dimanche 28 novembre 2010

Association des Journalistes
du Patrimoine :
Du phare d’Alexandrie
aux monnaies du trésor de Lava…


L’archéologie sous-marine et subaquatique était le thème de la conférence organisée par l’Association des Journalistes du Patrimoine (AJP) que préside Michel Schulman, au Studio-Théâtre à Paris.
Les spécialistes sont inquiets : le pillage des sites, le tourisme et l’exploitation des ressources maritimes représentent une menace. Comment mieux protéger ce patrimoine fragile ?



Réunir Michel L’Hour, directeur du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), Ulrike Guérin, spécialiste du programme pour la protection du patrimoine culturel subaquatique à l’Unesco et Patrice Pomey, directeur de recherches au CRNS, était une initiative intéressante.

En effet, qu’ils aient sombré dans une tempête, sous le feu des canons ou d’une erreur de pilotage, les bateaux qui livrent leurs secrets permettent de mieux comprendre l’histoire des civilisations. Témoins des sociétés qui les ont bâtis, ils apportent un éclairage sur le transport des marchandises et les structures portuaires.
Sophie Laurant, rédacteur en chef adjointe au Pèlerin, chargée d’animer les débats, rappelle combien la Méditerranée a facilité les échanges commerciaux et culturels. Chaque épave retrouvée avec sa cargaison apporte une pierre à l’édifice. De Tyr à Carthage, ville d’Afrique du Nord, chemina la pensée grecque, puis romaine, avant que le christianisme ne se répande en Europe.

Faire parler les épaves

Spécialiste de la navigation antique, Patrice Pomey commence sa présentation par un phare mythique, Alexandrie.

Le phare d'Alexandrie, l'une de sept merveilles du monde antique

Depuis plusieurs siècles, des sites millénaires égyptiens dormaient dans les fonds marins à proximité des rivages d’Alexandrie et de la baie d’Aboukir. Engagées dès 1992 par l’Institut européen d’archéologie sous-marine, en coopération avec les autorités égyptiennes, les fouilles ont été fructueuses. Elles ont mis en lumière des endroits oubliés, Alexandrie, Héracléion et Canope, submergés par la combinaison de phénomènes naturels (changement de configuration du delta du Nil, affaissement de la partie orientale de la Méditerranée qui pourrait résulter de l’éruption du volcan Santorin, montée du niveau de la mer, glissement de terrains, liquéfaction des argiles supportant de lourdes structures).


Ces cités perdues, dont la tradition avait gardé le souvenir, ont été miraculeusement protégées par les alluvions. En 2007, au Grand Palais à Paris, le public a découvert les sculptures de Serapis et Hâpy, divinités vieilles de plus de 2000 ans. Émouvantes, ces merveilles sont sorties de leur long sommeil par la volonté de scientifiques, alliant méthodologie et moyens spécifiques de prospection et de protection du “mobilier“ découvert.

Situé sur l’île de Pharos, « le phare d’Alexandrie date du IVe siècle avant JC. Des milliers de blocs ont été localisés » souligne Patrice Pomey. Des images de synthèse permettent d’imaginer ce lieu grandiose, qu’on aurait plaisir à admirer. Considéré comme l’une des sept merveilles du monde antique, il frappait l’imagination des voyageurs. La porte en était gardée par la statue de Ptolémée II, à l’origine de sa construction avec son père. Sauvé des eaux, le pharaon veille désormais sur la Bibliotheca Alexandrina.

Gravure de Martin Heemskerck représentant le phare d'Alexandrie

Sur la carte, le chercheur se déplace et fait escale à la Madrague de Giens, dans le midi de la France. Une épave riche en enseignement y a été trouvée. À partir du IIe siècle avant J.-C., de nombreux navires partaient de l’Italie pour la Gaule et l’Ibérie, l’Espagne actuelle. Le bateau, d’une longueur de quarante mètres, a fait naufrage dans les années 75-60 avant J.-C. Il avait à son bord des milliers d’amphores emplies de vin et des vases à vernis noir. D’autres épaves, plus récentes dont celle, byzantine, de Yassi Ada, ont été repérées en Turquie.

À Marseille, les fouilles préventives de la place Jules Verne ont “ressuscité“ plusieurs épaves grecques et romaines. Venant de Phocée, port d’Asie Mineure, l’un des bateaux, dont les éléments étaient “cousus“ avec des cordes, faisait le commerce du corail. Cette matière servait en orfèvrerie et dans la préparation de médicaments.

Épave trouvée lors de fouilles préventives à Marseille

Dans la perspective de la manifestation “Marseille, capitale européenne de la culture en 2013“, deux navires seront reconstruits à l’identique. « Réalisées à la fin du VIe s. av. J.-C. par les descendants des premiers colons phocéens, ces embarcations témoignent des techniques de construction navale alors en usage en mer Égée. Jules-Verne 9, grande barque de pêche côtière, est entièrement assemblée par ligatures tandis que Jules-Verne 7, navire de commerce, est principalement assemblé par tenons, mortaises et clous. Seules les extrémités restent cousues » explique Patrice Pomey.

Ce type de démarche n’est pas sans rappeler le chantier de l’Hermione, la frégate de La Fayette, en cours de réalisation à Rochefort. Elle devrait rallier Boston vers 2014.

Objectif Lune ?

En France, c’est le DRASSM qui veille aux destinées des patrimoines immergés en eaux douces et salées. Rappelez-vous le magnifique buste de César extrait des eaux du Rhône : le département est à l’origine de cette découverte !

Créée par Malraux en 1966, cette structure, dont le siège est à Marseille, a une lourde charge. En effet, son champ d’intervention est vaste et « nous ne disposons que d’une quarantaine de personnes, dont une vingtaine d’archéologues et plongeurs techniciens sous-marins » souligne Michel L’Hour. Une goutte d’eau dans la mer, d’autant que la France, riche de ses îles, est le second propriétaire “mérien“ au monde, après les États-Unis et avant l’Australie. Soit 11 millions de km2, de l’Atlantique au Pacifique et de l’Océan Indien à la Méditerranée.
À elle seule, la métropole compterait 20.000 sites. Dans les eaux tricolores, le nombre de biens culturels maritimes se situerait “au doigt mouillé“ entre 150.000 et 200.000. Les équipes font ce qu’elles peuvent avec les moyens dont elle dispose. Michel L’Hour est pessimiste quant à la protection de certains sites : « le chalutage et l’industrialisation de la chasse aux trésors sous-marins constituent des menaces ».

