardive. Nous avons souvent, après, une grande période où il ne se passe rien sur le site qui ne sera réutilisé que vers les IXe/Xe siècle. Cela peut être un habitat qui va de nouveau se développer ou bien des sépultures ou un cimetière. C’est le cas de la villa de Belmont, à côté de Royan, que j’ai fouillée en 1999. A Jonzac, ce qui est un peu particulier, c’est d’avoir ainsi sept siècles d’occupation ininterrompue. Cela reste vraiment exceptionnel et malheureusement nous n’avons pas beaucoup de sites comparables qui ont été fouillés à ce jour. Il en existe probablement d’autres, mais que nous ne connaissons pas. Toutefois, dans le département, il y a un autre site qui va nous apporter bien des informations, celui de Saint-Saturnin-du-Bois (à côté de Surgères) qui est fouillé par mon collègue, Léopold Maurel, et qui semble présenter une occupation s’étendant aussi sur une durée assez longue. Nous retrouvons là le même type de bâtiments très importants, très probablement une autre villa aristocratique. Il y aura sans doute des parallèles intéressants à relever entre ces deux sites mais pour l’instant la villa de Jonzac reste tout à fait singulière.

Les différentes campagnes de fouilles vous permettent-elles de préciser le statut social et culturel des propriétaires de la villa ?

C’est vrai que, depuis 2003, chaque campagne a apporté son lot de surprises et de découvertes. Le résultat de tout cela, c’est que nous connaissons très bien comment s’organise en plan la pars urbana de la villa et on sait que nous avons affaire à des propriétaires qui appartiennent à l’aristocratie gallo-romaine. Déjà la superficie occupée par cette habitation qui fait plus de 3 550 m², nous renvoie à l’univers des grands domaines comme celui de Montmaurin (Haute-Garonne) pour ne situer qu’un exemple de ces villae luxueuses. Ce lien à la classe aisée se traduit encore dans la matérialité même du bâtiment, par des pièces qui disposent d’un chauffage par le sol, des thermes qui possèdent un décor recherché….
Dès le deuxième siècle, la villa dispose d’un habitat d’apparat destiné à recevoir les hôtes importants. Il s’agit d’un triclinium, un bâtiment qui fait à lui seul 20 m de longueur sur 15 m de largeur. C’est déjà fort conséquent avec un riche décor d’enduits peints. La construction du bâtiment nous renvoie donc vers une famille de « puissants » qui a pu compter au plan local ou encore exercer des fonctions publiques dans l’administration ou l’armée. Certes, au niveau du matériel archéologique que nous avons pu recueillir, cela reste des choses très traditionnelles, habituelles sur un tel lieu mais, de temps en temps, nous exhumons des objets un peu plus originaux, comme ce petit candélabre en bronze dont on ne connaît que très peu d’exemplaires en Gaule. Nous avons là des petits objets qui montrent qu’on a affaire à des gens qui jouissaient d’un statut social assez élevé.

Alors que vous nous retracez le cadre de vie de ces aristocrates gallo-romains, est-il possible de préciser sur quoi pouvait reposer l’assise matérielle et économique de la villa ?

Aujourd’hui nous ne pouvons faire que des suppositions car nous n’avons travaillé que sur la partie « habitation » (pars urbana) de la villa mais nous commençons à apercevoir un petit peu la réalité de la partie « agricole » (pars rustica) qui constituait réellement le poumon économique du domaine. Nous savons qu’immédiatement au nord de la villa il y avait des parcelles cultivées, à savoir des vergers dont on a retrouvé la trace lors de la fouille préalable à la construction du grand jet d’eau qui jouxte le centre nautique des Antilles. Première indication. Se développe aussi à l’Est de l’habitation toute une cour agricole autour de laquelle nous allons retrouver plein de bâtiments : nous en connaissons un de type « grange » ou « chai » malheureusement mal conservé. Bien que nous n’ayons pas aujourd’hui de certitude sur l’économie de la villa, nous pouvons facilement imaginer ce qu’il pouvait y avoir : de l’élevage d’abord, des activités céréalières, et puis nous sommes aussi dans une région où l’activité viticole est très présente dans l’antiquité et cela de façon très précoce. Nous avons quelques indices pour supposer cela à propos de la villa de Jonzac, à savoir une serpette qui est un ustensile que l’on ne trouve aujourd’hui que dans les villae viticoles, des sarments de vigne qui ont été découverts dans le fond d’un puits, et d’une façon plus anecdotique, c’est, sur un enduit peint – la représentation d’une grappe de raisin. Nous pouvons donc imaginer que cette activité viticole devait être présente ici. Finalement tout cela nous oriente vers une économie rurale diversifiée. Toutefois c’est la fouille de la cour agricole qui nous permettra d’en savoir un petit peu plus dans ce domaine.

Voilà qui est prometteur mais cette dernière campagne de fouilles vous ouvre-t-elle déjà de nouvelles perspectives ?

La campagne de fouilles de cette année confirme le fait que nous avons bien affaire à une villa aristocratique. C’est d’une part la présence d’un habitat d’apparat dès le deuxième siècle de notre ère. Cette construction s’organise autour d’une cour d’honneur avec un sanctuaire à l’intérieur et une valorisation de la vallée de la Seugne qui offre une « monumentalisation naturelle » de l’entrée de la villa. D’autre part, ces dernières recherches nous permettent de poser de nouvelles questions. Ainsi, si nous voyons bien comment s’organise l’architecture de ce grand bâtiment, ce que nous ne connaissons pas, c’est la partie centrale, la cour d’honneur. Bien des choses prometteuses se dessinent car nous avons là – et c’est très rare - une cour conservée avec une stratigraphie sur des niveaux préservés de près de 30 cm. Il nous faudra donc tenter d’esquisser l’aspect environnemental de cette cour, voir si on n’y a pas des traces de plantations. J’imagine assez bien une cour très arborée, avec une recherche de mise en scène. Cela nous ouvre beaucoup de perspectives sur la suite. Nous pensions terminer cette année le programme de recherches en 2009 et il s’avère qu’il va falloir poursuivre parce qu’apparaissent ainsi des éléments très intéressants d’un point de vue environnemental.

De nouveaux chantiers de fouilles en Charente-Maritime dans les mois à venir ?

Des opérations d’archéologie préventives sont déjà programmées, et elles ne manquent pas parce que nous sommes dans un département qui aménage beaucoup, que cela soit le fait du département ou des aménageurs privés. Nous intervenons sur des sites comme les déviations, les lotissements et pour les six mois qui viennent les archéologues départementaux ne vont pas chômer… Et puis, à côté de cela, il y a les opérations de recherches, les fouilles programmées comme Jonzac, Saint-Saturnin du Bois et le site de Barzan bien sûr, même si le département y est un peu moins engagé. Difficile en effet d’être partout et en particulier de suivre deux fouilles programmées mais nous voyons bien que nous avons dans le département un potentiel archéologique qui permet à notre service de faire à la fois de la recherche et de l’archéologie préventive. Mais cette dernière passe en premier pour permettre un aménagement du territoire qui ne freine pas trop les acteurs socioéconomiques du département.

Propos recueillis par le père Pascal Delage (site : Caritas Patrum)

Photo 1 : Karine Robin lors de la conférence à Saint Césaire

Photo 2 : le Paléosite de Saint Césaire (près de Saintes) est consacré aux Néandertaliens. A découvrir, à l'entrée, des animaux aujourd'hui disparus dont le mammouth.

Charente-Maritime :
Dominique Bussereau augmente les impôts de 5,5%


• Large débat entre majorité et opposition sans tombereau de propos démagogiques !

En pleine crise, comment faire pour équilibrer un budget, tout en préservant l’investissement ? Confronté à cet exercice difficile, Dominique Bussereau a présenté la semaine dernière le budget départemental 2010 qui comprend une augmentation de la fiscalité conjuguée à l’emprunt.
En cette période d’élections régionales où les frictions avec la socialiste Ségolène Royal risquent d’être sérieuses, le président du Conseil Général craignait « un tombereau de propos démagogiques » de la part de l’opposition. Il n’en fut rien…



« Il n’est pas question de se recroqueviller sur nous-mêmes » déclare Dominique Bussereau qui ne souhaite pas manquer d’envol, le symbole du logo départemental ! De plus, la Charente-Maritime « n’est pas dans la dèche ». Ses prédécesseurs, François Blaizot et Claude Belot ont connu, il est vrai, des époques plus fastes où il était facile d’entreprendre. Le produit des droits de mutation était une cagnotte appréciable et les budgets ne relevaient pas du casse-tête.
Que reste-t-il de ces années glorieuses où les bâtisseurs laissaient à la postérité leurs réalisations ? En période de crise, les décideurs sont confrontés aux réalités. Ils doivent équilibrer leurs budgets sans menacer l’édifice et surtout, il leur faut éviter de contrarier la population sous peine d’être sanctionnés aux prochaines élections.

