dimanche 29 mars 2009

Hommage à Jean-Marc Soyez : "Qu'un ami véritable est une douce chose"


Chaniers :
Plus de quarante auteurs au salon


Plus d’une quarantaine d’auteurs attendaient les passionnés de lecture, samedi et dimanche derniers, dans la salle municipale de Chaniers.
Les organisateurs, dont Jean-Michel Godard, conseiller municipal, ont relevé cette troisième édition avec dynamisme. Rencontrer un auteur, connaître ses secrets d’écriture et ses projets est toujours un plaisir. Les visiteurs ont apprécié ces moments d’intimité assortis de dédicaces.

Dimanche, un hommage émouvant a été rendu à l’écrivain Jean-Marc Soyez dont le livre le plus connu est «Quand les Anglais vendangeaient l’Aquitaine». L’histoire commence en pleine Guerre de Cent ans, quand le Prince Noir, fils aîné d'Édouard III d'Angleterre et de Philippa de Hainaut, veillait aux destinées du Sud Ouest. Jean-Marc Soyez aimait cette période de l’histoire dont l’égérie était la tumultueuse Aliénor.

Ses inspirations étaient variées. «La tuile à loups», qui le fit connaître dans les milieux littéraires, se déroulait en plein terroir (un clin d’œil à la Creuse, dont il était originaire, et à ses traditions). En effet, prétendaient les anciens, quand souffle le vent sous la tuile en hiver, il annonce l’arrivée des loups. «Et le dernier loup fut tué dans la région» souligna Michel Lis, invité à parler de son ami Jean-Marc avec Claire, son épouse, Amandine, sa nièce, Jean-Pierre Richard, écrivain et Didier Catineau, journaliste.

Durant cette rencontre, furent évoqués moult souvenirs qui mirent en évidence l’un de ses traits de caractère : outre son jardin qu’il entretenait avec soin, Jean-Marc savait cultiver l‘amitié et quand il l’avait donnée, c’était pour la vie !

Il appréciait la campagne et l’authenticité, ne s’embarrassant guère des apparences et des hypocrisies. La vérité, il l’avait trouvée au bord de l’estuaire, là où la Gironde est si forte qu’on ne peut pas lui mentir. Ses romans donnaient vie à des personnages vrais : gens du cru, pêcheurs aux mains calleuses, femmes volontaires. Tous avaient en commun une perspicacité et un bon sens que l'écrivain recherchait d‘ailleurs chez ses interlocuteurs. Il était aussi poète, dépeignant avec talent «le grand verger de l’Atlantique» ou les paysages vallonnés de Saintonge. Quand il décrivait de la pêche à l’esturgeon, on peut écrire que Dieu créa Soyez car les mots étaient formidablement précis : la tension, l’attente, le geste, la capture.

Il donnait un sens profond à l’action, comme au cinéma, autre domaine qui l’intéressait.
Après une carrière journalistique bien remplie, il avait participé à l’éclosion de la télé camerounaise. Une sacrée aventure dans un pays «où le président téléphonait en direct au présentateur lors des journaux télévisés». Certains peuvent en témoigner !
L’écriture vint plus tard, avec le souci de façonner personnellement chaque livre, de la documentation à la saisie des textes : tout passait par lui ! Il a donné le goût de l’écriture à sa nièce, Amandine, qui a été marquée par «l’ouverture d’esprit de son oncle».

Jean-Marc Soyez, que le photographe Michel Descamps a si bien immortalisé, s’est éteint l’an dernier. Il nous manque. Peut-être le retrouverons-nous un beau jour sous forme de "ganipote", lui qui adorait faire des farces à ses copains… sans compter les concours de potimarrons, domaine dans lequel excelle Michel Lis ! Mais là est une autre facette de cet homme haut en couleurs.
En attendant, ses livres sont un beau témoignage : grâce à eux, il reste vivant en nos cœurs !

L'info en plus

• Les écoliers ont bien travaillé !


• Ecole Pasteur : Avec Corinne Monget, les CE2 ont fait quatre groupes pour écrire chacun une histoire sur trois séances. Elles ont été reproduites dans un livre. Chaque enfant a eu le sien.
• Les CP-CE1 ont rencontré un auteur illustrateur, Stefan Rooy.
•Les Maternelles (MS-GS) ont retravaillé un conte «Le petit chaperon rouge» et l'ont transformé, avec édition d'un album. Les enfants, les enseignants et Corinne Monget ont réalisé un gros travail, à la satisfaction de tous.
• Ecole primaire Ronsard : Christian Robin est intervenu dans la réalisation d'une histoire dont il avait écrit le début. Chaque classe a rédigé un chapitre.
• A la maternelle Ronsard : Marie-Claire Tessier, illustratrice a aidé les élèves à faire un livre à partir d'une histoire (moyenne et grande sections). Ces travaux étaient exposés dans la salle municipale.

Photo 1 : Outre les dédicaces habituelles, une exposition de photographies de Jean-Charles Folliet, des dessins originaux de Jean-Claude Lucazeau et M. Lhoumeau attendaient les visiteurs.

Photos 2 et 3 : Parmi les auteurs, notons la venue de l’auteur illustrateur Bruno Heitz, présent sur le salon.

Photo 4 : La conférence en hommage à Jean Marc Soyez en présence de Xavier de Roux, maire de Chaniers

Photo 5 : Michel Lis, le jardinier aux vertes lunettes, Jean-Pierre Richard, écrivain, Amandine et Claire Soyez.

Photo 6 : Au centre Jean-Michel Godard, organisateur de ce salon

Photo 7 : La famille Soyez avec Jean Pierre Richard, écrivain (à gauche de la photo).

Photo 8 : Didier Catineau a lu des passages écrits par Jean Marc Soyez sur «la pêche à l’esturgeon» et «Le grand verger de l’Atlantique».

Photo 9 : Pierre Brandao écrit des romans policiers. Et pour cause, il est gendarme à La Rochelle !

Photo 10 : L’inauguration avec le groupe folklorique de la Pibole.

Saintes : Aménagement du site Saint-Louis, le grand projet de Jean Rouger


Le grand projet de la ville de Saintes est incontestablement la valorisation du site
Saint Louis où se trouvait l'ancien hôpital. Son aménagement s'insère dans le concours Europan 10 avec les villes d'Alès, Dunkerque, l'Isle d'Abeau, Seilh et Triel-sur-Seine.

La mairie est désormais propriétaire du site Saint Louis où se trouvait l'hôpital. Cette tradition "d'hospitalité" est de longue date puisque le premier édifice ouvert aux malades y fut construit au XVIIe siècle. A cette époque, il accueillait les indigents et les enfants abandonnés. Sa mission évolua pour offrir, au siècle dernier, bon nombre de services sur plusieurs hectares.
Le nouveau centre hospitalier de Saintes ayant ouvert ses portes, l'ancienne structure est désormais libre de tout occupant. La parcourir est quelque chose d'étrange.

Cette balade silencieuse, au milieu de bâtiments désaffectés, donne la curieuse impression d'un site abandonné. Les marques du temps d'avant sont les seuls repères : panneaux signalant les urgences, consultations, maternité, noms des médecins, plan général, jusqu'à la salle mortuaire, située non loin des vestiges du rempart édifié par les Gallo-romains.
Tout s'en va, les murailles antiques, les agitations d'un monde sans cesse en évolution et cet établissement, autrefois si peuplé, dont l'activité s'est déplacée hors les murs. La coquille, vide, est en l'attente d'une renaissance.

