mercredi 29 septembre 2010

Communauté d’Agglomération
de Saintes  : Jean Rouger
veut un mariage d’amour,
Xavier de Roux une union de raison !


Le maire de Saintes, Jean Rouger, qui préside la CDC du Pays Santon, aimerait élargir le territoire de cette structure en la transformant en CDA. Pour y parvenir, il recherche des alliés, prêts à convoler en justes noces.
Or, pour s’unir, il faut avoir des perspectives communes d’avenir. C’est manifestement sur ce chapitre que le bât blesse. Chaniers, par exemple, demande une grande réunion en présence des futurs partenaires de la CDA pour s’engager en toute connaissance de cause. La balle est dans le camp de Jean Rouger qui assure ne rien avoir à cacher…


Quand elle était maire, Bernadette Schmitt rêvait de transformer la CDC du Pays Santon en CDA. Elle échoua malgré des tentatives courageuses de rapprochement, avec Gémozac en particulier. Trop jeune en politique, elle se heurta à "l’establishment" départemental. Que Jean Rouger reprenne cette idée n’a rien d’étonnant. Créer une CDA ouvre des perspectives, d’autant que les dotations financières, octroyées par l’État, sont importantes.
Pour devenir une CDA, regrouper 50 000 habitants est une priorité. La CDC de Saintes a donc frappé aux portes des communes disposées à se "marier". Le président en personne est allé prêcher la bonne parole auprès des prétendants pour leur expliquer quels étaient ses projets. Persuasif, il a réussi à retenir l’attention de Xavier de Roux qui démontre, depuis des lustres, que Chaniers peut très bien vivre sans intercommunalité.


Une CDA, pourquoi pas ? Ensemble, on est plus fort, c’est connu ! Mais pour que la situation soit stable (et qu’elle le reste), il faut définir un terrain d’entente. C’est pourquoi, récemment, les communes susceptibles d’entrer dans la CDA étaient appelées à délibérer en ce sens au sein de leurs conseils municipaux respectifs. Si Ecoyeux, Pisany et la Clisse ont émis un avis favorable, la Communauté de Communes du canton de Burie ainsi que Rétaud, Berneuil, Tesson et Chaniers se sont prononcées contre « la méthode saintaise » qui consiste à adhérer d’abord à la CDC. Or, Chaniers veut démarrer avec une structure neuve qui ne tienne pas compte du passif de la CDC…

Patience et longueur de temps ?

Le conseil municipal de Saintes

Nullement démoralisé par ce frein (passager ?) à la formation d’une CDA, Jean Rouger avait réuni le conseil municipal de Saintes vendredi dernier. L’ordre du jour comportait deux points : le vote, par la ville de Saintes, à l’adhésion de nouvelles communes dans le but de constituer une CDA et l’élargissement des compétences de la CDC du Pays Santon en vue de son passage en CDA. « Nous n’avons qu’un seul sujet à débattre. Il concerne le passage de la CDC en CDA, c’est-à-dire l’émergence de nouveaux projets sur le bassin de vie qui sera élargi » souligna Jean Rouger.

Créée voici quinze ans, les marges de manœuvre de la CDC du Pays Santon sont faibles. Elle a surtout des difficultés à gérer le délicat problème des ordures ménagères (pollution de la déchetterie de Brassaud) et elle devra faire face aux frais liés à la nouvelle piscine. En conséquence, Jean Rouger veut passer la vitesse supérieure.
Depuis dix mois, il planche sur l’élaboration d’une CDA « en toute clarté, avec le même message délivré à tout le monde ». L’objectif est de développer le territoire en répondant aux besoins des habitants, d’autant que se dessine la fameuse réforme des collectivités locales qui vise à réduire le nombre de strates gloutonnes : « nous devons anticiper afin de pouvoir être une force de propositions sur la future CDA, dans le respect des identités qui la composeront ».

Malgré un calendrier établi, Jean Rouger n’en veut pas à ceux qui mettent plus de temps que les autres à se prononcer : « nous ne fonctionnerons que sur la base du volontariat, dans un cadre consensuel » dit-il. Autrement dit, les élus indécis ne seront pas pointés du doigt (du moins officiellement). Les communes qui intéressent la CDC du Pays Santon sont Chaniers, Bercloux, Nieul les Saintes, Chérac, La Clisse, Dompierre, Ecoyeux et Pisany. « L’acte un de 2011 est simple : avec quelles communes allons-nous continuer ? » s’interrogea Jean Rouger qui voudrait en fédérer le plus grand nombre.

Des compétences à définir

Une délégation chagnolaise participait à ce conseil

Dans un long exposé, il détailla la physionomie de cette future CDA. Avec ses 27000 habitants, Saintes en sera la ville phare. Pour mémoire, rappelons que le Département compte déjà trois CDA (La Rochelle, Rochefort, Royan) et 22 CDC dont la plus grande de France, celle de Haute Saintonge avec plus de 120 communes (la plus petite, Lussac, compte 55 habitants).
La démarche saintaise est axée sur quatre thématiques : la stratégie, la responsabilité, le développement durable et l’urbanisme. Parmi les compétences obligatoires des CDA, figurent le développement économique, l’aménagement de l’espace communautaire, l’équilibre social de l’habitat et la politique de la ville dans la communauté. Trois compétences supplémentaires (sur six) seront à choisir dans l’éventail suivant : la voirie et les parcs de stationnement d’intérêt communautaire, l’assainissement, l’eau, l’environnement, la gestion des équipements culturels et sportifs, l’action sociale d’intérêt communautaire. Plusieurs édiles souhaiteraient savoir comment seront exercées ces compétences, avec quels moyens financiers et quelles priorités puisqu’une fois transférées, elles ne pourront plus les exercer elles-mêmes.