Dominique Bussereau se trouve dans cette situation. Les chiffres présentés à La Rochelle, lors de l’ouverture de la session, le démontrent : certains devront se serrer la ceinture. En clair, seront aidées les communes modestes tandis que les plus “aisées“ seront appelées à se débrouiller…. comme des grandes ! Ce choix ne fait que confirmer les déclarations faites par Dominique Bussereau depuis plusieurs mois : « le Conseil général ne peut être considéré comme une vache à lait ». Autrement dit, pas la peine de se lancer dans des dépenses inconsidérées, les économies priment !

Cela ne veut pas dire que la Charente-Maritime va tourner au ralenti. La politique concernant la voierie, les transports, l’éducation, les équipements aéroportuaires, l’agriculture, la forêt, les bâtiments scolaires, l’activité aéronautique, la solidarité sera poursuivie. Le chapitre social, quant à lui, est en augmentation constante : l’Apa, par exemple, passe de 55,5 M à 59,5 M.

Réduction des aides aux collectivités territoriales

Bien que l’augmentation prévue en 2010 soit inférieure à celle des autres départements de la Région Poitou-Charentes, la Charente-Maritime va une nouvelle fois accroître ses taux de fiscalité locale. La situation générale restant préoccupante, le Département a décidé de réduire ses aides aux pays et intercommunalités, en l’attente des nouvelles lois découlant de la réforme des collectivités territoriales.
Face à la décision de majorer les impôts, Bernand Lalande, élu socialiste de Montendre, interpelle le président : « le Département est en panne d’ambition. Vous faites des effets d’annonces et la crise a bon dos ». Graves sont pour lui la hausse de fiscalité et la révision des aides aux associations. « Si vous réduisez les subventions aux communes, elles seront alors dans l’obligation d’augmenter leur fiscalité et ce sont les contribuables qui paieront ».
Par ailleurs, les CDC et les CDA verront leurs dotations sérieusement allégées, dont la Communauté de Communes de Haute Saintonge. Le moment serait-il venu de marquer une pause dans les grands travaux ? Bernard Lalande s’interroge-t-il sur l’avenir de sa pépinière d’entreprises qui doit être financée par la CDCHS précisément ? Toujours est-il qu’il attaque de plein fouet Dominique Bussereau : « vous allez déstabiliser tous les pays de Charente-Maritime qui animent le tissu de proximité. Ici, votre budget est trop sélectif, mais quand vous êtes à Paris, vous trouvez des millions pour faire taire les revendications »…

Piqué, Dominique Bussereau, qui est aussi secrétaire d’État aux transports, rétorque que ces millions concernent les routiers dont l’action vise les grandes surfaces la semaine prochaine. « De nombreux chauffeurs travaillent au SMIC. J’ai mis mon poids dans la balance pour ce dialogue social. Ça ne m’amuse pas de passer des nuits, mais c’est mon travail. Pour empêcher cette menace des routiers, 100 millions seront insufflés et j’en suis heureux. Il faut éviter le blocage de l’économie française » (un peu plus tard dans la journée, on apprendra que les négociations ont trouvé une issue favorable).

Sur les aides aux collectivités, sa position reste ferme : « il n’est plus question de faire payer le Département quand ce n’est pas justifié. L’argent public est rare et nous devons être rigoureux. En Charente-Maritime, nous aidons toutes les collectivités, de droite comme de gauche, sans distinction, mais nous sommes à une époque d’opération vérité »…
Gilles Gautronneau, radical de gauche, monte à son tour au créneau : « votre effet ciseaux est toujours là ! Vous allez augmenter la fiscalité de 5,5 % et vous savez ce que j’en pense. Nous serons au-dessus de l’inflation ». Et de s’interroger à plus long terme quand la taxe professionnelle sera supprimée : « vous serez alors sans levier pour honorer les charges ». La riposte du rochefortais Jean-Louis Frot ne se fait pas attendre : « nous serons d’une vigilance totale ».

Suit un long échange entre élus de majorité et d’opposition, chacun campant sur ses positions.
D’autres sujets sont abordés : la petite enfance, l’agriculture, le schéma d’élimination des déchets (qui serait le bienvenu), les nouvelles technologies (ADSL), les finances du Service Départemental d’Incendie et de Secours dont Jean-Pierre Tallieu est président délégué (il s’est entouré de deux adjoints socialistes, Isabelle Pichard et André Bonnin), la nouvelle politique forestière détaillée par Gilbert Festal, etc. Les demandes de paroles sont nombreuses et les aiguilles de la montre défilent rapidement !

Vers 13 h 30, le Préfet, qui clôture les débats, peut enfin s’exprimer. Il rappelle à ceux qui prétendent le contraire que l’État ne se désengage pas : « il ne faut confondre transferts de compétences et difficultés économiques ». Il détaille plusieurs points, dont la mise en place d‘une cellule d’écoute pour les agriculteurs en détresse et les schéma d’élimination des déchets, dont la démarche est engagée.

Bref, pour la droite, ce budget 2010 correspond à la réalité du terrain. Pour la gauche, il est une rupture puisque le Département est contraint de réduire ses dépenses. En fait, les divergences d’opinion ne font que commencer puisque les Régionales, qui opposent Ségolène Royal (PS) et Dominique Bussererau (UMP), seront âprement disputées.
Les deux candidats risquent fort d’y laisser des plumes. Dominique Bussereau a des comptes à rendre à Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal entend bien se représenter aux Présidentielles. Pour elle, le Poitou Charentes reste un marche pied essentiel.

L'info en plus

• Les jolis ronds-points de Pons

De passage dans le Sud Saintonge, le rochelais Marc Parnaudeau a constaté l’excellent réseau routier de Haute Saintonge ainsi que les ronds-points, joliment aménagés par Daniel Laurent à Pons. L’intéressé s’explique : « ce ne sont pas des dépenses somptuaires. Ces aménagements sont utiles, c’est tout ! ». Dominique Bussereau remarque que La Rochelle est plutôt bien lotie, elle aussi…

• Sale, la forêt de la Coubre ?

Jean-Pierre Tallieu, élu de la Tremblade, lance un SOS à ce sujet, tout en regrettant le manque de concertation et de collaboration avec l’ONF. À ce jour, 227 accidents ont eu lieu dans ce secteur dont 197 à la Coubre, l’ensemble entraînant 250 M d’euros de dégâts. « C’est la jungle » estime l’élu qui souligne la présence croissante des sangliers. À quand une charte forestière de territoire ?

• « Les salariés d’Heuliez ne seront pas l’enjeu des Régionales ! »

Cette déclaration de Dominique Bussereau au rochelais Denis Leroy est claire. Les élus de gauche comme de droite veulent sauvegarder l’emploi, et si les collectivités de la Terre des mouettes veulent acquérir des véhicules électriques, elles s’adresseront à Heuliez « pour consolider ses carnets de commande ».
Par contre, contrairement à la Région qui a annoncé l’octroi de 5 millions à Heuliez, le Département attend la suite des événements. En effet, le PDG de Bernard Krief Consulting, Louis Petiet (que connaît bien Dominique Bussereau) a déclaré qu’une somme importante serait débloquée prochainement, dont certains fonds viennent de Dubaï. Par ailleurs, ajoute Dominique Bussereau, « si Ségolène Royal aime tant la Région, pourquoi s’adresse-t-elle à Bombardier, société canadienne, quand elle pourrait faire travailler Alstom La Rochelle » ?
Ça promet…

• Moins de sous pour la CDC de Haute Saintonge ?

La baisse des dotations, qui concerne toutes les intercommunalités du département, est diversement appréciée. Certains présidents et vice-présidents seraient carrément furieux, dit-on. La situation suscite des commentaires : « Que certaines CDC ou CDA aient moins d’argent n’est pas dramatique. Si l’on prend le cas de la Haute-Saintonge, Jonzac a réalisé de grands investissements que de nombreuses communes lui envient. Complexe des Antilles, médiathèque, c’est formidable qu’une ville de moins de 4000 habitants soit aussi bien pourvue. Elle rayonne sur l’ensemble du Sud. Elle peut donc marquer une pause ». Seul hic, pour aller au Casino, une nouvelle route avec viaduc est programmée. Ce projet prendra-t-il du retard ?