L'imagination des jeunes architectes

L'enjeu de la municipalité est la reconversion de ce lieu exceptionnel qui surplombe la Charente. Un bonheur pour les photographes qui aperçoivent l'église Saint Pierre et sa calotte !
Mercredi dernier, Jean Rouger, maire, avait invité la presse à découvrir cet endroit majeur qu'habitait jadis le Gouverneur. Semblable au promontoire de José Maria de Heredia, il dominait la cité et voyait partir les bateaux, non pas chargés d'or, mais de marchandises. Un lieu stratégique s'il en fût. A son pied, les ruelles se déroulaient et dégringolaient, emplies d'allégresse, vers les quartiers d'en bas.

En valorisant cet "oppidum", Jean Rouger tient en sa main le grand projet de son mandat. Une formidable aventure que cet amoureux du patrimoine ne saurait manquer.
A ses côtés, Isabelle Oberson, directrice de l'Atelier du Patrimoine de Saintonge, parla d'histoire : était-ce le centre de l'administration de la fameuse Mediolanum Santonum ? Nous n'en avons pas la preuve, mais il est permis de le penser. Céline Marmet, directrice de l'aménagement et de l'urbanisme, évoqua le présent et présenta le concours d'architecture Euro-pan 10 qui mobilise 78 cabinets. Ce chiffre peut encore augmenter puisque la date limite se situe en janvier 2010.

Comment les jeunes architectes de talent voient-ils l'agencement des bâtiments ? Voilà une question qui brûle les lèvres et nous attendons avec impatience la présentation des maquettes. Situés dans un secteur sauvegardé, trois édifices ne seront pas touchés : le logis du XVIIe, l'église jouxtante construite au XIXe siècle et l'immeuble qui abritait le sanatorium, témoignage des XIXe et XXe siècles.

Un lieu stratégique

Dans les mois qui viennent, des travaux auront lieu, dont la déconstruction des préfabriqués. Diverses études seront entreprises. En 2010, on y verra déjà plus clair avec la démolition de cloisons dans certains immeubles.
Le maire souhaite que le lieu soit consacré à l'architecture et l'urbanisme (installation de services publics et collectivités) et à la vie tout court avec des commerces, des logements et bien sûr un restaurant qui offrira à ses clients le plus joli panorama de Saintes.
Le dossier est d'envergure et un seul mandat ne suffira pas (une quinzaine d'années semble réaliste). Jean Rouger et son conseil le savent bien.

Au fil des époques, les bâtisseurs se succèdent. La balle est dans le camp des jeunes architectes européens dont la meilleure équipe donnera son futur visage au site Saint Louis. Un magnifique challenge dédié à l'urbanité !

Entre-temps, des architectes américains, en résidence à Saintes, présenteront leurs vues personnelles au public. Ceux-ci ne concourent pas, mais il semble que leur imagination soit sans bornes (plate-forme pour soucoupes volantes !). A voir absolument...

L'info en plus

• Différentes animations
sont prévues dans le cadre du mois de l'architecture et du cadre de vie, du 11 au 19 avril, dont le site Saint-Louis sera la thématique majeure : visites instantanées et lecture du paysage depuis le belvédère, découverte de l'histoire du site, des fouilles archéologiques et de certains bâtiments, exposition des travaux réalisés par les étudiants américains du Centre d'Etudes d'Architecture et d'Urbanisme, School of Architecture, University of Southern California.

Au cours de cette visite, Jean Rouger a détaillé les enjeux et les perspectives de la reconversion de cette "friche hospitalière" de 4 hectares, sélectionnée dans le cadre du concours d'architecture et d'urbanisme Europan 10.
Ces thèmes seront développés jeudi 9 avril, à l'occasion de la rencontre organisée dans le cadre du concours entre les équipes d'architectes européens candidates, les représentants de la Ville et ses partenaires, et les représentants d'Europan France ainsi que samedi 11 avril, lors d'une conférence-débat sur la reconversion des friches hospitalières, de 14 heures à 16 h 30, salle Saintonge, à Saintes.
Découverte de l'aménagement paysager temporaire en cours de réalisation, avant l'ouverture au public du jardin du belvédère : les samedi 11, samedi 18 et dimanche 19 avril.

Photo 1 : L'ancien site hospitalier Saint-Louis : Il s'agit d'en faire un nouveau quartier urbain en mariant une architecture contemporaine à certains édifices anciens, dont le Logis.

Photo 2 : Jean Rouger avec Céline Marmet, directrice de l'Urbanisme de la ville.

Photo 3 : Les explications d'Isabelle Oberson, directrice de l'Atelier du patrimoine.

Photo 4 : Le logis du XVIIe siècme

Photo 5 : Une très belle vue panoramique

samedi 28 mars 2009

Hôtellerie : Le Moulin du Val de Seugne, logis d’exception



L’assemblée générale des Logis de Charente-Maritime s’est tenue lundi dernier à Saint Genis de Saintonge sous la présidence de Françoise Bernard. A l’heure du déjeuner, les participants se sont retrouvés à Mosnac où le Moulin du Val de Seugne fêtait deux évènements...

Passé le bourg de Saint Georges-Antignac, le moulin est tout proche. Il se profile à l’horizon, près d’un pont de verdure.
Bordant la rivière, la bâtisse est vaste et tranquille. Dans l’entrée, le premier élément qui attire le regard est la roue de l’ancien moulin. En balayant l’eau claire, elle tourne et chante, dit-on !
La rivière est la compagne de ce restaurant dont la particularité est de posséder une île où s’ébattent palmipèdes et animaux variés : chèvres, chevaux, lapins, oies, canards. L’été, ils sont l’attraction des clients qui leur donnent la “becquetée“. L’hiver, ils regagnent leurs quartiers en attendant les beaux jours.
L’hôtel est à l’image de cette nature apaisée. Les chambres, élégantes et fonctionnelles, s’organisent autour d’un patio. A l’étage, elles se déploient le long d’une galerie, travail d’un compagnon. Chaque pièce porte un nom prometteur, minutieusement choisi.
Au rez-de-chaussée, la salle de restaurant est spacieuse. Conçue par Dominique Bouchet, le fondateur du lieu, elle a perdu de sa froideur originelle. Les propriétaires actuels, Jean-Marie et Maryse Bedin, ont composé un espace intime agrémenté d’une cheminée.
Dès que le temps le permet, la terrasse et ses tables en fer forgé constituent un havre très agréable.

Un seul et il se trouve à Mosnac !

La démarche de qualité du Val de Seugne vient d’être récompensée. Cette année, les Logis de Charente-Maritime lui ont décerné leur meilleur label : le fameux logis d’exception.
Un tel classement n’est pas attribué au hasard. Il résulte d’un questionnaire poussé et de la visite d’un « client mystère », mandaté par un organisme indépendant dont la mission est de contrôler les prestations : menus, confort de l’hôtel, accueil et, bien entendu, rapport qualité/prix. Quel que soit le guide touristique, le principe est le même ! L’inconnu ne dévoile son identité que le lendemain. Il rédige ensuite un rapport détaillé à la Fédération.