Les vaisseaux qui ont sombré sont nombreux...

L’un des projets du DRASSM serait de fouiller l’épave d’un vaisseau de Louis XIV, baptisé “La lune“. En 1664, le bateau surchargé disparut corps et biens entre Toulon et Porquerolles, faisant plus de 900 morts du régiment de Picardie. « Il a coulé comme un marbre à 90 mètres de profondeur. Il est très bien conservé. Grâce à notre nouveau navire de recherches archéologiques, le André Malraux, opérationnel début 2012, nous pourrions en faire le chantier d’exploration du XXIe siècle. Le coût de cette opération est estimé à 8 millions d’euros ».
Dans les années à venir, entreprendre des fouilles entre 1500 et 2000 mètres pourrait s’avérer nécessaire. En effet, les bateaux de pêche, dotés des dernières technologies, descendent de plus en plus bas. Cette réalité ne rassure guère Michel L’Hour : « nous devons mettre au point des méthodes d’études, ainsi que des appareils, qui permettront d’expertiser les sites avant que ces épaves, épargnées jusqu’alors, n’aient disparu ».

Le plat du trésor de Lava

Les dossiers de pillages, quant à eux, ne datent pas d’aujourd’hui. Malgré la législation, la tentation est souvent grande, pour les "inventeurs", de cacher leurs trouvailles. Michel L’Hour en sait quelque chose, lui qui suit attentivement le circuit qu’empruntent les pièces d’or du trésor de Lava. Elles ressurgissent tous les deux ans et demi environ.
Il s’agit d‘un ensemble exceptionnel de monnaies romaines, médaillons et objets en or du IIIe siècle que découvrirent des pêcheurs, à quelques kilomètres d’Ajaccio. Ce trésor n’ayant pas été déclaré aux autorités, l’État français n’a récupéré que 78 pièces qui ont été réparties entre le Cabinet des Médailles et le Musée de Sartène.
Un autre lot vient d’être saisi, ainsi qu’un magnifique plat en or qui se trouvait dans les bagages d’un voyageur, dans le train, entre Roissy et la Belgique. « Quand de nouvelles pièces sont apparues, le DRASSM a porté plainte. Le plat se trouve actuellement dans un coffre. Il lui manque cependant un médaillon » remarque Michel L’Hour. La plupart du temps, ces objets anciens, prisés des collectionneurs privés, sont vendus sur les marchés parallèles.
Les responsables admettent que le renforcement des brigades de surveillance offrirait une meilleure réactivité. Et pour cause, l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) regroupe 15 personnes et la douane judiciaire en compte 200.

Les gouvernements successifs ont bien conscience que le patrimoine subaquatique doit être protégé. « Il y a trente ans que je fais ce métier et je dirige actuellement le DRASSM. J’ai connu trois ministres, Renaud Donnedieu de Vabres, Christine Albanel et Frédéric Mitterrand. Leurs trois cabinets ont manifesté de l’intérêt pour l’archéologie sous-marine. Ils l’ont prouvé en nous installant dans de nouveaux locaux et en finançant le navire André Malraux. Nous poursuivons un haut programme de recherches. Ces attentions sont, pour mon équipe et moi-même, un coin de ciel bleu. J’espère qu’il perdurera » conclut Michel L’Hour, breton pur souche qui a la mer pour mémoire !

Nicole Bertin

Des Vikings à Taillebourg ?
Et pourquoi pas ?


Dans les années 2000, des fouilles subaquatiques ont été menées dans la Charente, entre Taillebourg et Port d’Envaux. Différents objets ont été mis à jour, datés entre les VIe et Xe siècles. Quelques-uns semblent être d’origine scandinave. Les Vikings auraient-ils eu une base en Saintonge ? Il n‘est pas interdit de le penser.

Parmi les archéologues ayant prospecté dans la Charente, se trouvent Jean-François Mariotti, archéologue à la DRAC, Annie Dumont, du Département des recherches subaquatiques, et des bénévoles ayant une bonne connaissance des lieux.


Dans le vaste domaine de l’archéologie, les lits des cours d’eau peuvent livrer des secrets. En effet, depuis que l’homme sait construire une embarcation, il navigue sur les fleuves. Productions agricoles, céramiques et marchandises diverses étaient transportées par voie fluviale, d’où l’importance et surtout le nombre de ports. Outre ce trafic, s’ajoutaient les activités liées à la pêche. Les rivières étaient donc encombrées aux heures de pointe et il arrivait que des bateaux y terminent leur carrière en coulant. Certains y dorment encore…

Soucieux de connaître les occupations humaines successives, les chercheurs ciblent précisément ces témoignages. Taillées dans des troncs d’arbres, plusieurs pirogues, datant du haut Moyen-Âge, ont été repérées dans la Charente. N’ayant pas été altéré par l’eau, le bois livre des indications. Son âge peut être daté au carbone 14, tandis que ses cercles de croissance apportent de précieuses indications.

Pour mener à bien ses objectifs à Taillebourg, l’équipe a travaillé à partir d’un relevé des fonds effectués par l‘Équipement, qui a fait apparaître des courbes de niveaux. Elle a opéré par zones, selon un quadrillage établi. Une suceuse, fonctionnant grâce à une autopompe située en surface, a permis de nettoyer les vestiges. Basée sur les données recueillies, une topographie du site a été faite sur ordinateur. En 2002, par exemple, une ancienne digue et l’emplacement de pieux, preuves de l’existence d’un port à cet endroit, ont été localisés. Des tessons de poterie, ainsi que des outils et des armes, ont également été remontés.

En 2004 et 2005, le groupe a évolué dans une zone où l’on pratiquait la pêche : « des lests de filets, en pierre et en plomb, ont été observés non loin des pirogues. Le but que nous poursuivons est d’avoir une vision d’ensemble du chenal » souligne Annie Dumont. Les recherches se sont poursuivies jusqu’en 2009.

Comment ces objets d’origine scandinave sont-ils arrivés ici ?

L’aménagement portuaire ne fait aucun doute. Taillebourg était bien un port fluvial à l’époque carolingienne. Des épaves sont apparues ainsi que des outils, épées, faux, couteaux, etc. « L’économie se concentrait autour de la pêche et la batellerie » remarque Jean François Mariotti. Seules deux pirogues sont visibles dans leur ensemble.

Originales sont les armes, haches, ancre, bijoux, lests ayant des décors d’embarcations scandinaves. Les Vikings seraient-ils restés quelque temps à Taillebourg, piton stratégique bénéficiant d’une marée montante et descendante ? Certains historiens le pensent.

