« A la suite des annonces du Président de la Région Alain Rousset concernant les décalages de paiements de l’ex-Région Poitou-Charentes, j’ai décidé de remettre ma délégation aux Finances de façon à travailler dans la sérénité pour répondre à cette interpellation.
Je n’avais pas connaissance de l’ampleur de ce décalage et j’avais besoin de comprendre. C’est pourquoi j’ai pris ces quelques jours de recul, de façon à me faire ma propre idée. J’ai collecté des informations et je peux aujourd’hui donner ma vision des choses.
Quoiqu’il arrive, je considère qu’ayant été Président de Région pendant un an et demi, je dois assumer mes responsabilités » souligne Jean-Franços Macaire qui a succédé à Ségolène Royal à la tête de la Région Poitou-Charentes quand cette dernière est entrée au gouvernement Hollande.
Depuis, la grande Région Aquitaine Poitou-Charentes Limousin a vu le jour présidée par Alain Rousset, lequel a découvert que la gestion du Poitou-Charentes appelait des commentaires (retards de paiement, emprunts toxiques, etc). Soucieux de transparence, Jean-François Macaire analyse la situation en toute franchise :
« Voici les éléments dont je dispose.
Je rappelle que le montant des retards de paiements a été évalué à un total de 132 M€, soit 70 M€ pour le fonctionnement et 62 M€ pour l’investissement.
Les services de la Région m’ont informé que l’ex-région Poitou-Charentes présente un excédent au titre de 2015 à hauteur de 70.296.290,21 €.
Les dépenses d’investissement, quant à elles, sont couvertes par des autorisations de programme pluriannuelles. Il est probable qu’une partie des dépenses initialement prévues sur 2015 peuvent légitimement être reportées en 2016, si l’opération se déroule sur ces deux exercices. Cependant, je n’ai pas eu la possibilité de faire cette distinction au cas par cas, ne disposant pas du niveau de détail correspondant.
Concernant la montée en puissance des dispositifs d’investissement, qui visent à la relance de l’emploi, j’ai parfaitement conscience de la nécessité de disposer de ressources nouvelles et c’est la raison pour laquelle j’avais annoncé, avant même les élections régionales, que l’exception Poitou-Charentes pour la taxe sur les carburants allait prendre fin dès 2016. Cela représente pour la nouvelle Région une recette de l’ordre de 47 M€ en volume annuel.
Il n’en reste pas moins que les retards accumulés sont très importants et ne peuvent s’expliquer uniquement par la durée d’interruption des paiements en fin d’année.
En examinant les documents financiers, j’ai constaté que, dans les comptes présentés par la Région pour les années 2013 et 2014, les dépenses annuelles reportées d’une année sur l’autre n’avaient pas été comptabilisées à part. Cela a faussé la lecture de la situation financière de la Région.
J’ai été reçu récemment par le Président de la Chambre Régionale des Comptes. En effet, seule la Chambre Régionale des Comptes est en situation de conduire les opérations de contrôle et d’évaluation.
Je m’en remets à cette institution de la République, à la disposition de laquelle je me tiens pour apporter tout mon concours.
Je ne méconnais pas l’ampleur des difficultés que rencontre la nouvelle Région, mais je demande que ma bonne foi soit reconnue.
Durant un an et demi, j’ai conduit la politique de la Région en m’appuyant sur les documents officiels dont je disposais. J’ai poursuivi le travail engagé en veillant à la maîtrise des dépenses de fonctionnement courant de l’institution régionale.
Pendant ma présidence, j’ai la conviction de n’avoir commis aucun manquement à mon devoir, et c’est la raison pour laquelle, dans l’attente des décisions de la Chambre Régionale des Comptes, je reste vice-président de la Région, tout en renonçant à l’indemnité attachée à cette fonction dans la mesure où elle ne comporte pas de délégation.
J’ai reçu de nombreux témoignages de soutien venant de tous bords, et je sais qu’au-delà un grand nombre de gens ont confiance dans mon honnêteté et mon intégrité. Je remercie toutes et tous, et leur témoigne de ma reconnaissance dans ce moment particulièrement difficile ».
Affaire à suivre.
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