Que le seul logis d’exception du département se trouve à Mosnac est une chance pour la Haute Saintonge ! La France en propose treize.
Lundi dernier, les Logis de Charente-Maritime ont fêté l’événement qui coïncidait avec un anniversaire : il y a très exactement dix ans que le restaurant rouvrait ses portes après des années de silence.
Jean-Marie Bedin ne regrette pas son choix qui était ambitieux, avouons-le. Reprendre une affaire ayant connu mauvaise fortune n’était pas chose aisée. Il s’est organisé et surtout, il s’est entouré d’une équipe motivée. Son chef cuisinier, Eric Prud’homme, élabore une cuisine fine à base de produits du terroir tandis que Christophe Genat-Lalagüe, maître d’hôtel, est un sommelier avisé. Le service est soigné et le personnel souriant. Ce détail compte pour Jean-Marie Bedin qui apprécie la bonne humeur : « Que retient-on d’un restaurant ? La saveur des mets, bien sûr, mais aussi l’ambiance » souligne-t-il.

Alerte sexagénaire !

En 2009, les Logis de Charente-Maritime ont soixante ans. A leur création, « l’objectif recherché était de valoriser le tissu rural » explique Claude Augier, ancien conseiller général de Montendre.
La gestion était tripartite, se répartissant entre professionnels, élus (conseillers généraux) et OVTEG (organismes à vocation économique et touristique). Y siégeaient également des banques qui se sont retirées par la suite. En toute franchise, l’affaire avait du mal à trouver son envol.
En 1985, poussé par M. Cadet, du Comité départemental du Tourisme, Claude Augier organisa une grande réunion à Saintes afin de promouvoir l’association. Le moment était venu de “dépoussiérer“ la structure en opérant un véritable travail de recensement et d’évaluation des établissements répertoriés. Dans le Sud Saintonge, par exemple, plusieurs ne correspondaient plus aux normes. Pour être crédible, l’outil devait être efficace et performant afin de satisfaire ses utilisateurs. Les Logis ont donc évolué en surveillant étroitement leur budget. Cette année, ils ont demandé une subvention au Conseil Général qui leur a attribué 15 000 euros (sur les 45.000 demandés). La trésorerie est également assurée par les cotisations des membres (quelque 22.000 euros).
Françoise Bernard, qui fut responsable d’un hôtel à Rivedoux (île de Ré), veille aux destinées des Logis de Charente-Maritime. Elle encadre les dossiers qui aboutiront au classement des professionnels et à l’élaboration du guide annuel. Il comporte trois degrés d’estimation (cheminées et cocottes), plus les logis d’exception. L’Europe compte 3 052 établissements (dont 2 935 en France) qui respectent la charte élaborée : « Ce que nous voulons, c’est offrir une hôtellerie à visage humain » déclare-t-elle.
Dans leur itinéraire 2010, les Logis se sont fixés onze défis à relever pour marquer leur différence en apportant une valeur ajoutée claire aux clients actuels et potentiels.
Autrement dit « leur but est de se moderniser sans perdre leur âme ! » conclut la présidente.


Photo 1 : Face à l’île du Val de Seugne, on reconnaît Jean-Marie Bedin, Stéphane Villain, conseiller général d’Aytré et président du CDT, Francis Savin, conseiller général de Montguyon, Françoise Bernard, présidente des Logis de Charente-Maritime et Jacky Quesson, conseiller général de St Genis.

Photo 2 : Durant la conférence de presse.

Photo 3 : Le Moulin du Val de Seugne possède quatorze chambres confortables avec coin terrasse. L’établissement est conforme aux règles 2011. Il utilise les énergies renouvelables (panneaux solaires et climatisation aquathermique).

Photos 4 et 5 : Les partenaires du déjeuner : Domaine du Chêne, Belle de Brillet, Château de Montifaud, NSA Côtes de Bourg (vins présentés par Florence Varaine), Huîtres la Maline, pain SEDB, France Boissons, Foie gras Sorivisa, Top langouste, Société Sturia de Saint Genis de Stge (caviar), Ets Bouteville (légumes), M. Jacques (Jozac), Chocolat Cluizel, Nescafé.

Photo 6 : À gauche, Joëlle Brard et François Huchet, anciens propriétaires du Vieux Logis. Nous ne retrouverons pas Joëlle à Vitrezay cette année car elle a rompu son contrat avec le Conseil Général. Elle envisage de créer un resto sympa du côté de Montendre.

Sculptures : Suse Pouillet expose à la Bribaudonnière


«La sculpture dormait en moi. Il suffisait de la réveiller…»

Son père, Kurt Loderstedt, est un peintre allemand connu et apprécié. Comme lui, Suse est intéressée par l’art, mais c’est la sculpture qu’elle préfère ! A partir du 10 avril, elle vous donne rendez-vous à la Bribaudonnière, la galerie que possèdent Giancarlo et Renata Vedana à Saint Palais de Phiolin en Charente Maritime.

Ne croyez pas que tous les artistes vivent à Paris ou dans une capitale européenne. Suse a choisi de s’installer à Montendre où la vie l’a conduite après son mariage.
Au gré des mutations de son époux, militaire de carrière, elle a fait d’étonnantes rencontres qui l’ont confortée dans son envie de créer. Inspirée par son père, dont la renommée est grande en Allemagne, elle a marché dans ses pas. Paysagiste, la palette de ce peintre était variée et c’est avec joie qu’au détour d’une toile, le regard se pose sur l’église de Talmont ou la côte atlantique. Car il aimait bien la Charente-Maritime ! « Ma mère l’encourageait et il a beaucoup exposé » se souvient Suse, marquée par l’ambiance de l’atelier où les tubes de couleurs côtoyaient moult pinceaux.
Un jour ou l’autre, à son tour, elle devait "oser". Mais dans un autre domaine, pour ne pas faire «à la manière de»...

Dès son plus jeune âge, Suse avait le désir de sculpter des visages. Sa première création, elle était heureuse de l'exhiber ! Malheureusement, la personne à qui elle montra son travail la découragea : « tu es trop jeune. Fais d’abord tes études » lui dit-elle. Elle en revint dépitée.
Bonne fille, la vie offre toujours une seconde chance. Depuis cette aventure, plusieurs artistes dont elle a écouté les conseils et suivi les cours, lui ont permis de concrétiser son rêve et de progresser : « je crois que la sculpture dormait en moi. Il suffisait de la réveiller » avoue-t-elle.
Elle adore pétrir l’argile, imaginer des formes, les mettre en scène. Viennent ensuite les finitions, la cuisson et la patine.
Ses personnages, au port de tête princier, sont d’une extrême finesse. Ils incarnent souvent l’amour et la mythologie. Les couples se rapprochent, les centaures s’élancent, les pèlerins marchent vers Compostelle, les sirènes chantent l’océan tandis que l’enfant se blottit dans les bras de Marie, telle une rose qui éclot. Il s’en dégage une beauté et une sérénité qui frôlent souvent la sensualité. « Je recherche avant tout l’harmonie et l’osmose » remarque Suse qui passe beaucoup de temps dans son jardin secret.

A partir du 10 avril, vous aurez plaisir à la retrouver à la Bribaudonnière, la galerie d’art italienne de Juan Carlo et Renata Vedana. Un rendez-vous à ne pas manquer ! Exposition ouverte tous les jours.

Photo 1 : Suse et Marianne !