La présence de ces objets, en cours de traitement à Poitiers, est troublante. Ils ne sont pas tombés du ciel, d’autant que le pillage de Saintes par les Vikings se situe vers 845. Après la mort de Charlemagne, ils se livrèrent dans le pays à de fréquents actes de piraterie. Organisés par petites bandes, ils menaient des raids dévastateurs en remontant les fleuves. De là à aller jusqu’à Port d’Envaux ?…

« Certains de ces éléments, en cours d’études, ont incontestablement une influence scandinave. Comment sont-ils arrivés en Saintonge ? C’est bien la question. Ils auraient pu être échangés, par exemple. Toutefois, nous sommes face à un recoupement d’indices qui vient appuyer l’hypothèse d’une implantation viking à Taillebourg, base arrière de Saintes, émise par M. Debord » souligne Éric Normand, archéologue à la DRAC.

Annie Dumont et Jean François Mariotti travaillent actuellement à une publication sur le sujet. Analyse que nous attendons avec impatience !


Les plongeurs évoluent à sept mètres de profondeur environ et la clarté des eaux est un élément important pour conduire leurs opérations dans de bonnes conditions. Le temps de plongée est d’une heure et demie environ.


Objets trouvés à Taillebourg. « La Charente est un site intéressant où le bois et les métaux ont été bien conservés » remarque Annie Dumont. Les environs étaient habités à l’époque gallo-romaine puisque les murs d’une villa sont apparus en dehors de la zone inondable.

• L'info en plus


Extrait du livre Charente-Maritime, d’Aunis et la Saintonge, des origines à nos jours :

Les Vikings apparaissent dans la région pendant l’été 844. En 845, ils lancent un raid au cours duquel périt Seguin, comte de Bordeaux, cependant que Saintes est détruite et pillée. Adémar de Chabannes décrit l’événement un siècle plus tard : « Seguin, comte de Bordeaux et de Saintes est capturé par les Normands et tué. Saintes est incendiée et ses précieux trésors sont emportés ». Dès lors, l’Aquitaine est périodiquement attaquée. L’expédition viking de 863 est particulièrement importante et meurtrière. Turpion, comte d’Angoulême est tué en aval de Saintes. En 865, les annales de Saint Bertin rapportent un combat victorieux livré par les Aquitains contre les Normands « établis sur la Charente ». L’historien André Debord a formulé l’hypothèse,interessante, que la base navale stable des Vikings dans la région était située à Taillebourg, dont la forme primitive serait «Trelleborg».
Le lieu présente des conditions idéales pour établir un port, à savoir une plage où l’on peut faire échouer les bateaux et rembarquer en profitant de la marée du jusant. Aux IXe et Xe siècles, le site était protégé par des marais côtiers et par les masses forestières des deux rives de la Charente. Les Vikings n’y seraient pas restés après les premières années du Xe siècle. Cependant, on les vit reparaître sporadiquement dans l’ancienne Aquitaine jusqu’au début du XIe siècle.

La construction de l'Hermione
se poursuit à Rochefort


La traversée Rochefort - Boston (USA) prévue pour en 2014, 2015

Depuis 1997, l’Association Hermione-La Fayette poursuit une ambition originale : celle de reconstruire la frégate sur laquelle navigua La Fayette au XVIIIe siècle pour rejoindre le Général Washington. Cette aventure, doublée d’un véritable défi, se déroule sous les yeux du public, le chantier étant ouvert toute l’année. La réalisation du gréement vient d’être confiée à l’entreprise suédoise J.B. Rigger.

A Rochefort, l’ancien arsenal de Colbert a repris du service. Avec l’Hermione, un pan de l’histoire maritime se dévoile sous les yeux du public. Il y a belle lurette, en effet, que les frégates, utilisées pour le commerce ou la guerre, ont été reléguées au rang de “belles vieilleries“. En faire une réplique attire l’attention, d’autant qu’elle doit prendre le large et traverser l'Atlantique.

En l'attente de son départ de Rochefort, une maquette de l'Hermione...

Le chantier se déroule sous les yeux du public


Le chantier est installé dans une forme de radoub, située à l’extrémité de la Corderie Royale. Au départ, la coque avait l’air d’un immense sarcophage et le visiteur devait faire preuve d’imagination. Au fil des ans, la frégate s’est “constituée“. Elle apparaît désormais dans toute sa splendeur, peinte et bientôt parée d’un lion en figure de proue. Certes, elle n’est que la “sœur jumelle“ du bateau de la Fayette (les canons ne seront pas opérationnels, par exemple !), mais elle lui ressemble fort.

Bien sûr, les canons ne fonctionneront pas !


Une complicité suédo-rochefortaise

Une nouvelle étape dans sa construction a été franchie. Le gréement sera réalisé à l’ancienne, c’est-à-dire en chanvre naturel, par une entreprise suédoise qui possède ce savoir-faire. Les fameux cordages seront faits sur place et les techniques utilisées seront transmises à une main-d’œuvre spécialisée issue du terroir tricolore (à plus de 50%).

Les représentants de JB Rigger et Benedict Donnely

Avant de signer le document officiel liant les deux parties, l’entreprise J.B. Rigger, dirigée par Jesn Langert et Björn Ahlander, et l’association Hermione-La Fayette, Benedict Donnely a exprimé sa satisfaction : « nos deux interlocuteurs suédois ont une grande expérience dans la réalisation des gréements textile pour des navires de la taille de l’Hermione. Ils ont réalisé celui du Göthebord qui est actuellement la réplique de navire la plus proche de l’Hermione. De plus, ils assureront le transfert de compétence auprès de gréeurs locaux, capables de prendre en charge la future maintenance ».

L'entreprise Ancelin, partie prenante de l'aventure Hermione !

Sur le pont, on peut déjà se faire une idée de la frégate

Confiée à l’entreprise Ancelin (charpentier de marine), la “résurrection“ de l’Hermione symbolise pour lui les relations franco-américaines, à l’image de sa propre vie (son père est originaire des States et sa mère française). « L’histoire de l’Hermione est tellement ambitieuse qu’au départ, personne n’y croyait ».
De l’énergie, il en a fallu, de la conviction aussi puisque les subventions viennent des collectivités publiques (ville de Rochefort, Conseil général, Conseil régional). L’Hermione a gommé les partis politiques et fédéré les hommes !