• Ping-pong ?

À Saintes, la droite monte au créneau pour critiquer le socialiste Jean Rouger et ses augmentations d’impôt. Au Conseil général, c’est exactement le contraire. La gauche y critique la hausse de la fiscalité votée par l’UMP Dominique Bussereau…

Photo 1 : Dominique Bussereau, président du Conseil Général aux côtés de M. Masse, Préfet.

Photos 2 et 3 : Dans l'hémicycle

Photo 4 : Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux transports, veille aux destinées de la Charente Maritime

Photo 5 : Jean Louis Frot, conseiller général de Rochefort, fidèle lieutenant de D. Bussereau

Photo 6 : Henri Masse, préfet

Photo 7 : Michel Doublet et Daniel Laurent

Photo 8 : Jean Claude Beaulieu (Jonzac) et Bernard Louis Joseph (Mirambeau)

Photo 9 : Jean Pierre Tallieu (la Tremblade) et André Bonnin (Rochefort)

Saintes :
La taxe foncière augmentera
de 17 % en 2010


• Les élus de droite accusent la gauche

• Jean Rouger explique son choix


Lundi dernier, une manifestation contre l’augmentation de la taxe foncière était prévue lors du conseil municipal. Inquiète de la pression fiscale,l’opposition fait circuler une pétition sur internet. Elle a déjà reçu quelque 750 signatures.
Suite à un vaste débat où les élus de droite ont pu s’exprimer librement, le conseil municipal est resté sur ses positions. À l’automne prochain, les propriétaires de maisons ou d'immeubles auront une mauvaise surprise quand ils recevront leurs impositions : la taxe foncière progressera de 17 %, auxquels il faudra ajouter le Département (5,5 %) et les ordures ménagères (+ 3,5 %). La Région, quant à elle, reste stable. Après le nouveau plan de circulation urbaine, la grogne commence à s’installer dans la cité santone…


Serions-nous en pleine déréliction ? Ces mois derniers ne sont que doléances et gémissements des élus face à la suppression de la taxe professionnelle, la réforme des collectivités territoriales et l’avènement du conseiller territorial qui siégera à la Région et au Département.
« Trop de strates gourmandes »
dit le Gouvernement qui cherche à endiguer la montée en puissance des dépenses. « Mais comment ferons-nous fonctionner nos communes ou nos intercommunalités ? » rétorquent les élus, habitués à élaborer leurs budgets en disposant de sommes relativement stables. Et quand elles sont insuffisantes, ils augmentent les impôts locaux. En période prospère, cette formule simple est comprise des administrés si les services répondent à leurs attentes.
Or, comme chacun sait, nous traversons une période de crise et "les excès" sont pointés du doigt…

La ville de Saintes n’échappe pas à ce contexte. Le dernier conseil municipal a démontré, s’il en était besoin, le fossé qui existe entre la droite et la gauche. Pourtant, quelles que soient leurs couleurs politiques et les doctrines qui vont avec, les Saintais sont tous dans le même bateau !
En novembre dernier, lors du débat d’orientation budgétaire, Jean Rouger a annoncé son intention d’augmenter la taxe foncière de 17 %.
Hostile à cette idée, l’opposition a tenté de l’en dissuader. En vain. Lundi, l’essentiel du débat a gravité autour de cette épineuse question…


Taxe foncière : «135 € de plus en moyenne»…

Portant une épaisse veste en laine, Jean Rouger arrive, des dossiers sous le bras. Il a les épaules un peu voûtées comme s’il pressentait le poids des mots et le choc des assauts qui vont bientôt l’atteindre. L’ambiance semble tendue, y compris dans les rangs de la majorité. L’opposition - UMP, Nouveau Centre, Modem - prépare sa riposte. Le public est venu nombreux, malgré le froid qui règne en ce début de semaine.
Dans un long discours qui a le mérite de la clarté, Jean Rouger explique son choix : « La situation financière de Saintes est préoccupante et nous oblige à une mise en perspective. Ce travail, nous le faisons de manière responsable avec la volonté de tenir nos engagements. S’il est de bon ton que l’opposition conteste une augmentation de la fiscalité, elle devrait se souvenir qu’elle est à l’origine d‘une situation difficile. Nous avons en particulier hérité du programme de rénovation urbaine mal assis sur des analyses superficielles. Ce PRU est surdimensionné par rapport aux capacités financières de la ville. C’est toutefois un beau projet qui va donner à nos quartiers une vie nouvelle. Il sera réalisé en quatre ans pour 17,8 millions d’euros à notre charge directe entre 2010 et 2013 ».

Le ton est donné. Pour le maire, la situation actuelle découle des choix onéreux de l’ex conseil que dirigeait Bernadette Schmitt, auxquels s’ajoutent une diminution des dotations et un désengagement de l’État. « Pour réaliser nos projets, rive droite, PRU, accessibilité, équipements scolaires, nous avons besoin de 40 millions d’euros sur les quatre ans qui viennent. Parallèlement, nous comptons faire évoluer notre Communauté de Communes en Communauté d’Agglomération. À terme, nous aurons un allégement des charges au bénéfice des citoyens » estime le premier magistrat.
Il maintient la décision du conseil d’augmenter la taxe foncière de 17 % afin de limiter l’impact sur les ménages et les locataires en particulier.
Seuls les propriétaires seront concernés. « Continuez comme ça ! » lance une personne dans le public, visiblement irritée.

Jean Rouger ne désarme pas et donne un exemple théorique : « le propriétaire d‘une maison de 120 m2 en ville paiera 135 euros de plus avec l’augmentation de la taxe foncière alors qu’il aurait payé 179 euros de plus si les trois taxes, foncier bâti, foncier non bâti et taxe d’habitation, avaient progressé de 11 % ».

Et de conclure : « Nous élus, avons ajusté notre programme aux capacités de la ville. Les services ont beaucoup phosphoré pour traduire financièrement et dans la durée notre volonté politique. Nous sommes fiers du travail effectué. Nous sommes aussi conscients de l’effort que nous demandons aux Saintais dans une période économique tendue. Nous avons cherché à en diminuer l’impact en épargnant les locataires. C’est un choix offensif et réfléchi qui permet d’assurer l’investissement en offrant du travail aux entreprises et aux artisans, et une meilleure qualité de vie. Cette augmentation de la taxe foncière est le seul moyen de donner à Saintes l’élan qu’elle mérite et attirer ainsi de nouveaux acteurs économiques et habitants. C’est un choix politique à long terme, nous l’assumons pleinement ».

« Pourquoi s’en prendre à ceux que vous considérez comme riches ? »

La riposte de l’opposition est immédiate. Cette forte augmentation de la fiscalité est une opportunité pour elle. En effet, si la politique menée par Jean Rouger n’aboutit pas, elle risque fort de contrarier les électeurs qui voteront alors pour une autre liste aux prochaines municipales.
« Vous n’aviez pas d’autre choix ? » s’interroge Corinne Gacel. « La hausse de la taxe foncière ne sert pas vos projets 2010, elle alimente votre épargne nette. Sur les 1,6 M supplémentaires que dégageront les impôts, 1,3 M sera affecté à cette épargne. Or, vous n’en aviez pas besoin ! Vous pouviez vous contenter d’une augmentation de 3 à 4 % et vous auriez atteint l’équilibre souhaité. Par ailleurs, n’oubliez pas que vous n’êtes pas la seule collectivité à majorer ses taux. La note sera salée pour le contribuable ! Nous vous demandons de réfléchir. Pourquoi vous en prendre à ceux que vous considérez comme riches ? Il est facile de dire que c’est la faute du désengagement de l’État. De sa part, vous percevrez d’ailleurs plus en 2010 qu’en 2009… Vous parlez aussi de vos héritages. Vous, le Plan de Rénovation Urbaine ; nous le Gallia et l’Hostellerie Saint Julien. La prochaine municipalité, quant à elle, aura les bras l’aménagement du site Saint-Louis. C’est pourquoi il ne faut pas agir à la légère. Pour en revenir au PRU, le projet actuel n’est pas celui que nous avons porté sur les fonts baptismaux. Vous l’avez modifié en ce qui concerne les Boiffiers et Bellevue. Notre projet était de 18 M, le vôtre de 22 M. Puisque vous parlez de dépenses, combien coûte la navette que vous avez mise en place et qui ne fonctionne pas à plein ? ».

