dimanche 26 février 2012

Saint-Pierre-du-Palais :
Deux champions du monde honorés


Une distinction peut en cacher une autre !

Une sympathique manifestation avait lieu dimanche matin à Saint-Pierre du Palais, commune dont Francis Savin est maire.



Quand on arrive à Saint-Pierre du Palais, on ne peut pas la manquer. L’armurerie Demay y siège en bonne place depuis des années. Nombreux y ont acheté leur premier fusil. Depuis sa création, en 1920, la situation a évolué et M. Gay veille désormais à ses destinées. Garant d‘un sérieux à toute épreuve, ce commerce draine une large clientèle qui n’hésite pas à venir des départements voisins, voire du Pays Basque.

Ayant grandi dans cette ambiance, on comprend aisément pourquoi Guillaume et Alexandre Gay se passionnent pour le tir. Jusqu’à participer aux plus grandes épreuves ! Aux Championnats du Monde organisés en Italie, ils ont tiré leur épingle du jeu.
La presse spécialisée a rapporté l’événement : « Lors de la dernière compétition de l’année 2011, les championnats du monde de compak sporting qui viennent de se tenir à Foligno, Guillaume et Alexandre Gay, 19 et 16 ans, tous les deux membres de l’équipe de France junior, ont remporté la médaille d’or par équipe. En compagnie de Jérémy Recurt, ils ont réussi à devancer les Italiens et les Danois, et à monter sur la plus haute marche du podium. Suprême consécration pour des sportifs. Lors de ce même championnat, Guillaume s’est classé 2e junior (191/200) à deux plateaux du champion, l’Italien Battisti, et 7e toutes catégories confondues (23 nations). Pour nos tireurs, ce fut une année faste, Guillaume étant champion de France junior CS, médaille de bronze par équipe aux championnats d’Europe en Estonie et médaille de bronze en individuel aux championnats du monde de parcours chasse à Orville (1 360 tireurs). Son frère n’était pas en reste, devenant également champion de France cadet CS à Signes (83) et deux fois classé 9e junior à l’Europe de parcours chasse en Espagne et à l’Europe de CS en Estonie. Bon sang ne saurait mentir car issu d’une famille spécialiste de la chasse et du ball-trap. Le grand-père Gérard Demay a été lui-même champion du monde ».

Les frères Gay décorés par Dominique Bussereau et Claude Belot

C’est avec joie que Francis Savin, maire et conseiller général, rendit hommage à ces deux “ambassadeurs“ lors d’une chaleureuse manifestation organisée dimanche matin à la mairie. À ses côtés, on notait la présidence de Dominique Bussereau, président du Conseil général, Claude Belot, sénateur maire de Jonzac, Jean-Claude Beaulieu, conseiller général de Jonzac et Claude Augier, ancien conseiller général de Montendre. La valeur sportive de ces jeunes gens n’a pas attendu le nombre des années. Il faut dire « qu’ils sont tombés dans la marmite quand ils étaient petits », selon la formule consacrée !

Guillaume et Alexandre Gay utilisent des fusils Beretta et des cartouches La Nucléaire qui sont fabriquées localement. En effet, l’un de leurs aïeux, M. Jacopi, en a déposé le brevet en 1920. Sur cette photo, ils sont aux côtés de leurs parents, Jean-Michel et Monique, et grands-parents Gérard et Micheline. Pas si lointaine est l’époque où l’armurerie Demay tenait un stand sur les marchés de la région, les jours de foire…

“Francis“

Cette cérémonie aurait pu s‘arrêter là, mais la présence du colonel Peuch, responsable du SDIS (Service Départemental Incendie et Secours) et du commandant Verfaillie, chef du groupement Sud, cachait quelque surprise. Elle fut bientôt révélée à Francis Savin qui reçut la médaille régionale, départementale et communale d’argent pour son engagement en faveur de la collectivité.

Francis Savin est également le suppléant de Dominique Bussereau aux élections législatives de juin prochain.

Claude Augier dressa les grandes lignes de sa carrière : son installation en Haute Saintonge dans les années 1970, le Crédit Agricole à partir de 1973, puis la politique. Conseiller municipal, maire, Francis Savin est devenu conseiller général aux dernières Cantonales, après le départ de Pierre-Jean Daviaud. Depuis le printemps dernier, il est rapporteur général du budget au département. Administrateur du SDIS, il est chargé du dossier « caméras, feux de forêt » et de la politique forestière (où il a succédé à Gilbert Festal).

Manifestation à la mairie de Saint-Pierre du Palais, dans le Sud Saintonge


Dans sa commune dont l’école a rouvert en 2007, un important travail de restauration a été réalisé.
Dominique Bussereau et Claude Belot félicitèrent “Francis“, un élu aussi actif dans sa commune qu’au département ou à la CDCHS où il préside la commission culture et patrimoine. Sa prochaine mission concernera l’organisation territoriale qui aboutira à l’élaboration du SCOT.

Ému, l’intéressé accepta cette gerbe de compliments, tout en gardant les pieds sur terre : « sans les autres, nous ne sommes rien » dit-il. C’est pourquoi il associa aux réjouissances sa secrétaire, Annie Vignaud, qui l’assiste dans sa mission d’élu de proximité.

• Annonce faite par Dominique Bussereau : Afin de mieux lutter contre les incendies, toutes les tours de guet seront équipées de caméras automatiques qui fonctionneront 24 h sur 24.

Faut-il avoir peur de la science ?


L’enthousiasme, l’engagement et le volontarisme, tels sont les qualités que le recteur de l’académie de Poitiers, Martine Daoust, souhaite développer chez les jeunes. Jeudi dernier à Jonzac, elle participait au premier café sciences du lycée.

Qu’est donc venu faire le recteur de l’académie de Poitiers au casino de Jonzac ? S’adonner au jeu ? D’une certaine manière… Il s‘agit, pour Martine Daoust, d’animer le premier café sciences organisé par le proviseur du lycée, Bernard Gorrin et un groupe de professeurs. Cet exercice a tout de suite tenté cette agrégée de pharmacie en sciences du médicament, engagée dans ses fonctions avec un seul objectif : servir la cause générale.

Martine Daoust, recteur de l'académie de Poitiers et Lila Echard, professeur de philosophie

Jeudi dernier, le thème choisi s’adresse aux deux classes de Terminale S. Ont été retenues des questions d’actualité telles que les cellules souches, les embryons, la génétique, les biotechnologies.

Science, magique et inquiétante ?


Tout d’abord, Martine Daoust dresse un constat. Les filières scientifiques ne sont plus aussi tentantes que par le passé : « dans les quinze ans qui viennent, nous manquerons de scientifiques et nous formons de moins en moins d‘ingénieurs ». Dans ces conditions, comment faire pour que les sciences fassent envie ?