En l’attente d’un départ pour Boston qui se situerait vers 2014, voire 2015 (selon la “rapidité“ du soutien financier apporté), les responsables accompagneront, d’un œil attentif, la mise en eau de leur protégée début 2011. La manœuvre s’effectuera dans les formes de radoub aménagées, le bois sec devant gonfler lentement afin d’éviter à l’élément liquide de s’infiltrer dans la coque. L’opération devrait être achevée en 2012. L’épreuve de la mer aura lieu en 2013.

Bref, “ce projet magnifique“ fait l’unanimité et l’on imagine déjà la frégate voguant sur les flots, comme son ami le Belem. Moyennant quelques euros, vous pouvez apposer votre signature sur l’une de ses voiles. Avis aux amateurs !


Le gréement sera réalisé en chanvre d’Europe de l’Est. Soit 4 km de cordages pouvant atteindre 10,8 cm de diamètre, 1 580 éléments différents, 11 075 heures de travail pour la fabrication et le montage, coût 476.255 euros HT, hors matériaux. Pour Jean-François Fountaine, « un gréement en acier aurait été la solution de simplicité ». La voie du chanvre était à explorer. Le comité chargé du dossier opta pour ce choix, encouragé par Laurent Da Rold.

Le chantier a pris du retard. Le départ pour Boston, initialement prévu en 2008, a été repoussé en 2014, 2015. Une fondation américaine a été créée « Friends of Hermione » pour partenariat au financement du voyage. En juin 2008 cependant, après le petit canot et grand canot, la chaloupe de l’Hermione, la plus grande des trois annexes embarquées à bord de la frégate, a été mise à l’eau.


Quelques chiffres : un grand mât à 54 mètres au-dessus de la quille, 2 000 chênes sélectionnés dans les forêts françaises, plus de 400 000 pièces de bois et de métal, 1 000 poulies, 1 tonne d’étoupe pour le calfatage, 26 canons tirant des boulets de 12 livres sur le pont de batterie et 8 canons tirant des boulets de 6 livres sur le pont de gaillard.

• Signature du contrat en présence des dirigeants suédois, de Bernard Grasset, maire de Rochefort, Jean Louis Frot, conseil général et Jean-François Fountaine. Benedict Donnelly est président de l’Association Hermione-La Fayette depuis 1994. Les membres d’un comité technique, présidé par Jean-Pierre Saunier, apportent leurs compétences aux entreprises en charge de la construction de la frégate. Emmanuel de Fontainieu, directeur de la Corderie Royale, est secrétaire de l’Association. Une équipe de sept salariés, animée par Maryse Vital, déléguée générale, assure la gestion quotidienne de l’association.

Le chantier de l'Hermione : un beau défi et de nombreuses personnalités penchées sur son berceau !

• L’Hermione a trois ponts : le pont de gaillard, le pont de batterie et le faux-pont, situé au-dessous du pont principal. Le premier sert à manœuvrer, le second à l’artillerie et le troisième est destiné aux membres de l’équipage (appartements pour les gradés, hamacs pour les marins). Armée de 34 canons, elle mesure plus 65 mètres de long, dispose de trois mâts et 1500 m2 de voilure. Sa coque est entièrement réalisée en chêne.



La partie destinée au commandement et à l'équipage



La remise en état des formes de radoub est estimée à 5,8 M€.
Le coût total de l’Hermione s’élèvera à quelque 20 M€.


L'info en plus L’Hermione de La Fayette a sombré au large du Croisic

En 1779, l’Hermione est construite en six mois à l’arsenal de Rochefort sur les plans d’Henri Chevillard. Ses caractéristiques : 1 166 tonnes, longueur de tête en tête : 44,2 m, largeur au maître couple : 11,24 m, 5,78 m de creux. Armement : 32 canons (26 x 12, 6 x 6), 255 hommes.
En mars 1780, La Fayette embarque à Rochefort pour rejoindre à Boston le général Washington. Sur place, le 7 août 1780, il prend le commandement d’une unité d’élite de l’infanterie légère, les “riflemen“. L’Hermione s’engage dans le combat. En mai 1781, le Congrès américain se réunit à son bord. En 1782, à la fin de la Guerre d’indépendance, la frégate repart pour la France. Elle accompagne une escadre en direction de l’Inde pour aider Suffren contre les Britanniques. La paix est signée et elle retourne à son port d’attache, Rochefort, en avril 1784.

En 1793, elle reprend du service. Le 20 septembre lui est fatal. En effet, en station à Mindin dans l’estuaire de la Loire, elle doit escorter vers Brest un convoi de douze bâtiments. Suite à une erreur du pilotage de Guillaume Guillemin du Conquet, elle finit sa carrière sur les brisants du plateau du Four, à mi-marée. L’équipage est sauvé grâce à l’arrivée des chasses marées du port du Croisic.

L’archéologue Michel Vazquez a localisé l’épave de l’Hermione en juillet 1984. Un sondage effectué sous le contrôle du DRASSM a montré qu’il s’agissait d’un navire de guerre français dont la position géographique correspondait à celle de l’Hermione. De nombreux objets ont été découverts. Ils seront exposés au Musée de la Marine de Nantes (l’ancre et deux canons).

Vues du chantier de Rochefort, ouvert toute l'année aux visiteurs

La frégate "nouvelle génération" devrait être opérationnelle vers 2014, 2015.

Reportage/Photos Nicole Bertin

Aides à la filière bois énergie
et au logement social


La Commission permanente du Conseil Général de Charente-Maritime s’est réunie vendredi 19 novembre à la Maison de la Charente-Maritime de La Rochelle, sous la présidence de Dominique Bussereau.

Dans le cadre de sa politique d’aide aux actions de structuration de la filière "bois énergie", trois subventions, d’un montant total de 93 000€ ont été votées au profit :
• de la Fédération départementale des coopératives d’utilisation du matériel agricole (FDCUMA), pour assurer le suivi et la coordination des différents partenaires de la filière bois déchiqueté ;
• de la CUMA Innov’17 pour assurer l’organisation et le développement de chantiers de déchiquetage du bois énergie en chantier de proximité en Charente-Maritime
• de Proxibois 17 pour la commercialisation en circuits courts des plaquettes forestières.

Plusieurs rapports étaient relatifs au logement social.
• Dans le cadre du Fonds départemental d’aide à l’habitat locatif public en milieu rural, subventions aux communes de Clérac, Consac, Germignac, La Benate, Mons, Saint-Jean de Liversay, Saint-Pardoult, Saint-Pierre du Palais, Saint-Quantin de Rançannes et Tesson, pour un montant de 111 981,65€. L’enveloppe 2010 (400 000€) est entièrement affectée.
• Subvention à la Communauté de communes du Bassin de Marennes pour la mise en oeuvre d’un Programme d’intérêt général habitat.

