Communiqué de Benoît Hamon, candidat du PS, où il explique ses positions pour le second tour de la Présidentielle
« Je suis fier d’avoir mené cette bataille avec vous, engagés dans un parti ou non, militants chevronnés ou jeunes citoyens. Avec le Conseil citoyen, qui a réuni durant plusieurs semaines 42 citoyens tirés au sort parmi plusieurs milliers de candidats et chargés d’enrichir mon projet présidentiel, nous avons ouvert une nouvelle étape de la démocratie et prouvé la maturité et la pertinence de l'intervention citoyenne à chaque étape de la vie démocratique. Ensemble, nous avons réussi à dépasser le mythe stérile de l’homme providentiel et fondé la construction de notre projet sur notre intelligence collective.
Hélas, j’ai échoué à déjouer le désastre qui nous était promis depuis plusieurs mois, sinon quelques années. Pour la seconde fois de son histoire, la gauche n’est représentée au second tour de l’élection présidentielle quand l’extrême droite, elle, fait à nouveau peser son ombre sur notre République. Je prends l’entière responsabilité de cet échec et j’imagine votre déception. Je ne regrette pourtant rien du combat engagé pendant ces mois de campagne.
Les forces de gauche n’ont jamais cessé de lutter même lorsqu’elles ont été mises en minorité dans les urnes, surtout lorsque l’extrême droite se trouve aux portes du pouvoir. Emmanuel Macron est notre adversaire politique mais Marine Le Pen est une ennemie de la République. À tous ceux qui auraient la moindre hésitation, je leur dis, accompagné de toute la force de notre histoire : le Front National au pouvoir c’est demain la fin de la démocratie, la remise en cause de toutes nos libertés, et l’inégalité érigée en principe et pour commencer celle entre les femmes et les hommes. Cela, la gauche ne peut l’accepter, et c’est pourquoi j’ai appelé sans équivoque à voter pour Emmanuel Macron. C’est ici la seule position responsable et lucide.
Être responsable et lucide, c’est aussi comprendre que la menace que fait peser le nationalisme ne s’évanouira pas avec la victoire d’Emmanuel Macron et la mise en œuvre de politiques de dérégulation de la protection sociale, des services publics et du marché du travail. Les populismes prospèrent en Europe et ce que vit la gauche française, les forces socialistes et sociale-démocrates européennes le vivent également. Nous savons tous pourtant que seule une gauche résolue, sociale, écologique, démocratique et européenne est en mesure de faire reculer durablement l’extrême droite. La bataille culturelle et politique à mener est immense. La gauche a des territoires entiers à reconquérir et des millions de Français à convaincre. Nous devons partir à la reconquête des villes et des campagnes mais aussi des têtes et des cœurs. Ce travail sera long et exigeant mais nous ne pouvons accepter que la gauche laisse plus longtemps le terrain perdu à l’extrême droite.
Ce combat doit commencer dès les législatives prochaines. Si la gauche a été absente du second tour des élections présidentielles, elle ne peut en aucune manière manquer le rendez-vous décisif des législatives. Tous les efforts de rassemblement et d’unité doivent être faits en vue de cet objectif.
Disons-le, le manque d’unité, les trahisons parfois, ont handicapé tous les efforts de tous ceux qui, comme vous, ont mené cette campagne. Mais il faut maintenant regarder devant nous. La renaissance sera difficile mais elle sera féconde. Ma conviction est absolue : les thèmes que nous avons réussi à placer au cœur de cette campagne, le revenu universel d’existence, le partage du temps de travail, la création d’une taxe sur les robots, la reconnaissance du vote blanc, le 49.3 citoyen, la sortie du nucléaire, le retour de la police de proximité, la création d’un service public de soutien scolaire, tous ces thèmes sont ceux de l’avenir et contribueront fortement à la gauche de demain ».
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