Elle a, face à elle, des élèves qui incarnent l’avenir. Qu’en pensent-ils ? Le moment est venu de lancer le débat : Faut-il avoir peur de la science ?
Le dr Vilain rappelle la phrase célèbre de Rabelais, extraite de Pantagruel : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». En effet, alors que la science est censée faire progresser l’humanité par ses découvertes, les exemples de dérapage sont nombreux. Il en est ainsi du nucléaire, l’un des enjeux des Présidentielles. Devons-nous miser sur d‘autres formes d’énergies et fermer les centrales nucléaires - l’accident de Fukushima étant dans tous les esprits - ou apprécions-nous d’être indépendants ? Quant à la bombe, des incertitudes règnent sur l’usage que peuvent en faire l’Inde, le Pakistan, Israël et bientôt l’Iran, le Moyen-Orient étant devenu une poudrière.


Si la science est “magique“ par ses avancées, il plane autour d’elle un doute, une suspicion. « Ce n’est pas la technique qui fait peur, mais ce que nous en faisons » souligne Lila Echard, professeur de philosophie. Prenons le clonage, jusque-là expérimental sur les animaux et interdit, en France, sur l’être humain : jusqu’où peut-on aller dans le désir de “reproduction“ sans jouer les apprentis sorciers ?

Un échange intéressant s’engage sur les cellules souches porteuses d’un immense espoir. Le sang du cordon ombilical, par exemple, en abonde. Produisant des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes, elles peuvent être conservées et transplantées pour traiter des maladies incurables. Selon les scientifiques, on pourrait les utiliser pour enrayer ou traiter les maladies du cœur, le diabète, l’aplasie médullaire (absence de fonction de la moelle osseuse), la maladie de Parkinson, l’Alzheimer, les grandes brûlures et même le VIH et le sida.

Dans des domaines aussi pointus que la bioéthique, le législateur a beaucoup de mal à cerner les nouvelles propositions de la science et à les confronter à la morale du pays, issue du christianisme qui a des idées très arrêtées sur l’origine de la vie et sa transmission. La querelle de l’âme n’a jamais vraiment été réglée ! Le Comité national d’éthique (qui réunit d’éminents spécialistes ainsi que des membres des différents courants philosophiques et religieux) s’estime plus rigoureux, mais il est confronté à la culture de chacun de ses membres pour formuler ce qui est éthique et ce qui ne l’est pas. Au final, dans une démocratie, le Parlement tranche forcément au gré de l’air du temps !

« On crée des psychoses »

Sur les questions de santé qui divisent les Français, il y a légion ! Claude Belot, sénateur maire de Jonzac, en sait quelque chose : « La loi reste nationale. Sénat et Assemblée nationale ne peuvent pas interdire les recherches faites par la Chine ou les USA ».


Souvent, le public trouve que les choses n’avancent pas assez vite et les représentants du peuple sont accusés de frilosité. La raison ? « Un temps est nécessaire à la réflexion collective ». Quand la situation s’accélère, les critiques fusent pareillement. On pourrait reprocher à Roselyne Bachelot d’avoir dépensé des sommes importantes dans l’achat de vaccins contre la grippe H1N1. La démarche était discutable puisque cette grippe n’a pas eu l’ampleur annoncée. Toutefois, si le gouvernement avait négligé les recommandations de l’OMS et le principe de précaution, qu’aurait-on entendu ?


Les sujets s’enchaînent. Le vaccin contre le cancer de l’utérus (chasse aux papillomavirus) suscite des inquiétudes chez les jeunes filles. Certains témoignages sont troublants, en effet. Martine Daoust se veut rassurante : « de nos jours, on entend dire que tous les vaccins rendent malades. Fort heureusement, les accidents sont rares. Grâce à eux, on ne meurt plus de la tuberculose ou de rougeole. Chacun est libre d‘agir selon ses propres convictions ».

Pour Claude Belot, « on crée des psychoses en permanence chez les gens ». Et de citer les OGM, interdits en France, mais autorisés au Brésil et aux USA, ou l’extraction des gaz de schistes. « Elle est montrée comme un objet de terreur universelle. Nous avons assisté à des débats surréalistes sur la pollution des nappes profondes ». L’un des points soulevés a particulièrement retenu l’attention : le sous-sol saintongeais contiendrait des schistes. Sera-t-il l’objet d’une future exploitation ?...

Professeur d’université, Martine Daoust a participé très activement à l’information, auprès des femmes enceintes, des dangers de la consommation d’alcool. Cet engagement a abouti, en octobre 2007, à l’apposition d’un pictogramme d’information sur toutes les bouteilles d’alcool.

Les projets de Martine Daoust : lutter contre le décrochage scolaire, accompagner les familles et les élèves vers des projets ambitieux, donner de l’espoir aux jeunes et développer l’orientation vers les filières scientifiques.

« La science est adossée à la cohérence intellectuelle et à la pertinence. Gare aux gourous qui veulent s‘emparer d’elle » conclut Martine Daoust en remerciant organisateurs et lycéens. Ce débat, loin du positivisme du XIXe siècle, souligne combien nos sociétés se sont mises à redouter l’avenir et à douter d’elles-mêmes. Dans ces conditions, comment donner du lustre à nos scientifiques et à leurs métiers ?..

• Dans le domaine médical, de nombreuses questions entourent la prescription des médicaments, les derniers scandales (Médiator, etc) ayant affolé les patients.
Si les laboratoires sont parfois critiqués, on ne peut nier les avancées qu’ils permettent. « Évaluer le bénéfice et le risque fait partie des étapes de réflexions du scientifique » souligne le recteur. Et de mentionner l’aspirine. Aujourd’hui, compte-tenu des risques, la mettrait-on sur le marché ?

Et pendant ce temps-là, toujours au Casino de Jonzac, les aînés jouent à la belote !

Démission au conseil municipal de Saintes :
Quand un Vert voit rouge…


Vendredi, la démission de Christian Couillaud, maire adjoint écologiste chargé de l’urbanisme et des espaces verts à la mairie de Saintes, a provoqué remous et étonnement. Y aurait-il des craquements au sein de la gauche plurielle de Jean Rouger ?

En se présentant aux Municipales, en 2008, Jean Rouger avait deux défis à relever. Il s’agissait pour lui de battre la droite, alors aux commandes, et surtout de prouver à l’équipe de Michel Baron, maire socialiste de Saintes durant des lustres, qu’il pouvait tirer son épingle du jeu. Il s’inspira de Lionel Jospin en proposant de réunir les différentes forces de gauche, socialistes, communistes et écologistes. Tous les candidats s’accordèrent sur un programme à appliquer si la liste remportait l’élection. Ce fut le cas.

Si les premiers temps furent sereins, des clivages ne tardèrent pas à apparaître. La goutte d’eau qui vient de faire déborder le vase concerne justement la distribution de l’eau potable. Quand, en conseil municipal, Jean Rouger a annoncé qu’il était favorable à une gestion intéressée confiée à une entreprise privée, Christian Couillaud n’y a pas tenu. Il a exprimé publiquement sa désapprobation. « Depuis un an et demi, nous avons des réunions à ce sujet. Nous, écologistes, avons toujours été clairs et conformes à nos engagements, à savoir une régie municipale. Nous avons exposé nos arguments. Nous avons eu beau défendre nos idées, elles n’ont pas été prises en compte ».