• Garanties d’emprunt (à hauteur de 100%) pour des prêts à Habitat 17 relatifs à des opérations à Tonnay-Charente et à Saint-Sulpice de Royan.
• Plusieurs subventions, pour un total de 42 400€, relatives à l’amélioration de l’habitat et à la sortie d’insalubrité remédiable en faveur de propriétaires occupants, dans le cadre du Plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées.

Assainissement
• Subventions accordées au Syndicat des eaux de la Charente-Maritime : 1 146 740€ pour des travaux concernant des stations d’épuration (équipement, construction…).et 728 850€ pour la mise en place de nouveaux réseaux.
• Subvention de 307 000€ à la Communauté d’agglomération de La Rochelle pour la mise en place d’un réseau de transfert des eaux usées.

Eau potable
Deux subventions, d’un montant de 520 000€ chacune, au Syndicat des eaux de la Charente-Maritime, pour des travaux de sécurisation de réseaux et la réalisation d’une station de reprise.
Equipement rural
Plusieurs subventions à l’UNIMA, pour un total de 521 856€, ont été votées pour financer diverses opérations : aménagement hydraulique, remise en état de canaux, restauration d’ ouvrages d’évacuation.

Politique de l’énergie
Subventions aux communes de Saint-Sulpice de Royan, Varzay, Saint-Martin de Ré, Soulignonnes pour des opérations (audit, diagnostic énergétique…) visant à des économies d’énergie et/ou la substitution d’énergies renouvelables aux énergies fossiles.
Revitalisation des petites communes
40 projets concernant 33 communes de moins de 5000 habitants sont aidés dans le cadre de cette politique. Le total des subventions s’élève à 591.026,50€. L’enveloppe budgétaire 2010 de 5 M€ a été entièrement affectée.

Lecture publique
Subventions aux communes de Nuaillé d’Aunis et de Tesson pour des travaux d’aménagement de leur bibliothèque et l’acquisition de mobilier.

Collèges publics
Crédit de 61 400€ pour des petits équipements dans les collèges de Jonzac, Le Château d’Oléron, Montlieu-la-Garde et Saint-Porchaire.

Développement cinématographique et audiovisuel
Plusieurs projets de longs et courts métrages, documentaires, sont aidés. Le total de crédits votés à cette CP s’élève à 362000 €.

Plan nautique fluvial
Subvention de 36.724,18€ à la Communauté de Communes du Pays Buriaud pour la reconstruction de trois pontons d’accostage sur la Charente.

Ports de pêche
Plusieurs opérations d’équipement et de modernisation sont financées au profit des collectivités gestionnaires des ports de pêche de La Cotinière, Chef de Baie/La Rochelle et Royan. Le total de ces subventions s’élève à 121.655,89€.

Plantation de haies et restructuration des paysages ruraux
Subventions à la commune de Muron et la Fédération départementale des chasseurs pour des opérations de plantation. Aide de 96 000 € à la Chambre d’Agriculture pour l’acquisition des plants et accessoires de plantation.

Patrimoine Nature
Subvention de fonctionnement de 20.000€ pour la Fondation du patrimoine.

Politique forestière
Subvention à l’Office national des forêts pour la remise en état du parking des Saumonards, sur le territoire de la commune de Saint-Georges d’Oléron.

Un Conseil général "Jeunes"
en Charente-Maritime


Dominique Bussereau, président : « Soyez dès à présent les acteurs de votre avenir et de la société de demain »…
Lundi dernier, à La Rochelle, a été installé le premier Conseil général Jeunes.

Lors de la session d’automne, Alain Galteau, conseiller général de Saint-Hilaire-de-Villefranche en charge de l’Éducation, a proposé à ses collègues la création d’un Conseil général des Jeunes. Le projet a fait l’unanimité. Après un an d’élaboration, des collégiens sélectionnés dans chaque canton, ont pris place dans l’hémicycle lundi dernier. Une enveloppe de 35000 euros leur a été allouée par leurs aînés pour les actions qu’ils conduiront dès la rentrée 2010-2011.

Le groupe avec Alain Galteau et Dominique Bussereau (photo Chaigneau)

« Avec la création de ce Conseil général des Jeunes, en partenariat avec l’Inspection académique et le Centre Départemental de Documentation Pédagogique, je souhaite que les jeunes Charentais-Maritimes puissent apporter leur contribution à la vie publique du département. Par des décisions qui les engagent dans leur quotidien, ils vont ainsi pouvoir agir directement sur la société qui les entoure. En portant les attentes et les préoccupations de leurs pairs, ils vont devoir informer, expliquer et échanger pour transformer des idées en actes concrets améliorant significativement la qualité de la vie en Charente-Maritime » explique le président du Conseil Général, Dominique Bussereau.

Pour cette première mandature allant de 2010 à 2012, 42 des 61 collèges sollicités (51 publics et 10 privés) ont souhaité s’engager dans le dispositif. C’est ainsi que 42 conseillers généraux jeunes, élus parmi les délégués des classes de 5e et 4e, élaboreront leurs projets d’action à partir des quatre thèmes suivants : développement durable et écologie, sport et culture, solidarité et projets humanitaires, vie au collège et autour du collège.

Les jeunes vont faire des propositions à leurs aînés

Le Conseil Général des Jeunes s’attachera à mettre en lumière trois objectifs pédagogiques majeurs du programme des collèges : l’éducation aux droits de l’homme et à la citoyenneté par l’acquisition des principes et des valeurs qui fondent et organisent la démocratie et la République, la connaissance des institutions et des lois, la compréhension des règles de la vie sociale et politique ; l’éducation au sens des responsabilités individuelles et collectives, l’éducation au jugement, notamment dans l’exercice de l’esprit critique et de l’argumentation ; la participation aux études et au suivi des projets avec les autres Conseillers Généraux Jeunes entre chaque réunion ou séance, grâce à la plateforme de travail collaboratif à distance via internet.

Comme vous pouvez le constater, la jeune génération s’apprête à apporter sa pierre à l’édifice. Un travail à suivre qui devrait être intéressant, selon le vieil adage : « la vérité sort de la bouche des enfants » !

• Comment sont-ils élus ?