Cavalcade de la Saint Sylvestre : Pour qui sonne le glas ?

Corinne Gacel enchaîne sur la disparition des fêtes de la Saint Sylvestre : « on ne peut que déplorer votre désengagement auprès des associations ». Pour l’ex adjointe de Bernadette Schmitt, la fin de cette cavalcade est une triste perspective : « ce cinquantième rendez-vous sera le dernier. Vous annoncez une autre manifestation qui aurait lieu en juin, le jour de Saint-Glingin peut-être ? Pour certains, c’était la seule façon de saluer le Nouvel An. Cette cavalcade attire beaucoup de monde. Personnellement, venant d’Alsace, j’ai été ravie de la découvrir à Saintes quand je me suis installée. Faites un geste, elle fait partie du patrimoine culturel ».
Des applaudissements suivent cette intervention. À Saintes, le 31 décembre est une institution…

Bruno Drapron, du Nouveau Centre, prend le relais en rappelant qu’une pétition circule sur internet quant aux impôts locaux : « elle a recueilli 750 signatures. Seuls les propriétaires payant la taxe foncière seront touchés et s’ils louent des immeubles, ils répercuteront cette hausse sur le prix de loyers et les locataires seront touchés. Par ailleurs, dans le taux de 17 %, vous ne tenez pas compte de la part variable. En fait, l’augmentation dépassera 19 %. Vous allez faire partir les familles de Saintes et tuer le commerce ».

Pour Jean-Philippe Ardouin, du Modem, la fiscalité saintaise va dépasser celles de Rochefort et Cognac, villes de même importance, avec une taxe foncière globale de 36,8 %. « Que faites-vous de la ressource fiscale ? Votre épargne nette sera la plus importante de ces trois dernières années. La pression fiscale que vous faites peser sur la ville sera un frein. Pensez à tous ceux qui possèdent un bien, qui ont fait construire. Il serait bon que tout nouveau propriétaire bénéficie d’une exonération temporaire de la taxe foncière ».
Marie-Ange Lamouroux abonde dans son sens : « la taxe foncière ne concerne pas que les maisons privées, elle vise également les bâtiments professionnels et commerciaux. Pour vous, les riches sont coupables, mais si les riches s’en vont, la ville sera bien seule »…

Michèle Carmouse : « les contribuables paieront la casse »

La parole est laissée à la communiste Michèle Carmouse. Elle cautionne le choix de Jean Rouger et attaque l’équipe Schmitt : « vous n’avez pas fait grand-chose et sommes obligés de rattraper le temps perdu. Aujourd’hui, la situation est grave avec la suppression de la taxe professionnelle et le désengagement de l’État. Conséquence, ce sont les contribuables qui paieront la casse. Que vous soyez UMP ou Nouveau Centre, vous êtes tous pareils ! Une manifestation contre la suppression de la T.P. aura lieu à Paris le 19 décembre, venez donc nous y rejoindre ». Pourquoi pas, mais une remarque s’impose. Jusqu’à une période récente, chacun disait que la T.P, qui taxe les entreprises, était un impôt injuste. Les avis ont subitement changé : il est vrai que la T.P. finance en grande partie le train de vie des collectivités. Ceci explique sans doute cela…

Thierry Meneau (centre droit) revient à la charge : « M. Rouger, pourquoi avoir choisi ce contexte de crise pour augmenter la taxe foncière ? À un moment donné, le maire doit choisir ses priorités, comme un père de famille responsable. Vous estimez que tous les propriétaires sont riches, mais avez-vous pensé à ceux qui ont hérité d’une maison et ne peuvent joindre les deux bouts ? Tous les cas ne sont pas identiques ».

Pour Sylvie Barre, adjointe de Jean Rouger, l’épargne nette n’est pas un trésor de guerre. Elle est utile aux services : « augmenter de 17 % nous permettra de réaliser nos projets ». Sentiment partagé par Christian Couillaud (Verts) : « nous sommes en accord avec les positions prises par le PS ».

« Nous embringuer dans de vieux schémas politiques »

Margerita Sola, maire adjoint, insiste sur la voirie, accusant la précédente équipe d’être peu intervenue dans ce domaine. Quant à la Saint Sylvestre, l’association qui chapeaute cette manifestation présenterait des signes de lassitude et aurait du mal à mobiliser les forces vives : « il s’agit de privés et les élus n’ont pas à mettre le nez dans leurs activités ».
Corinne Gacel réagit : « on peut comprendre cette lassitude, mais est-ce une raison pour abandonner cette association qui manque de financement ? La Saint-Sylvestre est appréciée de tous et nous aimerions que ce rassemblement de chars puisse continuer ». Et de lancer à sa collègue : « vous n’avez pas le monopole du cœur ! ».

« Arrêtez la démagogie » rétorque Jean Rouger, tandis que Margarita Sola demande à Corinne Gacel d’assister plus souvent aux réunions des commissions. Chargée de famille, cette dernière n’est pas forcément disponible aux heures choisies par la municipalité. « On va en discuter » propose Margarita Sola, visiblement compréhensive.

Suivent les interventions de Thierry Leblan et Frédéric Mahaud. Ce dernier admet qu’augmenter la T.F. « peut brasser » mais qu’il faut conserver des marges de manœuvre. « En 2005 et 2006, vous n’avez rien fait en voirie. Nous sommes obligés de pallier cette situation. De plus, vous voulez nous embringuer dans de vieux schémas où la gauche emploierait trop de fonctionnaires et où la droite serait seule bonne gestionnaire. Les chiffres vous donnent tort ».

Ces échanges fournis se terminent par l’intervention de Jean Rouger : « sans financement, nous n’avons pas de capacité d’investissement. Nous allons poursuivre nos objectifs dont le PRU et l’aménagement du site Saint-Louis ».
Ne voulant pas “glandouiller“, il entend concrétiser ses projets dans un délai relativement court. Le vote à main levée (nous ne sommes pas encore dans le cas de Royan où la plupart des décisions sont prises à bulletins secrets) est sans surprise. La majorité vote l’augmentation de la T.F. de 17 %, l’opposition est contre. Dans la salle, les commentaires vont bon train.
Nombreux s’accordent à dire que Jean Rouger, malgré la sympathie qu’il inspire, joue gros dans cette affaire : « opposer les riches aux pauvres est un concept dépassé. On se croirait au temps de Staline » souligne un participant. Si l’équipe municipale en place n’obtient pas les résultats escomptés, les prochaines municipales risquent fort d’être animées…


• L'info en plus

Des chiffres

• Budget primitif global : 55,87 M d’euros. Budget principal : 50,76 millions dont 35,66 M en fonctionnement et 15,10 en investissement (annexes de l’eau 2,2 M, assainissement 1,9 M, site Saint Louis 1 M).
• Recettes de fonctionnement : 35,56 M dont 16,6 M en fiscalité locale.
• Dépenses de fonctionnement : 31,45 M (avec diminution des subventions).
Épargne brute nette positive 1,54 M.
• Dans les recettes d’investissement, se trouvent Enfance jeunesse, rive droite, voirie, ouvrages d’art et Avenue de Saintonge, Carrières du vélodrome.
• Programme de rénovation urbaine : en 2010, aménagements des espaces publics, acquisitions foncières, études, transfert des jardins familiaux, subventions aux bailleurs. Après les démolitions de la Fenêtre en 2009, commencement de la reconstruction de logements sociaux au Vallon en 2010.
• Site Saint-Louis : 900 000 euros avec poursuite de la démolition de bâtiments les plus vétustes et mise en valeur du belvédère pour l’été.
Présentation aux Saintais des trois lauréats retenus au concours Europan pour la valorisation du site.

Photo 1 : Jean Rouger, maire et Frédéric Mahaud

Photos 2, 3, 4, 6 : le public venu nombreux

Photo 5 : des conseillers municipaux

Photo 7 : l'opposition

Photo 8 : Sylvie Barre

Photo 9 : Margarita Sola

Photo 10 : Thierry Leblan

Photo 11 : L'opposition (UMP, Modem et Nouveau centre) vote contre l'augmentation de la taxe foncière de 17%...

mardi 22 décembre 2009

Dominique Bussereau se félicite de la recapitalisation financière d’Heuliez


Dominique Bussereau, Président du Conseil général de la Charente- Maritime, Secrétaire d’Etat chargé des Transports, salue la constitution effective de la recapitalisation financière d’Heuliez, qui garantit des perspectives industrielles à cette entreprise innovante et à ses salariés.