Photo 2 : rencontres dans l'atelier

Photo 3 : Le marcheur de Saint Jacques

Photo 4 : Suse et Anna (sœur de Renata Vedana) découvrent les croquis de P. Capperucci, artiste italien qui a exposé à la Bribaudonnière l'an dernier

dimanche 22 mars 2009

Communauté de Communes de Haute Saintonge : Gilbert Festal démissionne


S’estimant « victime de propos insultants », le conseiller général de Montlieu quitte la CDCHS


Samedi matin, les élus de Haute Saintonge ont appris, non sans étonnement, que Gilbert Festal venait de donner sa démission de la Communauté de Communes. La nouvelle fut annoncée brièvement par Claude Belot en fin de réunion, à la Genétouze.
Mais que s’était-il donc passé pour que le conseiller général du canton de Montlieu, maire de Chevanceaux, prenne une telle décision ?

Renseignements pris (l’affaire s’est déroulée devant une trentaine de personnes, lundi dernier en réunion de bureau de la CDCHS), Gilbert Festal a tout simplement voulu exprimer son point de vue quant à la possibilité d’un rééquilibrage fiscal (produit des quatre taxes), suite à la proposition du Président de montée en puissance de la taxe sur les ordures ménagères.

En effet, son taux sera majoré d’un point à l’automne, passant de 4,4 % à 5,5 % pour augmenter régulièrement tous les ans afin d’atteindre le vrai coût des ordures ménagères, soit 10 ou 11 %, pourcentage qu’appliquent des villes comme Pons, Barbezieux ou Saint Jean d’Angély.

Dans l’esprit de la commission Balladur, qui vise à réduire la fiscalité locale excessive, et les futurs états généraux de la dépense publique, la remarque de Gilbert Festal s’avérait judicieuse. Ainsi, la note serait progressivement allégée pour les contribuables au titre du foncier bâti, non bâti, taxe d’habitation et taxe professionnelle : du simple bon sens !
Cette question entraîna le courroux du président Belot qui répondit sèchement à son interlocuteur.
S’estimant victime de « propos insultants », Gilbert Festal préféra quitter la salle, envoyant dès le lendemain sa lettre de démission.
« Malgré le travail positif accompli depuis quinze ans au sein de la CDCHS, Claude Belot et moi n’avons pas toujours partagé les mêmes visions de l’intérêt communautaire » souligne Gilbert Festal qui ajoute que la commune de Chevanceaux sera désormais représentée par Roger Soulard et Gérard Boyer.

Bref, ce pharmacien humaniste, adepte du dialogue et de l’échange, n’accepte plus les volées de bois vert qui ne peuvent que “geler” une assemblée et la réduire au silence...

Aurore Buil : « Certains commentaires d’internet m’ont profondément choquée »…


Le 8 mai prochain, à Saint-Aigulin, Hervé Morin, Ministre de la Défense, rendra hommage à Damien Buil, soldat mort pour la France en Afghanistan. Huit mois après le drame, nous avons rencontré ses parents et son épouse Aurore. Un petit garçon, Ethan, est né en décembre dernier. La vie a repris son cours, mais leur vie ne sera jamais plus comme avant...

Au détour d’un sentier, la maison se dresse au milieu des pinèdes. A la Genétouze, vingt kilomètres séparent les hameaux les plus éloignés, dit-on. C’est dans cet environnement boisé qu’a grandi Damien Buil, dont le nom a fait tristement la une de l’actualité, en août dernier.
Avec neuf camarades, il a été tué en Afghanistan, cible des Talibans qui les attendaient en haut d’un col. Si loin de la mère patrie. Une fin qu’on prend en pleine figure, en pleine jeunesse alors que le livre de la vie n’en est qu’à ses premiers chapitres...

Brutale, la mort des militaires du 8e RPIMa de Castres a immédiatement soulevé la question de l’engagement des forces françaises dans ces contrées lointaines que les Français découvrent par la télévision. Dans la région, bien peu connaissent l’Afghanistan, si ce n’est le député Jean-Claude Beaulieu, colonel de réserve, qui accomplit chaque année des missions humanitaires.

Par la force des événements, Chantal et Jean-François Buil, les parents de Damien, y ont accompagné Hervé Morin, ministre de la Défense. Aux Invalides, lors des funérailles, Nicolas Sarkozy avait proposé aux familles de se rendre là où leurs enfants étaient tombés au champ d’honneur. Ils sont restés deux jours « dans cet autre monde », la peine au cœur, les idées en lambeaux.

Ils se souviennent des moindres détails de ce voyage : « Est-ce qu’on peut parler de champ d’honneur quand on est victime d’un traquenard au bout d’une piste sinueuse ? » s’interroge Jean-François qui se demande pourquoi les éclaireurs ont continué à monter cette route escarpée alors que leur objectif était de récupérer un interprète. De là à penser qu’on les a envoyés au casse-pipe, il n’y a qu’un silence : « Mon fils a été touché au ventre. S’il avait été protégé, il aurait peut-être survécu. Après cet accident, les autres militaires ont reçu du matériel. Je pense qu’il faudrait améliorer les moyens dont ils disposent. A quoi sert d’envoyer des missions si les hommes ne sont pas assez équipés ? ».

En Afghanistan, Chantal et Jean-François ont pris conscience de la guerre. Ils étaient munis d’un gilet pare-balles et les déplacements du groupe étaient fractionnés afin de ne pas attirer l’attention : « Nous étions perdus. En France, on a du mal à imaginer la situation. Damien me disait toujours qu’il fallait composer avec la population afghane, contrairement aux Américains qui bombardent d’abord et discutent ensuite... Nous sommes heureux d’avoir été là-bas, de voir ce qu’a vu notre fils ».

S’ils ont reçu des réponses à leurs questions, la blessure ne s’effacera jamais. Le couple a d’ailleurs déchiré sa carte d’électeur et espère que « Nicolas Sarkozy sortira les troupes tricolores de ce bourbier ».

Quelles que soient les guerres, les deuils se ressemblent

Enceinte, Aurore, l’épouse de Damien, n’est pas allée en Afghanistan. « Damien savait qu’il y avait de risques, mais il ne pensait pas y laisser la vie. Qu’il serait blessé, peut-être. Il avait confiance en l’armée » dit-elle avec émotion.
Elle l’a rencontré à Angoulême, quand ils faisaient leurs études. Attirés l’un par l’autre, ils ne se sont plus quittés.

Sportif, volontaire (il pratiquait le football), Damien est entré dans l’armée. Cet engagement l’a conduit dans de nombreux pays dont le Gabon, la Nouvelle-Calédonie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire. « Il partait cinq ou six mois par an. Notre union a été célébrée en juin 2003, avant notre départ à la Réunion » remarque Aurore qui ne dormait pas toujours sur ses deux oreilles. Elle a vraiment eu peur quand il était au Kosovo : « avant notre mariage, j’ai été sans nouvelles de lui pendant un mois. J’en étais malade ».

Au fil du temps, la famille s’est agrandie avec l’arrivée de la petite Lilou, bientôt suivie par un garçon. Damien voulait l’appeler Ethan, comme l’acteur américain. Aurore aurait préféré un autre prénom !

Les dieux sont-ils jaloux du bonheur des hommes ? Damien s’en est allé avant la naissance de son fils, « victime d’un conflit qui n’est pas sans rappeler l’Algérie » souligne son père.
Aurore a beaucoup pleuré cette absence si lourde à porter. Parmi les lettres qu’elle a reçues, une femme de 86 ans a vécu la perte de son conjoint, comme elle. Quelles que soient les guerres, les deuils se ressemblent et la perte d’un être cher est douloureuse. Un grand-père de 82 ans l’a pareillement réconfortée et soutenue.