Chaque collège est représenté au Conseil Général des Jeunes par deux élèves, un titulaire et un suppléant parmi les classes de 5e et 4e. Le duo doit respecter la parité garçon et fille.
Tout jeune élu est parrainé par un Conseiller général, ce qui facilitera l’étude et la réalisation des projets.

• Collèges de la région 

Jonzac : Collège public Léopold Dussaigne ; Cozes : Collège public Les Vieilles Vignes, Collège privé Notre-Dame de Nazareth ; Saint-Aigulin : Collège public Bernard Roussillon ; Montlieu- la-Garde : Collège public La Fontaine ; Mirambeau : Collège public Didier Daurat ; Montguyon : Collège public de la Tour ; Saint-Genis-de-Saintonge : Collège public Maurice Chastang ; Archiac : Collège public Arlette Guirado ; Gémozac : Collège public Jules Ferry ; Saujon : Collège public André Albert ; Saintes : Collège public Edgar Quinet ; Collège public René Caillié ; Saint-Jean d’Angély : Collège privé Sainte Sophie ; Royan : Collège public Henri. Dunant ; Collège public Émile Zola ; Collège privé Sainte-Marie Saint Jean Baptiste.

Karen Vourc’h et Susan Manoff
en concert à Jonzac


Dimanche, Karen Vourc’h était l’invitée des Feuillets d’automne, Kavec la pianiste Susan Manoff en l’église de Jonzac.

En ce dimanche, les Feuillets d’automne recevaient une soprano à la voix d’or, Karen Vourc’h. Une femme lumineuse et attachante qui établit, dès son entrée sur scène, une véritable complicité avec le public. Cette voix cristalline dont la nature l’a dotée, elle a souhaité la faire partager. En France et à l’étranger, dans les capitales comme en province.
Son parcours est atypique car elle s’est détournée de ses études de physique (brillantes) pour se destiner au chant lyrique. Elle a été très vite remarquée et récompensée. Depuis ses débuts à Lausanne, sa carrière est un tourbillon et elle s’apprête à sortir son premier disque en récital solo en février prochain.

Le concert présenté par Jeanine Belot, coordonnatrice des Feuillets d'automne

D’origine scandinave, Karen Vourc’h aime ce répertoire. Elle a créé l’émotion en chantant “Auprès de ma blonde“. A ses côtés, Susan Manoff


Pour Jonzac, elle avait choisi Ravel (cinq mélodies grecques), Jean Sibelius (Neige de mars, une libellule, roses noires, jeune fille de retour de son rendez-vous). La deuxième partie comprenait des morceaux d’Edvard Grieg, Claude Debussy et Joseph Canteloube, auteur de cette chanson devenue célèbre “Auprès de ma blonde“. Conquise, l’assistance l’a ovationnée, ainsi que la pianiste Susan Manoff, une "fidèle des Feuillets d’automne" qu’elle honore de son talent chaque année.

Merci à la municipalité pour ce récital qui permet de rencontrer et surtout d’apprécier des artistes célèbres qui se produisent généralement dans les grandes villes…


Un nombreux public dont Claude Belot, sénateur maire de Jonzac et le père Braud

Un agréable concert en l'église Saint-Gervais

Les nouvelles aventures
de Romain Daviaud


À la conquête de l’Est !

Qui a prétendu que les jeunes étaient adeptes du "cocooning" ? Du côté de Chamouillac, Romain Daviaud poursuit sur sa lancée. La découverte d’autres pays, et par là même de nouvelles cultures, ne lui fait pas peur. Au contraire. Alors, où en est-il ?


Etudiant à Sup de Co La Rochelle, Romain n’a rien de ses ancêtres cagouillards. Il n’a pas les deux pieds dans le même sabot ! Depuis la mi-septembre, il se trouve en Inde : « Je suis dans le Nord de ce pays pour monter une école privée, en relation avec une association française qui s’occupe de scolariser les enfants d’un bidonville. Nous sommes deux Français sur place. Mon collègue Valentin Houssais est aussi étudiant à La Rochelle. Nous avons en charge la création de cette école et de sa réussite future. Le projet est très enrichissant. Nous-mêmes sommes devenus les parrains pour deux petites filles afin de financer leurs frais de scolarité. D’autres personnes de notre entourage, intéressées par cette démarche, nous ont suivis ».

Valentin Houssais

Romain ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. En février prochain, il sera de nouveau sur la ligne de départ du 4 L Trophy 2011 : « Ce sera ma quatrième participation et mon cinquième raid au Maroc en comptant le raid Students Challenge du mois de décembre dernier. Je serai à cette édition avec Valentin, originaire de La Roche-sur-Yon en Vendée. À 21 ans, ce sera son premier engagement dans un raid humanitaire. Je vais également passer le cap des 21 ans en décembre prochain, alors que je travaillerai toujours en Inde. Je rentre en France fin janvier ».

My sweet 4 L


En attendant de souffler les bougies, comment se porte la fameuse 4 L qu’utilisera Romain pour le Maroc ? « Ma 4 L va bien très ! La carrosserie Landreau, de Saint Germain de Lusignan, l’a repeinte gracieusement, ce dont je la remercie. Pour l’instant, elle est en cours de préparation mécanique chez Michel et Ginette Lemercier. Michel s’attelle à cette tâche pour la quatrième fois. C’est super. Cette 4 L bleue aurait dû partir au mois de février dernier mais, quelques jours avant le jour J, elle a présenté des signes de faiblesse ». Personne n’est jamais à l’abri de problèmes techniques ! Cette fois-ci devrait être la bonne. Romain en profite pour remercier ses fidèles partenaires et sponsors.

L’un de ses autres grands projets est le Paris-Pékin qui devrait être repoussé de quelques mois, voire à l’été prochain. En effet, avec Valentin, ils ont eu une idée : organiser leur propre rallye-découverte à but humanitaire. Ce périple devrait voir le jour fin décembre 2011, à destination de l’Europe de l’Est. D’où son nom : A la conquête de l’Est. Il sera ouvert à tous les véhicules de plus de 5 ans et à toute personne de - de 35 ans.
Comme vous pouvez en juger, la vie de Romain est bien remplie. N’hésitez pas à le contacter sur son mail si vous désirez plus d’informations !