La réunion tenue le 22 décembre par Christian Estrosi, Ministre chargé de l’Industrie, avec l’ensemble des parties prenantes, permet l’apport des 10 millions € que l’Etat attendait de pouvoir effectuer, via le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI).
Structurant l’action des parties prenantes et marquant son engagement, le Gouvernement a fait signer le pacte d’actionnaires proposé par le Fonds Stratégique d’Investissement, qui apporte toutes garanties sur la bonne utilisation des fonds publics investis dans cette opération.

Heuliez : " Pour la première fois en France, une Région entre au capital d'une entreprise privée"


Dans ce communiqué, la présidente de la Région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, se félicite de l'heureux dénouement d'Heuliez :

" L'heureux dénouement pour Heuliez est le fruit d'une obstination sans faille, d'abord des salariés de l'usine auxquels je tiens une nouvelle fois à rendre hommage. Contrairement à tous ceux m'ont dénigrée voire même insultée la semaine dernière en me traitant de menteuse, la démonstration a été faite que ce que je disais était la vérité. Toutes les manoeuvres de déstabilisation ont échoué et aujourd'hui je veux dire que c'est d'abord la victoire des salariés et de tous ceux qui ont mis au point le véhicule électrique, dans l'avenir duquel j'ai toujours cru.

Pour la première fois en France, une région entre au capital d'une entreprise privée. J'ai pris cette décision car je fais de la région un exemple d'excellence environnementale et de la croissance verte.

Dès janvier, le véhicule utilitaire Pick Up électrique sera mis en fabrication sur les chaînes d'Heuliez. L'heure est maintenant à la mobilisation autour des commandes, l'entreprise s'étant engagée à réembaucher 70 personnes de plus en 2010.

Le courage, la persévérance et l'obstination de toutes celles et tous ceux qui n'ont jamais baissé les bras sont aujourd'hui récompensés. C'est un des plus beaux moments de ma vie politique : car pour moi, la politique c'est d'abord la morale de l'action et quand ce travail débouche sur l'emploi et sur l'écologie, alors c'est vraiment extraordinaire ".

vendredi 18 décembre 2009

Heuliez véhicules électriques :
Christian Estrosi, ministre de l'industrie, demande au FSI de débloquer les 10 M d'euros...


Dans un communiqué de presse, Christian Estrosi, ministre de d'industrie, demande au FSI de procéder au versement de 10 M€ d’apport au capital d’Heuliez Véhicules électriques sur un compte placé sous séquestre qui sera débloqué dès que le président de BKC aura fait la preuve de l’apport en fonds propres auquel il s’est lui-même engagé.

Christian Estrosi, ministre chargé de l’Industrie, a été informé aujourd’hui par M. Petiet, président de BKC, que l’apport en fonds propres de 16 M€ au capital d’Heuliez Véhicules électriques avait été effectué par un ordre de virement passé dans les délais auxquels il s’était engagé. M. Petiet n’est cependant pas en mesure, à ce jour, d’apporter la preuve de cette opération.

Dans ces conditions, le ministre chargé de l’Industrie a immédiatement demandé au FSI de procéder au versement des 10 M€ d’apport au Capital d’Heuliez Véhicules électriques, mais sur un compte placé sous séquestre qui sera débloqué dès que le président de BKC aura apporté la preuve de l’apport en fonds propres qu’il indique avoir effectué.

La rencontre programmée ce soir à Bercy et conditionnée au versement effectif des fonds est reportée en début de semaine prochaine si, à cette date, M.Petiet n’a toujours pas été en mesure de faire les preuves utiles.

Le ministre chargé de l’Industrie rappelle que l’apport de 10 millions d’euros du FSI au capital d’Heuliez Véhicules électriques a été déterminant pour la validation du plan de reprise par le Tribunal de commerce en juillet dernier. C’est pourquoi l’Etat reste mobilisé et plus que jamais vigilant, l’enjeu étant d’assurer à cette PME créatrice et innovante et à ses 600 salariés les moyens d’un avenir durable.

mardi 15 décembre 2009

Heuliez Véhicules Electriques :
L'enjeu des Régionales ?


Depuis qu’Heuliez, société installée à Cerizay dans les Deux-Sèvres, a été reprise par le groupe Bernard Krief Consulting, le véhicule écologique est dans l‘air du temps. Mieux, trois moyens de transport fonctionnant avec des batteries, le tricyle “Pélican“, en vente depuis six mois, le pick-up “Simply City“, livrable en janvier  2010 et la citadine “Friendly“, opérationnelle l’été suivant, sont ou seront commercialisés dans un avenir proche.
Ségolène Royal, présidente de la Région Poitou-Charentes, actuellement en campagne électorale, a décidé d’injecter 5 millions d’euros dans le capital social d’Heuliez…




Même avec une écharpe tricolore, Ségolène Royal voit la vie en vert. En effet, elle a senti l’importance qu’occuperaient l’écologie et la protection de l’environnement dans les prochaines élections. Tandis qu’à Copenhague, les grandes puissances planchent sur la façon dont elles réduiront leurs émissions de CO2, la petite sirène du Poitou-Charentes a quitté son rocher et occupe le terrain. « Pas folle, la mouche » ironisent ses détracteurs qui observent, mi-figue, mi-raisin, sa détermination à être différente.
Que la Région, collectivité territoriale, prenne 5 % du capital d’Heuliez ne relève pas d’une rigoureuse observation de la loi (théoriquement, un organisme public ne peut pas s’impliquer dans un capital privé), mais le geste est tellement médiatique que nul ne penserait à critiquer cet engagement. Il implique malgré eux les contribuables, heureux d’apprendre qu’ils sont associés aux moyens de transport du futur. On appelle ça donner un coup de pouce à l’économie locale !

Voici donc Ségolène Royal brandissant l’étendard du véhicule nouvelle génération, à la satisfaction du groupe Bernard Krief Consulting, repreneur d’Heuliez en juillet dernier. Ce sauveur des entreprises défaillantes, qui rappelle un peu Bernard Tapie à ses heures de gloire, cherche à reconstituer les fonds propres d’Heuliez en faisant appel à des investisseurs. Le plan élaboré comprend le maintien de 607 emplois avec la perspective de 100 à 200 embauches (plus de 400 licenciements ont eu lieu dans le cadre du redressement judiciaire).

La Région se lance dans l’aventure

Si le personnel apprécie qu’Heuliez ait la tête hors de l’eau, nombreux s’interrogent quant à leur avenir : l’argent promis viendra-t-il et les financiers tiendront-ils leurs promesses ? En effet, il y va de la survie de cette société que dirige Emilio Galluccio. « Il est important de fabriquer de bons produits, innovants et futuristes. Encore faut-il que nous en ayons les moyens » déclare un salarié.

Intéressé, le Fonds Stratégique d’Investissement (c’est à dire l’État) a fait savoir qu’il débloquerait 10 millions d’euros. Prudent, il a demandé qu’un audit soit réalisé sur l’entreprise afin d’en connaître l’état de santé. Cette demande est compréhensible puisqu’il s’agit d’argent public. « L’audit ne porte pas que sur l’aspect financier de l’affaire, mais aussi sur les perspectives industrielles et commerciales d’Heuliez. Ces points sont essentiels pour le FSI » explique un responsable.
Le FSI a ajouté une autre condition : que de la compagnie de fret des Émirats Arabes, Midex Airlines, entre effectivement dans le capital d’Heuliez, comme elle l’a annoncé. Selon les informations qui ont circulé, elle apporterait 16 millions d’euros.
Mercredi dernier, lors d’une assemblée générale où participait Ségolène Royal, Louis Petiet, PDG de Bernard Kreif Consulting, a déclaré que cet argent serait débloqué le 17 décembre. Cette somme est nécessaire pour poursuivre les activités et honorer les créances. Les rumeurs les plus contrastées circulent au sujet de Midex Airlines. En effet, la société est contrôlée par des fonds de Dubaï dont on connaît les difficultés actuelles.

Problèmes ?