Malgré ces nombreux courriers, Aurore reste blessée par les critiques qu’elle a pu lire sur internet à son sujet. « C’est vrai, je me suis exprimée devant les médias. J’étais fière que mon mari reçoive la Légion d’Honneur à titre posthume, pour moi, pour mes enfants. On m’a alors comparée à une veuve joyeuse. Je suis profondément choquée par ces propos. Que savent ces personnes de mon chagrin ? ».

Elle fait une pause et baisse ses grands yeux clairs : « la vie ne m’a pas épargnée. Mon cousin Philippe est mort dans un accident de voiture. Maintenant, je suis veuve. Je suis devenue athée, mais je souffre autant que ceux qui croient en Dieu »...

Ethan a vu le jour en décembre dernier. Ce petit garçon est un cadeau du ciel, celui qui panse les plaies de l’âme. Aurore a décidé de faire face et de se battre pour ses deux enfants, comme elle l’a toujours fait. En mémoire de Damien.

Elle devrait s’installer prochainement dans les environs de Saintes où elle cherchera du travail. Ses parents, ses beaux-parents veillent sur elle, mais Damien qu’elle aimait est parti. « J’essaie de me raisonner. Il n’y a pas une journée où Lilou ne réclame pas son père. Parfois, je me dis : pourquoi nous ? ». Avec Damien, elle était bien : « Nous faisions tout ensemble. Quand nous étions à la Réunion, il m’a emmenée à l’Ile Maurice. C’était magnifique. Quel merveilleux souvenir ».

Les images du temps d’avant surgissent, comme dans un rêve. Chantal regarde tendrement Ethan tandis que Lilou se réveille doucement dans les bras d’Aurore. La vie reprend son cours...

Le 8 mai prochain, la commune de Saint-Aigulin rendra hommage à Damien Buil. La venue du Ministre de la Défense, Hervé Morin, est annoncée. Une plaque sera dévoilée. Durant l’été, une cérémonie commémorative aura lieu à Castres, en souvenir des soldats du “8“. Aurore et ses enfants seront là.
« Les morts n’ont pas de voix, heureusement. Si les morts pouvaient se plaindre, quel cri, quelle clameur. On ne s’entendrait plus vivre » écrivait Georges Duhamel...

Photo 1 : Damien Buil, près d’un champ de pavot en Afghanistan, pays où il a trouvé la mort. Un de ses collègues témoigne : « Je l’ai vu de loin monter au carton. Il s’est battu comme un lion et il a fini à la grenade à fusil ». On sait que la mission française, ce jour-là, était de s’assurer de l’ouverture d’une route dans une zone montagneuse, sous l’influence d’un chef de guerre important, Hekmatiar, qui s’illustra dans la guerre contre les Russes. En bas du col, une section fut envoyée à pied pour éclairer le trajet. Avant d’atteindre leur but, elle fut prise dans une embuscade et dégagée un peu plus tard par l’intervention d’éléments français et américains. Malheureusement, dix soldats étaient tombés...

Photo 2 : Damien Buil et ses camarades du RPIMa de Castres.

Photo 3 : Aurore et son beau-père, Jean François Buil, sous le « regard » de Damien qui restera à jamais dans leurs cœurs. Appartenant au régiment de parachutistes du 8e RPIMa de Castres, il est mort à l’âge de 31 ans.

Modernisation de l'armée : Avec le Général de Corps d’Armée, Bruno Clément-Bollée, commandant la Région Terre Sud-Ouest


En 1966, le Général de Gaulle, peu favorable à la domination américaine, avait décidé
de quitter l’Otan. En 2009, le président de la République, Nicolas Sarkozy, vient d’annoncer le retour de la France au sein de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. Cette décision met fin à une valse-hésitation commencée en 1991 quand la France, sous la présidence de François Mitterrand, réintégra le traité, en faisant exception du commandement militaire. C’est ainsi que les forces françaises se trouvèrent engagées dans les Balkans et notamment au Kosovo.
Cette politique ne pouvait pas durer : ou bien la France reprenait le contrôle total de sa défense nationale (ce que souhaitaient les purs Gaullistes, mais il fallait alors la financer), soit elle allait jusqu’au bout de son engagement dans l’Otan en partageant le commandement militaire. C’est maintenant chose faite.
En l’attente de ce retour qui sera important pour l’armée française (il devrait avoir lieu en avril), le général de Corps d’Armée Bruno Clément-Bollée, commandant la Région Terre Sud-Ouest, répond à nos questions :

L’armée est en pleine évolution. Engagé par l’Etat, le plan de modernisation s’est traduit par des restructurations qui ont suscité des réactions (craintes à Saintes pour la Base de Paban, départ confirmé du 519ème Régiment du Train à La Rochelle). Où en sommes-nous ?
Il est bon de rappeler pourquoi cette modernisation a été entreprise. Ne rien changer et continuer sans tenir compte des évolutions et des menaces nouvelles, c’était aller droit dans le mur.
La modernisation de la Défense est le produit de deux dossiers distincts qui se rejoignent dans leurs conclusions. Il s’agit d’abord du Livre blanc où, tous les quinze ans, les autorités de la nation évaluent si les outils de la Défense sont en adéquation avec la menace du moment.
Le deuxième volet est lié aux conséquences de la révision générale des politiques publi-ques où chaque ministère a été appelé à rechercher des économies. Le Ministère de la Défense en fait bien sûr partie.
L’ensemble des conclusions a abouti au gigantesque dossier de restructuration que nous appelons « la modernisation de la Défense ».
Dans un souci d’économie, toutes les entités de la Défense mutualiseront leur administration générale et leur soutien commun. Plus de 80 bases de défense devraient être déployées sur le territoire français métropolitain, outre-mer et étranger. Il ne faut pas perdre de vue qu’en cinq ans, l’outil de la Défense doit supprimer 54.000 postes, d’où cette organisation nouvelle de toutes les entités de défense en bases de défense.
En Charente-Maritime, le 519ème Régiment du Train de La Rochelle est concerné. Une capacité amphibie, spécialité de ce régiment, sera conservée. Deux sites sont prévus en France, l’un sur la Méditerranée, l’autre sur l’Atlantique.
En ce qui concerne la façade Ouest, le dossier, en phase d’étude, a été confié à la Marine. Pour l’instant, nous ignorons quel lieu sera retenu.
Les spécialistes de la capacité amphibie de la Rochelle partiront en Méditerranée où ils armeront l’élément qui sera installé à Toulon. Il s’agit donc d’un transfert restructuré.

Que deviendront les bâtiments laissés vacants par l’armée ?

La destination future de ces bâtiments ne relève pas du Ministère de la Défense. Le gouvernement a demandé aux préfets de monter et d’animer des “comités de sites“. Des spécialistes seront appelés à réfléchir sur la nouvelle utilisation des bâtiments laissés vacants par le départ ou le transfert d’unités, et sur la reconversion du personnel civil et militaire ayant choisi de rester sur place pour des raisons personnelles. Bien sûr, personne ne sera laissé au bord du chemin. Un plan d’accompagnement des restructurations vient d’ailleurs d’être adopté. Y sont détaillées toutes les mesures auxquelles peuvent prétendre les personnes affectées par ces restructurations.

La France a t-elle une armée qui lui permet de soutenir une diplomatie internationale ?
Le Livre Blanc, élaboré en 2008, a montré que si le monde n’était pas plus dangereux, il était plus incertain. La menace a évolué et nous devons y faire face en réadaptant l’outil de défense français. Toutes les options prises vont dans ce sens.