Christian Couillaud en avait gros sur le cœur, comme on dit : « Mes paroles ont sans doute surpris, mais je ne suis pas au conseil pour faire dans la dentelle. J’ai été élu pour défendre les valeurs de la gauche ! Après la séance, j’ai entendu des quolibets dans mon dos et j’ai dit au maire : si ça pose problème, je rendrai mon tablier. Le maire, avec un sourire, m’a alors répondu que cette question n’était pas d’actualité ».

En général, quand les échanges ont été vifs, la nuit porte conseil et le soufflé retombe. Eh bien non ! Jeudi matin, Christian Couillaud a été convoqué par le maire qui lui a demandé de confirmer sa démission par écrit. L’intéressé n’ayant qu’une parole, il a remis ce fameux courrier vendredi matin. La messe était dite ! À sa place, d’aucuns auraient cherché une médiation. « Je suis droit dans mes bottes » explique Christian Couillaud qui n‘aime guère les compromissions. L’une de ses collègues, Évelyne Nigon, pourrait le rejoindre tandis que Jacques Boisset et Brigitte Arnaud, Verts également, devraient poursuivre leurs mandats respectifs.

« Je suis déçu »

« Bien sûr que je suis déçu parce que j’attendais de la mairie qu’elle aille plus loin en matière d’énergies renouvelables, capteurs solaires, éoliennes, économies d’énergie. Notre facture d’électricité atteint 528 000 euros par an. Elle est importante, mais elle était plus élevée autrefois. Nous aurions pu engager un ingénieur spécialiste de ces questions qui aurait travaillé pour la ville et, pourquoi pas, pour la CDC. Sur ce chapitre, il y a beaucoup à faire. Ma démission représente peu de chose. Je regrette que Jean Rouger ne tienne pas ou néglige ses promesses électorales. Suite à ma démission, j’ai reçu de nombreux courriers de collègues et de personnes extérieures que je ne connais pas. Ce n’est pas simple d’abandonner un mandat en cours de route » avoue cet ancien professeur de mathématiques, attentif au devenir des générations futures et à la planète Terre.

Qui remplacera Christian Couillaud à la mairie ? Pour l’instant, on l’ignore. Il n’en garde pas moins un pied dans la politique, suivant de près les élections présidentielles, Eva Jolly, et les Législatives qui suivront.

Une large majorité de conseillers est favorable à la régie intéressée. Les écologistes et les communistes y sont opposés car la gestion de l’eau potable sera confiée à une entreprise privée. Elle aura deux parts de rémunération, l’une fixe et l’autre liée aux résultats de gestion.

Borloo tombe à l’eau…


Depuis qu’il a quitté les ors de la République, Jean-Louis Borloo a un rêve : retrouver un poste important dans le privé et, pourquoi pas, présider une très grande entreprise. Ancien ministre de l‘Écologie, le groupe Veolia spécialisée dans l’eau, l’assainissement, le traitement des déchets et la fourniture d’énergies alternatives, lui a toujours semblé être le point de chute idéal.

Lorsque Henri Proglio quitta la présidence de Veolia pour prendre celle d’EDF, Jean-Louis Borloo tenta déjà sa chance. Se sentant menacé, le numéro deux du groupe, Antoine Frérot, lui coupa l’herbe sous le pied. Jean-Louis Borloo retourna donc à la politique avec la velléité d’être candidat à la présidence de la République. Il entraîna beaucoup de ses amis dans son aventure pour annoncer, un beau soir à TF1, qu’il renonçait à cette ambition. Retour de piste. Il entraîna les troupes radicales vers la seule élection qui compte, “les Législatives“ disait-il.

L’idée de retrouver un grand poste dans le privé ne le quitta pas pour autant. Il y a quelques semaines, lorsqu’Henri Proglio se fâcha brutalement avec son successeur à la tête de Veolia (la situation qu’il a laissée ne serait pas aussi brillante qu’on l’a prétendu, soit 400 millions de pertes annoncées après amortissement d’investissements risqués aux États-Unis et en Calabre), une nouvelle chance se profila.
Borloo fit une seconde tentative, tentant de prendre la place d’un Frérot que l’on voulait démissionner. Le premier tour des administrateurs laissa espérer une majorité pour Borloo. Irrité, le président en exercice, qui n’est pas tombé du premier cocotier, lança via Euro RSCG, une campagne de communication sur le thème « Proglio veut imposer Borloo à ma place à la demande de Nicolas Sarkozy qui obtiendra ainsi son ralliement ». Cette campagne remplit très vite la une des journaux, dont celle de Libération, sur le thème bien connu des petits arrangements entre amis.

Cette malheureuse histoire déséquilibra tout ce beau monde. Aux premières loges, Sarkozy fit connaître sa fureur. Borloo s’empressa de publier un communiqué assurant que son avenir n’était que politique et qu’il ne pensait qu’au rôle qu’il pourrait avoir dans le futur de la France.

Il y a tout de lieu de penser que le conseil d‘administration de Veolia, déstabilisé par cette querelle, redonnera la semaine prochaine sa confiance à Antoine Frérot. La pierre aura donc fait plusieurs coups, Borloo et Proglio déstabilisés, Sarkozy caricaturé tandis que Frérot tente de sauver son siège.

Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin, elle se casse ?

À Chamouillac : un chêne vert
contemporain de Fortin de la Hoguette ?


Non loin du château de la Hoguette, ce chêne vert, répertorié parmi les arbres remarquables de Charente-Maritime, frappe par sa « majesté ». Il serait contemporain d’un personnage, Fortin de La Hoguette, qui habitait Chamouillac au XVIIe siècle. Retour sur ce militaire philosophe qui a retenu l’attention des historiens.


Il y a quelques années, Jonzac et sa région ont accueilli un important colloque consacré à un homme que Jean Glénisson, alors président de l’Université d’Été de Jonzac, avait tiré de l’oubli : Fortin de la Hoguette. Ce « militaire philosophe » a vécu une grande partie de sa vie à Chamouillac, près de Montendre. Giuliano Ferreti, professeur à l’université de Grenoble, a consacré un important travail à la correspondance qu’il a entretenue avec le cabinet parisien des frères Dupuy, dont l’un fut bibliothécaire du roi. Ces échanges épistolaires éclairent la France du XVIIe siècle.

L’honnête homme

Gentilhomme de petite noblesse, Fortin de la Hoguette est né en Normandie en 1585. Il est le témoin d’une longue suite d’événements : la régence de Marie de Médicis, le règne de Louis XIII, la domination de Richelieu, la régence d’Anne d’Autriche, le pouvoir de Mazarin, la fronde des Princes et une partie du règne de Louis XIV.
Intelligent, doté d’un esprit curieux, Fortin commence sa carrière dans les armes sous Henri IV. Il sert comme officier, commande Brouage, puis la citadelle de Blaye. Il participe au siège de La Rochelle. Son existence ne se limite pas à l’art militaire. Cette réflexion, écrite en 1631, est révélatrice de sa quête intellectuelle : « Je vous avoue que je vis en un lieu où je ne puis trouver satisfaction en dehors de moi-même tant les esprits semblent éloignés. Je ne vois que la pauvreté ». Pour faire circuler des idées, il faut être plus d’un, d’où la nécessité d’établir des correspondances !
Par son mariage avec la sœur de l’Archevêque de Paris, Beaumont de Peréfixe, en 1650, Fortin conforte ses « positions » dans le monde. Son beau-frère n’a-t-il pas été le précepteur du jeune Louis XIV ?