La situation d’Heuliez n’est pas comprise de la même façon par l’administrateur judiciaire nommé par le tribunal de Niort qui craint une nouvelle défaillance si des capitaux “frais“ ne sont pas versés rapidement.
Louis Petiet, au contraire, estime que, hors le paiement des dettes, le compte d’exploitation de l’entreprise est équilibré, tout en bénéficiant d’un crédit bancaire d’affacturage de l’ordre de 45 millions d’euros. « Midex Airlines est un partenaire actif et il tiendra ses engagements. Il l’a montré récemment lors du Dubaï Air Show où étaient présentés deux modèles d’Heuliez, le Pelican et la Simply City. Plus de 14 000 réservations ont été enregistrées » souligne-t-il. Et d’ajouter : « Le budget prévisionnel d’Heuliez est de 111 millions d’euros. Nous avons prévu la libération du capital de la holding de tête Heuliez Concord à hauteur de 20 millions, la capitalisation d’une autre filiale 31 millions, et la participation au plan social 2 millions ».
En tout état de cause, Louis Petiet assure que son groupe sera en mesure d’apporter en capitaux nouveaux une somme suffisamment importante pour déclencher le paiement des 5 millions de la Région et des dix millions du FSI (si ce dernier est convaincu de la réalité du projet industriel).


Si tout va bien, Heuliez pourrait se frayer un chemin dans le domaine des nouvelles technologies. Toutefois, le système utilisé par le repreneur est archi connu. Il consiste à acheter une entreprise en redressement judiciaire pour une bouchée de pain et à la revendre très cher à des investisseurs. Encore faut-il que ces derniers aillent jusqu’au bout de la démarche. Ce genre d’opération, c’est comme le mécano : qu’il vienne à manquer une pièce et tout l’édifice s’écroule.

On peut simplement trouver curieux qu’une collectivité publique comme la Région Poitou-Charentes se prête à ce jeu financier un peu risqué.Ceci dit, en période électorale et pour sauver l’emploi  ?...


• L'info en plus :


La gamme Heuliez comprend la Simply City pick-up, dévoilée au salon aéronautique de Dubaï et au récent Congrès des maires. Livrable en janvier, on peut la découvrir sur internet. Vendue 11 000 € HT dans sa version de base, elle bénéficie de deux aides, 3 000 € de l’ADEME et 3 000 € accordés par la région Poitou-Charentes. Au final, le véhicule est vendu 5 000 € HT, avantages déduits.
Autres véhicules électriques d’Heuliez : le Pélican, tricycle dont cent exemplaires ont déjà été vendus. Prix 7 500 euros HT. Des aides peuvent être obtenus : 2 000 euros de l’ADEME, 2 000 euros de la Région et 1 000 euros du Conseil Général si vous habitez la Charente Maritime. Coût final 1 500 euros.
La citadine Friendly sera proposée à partir début 2010 au prix de 15 600 HT pour la version de base, trois places, avec autonomie de 100 km. Elle sera présentée au salon de Genève en février. Une version familiale de la Friendly, avec quatrième siège adaptable et toit photovoltaïque, devrait sortir fin 2010. Prochainement, les villes installeront des bornes afin de recharger les batteries électriques…


Photos 1 et 2 : La Friendly

Photo 3 : La Simply City pick-up.

Photos 4 et 5 : Le tricycle Pélican est déjà commercialisé.
« Heuliez est une magnifique entreprise avec un savoir faire considérable. Elle a déposé 750 brevets. C’est un bel outil de dimension internationale à mettre en œuvre » souligne Louis Petiet, PDG de Bernard Krief Consulting.

Je pense vert, donc je suis !


Aujourd’hui, on pense beaucoup écolo. Plus grave que la grippe H1N1, la Terre, cette délicieuse orange bleue chère à Paul Eluard, serait menacée par les émissions de CO2. Ses habitants seraient en danger, leur espace naturel se réduisant face à la montée des océans. Une réalité puisque des populations connaissent et subissent déjà ce phénomène. Et d’évoquer une “sixième extinction“ dont les hommes seraient entièrement responsables.

Une question vient cependant à l’esprit : la Terre, minuscule point dans l’univers, en serait-elle à son premier coup d‘essai ?
À la fin de l’Ere secondaire, par exemple, les dinosaures ont disparu de l’écorce terrestre sans avoir été des pollueurs avertis. Ces imposants bestiaux ont tout de même vécu 160 millions d’années entre fleuves et vallées. Jusqu’à preuve du contraire, ils ne pillaient pas les ressources du sous-sol et leurs moyens de locomotion n’étaient pas liés au pétrole. Leurs émanations personnelles auraient-elles créé un nuage de gaz tel qu’une météorite, séduite par attraction, serait alors venue à leur rencontre ? Qui sait ? Quoi qu’il en soit, ils ont été anéantis.

Madame la Terre est une planète vivante. De temps à autre, elle secoue son échine pour en chasser les puces. En des époques reculées, l’eau était largement présente sur des territoires aujourd’hui peuplés. Les fossiles, que les amateurs de géologie ramassent dans les champs, en témoignent. En Charente, Cherves était une lagune d’eau chaude abritant de nombreuses espèces aquatiques (dont des crocodiles) et Jonzac était sous les flots, avec poissons primitifs et autres mollusques. Les hommes, quant à eux, n’avaient pas encore fait leur apparition…

Depuis, ils se sont rattrapés. Que l’écologie soit au cœur de leurs préoccupations actuelles est louable. Pour être élu(e), il faut penser vert ! Comme les Shadoks, en effet, nous épuisons nos ressources, sans trop imaginer l’avenir. Si ce n’est de façon défaitiste en déversant chaque jour, via la grande prêtresse qu’est la télévision, des évangiles apocalyptiques qui donnent à la France un record : celui de la prise de tranquillisants et d’antidépresseurs. Fort heureusement, certains veulent relever le défi en valorisant de nouvelles formes d’énergie. Ceux-là croient en la jeunesse et en l’avenir. Par nos temps de gérontocratie ambiante, il est tellement rare qu’on s’intéresse aux générations appelées à nous succéder…

Bref, avec ou sans effet de serre, la Terre vit sa vie et les hommes s’agitent sous le soleil. Bien qu’inquiets pour la santé de leur “vaisseau“ qui pourrait, un jour, les rappeler à l’ordre, ils sont assez grands pour s’exterminer eux-mêmes. Le bilan humain des deux conflits mondiaux se passe de commentaires. La guerre 14-18 a provoqué 9 millions de morts et environ 8 millions d’invalides, celle de 1939-1945 plus de 50  millions de victimes, militaires et civils.Impuissante, la Terre a assisté à cette folie indescriptible.

Réunies à Copenhague jusqu’au 18 décembre,les grandes puissances vont tenter de soigner celle qui les accueille depuis des lustres. Bon courage, entre onguents et autres potions ! Morale de l’histoire : L’homme ne domine-t-il la nature qu’en lui obéissant ?…


La Terre à la fin de l'Ere secondaire : (il y a 135 millions d'années) : les continents forment des blocs et l'Inde est une île. Un nouveau cataclysme planétaire va bouleverser l'équilibre écologique et faire disparaître près de 40% des espèces vivantes, dont les dinosaures. L'homme tel que nous le connaissons n'existe pas.

Le futur de la Terre dans 100 millions d'années selon les scientifiques, avec la dérive des continents (et hors réchauffement climatique) : Disparition de la Méditerranée, nombreux séismes dans le Sud de la France et l'Afrique du Nord. La plaque de l'Antarctique pourrait dériver vers le Nord, modifiant les climats.

Source : Encyclopédie Geopédia

lundi 14 décembre 2009

Clam :
trois artistes vous donnent rendez-vous !


Mercredi, le Vieux Logis a fait d’une pierre trois coups en inaugurant les peintures d’Amandine Géraud et de Corela, ainsi que les sculptures de Sylvie Michel. Les tableaux d’Amandine sont un hymne à la vie et au tourbillon qui l’entoure.

L’ocre et le vermillon sont les couleurs préférées de cette jeune femme « tout neuve dans le monde de la peinture ». Venant de la région de Toulouse, c’est avec plaisir qu’elle présente ses premières acryliques.

Au mouvement, s’oppose l’étonnante tranquillité des personnages de Corela. Elle met en scène un monde reposant où ses modèles, des femmes pour la plupart, habitent un univers doux et feutré. Ancienne fonctionnaire, elle peint depuis quelques années, concrétisant un vieux rêve. « Mon père dessinait, il m’en a donné l’envie » avoue-t-elle.
Sylvie Michel, quant à elle, construit des marionnettes avec du papier et des matériaux naturels. Outre son bestiaire fantastique, elle propose une série de lampes originales. Habitant le Sud de la Vendée, cette atmosphère créatrice lui va comme un gant !
En ouvrant cette galerie au cœur même de son restaurant, Philippe Girard, propriétaire du Vieux Logis, a eu une excellente idée. Les œuvres sont à découvrir jusqu’en février pour Amandine et mars pour Corela et Sylvie. Entrée libre.