Son mail : daviaudr@esc-larochelle.fr

dimanche 21 novembre 2010

Benoît Hamon,
porte-parole du parti socialiste,
en Charente-Maritime


• Égalité réelle et bouclier rural

• Michel Lachaise s’engage dans les Cantonales


Porte-parole du Parti socialiste, Benoit Hamon était en Charente-Maritime et en Charente, invité par les deux fédérations que président Pouria Amirshahi et Olivier Falorni, premiers secrétaires fédéraux. En fin de journée, il a fait étape à la distillerie Barron, à Saint Martial sur le Né (canton d'Archiac), où il a parlé viticulture avant de se rendre à Jonzac pour présenter les grandes lignes du PS aux Présidentielles de 2012.


Mercredi après-midi. Benoît Hamon est attendu à la distillerie Barron qui a été la proie des flammes l’an passé. Le propriétaire a fait face, avec cette énergie que savent déployer « les gens de la terre », comme on les appelle ici, quand le sort s’acharne contre eux.

M. Barron accueille Benoît Hamon dans sa distillerie

Dans la grande pièce, désormais munie d‘un mur coupe-feu, on reconnaît l’ancien conseiller général d’Archiac, Jean Gendron. À un âge désormais respectable, il aime évoquer les histoires du temps d’avant, quand il siégeait au Département dont les bureaux se trouvaient à la Préfecture. Il se souvient d’André Dulin, Lucien Grand, François Blaizot et bien sûr Claude Belot.

À ses côtés, son successeur, Michel Lachaise, renouvelable en mars prochain, aura face à lui une adversaire de taille, Chantal Guimbertau, maire d’Arthenac et présidente du Sivom. Il devra jouer serré, cette élue étant soutenue par la Majorité départementale à un moment où Dominique Bussereau, qui n’appartient plus au Gouvernement, se consacre tout entier à la préparation des Cantonales. Lors du précédent scrutin, le maire de Germignac avait bénéficié d’une triangulaire. Opposé à Jean-Pierre Mariau et Alain Floriant, il s’était finalement imposé au second tour. Cette fois-ci, la partie sera plus compliquée.


À son actif, il cite la création d’une micro-crèche à Germignac, le bon fonctionnement du RPI et l’arrivée d’une femme médecin sur sa commune. Comment a-t-il convaincu cette généraliste de venir sur le canton d’Archiac ? Tout simplement en proposant à son époux les terrains dont il avait besoin pour développer des activités équestres.

Le monde viticole et du cognac

Benoît Hamon reçu par M. Barron, viticulteur qui effectue toutes ses vendanges à la main (à souligner car c’est de plus en plus rare !). En soirée, il animait une réunion à Jonzac en présence de nombreux responsables du PS, dont les élus de l’opposition jonzacaise, Emmanuel Arcobelli, Jack Ros, Monique Doucet, sans oublier Patricia Dufaud, etc.

Une évidence s‘impose : pour attirer les professionnels en zone rurale, il faut se mobiliser en offrant des services de proximité et une image dynamique. Quand la campagne s’étiole, les gens la quittent pour des cieux plus attrayants. S’il existe sur place des structures (écoles, commerces), les familles posent leurs valises là où la qualité de la vie est un atout.
Le conseiller général sortant a d’autres sujets à exposer qu’il développera dans les mois qui viennent.

Réduire les inégalités

Que Benoît Hamon vienne donner un coup de main aux élus socialistes en vue de l’échéance de 2011 coule de source. En effet, la Charente-Maritime est le seul département UMP de la Région Poitou-Charentes. Depuis plusieurs années, le département des mouettes est sur la tangente. Avec Claude Belot, il s’en est fallu d’une voix pour que la présidence ne bascule.La dernière fois, la majorité départementale, conduite par Dominique Bussereau, a conforté son avance de quelques sièges.
Qu’en sera-t-il au printemps prochain ?…
L’année suivante, se dérouleront les Présidentielles. Benoît Hamon n’imagine pas un seul instant que Nicolas Sarkozy puisse hésiter sur sa candidature. Pour lui, il sera bien présent en 2012. D’où la mobilisation quant à la quatrième convention, base du futur programme qui sera soumis à celui (ou celle) qui portera les couleurs du PS.

Benoît Hamon a longuement travaillé sur "l’égalité réelle". S’il n’a pas été surpris par le récent remaniement ministériel qui « n’apporte rien », il ne juge pas déplacé le signe que Ségolène Royal vient d’adresser à Borloo : « elle ne dit pas qu’il y aura un accord entre le PS et le Parti radical. Elle veut simplement rappeler, et c’est aussi le cas pour Kouchner, ce que Sarkozy peut faire à ses soit disant amis. Il a maltraité les représentants du Centre ». Quant aux Primaires au PS, le calendrier ne devrait pas être modifié, avec un dépôt des candidatures en juin 2011 et une désignation en octobre.

Réaliste, Benoît Hamon sait que le Parti Socialiste ne pourra gagner que s’il est uni : « la présidence est loin d’être acquise. Nicolas Sarkozy est un adversaire sérieux. Il ne faut pas lui offrir le cadeau d’une division des socialistes ».

A-t-il une préférence pour le candidat qui représentera le PS aux Présidentielles ? Tout porte à croire qu’il aimerait bien que Martine Aubry, rénovatrice du parti, porte l’étendard. Il souligne toutefois « l’unité qui la lie à Ségolène Royal ». Et François Hollande ? « En 97, j’aurais aimé qu’il soit présent sur les rangs. Il était premier secrétaire du parti ». Il n’était pas prêt, semble-t-il. Peut-être en 2012 ? De toutes les façons, Benoît Hamon, qui symbolise la jeune génération de gauche avec Pouria Amirshahi et Olivier Falorni (tous les deux nés le 27 mars 1972) souhaite « une gauche décomplexée » qui saura tenir tête à l’extrême droite si par hasard, celle-ci venait à faire un score supérieur aux estimations.

Sur les questions d’actualité, Benoît Hamon se dit contre la réforme des collectivités territoriales (il estime que le Sénat vient de se tirer une balle dans le pied). Si la Gauche sort triomphante en 2012, il ne serait pas hostile à la création d’un nouvel impôt, venant se substituer à l’ancienne taxe professionnelle, basé sur l’activité économique et sur lequel pourraient compter les collectivités.