L’entrée de l’église de Chamouillac où se trouvent les bustes de Fortin de la Hoguette et de son épouse. L’auvent en bois, qui semble victime d’une gouttière, aurait besoin d’une restauration.

Depuis 1637, Fortin vit à Chamouillac, près de Montendre où se trouve sa propriété tandis qu’il exerce les fonctions de sergent-major à Blaye. Si la province est commandée de Paris, il y a des autorités locales. Dans la région, citons le Duc d’Epernon, dont la résidence saintongeaise est Plassac, près de Saint-Genis ; le duc de Montausier, originaire de la région de Baignes ; le marquis des Salles à Saint-Fort ; le Marquis de Saint-Maigrin ou le Maréchal d’Albret à Pons. La grande famille reste celle des La Rochefoucauld. S’y ajoutent des personnalités religieuses, Louis de Bassompierre et l’Abbesse de l’Abbaye aux Dames à Saintes.

Dans ce milieu d’érudits, il y a des écrivains, dont Guez de Balzac, Burgaud des Marets, et des esprits éclairés, M. de Saint-Seurin, Henri de la Motte Fouqué (dont le château est toujours visible à Saint-Seurin d’Uzet), « homme plein de naturel et de simplicité », et Mme d’Anguitard, l’épouse de Jean Poussard, seigneur de Moings, « un peu extravagante, mais fort appréciée ».
Fortin de la Hoguette est catholique. Il est opposé au désordre et se rallie à l’absolutisme. Il ne conteste pas Richelieu et incarne ce qu’il convient d’appeler « l’honnête homme ». En voici la description : « cultivé sans être pédant, distingué sans être précieux, réfléchi, mesuré, discret, galant sans fadeur, brave sans forfanterie, l’honnête homme se caractérise par une élégance à la fois extérieure et morale qui ne se conçoit que dans une société civilisée et disciplinée ».
Il a écrit plusieurs livres dont le plus célèbre est son « testament ou conseils fidèles d’un bon père à ses enfants » (il en existe vingt éditions). Pour Fortin, « un père doit faire éclore ses enfants comme une tortue ses œufs ». En matière d’éducation, il exorcise les passions nuisibles à l’épanouissement. Pour les « maîtriser », il conseille d’en abuser et de les transformer en vertus thérapeutiques.

Le chêne vert de Chamouillac est âgé de plusieurs siècles. Son houppier, compact et équilibré, mesure une vingtaine de mètres de diamètre. Son tronc approche les 6 mètres de circonférence. Bien qu’en bordure de route, il est situé sur le domaine privé de la Hoguette.

Correspondance avec les frères Dupuy


La rencontre de Fortin de la Hoguette avec les frères Dupuy a lieu en 1622. Un lien durable va se créer. Durant de nombreuses années, ils échangent leurs impressions sur le monde qui les entoure en privilégiant les faits marquants. Érudits, Jacques et Pierre Dupuy ont regroupé autour d’eux écrivains et gens bien pensants.
Fortin est enthousiasmé par ces hommes de talent qui portent un regard nouveau sur la littérature, la science, la psychologie, l’histoire. « La correspondance des frères Dupuy est l’un des principaux réseaux de la République des lettres » estime Jérôme Delatour, archiviste paléographe. Figure majeure de la fin de la Renaissance, leur père, Claude, était avocat. Il avait épousé Mademoiselle de Thou. Sa bibliothèque abritait une collection de livres rares dont le premier manuscrit de Tite-Live !

En héritant du cabinet, ses fils lui donnent une orientation nouvelle : Information est le maître mot. Jacques et Pierre veulent être les premiers à savoir. Pour cela, ils s’entourent de puissants relais, dont le Nonce de Rome. Devenir correspondant des frères Dupuy est une marque d’honorabilité.

L’inventaire fait apparaître 6 200 lettres. Dans la majorité des cas, elles viennent de France, des Pays-Bas (université de Leyde), d’Italie, de Belgique ou d’Allemagne. En France, les principaux correspondants habitent Toulouse, Sens, Angers, Fontenay, Aix-en-Provence où vit Peiresc, parlementaire et protecteur de gens de lettres. À Chamouillac, demeure l’ami Fortin. Les plus assidus écrivent une trentaine des lettres par an.
Isolé en Saintonge, Fortin attend avec impatience les missives qui rompent son isolement. Ces écrits du « simple quotidien » constituent un éclairage tant sur les affaires nationales qu’européennes.
Voltaire avait pressenti la grande richesse de la vie intellectuelle française du XVIIe siècle : « Ce temps ne se retrouvera plus où un duc de la Rochefoucault, l’auteur des Maximes, au sortir de la conversation d’un Pascal ou d’un Arnauld, allait au théâtre avec Corneille ».

Le chêne vert de Chamouillac se souvient-il de Fortin de la Hoguette ? Ah, s’il pouvait parler…

Le château de la Hoguette rendu célèbre par Fortin. Au fil des siècles, les occupants s’y sont succédé. Après avoir appartenu à M. Lechâtre qui possédait des élevages de gibier, il est actuellement la propriété de la famille Lorin. La demeure a été mise en vente. Avis aux acquéreurs !

En Saintonge Romane,
on n’a pas de pétrole,
mais on a du cognac !


C’est désormais dans le Parc de l’Atlantique, rue des Fougères, que sont situés les bureaux de la Saintonge Romane.Fini la Villa Musso, belle certes, mais inconfortable ! La Saintonge Romane est désormais installée sur la ZI de l’Ormeau de Pied, dans un bâtiment aux bureaux fonctionnels.

L’inauguration avait lieu lundi 30 dernier et l’affluence était telle que la salle de réception était trop petite ! Cette structure, qu’on nomme « pays », a été créée il y a 21 ans sous forme de syndicat mixte intercommunal. Elle réunit cinq communautés de communes (Pays Santon, Burie, Seudre Arnoult, Cœur de Saintonge et Gémozac), soit 70 communes pour 90 000 habitants. Elle remplit de nombreuses missions qui vont de l’économie au tourisme, la culture, le patrimoine en passant par l’élaboration du Scot et la formation professionnelle.

Catherine Quéré, Jacky Emon, Xavier de Roux, M. Quéré

Xavier de Roux, président, rappela « qu’elle n’était pas un lieu de pouvoir mais de débats, une organisation au service du territoire ». Cette large coopération est soutenue financièrement par la Région Poitou-Charentes, représentée par Jacky Emon, élu référent. « Nos actions doivent s’inscrire dans le développement de ce bassin de vie dynamique, proche de Cognac. En dix ans, nous avons gagné 10 000 habitants supplémentaires, selon les derniers chiffres de l’INSEE ». Parmi les activités phares du secteur, les ventes de cognac ont été excellentes en 2011. La richesse découlant du commerce des eaux-de-vie fait du secteur « un petit Koweït » !