Photo 1 : Les trois artistes aux côtés de Philippe Girard, propriétaire du restaurant, de M. Lassalle, de la société du Maine au Bois qui offrait le verre de l'amitié, et d'un amie Josette Benoit.

Photo 2 : Carole Blanchard, maire d'Archiac, et Mme Descubes

Photo 3 : Sylvie Michel et Corela

Photo 4 : Une création de Sylvie Michel




Chaniers :
Vers un référendum d’initiative populaire pour entrer dans la CDA de Saintes


Jusqu’à présent, la commune de Chaniers n’a jamais appartenu à une structure intercommunale. Elle pourrait entrer dans la future Communauté d’agglomération que Saintes souhaite constituer en remplacement de la Communauté de Communes du Pays Santon. Le mariage aura-t-il lieu ?

Vendredi dernier, une réunion de travail s’est déroulée à Chaniers entre une délégation de la Communauté de communes du Pays Santon, conduite par Jean Rouger et Christophe Dourthe, et le conseil municipal de Chaniers. Elle gravitait essentiellement autour de la création de la future Communauté d’Agglomération de Saintes.
L’essentiel des débats a porté sur la nature et l’étendue des compétences que la commune de Chaniers délèguera à la nouvelle CDA (développement économique, école, voirie, transports, etc).

Rien, par contre, n’a a été abordé quant au financement de cette CDA et au transfert des compétences. Une certaine inquiétude règne à Chaniers, notamment parmi les conseillers municipaux, quant à l’impact financier et donc fiscal de cette “union“. L’exemple donné par l’augmentation de la fiscalité saintaise, ville voisine, rend perplexe et la question des impôts locaux, qui ne cessent d’augmenter, apparaît comme devant être au cœur du débat.
Pour y couper court, Xavier de Roux, maire, a indiqué qu’il soumettrait à un référendum d’initiative populaire l’entrée « de Chaniers dans la future CDA, de façon à ce que les transferts des pouvoirs de gestion soient transparents, expliqués et approuvés par l’ensemble de la population ». Une affaire à suivre car cette consultation serait une première dans le département…

dimanche 13 décembre 2009

Saintes : les impôts augmentent de 17%.
Une manifestation lundi pour le conseil municipal ?


Dans une lettre ouverte à Jean Rouger, Maire de Saintes, Bruno Drapron, conseiller municipal de l'opposition, s’indigne de la prochaine augmentation de la fiscalité locale (17%) et s'interroge : « Les frais du personnel de la mairie sont passés de 15 047 170 € à la fin du mandat de Bernadette Schmitt à 16 460 00 € au compte administratif de 2009 ». Un conseil municipal devant avoir lieu lundi 14 décembre, une manifestation est prévue en signe de mécontentement face à cette envolée des taxes.

Contenu de la lettre :
" Monsieur le Maire, les conseillers de l’opposition, Nouveau Centre et UMP, ont essayé de vous faire prendre conscience que l’augmentation d’impôts que vous allez faire subir aux Saintaises et aux Saintais, va nuire à notre ville. Vos discours de démocratie participative de la campagne semblent très loin. Vous n’entendez pas l’opposition, pire vous la considérez comme quantité négligeable. Mais pouvez-vous ne pas entendre vos administrés ?
Je vous invite à lire les commentaires de la pétition que nous avons mis en ligne sur le site : www.petitionduweb.com . Aussi, nous vous demandons d’organiser au plus vite, une vraie réunion publique où vous répondrez aux questions des Saintais sans partir dans de grands discours de politique pour justifier vos choix. Ayez le courage d’expliquer l’augmentation des frais du personnel qui passe de 15.047.170 € à la fin du mandat de Bernadette Schmitt à 16.460.00€ au CA de 2009, soit une augmentation de 1.412.830€.
Vous allez faire payer aux Saintais votre gestion hasardeuse de la mairie. Je me permets que vous rappelez que c’est Michel Baron, ancien maire socialiste, qui a été le premier à parler de cette envolée du coût du personnel alors que dans le même temps, la ville se dégrade. Qu’est-ce qui justifie cette augmentation ?
Vous avez été élu par les Saintais. Vous devez rendre des comptes avec l’ensemble de votre équipe. Vous devez organiser une réunion publique avant le vote. Vous ne pouvez pas passer en force : tous les membres de votre majorité seront responsables de ce désastre. Nous leur demandons de bien réfléchir avant de voter, l’abstention serait un manque de courage politique. Chacun votera en son âme et conscience pour ou contre cet impôt non justifié ".

• Quelques réactions recueillies sur internet à la pétition :

Olivier : Je suis pour le moins surpris d'une augmentation aussi brutale, alors qu'aucun projet particulier d'envergure n'est prévu. J'aimerais plus d'explications pour savoir si réellement il n'y a pas d'autre moyen d'équilibrer le buget municipal (notamment économies de charges)
Jean Paul : 17% et pourquoi pas 200% à indexer uniquement sur le coût de la vie surtout pour voir des dépenses aussi ridicules que le nouveau plan de circulation

Guy : Je trouve cette augmentation comme une véritable escroquerie proposée par nos nouveaux élus. Je veux bien leur payer un bonnet d'âne pour leur inconscience de gestion et je constate qu'ils poussent tous ceux qui travaillent à Saintes à construire sur les communes limitrophes beaucoup moins gourmandes !

Roger : Cette hausse favorise encore les déménagements en dehors de Saintes et les cessations de baux en centre ville. Elle va bien dans le sens que veulent les élus de la majorité : la désertification du centre ville et la fermeture des écoles des Jacobins et Paul Bert

André : La gestion de cette municipalité paraît très obscure. Rien ne justifie le niveau d'impôts locaux atteint à Saintes. En venant nous installer à Saintes, nous avons multiplié nos impôts locaux (foncier et habitation) par deux et l'on nous annonce une augmentation de 17 % ! Ceci avec des services nuls, balayage de la rue inexistant par exemple

Jean : Nous sommes des nouveaux Saintais. A ce titre, nous avons reçu en guise de bienvenue un superbe chéquier découverte. Par contre, ce qu'on s'était bien gardé de nous dire, c'est que l'exonération de l'impôt foncier pendant deux ans concernait uniquement la Région et le Département. Pour le reste, c'est au bon vouloir de la commune. Et bien entendu, la commune de Saintes n'exonère pas les propriétaires de logements neufs ! L'addition est salée et si nous avions su, nous serions allés planter nos choux ailleurs. Et pour l'an prochain, 17 % de plus, faut pas se gêner. Aux Régionales, nous voterons pour Ségolène qui fait du bon boulot, mais l'équipe municipale de Saintes, non merci

Carole : J'habite au lieudit Saint Thomas, le bout de Saintes. Mes impôts locaux valent ceux de l'hyper centre ville alors que nous sommes régulièrement et totalement oubliés des services de la mairie concernant l'entretien des bords de route qui jouxte la Charente. Je n'ai même pas d'éclairage public dans ma rue ! La population saintaise n'a vraiment pas besoin par les temps qui courent de cette augmentation de 17%.

Suzette : En période difficile, on s’efforce de limiter les dépenses et les impôts afin de ne pas provoquer plus de pauvreté, etc, etc…

jeudi 10 décembre 2009

Michel Vaujour :
Ne le libérez pas, il s'en charge !


27 ans de prison et cinq évasions...

Vendredi dernier, une conférence sur « la prison et la citoyenneté » était organisée par le groupe de concertation de la prison de Saintes à l'Atlantic Ciné. Elle succédait à la projection du film de Fabienne Godet, « ne me libérez pas, je m'en charge » où Michel Vaujour, ex-braqueur repenti et roi de l'escapade, explique son chemin en dehors des clous. Vingt-sept ans de prison et cinq évasions l'ont conduit à s'interroger sur lui-même et à trouver la paix intérieure grâce à sa compagne Jamila.

« Je suis né pour te connaître, pour te nommer, liberté » : cette poésie de Paul Eluard pourrait s'adresser à Michel Vaujour. L'ex braqueur a inspiré le film de Fabienne Godet « ne me libérez pas, je m'en charge ». Son passé troublé et troublant ne pouvait qu'intéresser la scénariste dont on connaît le talent et l'esprit de curiosité.