En août 2008, des soldats français ont été tués en Afghanistan dont l’un d’eux, Damien Buil, habitait le Sud Saintonge. A cette époque, le manque de moyens dont disposerait l’armée a été soulevé. Quel est votre point de vue à ce sujet ?
Il faudrait poser la question aux soldats qui ont été sur place ou s’y trouvent encore. Quand on arrive sur un nouveau théâtre d’opérations avec des menaces identifiées, mais qui peuvent s’appliquer d’une façon tout à fait nouvelle, il existe des procédures d’adoption accélérée de programmes qui permettent de réagir rapidement en termes d’équipements et d’adaptation. C’est ce que l’armée de terre a fait, en particulier en Afghanis-tan, et l’effort réalisé a été considérable. Aujourd’hui, les soldats qui servent en Afghanistan s’estiment bien équipés et bien ravitaillés, mais les combats sont particulièrement durs et l’équipement n’est pas en cause.

Une réduction des forces françaises en Côte d’ivoire a été décidée après les violents conflits qui ont divisé le Nord et le Sud de ce pays. Ce retrait se justifie-t-il ?
La situation a fortement évolué en Côte d’Ivoire. En mars 2007, le Président ivoirien, Laurent Gbagbo, et Guillaume Soro, aujourd’hui Premier Ministre et secrétaire général des Forces Nouvelles, ont signé les accords de Ouagadougou. Pour la première fois, les ex-belligérants ivoiriens se sont accordés pour aller ensemble à la paix. L’actuel gouvernement, qui comprend des personnalités du Nord et du Sud, est représentatif de cet accord.
D’interposition hier, notre rôle est devenu d’accompagnement. La situation se stabilisant, la pression sécuritaire est moins forte. Vient alors le moment où le volume des troupes en place est décalé par rapport à la réalité du terrain. Aujourd’hui, nos missions en Côte d’Ivoire peuvent être gérées avec 900 hommes.

En Côte d’Ivoire, vous vous êtes personnellement investi dans des micro-projets. Dans quels domaines se situent-ils ?
Je suis arrivé en Côte d’Ivoire au lendemain de la signature des accords de Ouagadougou. Le premier problème à résoudre était le démantèlement de l’armée rebelle qui se payait sur le dos de la population qu’elle était censée protéger au Nord du pays. Cela imposait donc de réinsérer ces hommes économiquement, d’où l’idée de leur proposer des micro-projets. En quelques mois, nous avons reconverti une cinquantaine d’ex-combattants. Pour un tiers d’entre eux, au travers du montage d’une ferme d’élevage de poulets, pour un autre tiers par la mise sur pied d’une fabrique de semoule de manioc, et pour le dernier tiers, par l’ouverture d’un restaurant qui servait du poulet et de la semoule de manioc. Nous sommes parvenus à leur faire poser leurs kalachnikovs...
Les Nations Unies ont trouvé le projet suffisamment intéressant pour récupérer des fonds. Cinq millions de dollars ont permis de multiplier à grande échelle ces micro-projets. L’idée de M. Choi, représentant des Nations Unies en Côte d’Ivoire, est de réaliser 1000 micro-projets au profit de ces anciens soldats.

Lors de la conférence sur la sécurité qui s’est déroulée à Munich, Nicolas Sarkozy a annoncé l’installation, en Alsace, d’un bataillon allemand appartenant à la Brigade Franco-Allemande. Pourrait-on aller plus loin dans la coopération ?
La BFA répond à deux objectifs : d’abord politique, elle montre la force du lien franco-allemand ; militaire ensuite car cet outil, utilisé en opérations extérieures, a montré sa pertinence. Qu’il soit à égalité partagée entre la France et l’Allemagne démontre que les deux pays veulent résolument se mettre en cohérence sur les grands problèmes. Les troupes françaises et allemandes se complètent remarquablement.

Parlons des associations humanitaires. Comment travaillent-elles avec l’armée ?
La situation a beaucoup évolué. Il y a quinze ans, armée et associations humanitaires se découvraient et elles ont appris à mieux se connaître au cours des engagements communs.
Aujourd’hui, je constate - et je peux m’en référer à l’expérience que j’ai eue l’an dernier en Côte d’Ivoire - que les deux mondes savent additionner leurs capacités respectives. Chacun a compris ce que fait l’autre et l’intègre dans sa propre stratégie.

Général, vous avez passé de nombreuses années en Afrique au point de consacrer une thèse à l’ethnie Somalie. Le continent noir semble compter beaucoup pour vous...
Chaque homme est le fruit d’expériences qui forgent son caractère. Vivre durant deux ans et demi dans le désert au sein d’une troupe où vous êtes le seul à parler votre langue vous place dans une situation particulière : si vous n’apprenez pas la langue du pays, vous vous mettez de vous-même dans l’isolement !
Se trouver à l’étranger éveille des curiosités. Au bout d’un certain temps, vous découvrez la rationalité d’un autre monde que vous ignoriez jusqu’alors. Des différentes expériences que j’ai connues, je retiens surtout ces moments d’échange et de partage.
J’ai rencontré des peuples très attachants qui méritent le plus grand respect. Dans le désert, par exemple, on ne méprise pas le caravanier ou le nomade car il sait tout et vous, vous ne savez rien ! Il est l’héritier de savoirs considérables dans le contexte de son monde. Sur les Champs Elysées, personne ne porterait attention à lui.
J’ai vécu de grands moments en Afrique, Côte d’Ivoire, déserts tchadiens, forêts centrafricaines, mais aussi à Madagascar où j’ai encadré un projet qui visait à faire participer l’armée malgache au développement de son pays. En fait, le monde entier m’intéresse...

• L'info en plus

Parmi les nombreuses affectations du Général de Corps d’Armée, Bruno Clément-Bollée, se trouve l’Afrique à qui il a consacré plus de 25 années de service (dont la Côte d’Ivoire où il a commandé l’opération Licorne).
Spécialiste de la Corne de l’Afrique, il garde un souvenir émouvant de ses débuts dans la Garde nomade de l’armée djiboutienne. Attentif au monde qui l’entoure, il a consacré une thèse à l’ethnie Somalie.
Par la suite, devenu commandant des Forces armées dans la zone sud de l’Océan Indien, il s’est, qui sait, rapproché de son passé familial. En effet, son grand père, originaire de Rochefort, s’était installé à Madagascar en 1921. Il y avait créé une entreprise de produits alimentaires baptisée “la Rochefortaise“.

Photo 1 : Le Général de Corps d'Armée Bruno Clément-Bollée

Carte : les troupes françaises à l'étranger

Jonzac : Atout chœur


Dimanche, l’église Saint-Gervais accueillait le grand chœur de l’abbaye aux dames. Ce concert était le quatrième et dernier spectacle de «Prélude au printemps» proposé par Jeanine Belot et la municipalité de Jonzac.

Au programme, le groupe dirigé par Michel Piquenal avait choisi le voyage en Europe à travers des artistes renommés. Ce véritable dépaysement en «nature» allait de Gabriel Fauré à Gioachino Rossini en passant par Schubert, Schumann et Debussy.
Le public était nombreux, démontrant son attachement à cette formation bien connue dans la région où elle est unanimement appréciée.