Depuis plusieurs années, la Saintonge Romane valorise les producteurs locaux. Leur recensement sur internet permet un contact direct, sans intermédiaire. Une boutique, qui leur sera réservée, ouvrira prochainement à Saintes près de l’hôtel Ibis. Une enveloppe de 1 650 000 euros a été allouée par l’Union européenne (programme Leader). « Cette vente directe inspire les grandes surfaces puisque certaines d’entre elles ont repris l’idée d‘un marché, à l’intérieur de leurs magasins » souligna le président.


Xavier de Roux salua l’équipe de la Saintonge Romane, bien modeste en nombre par rapport à celle du Pays Santon. Elle n’en effectue pas moins un travail de qualité sous la responsabilité de Véronique Bergonzoni pour qui l’Aqueduc de Saintes n’a plus aucun secret !

Gauche et Droite sur la même longueur d’ondes

Le travail effectué par la Saintonge Romane a été salué par Jacky Emon, Catherine Quéré, député, et Jean-Yves Quéré, conseiller général. À l’heure où se pose la question de la suppression des « pays », celui de la Saintonge Romane démontre son utilité. Pour le conseiller général de Burie, Fabrice Barusseau, « on n’a pas encore trouvé l’entité qui pourra la remplacer ». « Toutes les actions faites par la Saintonge Romane ne pourront pas disparaître » admet Catherine Quéré, tandis que Jacky Emon estime que « c’est une bonne école politique et de la vie » en ce sens où les sensibilités laissent la place à la concertation et la réflexion.

Le sénateur Michel Doublet appartient à la Saintonge Romane

Enfin, le sénateur Doublet émit un regret : que la Saintonge Romane ne puisse pas servir de support à la future CDA de Saintes. « Le projet n’était pas mûr » dit-il avec réalisme. En fait, et l’absence du maire de Saintes aux allocutions le prouve, il existe une rivalité entre la CDC du Pays Santon et la Saintonge Romane. Autrement dit, Saintes, qui est à gauche politiquement, ne veut pas perdre la main face à Xavier de Roux (parti radical). C’est sans doute pour ces raisons “tatillonnes“ que la CDA n’est pas encore constituée.


Espérons que les choses avanceront cette année. La Saintonge Romane, quant à elle, poursuit son travail avec sérieux et détermination. Si elle doit cesser d’exister dans les années à venir, on pourra écrire qu’elle n’a pas démérité.

Une tombola a clôturé cette rencontre

Philippe Brugnot, conquis par la région de Haute-Saintonge !


Les vœux du sous-préfet de Jonzac

Le sous-préfet de Jonzac est “tendance“. Désormais, il organise la cérémonie des vœux aux Antilles, « cet équipement communautaire qui est l’illustration de ce qu’une communauté de communes de projets est capable de réaliser ».

Les Antilles de Jonzac ont un avantage : outre l’espace, leur plancher est moins fragile que celui de la sous-préfecture. Surtout en période d’affluence, quand les personnalités se pressent dans les salons. Cette année, Philippe Brugnot a donc choisi le centre aquatique pour la traditionnelle cérémonie des vœux. Ses invités étaient dans le “bain“, au cœur de l‘action saintongeaise version Caraïbes !

Philippe Brugnot et son épouse accueillent leurs invités

Selon la tradition, le sous-préfet dressa le bilan de l’année écoulée, marquée par des critiques quant au désengagement de l’État. « Sur l’arrondissement de Jonzac, force est de constater que ce désengagement n’a pas eu lieu » dit-il. Ainsi, la Communauté de Communes a été retenue dans le cadre des pôles d’excellence rurale. L’investissement s’élèvera à 2.2 M€ et la participation de l’État atteindra 1.045.000  euros. Les communes, pour leur part, ont bénéficié d’une dotation d’équipement des territoires ruraux de 1.476.000 euros. À souligner les travaux réalisés sur l’arrondissement dont la reconfiguration de l’hôpital de Jonzac, l’extension de l’établissement des deux Monts, le démarrage imminent de la construction de la LGV Sud Europe Atlantique et la construction de l’EHPAD sur Montguyon.


Reprenant l’interrogation du député Ernest Constant en 1906 : « A quoi servent les sous-préfectures ? Les sous-préfets ne font pas et ne peuvent pas faire de l’administration », Philippe Brugnot démontra que les sous-préfets ne restaient pas aux champs. « Le temps où les sous-préfectures étaient bâties sur le modèle de la préfecture est révolu. La complexité de notre environnement, la multiplication des acteurs et donc des objectifs contradictoires font que seul un travail en réseau permet d’apporter une réponse efficace. Celui que nous avons mis en place porte ses fruits, que ce soit dans la lutte contre les violences familiales ou, à titre d’expérimentation sur deux cantons, dans la prévention de la délinquance ».


L’activité principale du sous-préfet n’est plus de faire de « l’administratif », mais de conduire les nombreuses missions qui lui sont confiées : « Ces mutations dans les modalités de travail nécessitent de profonds changements, notamment dans la vision que les agents doivent avoir d’eux-mêmes et dans les attentes que leurs interlocuteurs placent auprès d’eux lorsqu’ils les sollicitent ».
Le représentant de l’État remercia le personnel de la sous-préfecture pour son engagement ainsi l’ensemble les fonctionnaires qui œuvrent quotidiennement à ses côtés.

Triple AAA !

Face à la morosité actuelle, Claude Belot fit part de son optimisme : « Je crois en la France et en mon territoire ». Il est vrai qu’en 2011, les ventes de cognac ont été excellentes et le tourisme se porte bien (la Charente-Maritime est 2e au niveau national). Parmi les projets évoqués, citons la quatrième centrale photovoltaïque au Fouilloux, la future LGV, la base de maintenance de Clérac qui va générer de nombreux emplois, la zone du Jarculet et les perspectives qu’offre le pôle d’excellence rurale. De là à dire que la CDCHS mérite un triple A, il n’y avait qu’un pas !


Dominique Bussereau, président du Conseil général, abonda dans son sens : « Bien que subissant la crise, notre département s’en sort globalement bien. La raison ? Ses activités sont diversifiées, grande industrie, aéronautique, pêche, agriculture ». Il y a certes des secteurs plus “délicats“ et des entreprises qui posent problème, comme la Seudis à Pons. Le grand chantier qui s’annonce est effectivement la construction de la LGV dans le Sud : « le plus important d’Europe » rappela-t-il.

MM. Bussereau, Belot, Brugnot

Bref, la Haute Saintonge traverse la crise avec courage, soucieuse d’écrire un destin particulier. Nul ne pouvait l’imaginer il y a seulement trente ans...

Marius Chapoutier, le nouveau livre de Jean-Charles Chapuzet


Journaliste et écrivain, Jean-Charles Chapuzet vient de sortir un nouvel ouvrage lié à cette belle profession qu’est la viticulture.
Ce jonzacais, par ailleurs maire adjoint, poursuit sur sa lancée. Il répond à nos questions :



• Jean-Charles Chapuzet, votre dernier livre dresse le portrait d’un homme haut en couleurs, Marius Chapoutier. Quels traits de son caractère vous ont séduit ?