Un portrait révélateur

Michel Vaujour pourrait être un héros de jeu vidéo à une nuance près : il ne possède pas plusieurs vies en réserve. Il se met en scène, provoque, pille des agences bancaires, intimide des innocents - sans vouloir leur faire de mal, dit-il - et se fait arrêter. L'enjeu est alors de sortir de prison, « ces quatre murs gris, sans perspective, ni horizon » pour mieux y retourner.
Sa personnalité se révèle étrange et complexe. Comment un homme si épris de la liberté dépasse-t-il constamment la ligne jaune, favorisant ainsi son enfermement ?
Dans sa tête, il ne peut pas mourir. Sous des allures mesurées, il est le caïd, celui ne supporte pas le manquement à la parole donnée. Pour preuve, « à un moment donné, je me suis retrouvé dans un bar et si l'homme que j'avais aidé et s'était défilé avait été là, les choses auraient mal tourné pour lui » avoue-t-il.
Fabienne Godet est une magicienne. Elle l'a apprivoisé et il se livre à la caméra avec une étonnante facilité. Les gros plans sur son visage font penser à une confession. Elle, la grande prêtresse, veut entendre sa version des faits. Bienvenue au parloir public...

Plus de deux ans de prison pour le vol d'une voiture

La question est de savoir comment Michel Vaujour en est arrivé là. Né en janvier 1951 à Saint Quentin le Petit, dans les Ardennes, sa jeunesse est ordinaire. Son destin bascule quand il vole une voiture qu'il conduit sans permis. La justice le condamne à trente mois de prison, une sanction sévère. Si le fils d'un acteur célèbre (dont on taira le nom) avait écopé de la même peine pour le vol d'une BMW, son parcours aurait sans doute été modifié. Lui n'a eu qu'un mois !
Bref, Michel Vaujour trinque et réalise que « la prison, ça marque au fer rouge, même si aucune trace apparente n'apparaît sur la peau. Tu en portes les stigmates ».

À peine sorti, il remet ça et les gendarmes le coffrent. Il voulait rendre visite à sa petite amie.
La suite est un bras de fer permanent avec l'autorité. Il s'installe dans cette vie de "saltimbraque". Sa vraie famille devient celle des attaques à main armée et quand le frère de sa femme Nadine meurt, il a le souffle coupé. Aujourd'hui encore, aucun mot ne sort sa bouche. En cavale, il a appris sa mort par les journaux. Il s'en veut de ne pas avoir été à ses côtés au moment dernier.

Michel Vaujour est entré dans la légende quand la manie des évasions l'a envahi. Impossible de rester enfermé, il doit sortir de là : c'est alors que se crée un rapport de force entre lui et les "gardiens". On l'enferme ? Il invente mille ruses qui vont lui permettre de s'échapper. Observations, empreintes de clé, faux flings, combines.

L'administration pénitentiaire cherche à l'intimider. Le quartier de haute sécurité le conduit au bord de la folie. Jour et nuit, la lumière lui rappelle qu'il doit regarder l'existence en face. Il ne pense qu'à une seule chose : s'en aller, pour respirer et démontrer les carences du système. Au total, il prend la poudre d'escampette cinq fois au nez et à la barbe des "matons".

Nadine et son hélico !


Son évasion la plus spectaculaire se déroule à la Santé, le 26 mai 1986. Un hélicoptère, que pilote Nadine, le récupère sur le toit. « Ma plus belle évasion » avoue-t-il. La plus médiatique en tout cas.
Quelques mois plus tard, un nouveau braquage dégénère et il prend une balle en pleine tête : « Quinze mètres, vingt mètres à découvert, ça devrait passer. De toute façon, je n'ai plus le choix. Allez, go, j'y vais. Un coup de masse m'explose le cerveau. Je me désintègre sous l'impact et suis expédié, gueule la première, contre la portière d'une voiture ! Un shoot d'adrénaline surgit dans un ultime refus : ne pas tomber ! ne pas tomber ! dépasser ça ! M'abstraire... ne pas tomber ».
Le verdict du 350 Magnum tombe. Il sort du coma muet et hémiplégique. Est-ce un avertissement de l'au-delà ? Les vrais barreaux de sa condition humaine lui apparaissent clairement. Ses membres l'ont abandonné et il se bat pour en retrouver l'usage. imaginées, il se rééduque seul et la prison devient secondaire. Une cellule n'est rien quand le corps refuse d'avancer !
Remis, il commence une correspondance avec Jamila, une jeune étudiante en droit. En 1993, à deux reprises, elle tente de le faire évader avec un hélicoptère. Un "remake" de l'aventure de Nadine ! Elle échoue. Le Tribunal la condamne à sept ans de prison. Michel Vaujour a peur qu'elle craque. Elle garde courage.

Libérée en 1998, elle l'épouse en 1999. Renaissant à la vie, il profite d'une modification de la loi pour obtenir une libération conditionnelle. Une remise de peine de seize ans lui est accordée en 2003.
Après avoir passé vingt-sept ans en prison, dont dix-sept dans les quartiers de haute sécurité, s'être évadé cinq fois, il a enfin compris que la lumière était la plus importante. Convaincu qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire, il est entré de plain-pied dans cette société qu'il préférait dépouiller par facilité et provocation. En représailles, parce qu'elle l'avait écarté.
En rencontrant l'âme sœur, il s'est réconcilié avec son environnement. On le voit avec sa mère, marquée par les événements, sa sœur, ses neveux...
Qu'est-ce qui peut nous sauver ? L'amour ! chantait Balavoine.

• La citoyenneté ne s'arrête pas aux portes des prisons...

Parler de la prison, c'est entrer de l'autre côté du miroir, à l'ombre des murs. En campant le décor, le débat organisé vendredi soir avait le mérite de la clarté.

Le débat qui suit la projection du film est animé par Daniel Bassofin, thérapeute familial, directeur de Synergie 17, aux côtés de Pascal Faucher, vice-président chargé de l'application des peines au TGI de Bordeaux, Jean Moulineau, avocat du Barreau de Saintes, Patricia Pierson, vice-présidente chargée de l'application des peines au TGI de Saintes et Christophe Rossignol, ancien détenu. Un seul regret, que Michel Vaujour et Fabienne Godet ne soient pas présents pour dialoguer avec le public !

L'assistance est partagée quant à Michel Vaujour : « C'est bien dans l'air du temps. On préfère s'extasier devant un repris de justice » s'exclame un participant, visiblement agacé. Tout le monde ne partage pas ce sentiment : le documentaire de Fabienne Godet démontre que la longue marche faite par l'ex-braqueur pour "se sculpter" a été positive.
Certains passages sont marquants, tels les quartiers de haute sécurité où les occupants sont placés « dans des situations qu'on ne ferait pas vivre à des animaux. On aurait pitié ». Pourtant, les détenus ont des droits, dont le maintien du lien familial. Supprimés en 1981, les QHS avaient pour mission de déshumaniser. « Nous espérons qu'ils ne reviendront pas » glisse un intervenant.

Suit un échange sur les conditions de détention. Plus que les centrales, les maisons d'arrêt laissent à désirer avec un nombre de prisonniers trop important par cellule. Comme dans tout regroupement, se crée en prison une hiérarchie dirigée par des caïds dont les faibles sont les cibles (sévices, brutalités, homosexualité forcée, etc). On trouve aussi des innocents, comme ce fut le cas dans l'affaire d'Outreau. Le juge Burgaud, qui a écopé d'un simple blâme, a-t-il pensé au calvaire qu'avaient enduré les gens placés derrière les barreaux par sa décision ? Certains témoignages sont révélateurs et les suicides nombreux. D'où cette remarque : La France aurait-elle la prison qu'elle mérite ?

Aujourd'hui, des possibilités, comme le bracelet électronique, permettent de désengorger l'univers carcéral. Les questions fusent. À travers la prison, la société est confrontée à ses propres revers : « Depuis l'abolition de la peine de mort, toute personne condamnée est destinée à être libérée. Elle est une personne en devenir ». Apporterons-nous des réponses objectives à cette évidente réalité ?...

• L'info en plus :
L'évasion la plus spectaculaire de Michel Vaujour s'est déroulée en 1986 de la prison de la Santé. Sa femme Nadine l'a cueilli sur les toits en hélicoptère. Cette évasion a inspiré le film « La fille de l'air » tourné avec Béatrice Dalle. Il a été libéré en 2003.

À 58 ans, Michel Vaujour vit près de Melun. Il écrit pour la télévision et le cinéma. Arrêté pour la première fois à 18 ans, il a passé vingt-sept ans en prison dont dix-sept à l'isolement.