D’une manière générale, son objectif est de redonner confiance aux Français en leur permettant de retrouver, entre autres, une égalité en matière d’éducation et de soins médicaux : « Je ne suis pas fétichiste du passé, mais il faut éviter aux écarts de se creuser et à l’ascenseur social de descendre vers le bas. Les jeunes vivent moins bien que leurs parents, certains renoncent parfois à se soigner. C’est ça le déclassement avec un sentiment de précarisation. Jusque-là, la grande majorité des classes moyennes se sentait à l’abri, mais quand on l’interroge aujourd’hui sur ses conditions d’existence, elle constate que ses revenus disponibles ont diminué. Notre but est de redonner espoir aux citoyens, c’est pourquoi je suis favorable au bouclier rural, ensemble de mesures visant à revitaliser les campagnes »…

Programme qu’il détailla en soirée à Jonzac où l’attendaient militants et sympathisants (quelque 500 personnes), réunis dans la salle municipale.

Réunion à Jonzac

Michel Lachaise, conseiller général d'Archiac sortant, et Benoît Hamon

M. Barron dévoile à Benoît Hamon les secrets de l’alambic et de la distillation.

• Les grands axes du Parti Socialiste


Les grands axes du PS pour les prochaines Présidentielles concerneront, entre autres, l’éducation (scolarisation dès deux ans, action sur le primaire, aide aux assistantes maternelles, meilleure rémunération des enseignants), la santé (lutter contre les déserts médicaux en aménageant la liberté d’installation des médecins. Serait changé le mode de rémunération des généralistes avec paiement au forfait selon le nombre de patients comptés sur la zone d’intervention), la jeunesse (main tendue vers ceux qui sortent du système éducatif, soit 150 000 jeunes quittant l’école sans qualification), le logement, une autre conception des services publics, l’encadrement de la qualité et du prix de l’eau.

Michel Lachaise entre en campagne. Il s’interroge sur Chantal Guimberteau, la candidate de la Majorité départementale qui «  joue l’économie au Sivom quand, au contraire, il faudrait encourager la ruralité. Au Sivom, on a supprimé le PEL. Il ne gère plus que la piscine et le gymnase  ».

Les Tréteaux de France :
La dernière séance à Jonzac
de Marcel Maréchal


« Il y a 40 ans que je dis de la prose sans que j’en susse rien »…


En 2010, Marcel Maréchal effectue sa dernière tournée avec les Tréteaux de France. Un moment particulier de sa carrière où, comme Rabelais qu’il a joué sur scène, il veut offrir au public « la substantifique moelle ».
Pour notre plus grand plaisir, il a choisi le Bourgeois gentilhomme de Molière. L’an prochain, il laissera les rênes du théâtre itinérant à Francis Huster.

L’arrivée des Tréteaux de France en terre saintongeaise ne passe pas inaperçue. Le grand chapiteau, dressé sur la place du Champ de Foire, est rouge de plaisir : les baladins sont entrés dans la ville.



Grâce aux Feuillets d’automne proposés par la Ville, mardi soir était consacré aux joies de la comédie. Marcel Maréchal, dont la carrière a été bien remplie, quitte les Tréteaux de France en rendant hommage à Molière. Il incarne M. Jourdain, le personnage “flamboyant” du Bourgeois gentilhomme. En présentant cette pièce, le répertoire classique reprend le devant de la scène. « Je me suis dis : pourquoi pas Molière ? » avoue-t-il. L’une des difficultés est qu’il ne possède pas un physique qui prête à rire : « j’ai bien étudié le rôle et j’ai appris à composer ». Et le résultat est probant : avec ses envies et ses tocades, M.  Jourdain n’a pas que l’air, il a aussi la chanson et les ambitions qui vont avec !
Marcel Maréchal n’a pas souhaité en faire un pur vaniteux. C’est pourquoi, il a pris soin de le montrer en homme attentif, qui tient bien ses comptes. Toutefois, le marchand enrichi cherche à entrer dans la Cour des Grands et son vœu secret est que sa fille devienne marquise…

Ça lui fait une belle jambe !

Grand Mamamouchi

Les comiques de situation ne manquent pas. Le début de la pièce en est truffé : les professeurs de danse, de musique et d’escrime en sont la cocasse représentation. En exploitant la situation, le maître de philosophie a bien compris ce que voulait son élève. M. Jourdain paie pour apprendre les manières du “monde”.Qu’à cela ne tienne ! A, e, i, o, u !


M. Jourdain, paré des plumes du paon

Il pleut, il pleut, bergère !


Les profiteurs le flattent et la seule à raison garder est bien encore sa femme, inquiète de ses nouvelles prétentions. Que le naïf, paré des plumes du paon, soit entouré d’une ronde de courtisans est habituel, mais elle doit veiller à ce qu’il garde des plumes ! Dans ce rôle, la comédienne est remarquable de vérité.

L’épouse écartée n’entend pas rester sur la touche. Fine mouche, encouragée par Nicole, sa piquante servante, elle rentre d’un dîner au moment opportun, surprenant en sa demeure un dénommé Dorante et la blonde Dorimène qui exhibe un diamant rutilant. Jalousie…

Mme Jourdain, exaspérée...


Aux intrigues du mari, s’ajoute une histoire sentimentale, une vraie. La fille de M. Jourdain, jouée par Laetitia Godès - dans la précédente version de Jean Danet, ce rôle était par la fille de Michel Galabru, Lucie Emmanuelle - aime secrètement Cléonte.


L’histoire est compliquée. Il n’est pas assez fortuné et le père se fâche. Le jeune tourtereau invente alors un subterfuge. M. Jourdain, intronisé grand “mamamouchi“, est emberlificoté, tel un bonbon scintillant, par le fils du Grand Turc (alias Cléonte). Rassurez-vous, l’amour finit par l’emporter.

Grand “mamamouchi“, emberlificoté tel un bonbon scintillant

Le fils du Grand Turc vous salue bien

Dans ce cadre haut en couleurs, les comédiens évoluent avec légèreté. Le théâtre est une belle rencontre avec le public. « Quand les Tréteaux ont commencé à aller de ville en ville, il y avait cinquante personnes sous le chapiteau. Maintenant, elles sont cinq cents » disait Jean Danet. « L’aventure vaut le coup d‘être vécue » ajoute son successeur Marcel Maréchal. Jean-Baptiste Poquelin a occupé une place privilégiée dans leurs cœurs : faire le même métier que lui ont honoré leurs existences !
L’an prochain, nous retrouverons Francis Huster (qui a remporté, dimanche dernier, un grand succès en présentant “la Traversée de Paris“ de Marcel Aymé) à la direction des Tréteaux. Autre temps, autre façon d’évoluer ?

En tout cas, merci à Marcel Maréchal et à sa troupe, nous ne les oublierons pas !


Dernière représentation à Jonzac. Ce n'est qu'un au revoir ?

Photos Nicole Bertin