D’abord, cet homme, décédé en 1937, a eu l’intelligence de conserver ses archives professionnelles et familiales. J’ai donc pu reconstituer le fil de sa vie et nourrir mon roman. Ce Marius a eu une vie très riche avec des réussites, des joies, des drames. Suite au décès brutal de son père, qui était négociant en vin du Rhône et associé à un forban, il se retrouve ruiné avec sa mère et sa sœur. Après une traversée du désert, il va rebondir et créer une société de négoce “Chapoutier“ que l’on connaît toujours aujourd’hui. Marié avec la fille de son associé, il va bâtir un empire en quelques années. Voyages, agapes, bonheurs, malheurs aussi, sa vie fut un roman. Ce pourquoi, je me suis mis à ses trousses. En lisant ce livre, on pleure un peu, mais on s’amuse surtout. On revisite dans le même temps la France de la Belle Époque et celle de l’entre-deux-guerres.
Son arrière-petit-fils, Michel Chapoutier, à la tête de la société aujourd’hui, sort parallèlement une cuvée en son hommage.

Le monde du vin semble vous passionner. À quand un livre sur la région des deux Charentes ?

C’est un monde, en effet, qui fait la richesse de la France. Les politiques (Evin et consorts) ont tendance à oublier que nos vignobles représentent un trésor, un savoir-faire, un savoir-vivre. Dans notre région, on en sait quelque chose. D’ailleurs, un livre pourrait bien voir le jour sur notre belle Saintonge…

• Quels sont vos projets ?

Je viens d’achever un polar qui sortira également chez Glénat dans le courant de l’année. L’action se déroule autour d’Avignon ; on y trouvera de l’intrigue, des personnages qui méritent le détour, un peu d’hémoglobine, des histoires d’amour aussi. C’est un genre qui me plaît en ce moment. Je compte en écrire quelques-uns avec le même personnage central.

Jonzac : Le dur combat
d’un hôpital rural


Nouvelles urgences, bloc opératoire rénové…


Lundi 30 janvier, l’inauguration du nouveau service des urgences coïncidait avec la traditionnelle cérémonie de vœux où plusieurs médailles du travail ont été remises au personnel.


Depuis une vingtaine d‘années, il n’est pas rare d’entendre dire que l’hôpital de Jonzac fermera un jour ou l’autre, la maternité ayant effectivement disparu. Lundi, le directeur de l’établissement, Jean-Yves Jourdan, a montré qu’il n’en était rien. Bien au contraire ! Après la visite du nouveau service des urgences, conduite par le dr Champvillard, et la découverte du scanner seize barrettes, les personnalités, dont Claude Belot, sénateur maire de Jonzac et Jean-Claude Beaulieu, conseiller général, étaient conviées à la traditionnelle cérémonie des vœux.

Accueil aux urgences par le dr Champvillard

Claude Belot, Marie Gruel, Jean Yves Jourdan, Jean Claude Beaulieu

Les sillons de l’avenir

Pour le responsable, ce fut l‘occasion de présenter l’ensemble des travaux. « 2011 a été une année de transition, mais une transition positive et fondatrice qui trace les sillons de l’avenir » dit-il. L’opération de construction du bâtiment neuf se poursuit. Une enveloppe de 139 000 euros sera allouée pour l’équipement.

Les urgences

Démarrée en 2010, la rénovation des urgences a coûté quelque 600 000 euros. Sa surface, doublée, permet un meilleur accueil des patients dont le nombre est en constante progression : 13 529 passages en 2010, 13 836 en 2011. L’importance de ce service n’est plus à démontrer.

Une autre rénovation, celle du bloc opératoire a été « une opération commando réussie » (coût 400 000 euros). Un nouveau service, celui de l‘accompagnement médico-social pour adultes handicapés, a démarré en 2011 avec une progression constante.

Autre grande nouvelle : l’Agence Régionale de Santé a accepté que le CH de Jonzac puisse construire un étage supplémentaire de 30 lits réservés au service de médecine gériatrique. « En 2013, grâce au transfert de 40 lits se trouvant sur les niveaux 3 et 4 de l‘hôpital général, nous disposerons de 80 lits dans le bâtiment neuf » remarqua J.Y. Jourdan. Les chambres individuelles y seront plus nombreuses. Au Domaine des Fossés, un foyer d’accueil médicalisé de 23 lits devrait voir le jour avec le soutien du conseil général. Une équipe de liaison et de soins sera constituée sur le Pays royannais et la Haute-Saintonge.

Le scanner

Depuis octobre dernier, il existe un partenariat entre l’hôpital et le complexe des Antilles qui met à disposition son plateau technique. Maladies concernées : troubles cardio-vasculaires, insuffisance respiratoire, obésité, fibromyalgie. Les patients sont encadrés par les équipes des Antilles et les kinésithérapeutes de l’hôpital.

« Les perspectives de développement du CH semblent favorables » conclut le directeur qui remercia les personnels ainsi que le dr Sandillon, président de la commission médicale et vice-président du directoire « avec qui j’ai eu un grand plaisir à travailler ».

À la CME, le successeur d’Henri Sandillon est Marie Gruel. L’hôpital compte 4 pôles et 11 référents d‘unités. Les missions de cette commission, rappelées par la nouvelle présidente, sont d’élaborer une politique d’amélioration continue de la qualité et de la sécurité de soins, ainsi les conditions d’accueil et de prise en charge des usagers.

Les allocutions


En 2012, un projet médical sera élaboré. Plusieurs groupes de travail seront constitués en psychiatrie, gériatrie, médecine, chirurgie, hôpital de jour médico-chirurgical, médico-technique et activités transversales. L’hôpital de Jonzac est un établissement de proximité qui s’adresse à tout le territoire, c’est pourquoi «  il faut développer de nouvelles coopérations dans la prise en charge de nos patients par la compétence, la qualité et la sécurité  » souligna le dr Gruel.

Garder un hôpital en milieu rural est un combat

« C’est un combat permanent » déclara Claude Belot qui se livra à la confidence. Il évoqua le dramatique accident de l’autoroute de Mirambeau. En novembre 1993, en effet, cet horrible carambolage fit 15 morts et 53 blessés. « À cette époque, nous avions trois blocs opératoires, hôpital et clinique Sainte-Anne avec les docteurs Beaulieu et Ducau. Le plan rouge a été déclenché. Les ordres de la préfecture étaient d’envoyer les victimes à Niort. Le CH de Saintes n’était pas référencé et Bordeaux dépendait d’une autre région ».
Claude Belot a désobéi aux ordres d’en haut - il l’avoue - et les blessés ont été dirigés sur Jonzac. Quand Bernard Bosson, ministre des transports, y est venu le lendemain, il a rapidement compris l’importance d’une unité de soins proche des lieux du drame. Menacées, les urgences de Jonzac ont survécu !
Autre histoire, le scanner partagé dans un premier temps entre les hôpitaux de Jonzac et de Barbezieux. « Le constat était simple : Jonzac utilisation 75 %, Barbezieux 25 % » se souvient l’élu. Désormais, Jonzac possède “son“ propre scanner !
Et de conclure « Le CH de Jonzac est un ensemble, une communauté. En 2011, il a été l’un des rares à avoir des comptes équilibrés. Les investissements qui y sont réalisés sont parmi les plus importants du Poitou-Charentes ». Quant au partenariat avec les Antilles, il ne peut que s’en réjouir…

Cette rencontre se termina par la remise de médailles et la galette de l’amitié.