Le soleil de cet après-midi fut incontestablement la blonde soprano Yaroslava Dautry-Shevlyuga dont la voix claire et cristalline charma l’assistance.
Après des études supérieures au Conservatoire de région Glinka do Dnepropetrovsk en Ukraine, elle a quitté les pays de l’Est pour effectuer des tournées en France. Depuis 1998, elle est directrice artistique de l’ensemble de Jazz vocal européen et chante avec le grand chœur de l’Abbaye-aux-Dames depuis 2002.

Compliments également à Marie-Claude Duvernet, virtuose du piano, ainsi qu’au merveilleux clarinettiste qu’est Gérard Duvernet. Chef d’orchestre, il a développé l’orchestre symphonique de Pons et anime à Saintes « L’ensemble instrumental de Saintonge ». En 2007, c’est sous sa direction que le grand chœur a interprété le Gloria de Vivaldi dans le cadre du festival Musique en Ré.

Bref, ce fut un moment magique qui séduisit les mélomanes et capta l’attention de ceux qui auraient pu être tentés d’aller se promener sur la côte royannaise... tant le temps était radieux.
Ils ont fait le bon choix en assistant à ce spectacle qui reflétait talent, chaleur et convivialité. Car le succès du chœur réside en sa proximité, rendant la musique accessible à tous par une explication détaillée avant chaque morceau.

samedi 21 mars 2009

Pôle mécanique de la Génétouze : Jean-Pierre et Julien Beltoise, c'est le watt qu'ils préfèrent !

• Apprendre à “conduire juste" pour réduire le nombre d’accidents…

Samedi dernier, les élus de Haute Saintonge étaient invités à découvrir le futur pôle mécanique de la Genétouze, dont l’ouverture aura lieu à la mi-juin. Julien, fils du coureur automobile Jean-Pierre Beltoise, en assurera le fonctionnement.

La Genétouze, dans le sud Saintonge. De la route, le futur pôle dessine les boucles d’un circuit qui s’animera avec l’été. Aux alentours, la nature est sauvage et la forêt règne en maîtresse souveraine sur la Double.
Dès l’entrée, le ton sportif est donné : le chemin d’accès présente une descente assez raide qui offre des sensations !
Montant la garde, les maisons, jadis des fermes, ont été restaurées et serviront de lieux d’accueil. Il n’y a pas si longtemps, des tracteurs attendaient les travaux des champs devant les façades. Autres temps, autres mœurs...

Pour l’instant, le site est en chantier et il présente une “fagniasse“ qui rappelle l’omniprésence de l’argile dans la région. Attention aux chaussures ! « Et encore, il a fait soleil hier ! » plaisante Annie Gendre, attachée parlementaire.

Près d’elle, Jean-Pierre Beltoise et son fils, Julien, se soucient peu de ces détails « domestiques » qui s’estomperont quand les travaux seront achevés. Julien, en particulier, est appelé à jouer un rôle important dans le fonctionnement du futur pôle mécanique.

Initier les élèves à la sécurité

Pendant que la Communauté de Communes tient une réunion d’information dans la salle municipale, Jean-Pierre Beltoise répond volontiers aux questions. La dernière fois qu’on l’a vu, c’était à la télé ! En effet, qui ne connaît pas cet ancien pilote de formule 1 français, « symbole du renouveau du sport automobile avec 86 Grand Prix F1 courus et des victoires dont celle du Grand Prix automobile de Monaco sur BRM en 1972 ». Voilà qui vous classe un homme ! Il a d’ailleurs commencé par la moto, totalisant onze titres de champion de France.
Par la suite, il a été testeur et chroniqueur à Moto Revue, le seul journal spécialisé "moto" dans les années 70. Aujourd’hui, il est président d’honneur de la DCA, l’association de Défense des Citoyens Automobilistes.

Le centre qu’il a ouvert à Trappes, dans la région parisienne, a pour but d’initier les automobilistes à conduire juste. Et pour cause, quand on prend le volant, mettons-nous toutes les chances de notre côté ?

Par des stages, une initiation à la sécurité routière est inculquée afin que la route devienne “ partage“, notion qui n’est pas forcément inscrite sur le bitume. « Il s’agit d’apprendre à bien se comporter au volant. On pourrait éviter de nombreux accidents en étant plus vigilants et mieux avertis » souligne Jean-Pierre Beltoise qui souhaite que la Genétouze, dont les rênes seront laissées à Julien, soit “l’excellence“ dans le domaine de la prévention. « Attention, le circuit permettra aussi de s’amuser, le site vallonné s’y prête bien ! » ajoute-t-il. Le volet “comportemental“ s’insérera dans un programme pédagogique où chacun testera ses capacités afin de les améliorer.

A juste titre, Jean-Pierre Beltoise pense que les enfants doivent être sensibilisés dès leur plus jeune âge aux dangers de la route. C’est pourquoi le pôle de la Genétouze sera largement ouvert aux élèves et aux enseignants, en partenariat avec l’Education Nationale et le Conseil Général.

« Moi aussi, j’ai appuyé sur le champignon »...

Automobilistes et motards y seront les bienvenus. Jean-Pierre Beltoise apporte son témoignage : « moi aussi, j’ai appuyé sur le champignon quand j’étais jeune. Un jour, je suis parti avec ma moto de course dans les rues de Paris parce que je devais, d’urgence, récupérer des documents. Le bruit a dû déranger pas mal de riverains. Tout au long de sa vie, on évolue. Quand on roule à 330 km/h sur un circuit, on doit être attentif au moindre détail. Ce que je peux dire, c’est que la sécurité est une science exacte ».
Sur la route, il faut toujours anticiper, un obstacle pouvant surgir à n’importe quel moment : « dans l’invisible, l’imprévisible est toujours prévisible » dit-il.

Les stages de conduite auront lieu sur des voitures VW « nouvelle génération » (économie d’énergie, émissions de CO2 réduites), des motos, des scooters et des kartings électriques.
Une large palette d’activités sera proposée aux particuliers et aux clubs. Par ailleurs, le site sera pilote en matière de mobilité durable. Il servira de test aux véhicules du futur et aux nouveaux modes de propulsion. L’EIGSI (Ecole d’ingénieurs en génie industriel de La Rochelle) devrait y effectuer des essais liés aux dernières technologies. Des séminaires y seront également organisés ainsi que des démonstrations variées.

Bref, ce centre devrait être opérationnel à la mi juin. Julien et son équipe se feront un plaisir de vous y recevoir. Le responsable sait de quoi il parle : il est pilote, comme papa et son frère Anthony.

L'info en plus

Deux pistes de conduite seront mises à disposition :
L’une pour les karts électriques, l’autre (homologuée FFSA) pour tous véhicules (loisir et collection).
Les pistes réalisées par l’entreprise Colas bénéficient d’une technologie à basse température qui réduit les émissions polluantes. Le liant est un produit végétal.

• Le premier pas...

C’est M. Quillet, l’un des responsables de la Semdas, qui, le premier, a contacté Jean-Pierre Beltoise. L’intéressé se souvient du premier rendez-vous à Paris. Claude Belot lui expliqua qu’il avait un terrain auquel il souhaitait donner un caractère sportif : « J’ai tout de suite compris qu’on pouvait travailler ensemble ». Vous connaissez la suite.

Entre temps, il y eut des problèmes avec les associations environnementales qui voyaient d’un mauvais œil la perspective de véhicules bruyants dans une nature vierge (le site venait d’échapper à l’enfouissement de déchets).
La Communauté de Communes révisa sa copie et aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre !



Photo 1 : Jean Pierre Beltoise et son fils Julien

Photo 2 : Pour Dominique Bussereau, Secrétaire d'état aux Transports, le pôle de la Genétouze, qui attirera une clientèle girondine, préfigure le rapprochement des régions Poitou-Charentes et Aquitaine. De là à y inviter Alain Rousset, il n’y a qu’à pousser le turbo !


Photos 3 et 4 : visite de la Communauté de Communes de Haute Saintonge samedi en présence de Dominique Bussereau, Claude Belot, sénateur maire, Henri Masse, Jean Claude Beaulieu, député et de très nombreux élus.


Photo 5 : Jean Pierre Beltoise aux côtés de Dominique Bussereau et d'Isabelle Duhamel Costes, sous préfet de Jonzac

Photo 6 : Durant le déjeuner qui a suivi dans la salle des fêtes de la Genétouze


Photo 7 : Francis Savin, conseiller général de Montguyon et Claude Belot


Photo 8 : Nous étions bien protégés !

Photo 9 : Ces pneus amoncelés ne sont pas une sculpture d’art moderne : ils borderont les pistes. Pour ceux qui seraient tentés de les subtiliser, pas la peine, ils sont hors d’usage...

jeudi 19 mars 2009

Dominique Bussereau : ce qu'il pense du rapport Balladur


Dans une tribune libre, Dominique Bussereau, Secrétaire d'état aux Transports, analyse le rapport Balladur et lance des pistes. Il souhaite que le projet de loi, qui sera déposé au Parlement dès cet automne, ait pour devise " proximité, solidarité et efficacité ".
Le sujet fait couler beaucoup d'encre et récemment, Jean-François Copé a annoncé la tenue d'Etats généraux de la dépense publique dans chaque département. Une bonne occasion pour débattre de ce "mille feuille" qui affiche trop de calories... en l'attente des feuilles d'impôts locaux qui tomberont à l'automne.
Des majorations importantes sont attendues. Nous en reparlerons.

Lettre ouverte de Dominique Bussereau, président du Conseil Général de Charente-Maritime :

" Oui, il est temps de décider. Il est temps de simplifier l’organisation de nos territoires et le rapport remis par Edouard Balladur au Président de la République propose plusieurs pistes pour engager efficacement une réforme.
La tâche à laquelle s’est attelé le comité pour la réforme des collectivités territoriales est particulièrement ardue. Elle exige, en effet, de bien mesurer le rôle que remplit chaque collectivité locale dans la vie quotidienne de nos concitoyens. L’objectif n’est pas de fixer arbitrairement une nouvelle structure, mais d’apprécier l’utilité réelle de chaque échelon.
J’ai eu pour ma part l’occasion de constater, lors de mes différents mandats d’élu local, aujourd’hui de Président du Conseil général de la Charente-Maritime, l’importance de l’échelon communal. La commune, par sa proximité, est la mieux placée pour répondre aux besoins de la population. Lors des grandes tempêtes qui ont secoué la France en décembre 1999 et, plus récemment, le 24 janvier, alors que les lignes téléphoniques étaient arrachées et que l’ensemble de nos communes étaient privées d’électricité, c’est au niveau communal que les réseaux d’entraide se sont spontanément organisés. Nos communes doivent donc être maintenues : elles sont la pierre angulaire de la proximité et de la solidarité.
Ensuite, il convient de mener rapidement à son terme, comme le préconise Edouard Balladur, le processus de regroupement : chaque commune doit rejoindre une communauté de communes, une communauté d’agglomération ou une communauté urbaine. Une fois la carte de l’intercommunalité achevée, les « pays », dont la fonction était de préfigurer les groupements de communes, n’auront plus de raison d’être.
A l’échelon supérieur, il apparaît nécessaire de clarifier les périmètres des départements et des régions. Plus que par une spécialisation des compétences – la clause de compétence générale des départements doit être maintenue –, nous y parviendrons en augmentant la taille des régions et en favorisant leur regroupement volontaire. Le comité pour la réforme territoriale place, parmi ses principales propositions, la réduction du nombre de régions et la modification de leurs limites territoriales : c’est effectivement le point de départ. Au mois de janvier, nous avons proposé, Jean-Pierre Raffarin et moi par une lettre au Président de la République, une fusion des régions Aquitaine et Poitou-Charentes, afin de les porter au niveau adapté à leur développement.
Nous invitons aujourd’hui les deux présidents des Conseils régionaux, Ségolène Royal et Alain Rousset, à soumettre cette idée aux habitants de leurs deux régions en y organisant un référendum.
En revanche, l’idée d’élire les conseillers régionaux et généraux par un scrutin unique, à la proportionnelle, ne me semble pas aller dans la bonne direction. En effet, un scrutin de liste contribuerait à politiser les élections locales et à les éloigner des véritables enjeux.
Nombre de conseillers généraux n’appartiennent pas à un parti politique. Leur connaissance du canton et de ses habitants a plus d’importance que leur étiquette. Par principe, je suis d’ailleurs hostile à l’élection à la proportionnelle qui éloigne et dévoie, et donc favorable au maintien des cantons, en tenant compte, bien sûr, de l’évolution de leur démographie.
C’est en marquant plus nettement la différence d’échelle entre le département et la région, c’est en attribuant à chaque collectivité territoriale un impôt spécifique, comme le suggère Edouard Balladur, que l’on parviendra à clarifier les périmètres de chaque échelon.
Il faut ensuite se garder de déterminer de façon trop rigide les attributions de chaque collectivité et laisser de la souplesse à leur fonctionnement. Cette souplesse est gage de résultats.
J’en donnerai deux exemples. C’est grâce à la clause de compétence générale que le département de la Charente-Maritime, la Région Poitou-Charentes et la communauté d’agglomération ont cofinancé l’ouverture de l’université de La Rochelle aux côtés de l’Etat, il y a une dizaine d’années. Sans la contribution de chacune des collectivités locales, cette université qui accueille aujourd’hui 7000 étudiants, n’aurait pas vu le jour.
Autre illustration : le Futuroscope de Poitiers, son parc de loisirs, ses nombreuses entreprises, ses centres de recherche, existeraient-ils si l’on avait encadré les compétences du Conseil général de la Vienne et de son Président, René Monory ?
Autre réflexion : les collectivités locales contribuent activement au plan de relance de notre économie. Que serait-il advenu si le Parlement avait voté à l’automne, dans un contexte économique bien différent, un objectif national d’évolution de la dépense publique locale, comme le propose le rapport ?
La réforme doit donc rapidement être lancée. Le Président de la République le veut et a indiqué qu’un projet de loi serait déposé au Parlement dès cet automne. Je suis
sûr que la devise de cette loi sera la suivante : proximité, solidarité, efficacité".

mardi 17 mars 2009

Pierre Loti inspire la Maison Hermès


Pour sa collection Printemps 2009, la Maison Hermès sort un carré de twill de soie. Baptisé l'échappée belle, ses motifs sont consacrés aux voyages de Pierre Loti. Et ils furent nombreux !

Soirée chinoise à Rochefort (suite) :

Quatre photos prises du vivant de Pierre Loti (il y a plus d’un siècle). Les fêtes qu’il organisait à Rochefort attiraient la foule. Voyez les convives entassés et costumés dans la grande salle !
Les trois autres clichés mettent en scène la salle chinoise aménagée dans son jardin d’hiver, avec tous les « trésors ». Nombreux ont disparu dans des ventes publiques.

Clichés aimablement fournis par Didier Catineau, spécialiste de Pierre Loti