• Remise de médailles au personnel
Argent : Francis Betard ; Bruno Leclert ; Chantal Gavin ; Patricia Nalin ; Ali Thiam.
Médaille d’honneur Vermeil : Martine Costanzo.
Médaille d’honneur Or : Ghania Hervat.

Jonzac : L’avenue Gambetta en travaux durant quatre mois jusqu’en juillet


Cette longue avenue est l’un des axes essentiels de la ville de Jonzac. Du 27  février jusqu’au début juillet, elle sera l’objet de travaux importants. La circulation s’y fera en sens unique…

C’est vrai qu’elle n’est pas très belle, cette avenue Gambetta. Un long ruban d’asphalte défraîchi qui clame sa mélancolie de la Poste, aujourd’hui tas de cendres, à la Caisse d’Épargne. Les trottoirs y existent quand ils le veulent bien et le Pont de la Traîne - qui doit son nom à la durée de son chantier au XIXe siècle - n’a pas redoré son blason depuis belle lurette. « Ça fait bien 80 ans que cette artère n’a pas été rénovée » admet Christian Balout, maire adjoint chargé des travaux.


Des centaines et des centaines de voitures empruntent cet axe tous les jours

Sur le chapitre des liftings urbains, la mairie avait du pain sur la planche. Contrairement à la municipalité de Pons qui s’est penchée sur la mise en valeur de ses rues médiévales dès la fin des années 1990, Jonzac a pris son temps. Les rénovations s’opèrent par étape, l’enfouissement des réseaux électriques de la rue Sadi Carnot, par exemple, n’étant pas encore réalisé.

La dernière restauration en date, celle de la place des Carmes, sera donc suivie par l’avenue Gambetta qui reçoit, chaque jour, un trafic important. Une rue connue pour ses excès de vitesse où les 50 km/h en agglomération sont souvent renvoyés aux calendes grecques ! Désormais, les amateurs des sensations fortes devront chercher une autre piste d’envol : l’avenue Gambetta sera en travaux jusqu’au début des vacances.

Cette réalité va tout de même poser quelques problèmes. D’ordinaire, l’automobiliste effectue une boucle pour faire le tour du centre-ville : il entre par le boulevard Denfert Rochereau et s’il veut rejoindre le sud, il quitte la ville par l’avenue Gambetta (idem pour les curistes qui veulent rejoindre la station thermale). Désormais, il vaudra mieux emprunter la rocade.

Circulation interrompue du 5 au 26 mars

Chaque fois qu’une municipalité lance un chantier de voirie, elle se doit de communiquer clairement et d’apposer des panneaux suffisamment explicites. Mardi dernier, Christian Balout, maire adjoint, a rencontré les riverains de l’avenue Gambetta afin de les informer sur leur futur immédiat. L’objectif est simple, il s’agit d’améliorer l’état de la Départementale 142. Le maître d‘ouvrage est le Conseil Général avec la participation de la commune.

Prenez vos tablettes et notez bien ces dates si vous êtes concernés ! À partir du 27 février, l’entreprise SEC TP de Saint-Hilaire de Villefranche entrera en scène. Un seul axe de circulation sera ouvert, de la Poste au carrefour des écoles. Le reste de la ville restera, quant à lui, accessible. La situation se compliquera quand interviendra la rénovation des ponts de la Fontaine (près de l’aire de loisirs) et de la Traîne.

Des places de parking seront créées dans le square

Du 5 au 26 mars, aucun trafic ne sera autorisé sur l’avenue. « Toutefois, les riverains auront accès à leur domicile et à leur garage. Des passerelles seront mises en place » souligne Christian Balout. Pendant ces semaines un peu compliquées, pour accéder aux bureaux du journal La Haute-Saintonge par exemple, il vaudra mieux se garer sur le parking de la place du Champ de foire ou dans le secteur de l’église. En empruntant la rue d’Alvy ou la rue Henri Bertin, la distance à pied n’est pas très importante.

Le pont de la Fontaine aura sa voûte en pierre rafraîchie tandis que le pont de la Traîne subira des transformations. La chape d’étanchéité sera refaite et les trottoirs seront élargis (2 m et 1,50 m). L’ensemble des barrières sera harmonisé. « Nous cherchons à créer un parcours piétonnier sur cette avenue privée de trottoirs en certains endroits, ce qui constituait forcément une gêne. Avec cet aménagement, les piétons pourront circuler d’en haut jusqu’en bas, sans avoir à craindre les véhicules ! » remarque l’élu.

Fin juin, la réalisation des enrobés nécessitera une nouvelle fermeture de l’axe de circulation. Ensuite, l’avenue retrouvera son usage !

« Nous ferons tout pour que les habitants du quartier ne soient pas pénalisés durant le temps des travaux. À certains moments, quand les engins travailleront devant chez eux, il y aura sûrement des nuisances, mais cela ne devrait pas durer longtemps ».

Le coût prévisionnel des travaux de l’avenue Gambetta est estimé à 796 272 € HT. La participation communale est fixée à hauteur de 251 247,51 € HT.

Les trottoirs recevront un enrobé clair et des pavés seront posés sur les endroits plus larges. Bien que modifié, le stationnement sera conservé le long de l’avenue. Près de la rue d’Alvy, des places de parking seront créées dans le square.
Quatre mois de travaux pourront sembler longs aux usagers, mais il faudra bien s’y faire. On entend déjà les réflexions car il s‘agit d’un axe emprunté et incontournable. Nous devrons donc souffrir un peu avant de revoir cette voie embellie et fonctionnelle…

• Infos
Des travaux seront réalisés dans l’aile est du château de Jonzac avec aménagement de bureaux pour la comptabilité. La sous-préfecture devrait être dotée d’un débit internet plus important.

dimanche 12 février 2012

Unicognac : Une progression
en Chine de 135,97 %


Cette année, les ventes globales de cognac percent les plafonds avec 150 millions de bouteilles vendues dans le monde dégageant un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros. Un record historique ! Le cognac Jules Gautret, produit par l’entreprise jonzacaise Unicognac, poursuit sur sa lancée. Aucun signe de crise en 2011, bien au contraire. Entretien avec le directeur général, Michel Villemin.

L’univers des vins et des spiritueux n’a plus de secret pour Michel Villemin. L’entreprise qu’il dirige, Unicognac, est installée de longue date à Jonzac et l’une de ses marques - Jules Gautret - évoque une famille bien connue. Directeur général depuis sept ans, il observe avec attention les courbes qu’enregistrent les ventes du cognac. Un marché bien souvent en dents de scie ! D’aucuns se souviennent des vagues d’arrachage qui frappèrent la région pour cause de surproduction. Depuis plusieurs années, la situation s’est inversée : les eaux-de-vie, dont les ventes explosent, protègent les deux Charentes de la crise.

En ce début 2012, la traditionnelle question concerne le bilan de l’exercice écoulé. « Nous nous sommes bien comportés à l’exportation, comme l’ensemble de nos confrères » remarque Michel Villemin. Globalement, le marché a progressé de 6,7 %. Le chiffre d’affaires d’Unicognac, quant à lui, a fait un bond de 10 %. Soit 5 millions de bouteilles de cognac, pineaux, vins de pays et produits du négoce.
Pour obtenir ces bons résultats, Michel Villemin et ses collaborateurs ne restent pas « les deux pieds dans le même sabot », pour reprendre une expression patoisante. Lui-même passe quatre mois de l’année à l’étranger à visiter les différents marchés, de l’Asie aux USA.

Unicognac achète la quasi-totalité de sa production à la maison-mère, Charentes Alliance, qui regroupe 350 viticulteurs de Charente et Charente-Maritime. « Actuellement, notre activité est en pleine embellie. Les fournisseurs sont satisfaits des rémunérations, tous frais confondus, que propose Charentes Alliance. Elles sont proches de celles des grandes maisons ». Ces dernières achètent environ 85 % de la production totale. L’une des préoccupations actuelles concerne les stocks « dont le niveau est bas ». Si la demande évolue à ce rythme, ils seront insuffisants.

L'étiquette Napoléon

Une étiquette originale d’Unicognac, quand le premier homme a marché sur la Lune.

La Chine, deuxième pays à l’export


Si le marché français reste stable, il n’en est pas de même (et heureusement) pour l’étranger. « Nos meilleures ventes se trouvent aux USA, suivis de la Chine et de la Communauté européenne ». L’exercice 2010-2011 d’Unicognac fait apparaître une progression de 135,97 % dans l’Empire du Milieu !

Pour développer cette implantation, Michel Villemin a recruté une nouvelle collaboratrice. Jian Yu, qui possède un DESS « cadre des relations européennes », parle couramment le chinois, sa langue maternelle, et l’anglais. De solides atouts pour faire du business ! Elle travaille en étroite relation avec l’importateur d’Unicognac, la société C and D dont le siège social est à Xiamen, ville située au Sud Est de la Chine. Avec un CA de cinq milliards d’euros, c’est la première entreprise de la province de Fujian.

En décembre  2010, les représentants de cette honorable société sont venus à Jonzac où ils ont été reçus par la mairie. « Le groupe C and D International possède une force de vente et un réseau de distribution puissant. Avec plus de 17 millions de bouteilles vendues sur un total d’environ 150 millions, soit près de 11 % du marché mondial, la Chine est devenue le troisième débouché du cognac dans le monde, après les États-Unis et Singapour. La Chine n’importait que 2 millions de bouteilles en 2003. Unicognac s’investit dans cette partie du monde depuis plus de quatre ans. Jian Yu a pour mission de démarcher à plein-temps le marché chinois. Basée à Shanghai, elle appuie les actions de M. Yang. C and D distribue également les produits de la société Castel implantée près de Bordeaux » explique Michel Villemin qui se réjouit de ce partenariat « rentable au bout d’un an et demi ».

Sur cette bouteille de Cognac, une étiquette ancienne réactualisée du château de Jonzac. Cette présentation est destinée au marché anglais.

Sensibles à la qualité et au packaging

Actuellement, la demande de la Chine est forte, mais il faut raison garder. « En effet, en se basant sur les expériences passées, on s’aperçoit que la consommation peut se tourner rapidement vers la vodka ou le whisky ». Trouve-t-on sur le marché chinois des contrefaçons ? « Il existerait des mélanges réalisés à partir de cognac en vrac et de brandy. Toutefois, ces contrefaçons, contre lesquelles il faut lutter, ont un effet positif. Elles ont ouvert de nouveaux débouchés là où il n’y avait rien voilà quatre ou cinq ans ».

Connaisseurs, les Chinois privilégient un cognac élevé dans les règles de l’art (donc vieilli) tandis que les Américains préfèrent le boire jeune ! Sur le marché américain par exemple, des produits type Hypnotic ou Grey Goose ont généré des bénéfices énormes. «  Les marchés sont multiples et varient en fonction des goûts et des populations ciblées. Unicognac s’est fixé sur le cognac, le pineau et les vins de pays Thalassa et Père Fouras. Bien sûr, la Chine nous intéresse, mais nous ne délaissons pas pour autant les autres places asiatiques, Japon, Corée du Sud, Hong Kong, Singapour, le Vietman  ». De nouveaux pays retiennent actuellement l’attention des “commerciaux“ dont le Brésil et l’Inde.

Il y a quelques mois, les représentants de la société C and D ont été reçus à Jonzac. Unicognac (exercice 2010/2011), c’est 1,5 million de bouteilles de cognac, 1,2 million de pineau, 1,5 million de vins de pays.

Unicognac appartient aux entreprises fleurons de la Haute-Saintonge. Nous lui souhaitons une belle année 2012 !

• La crise dans la zone euro pourrait-elle avoir un impact ?

« Oui. Les transactions avec la Chine s’effectuent en euros. Que l’Europe achète moins aura un impact sur la croissance. Pour l’instant, celle des Chinois est de 8 %. D’ailleurs, ils investissent dans les vignobles du Bordelais. Si la situation se dégrade en Europe, le contexte pourrait changer ».
Autre problème, la majoration des taxes sur le cognac est applicable au 1er janvier. Cette disposition, prise par le Gouvernement, devrait faire augmenter la bouteille de cognac d’environ 3 %, le prix de l’hectolitre d’alcool pur passant de 1 471,75 euros à 1 514,47 euros…

• Moins de pineau blanc sur le marché ?

En effet, les viticulteurs préfèrent destiner leur production au cognac, plus rentable. Conséquence, le pineau blanc aurait tendance à se raréfier, contrairement au rouge. De prochaines mesures devraient inciter les producteurs à ne pas délaisser cette production “made in Saintonge“.

• Stockage : les viticulteurs ont des frais

En effet, en raison d’un roulement, les récoltes 2011, par exemple, ne seront payées que 3 ans plus tard, en 2014. Le récoltant doit également faire face à des frais : le stockage dans une distillerie extérieure à l’exploitation et les impôts qui taxent ces alcools immobilisés.

• À chaque pays, son flacon

Les goûts et les couleurs varient ! Pour le marché chinois, Unicognac étudie un nouveau flacon haut de gamme. Cette belle carafe sera fabriquée en Tchèquie. Pour la Corée du Sud, un taureau, qui représente la force, a été choisi. Dans la vitrine de l’entreprise, on aperçoit un flacon Napoléon. « À une certaine époque, il plaisait beaucoup sur le marché asiatique » remarque Michel Villemin. Les collectionneurs pourraient l’ajouter à l’eau de Cologne Napoléon commercialisée par une société de Fouras.
Pour la France, outre la gamme traditionnelle, Michel Villemin propose le coffret de cognac 2011 “quizz“ dont l’originalité est de comporter des questions gravées sur l’étui avec les réponses au dos de la bouteille.