L’opposition favorable à la CDA

Malgré des absents (Corinne Gacel en particulier), l’opposition fit part de sa satisfaction quant à cette future CDA, initialement portée par Bernadette Schmitt. Toutefois, des questions se posent. Frédéric Neveu espère un développement économique renforcé, mais qu’en sera-t-il de la fiscalité locale ? La taxe foncière de Saintes, qui vient de faire un joli bond, est pointée du doigt.

Saintes, favorable à une communauté d'agglomération

Que tous les élus, quelle que soit leur appartenance politique, soient associés aux débats est un vœu unanime. Idem pour Bruno Drapron ou Thierry Meneau qui s‘interrogent, quant à lui, sur les moyens qui seront déployés pour la petite enfance (sujet cher à Martine Tiberj). Au sein du conseil, la réaction est identique : activité commerciale renforcée (Pierre Dietz), aide sociale (Thierry Leblan rappela qu’elle ne s’arrête pas à la ville de Saintes), renforcement des transports (Michèle Carmouse), environnement (Christian Couillaud regretta que les écologistes n’aient pas été invités au comité de pilotage), manifestations culturelles (Sylvie Barre), sportives (Jacques Briteau). Bref, de nombreux conseillers apportèrent leurs points de vue. Sujet sensible, l’un d‘eux se demanda si le passage en CDA pourrait entraîner des licenciements dans d’autres structures. Il semblerait que non…

Le mot de la fin revint à Jean Rouger : « La CDA n’est pas un catalogue fini. Nous allons nous mettre autour d‘une table pour définir des objectifs communs ». C’est précisément ce que désirent les communes qualifiées d’hésitantes…

• L'info en plus


Qui dirigera la future CDA ? Une question clé

Pour l’instant, la présidence de la CDC est occupée par le socialiste Jean Rouger. Si une CDA vient à se créer, il est évident que les équilibres gauche/droite seront à respecter. Le bureau sera-t-il élargi ? Combien y aura-t-il des vice-présidents ? À quels élus seront attribuées les grosses délégations ? Toutes ces questions sont prématurées, mais importantes. Par ailleurs, à la question « l’avenir de la Saintonge Romane sera-t-il compromis par une CDA ? », Xavier de Roux, président, répond négativement : les communes que le Pays fédère lui font pleinement confiance quant à l’élaboration du Scot, le tourisme et le développement rural. Toutefois, dans les couloirs de la CDC, certains fonctionnaires - peu en odeur de sainteté auprès de Xavier de Roux qui les accuse de manipuler les élus afin de mieux tirer les ficelles - aimeraient bien, dit-on, que cette structure disparaisse. Cette attitude n’est pas très gentille pour les collègues qui bossent à la Saintonge Romane…

Les Verts ont des projets pour la CDA

Parcs d’éoliennes, capteurs solaires, panneaux photovoltaïques sur les établissements publics, traitement de la biomasse et des boues, obtenir de l’électricité à un prix compétitif pour la revendre aux entreprises, création de centres de recyclage, qualité de l’air, lutte contre les ragondins…

Une nouvelle prison à Saintes ?

Marie-Ange Lamouroux (Modem) évoqua le cas de la prison de Saintes. Elle devrait fermer ses portes en 2016 pour céder la place à une nouvelle structure au camp de Fontenet ( Saint Jean d’Angély). Si Saintes vient à disposer d’une CDA et de terrains, elle pourrait accueillir le nouvel établissement pénitentiaire…

Respect

Depuis avril 2009, la CDC a constitué un groupe de travail qui réfléchit à un passage en CDA. Jean Rouger souhaite que cette évolution se fasse dans le respect de l’identité de chaque commune, « sinon, on se donne les conditions de l’échec ».

Chaniers, l’exception ?

Le passage en CDA va-t-il accroître la fiscalité locale qui "profite" chaque année à vue d’œil, pour reprendre un verbe patoisant ? Il est évident que la CDA génèrera plus de frais en salaires et indemnités que l’actuelle CDC où président et vice-présidents sont déjà rémunérés.
Hors intercommunalité pour l’instant, la commune de Chaniers (3500 habitants) démontre qu’on peut vivre sans être chapeauté : « Les strates intercommunales alourdissent la fiscalité » remarque avec réalisme la première adjointe de cette commune, Françoise Charrier. Ayant longtemps travaillé dans les services fiscaux, elle sait de quoi elle parle. Ceci dit, que Chaniers joue « les irréductibles Gaulois », comme l’a rappelé ironiquement Jean-Philippe Ardouin (Modem) au conseil municipal de Saintes, peut-il durer ?
La question pourrait se résumer ainsi : Dans le système communautaire, quelle est la bonne partie à garder et celle qu’il faudrait jeter ? L’Etat planche actuellement sur le sujet et il a bien du mal à trouver le juste milieu…


Répondant à Jean Philippe Ardouin qui critiquait la position de Chaniers, Frédéric Neveu est monté au créneau pour défendre cette commune qui a le droit, après tout, de se poser des questions sur la CDA (plusieurs conseillers se trouvaient dans la salle). Jean Rouger apporta lui-même une réponse d’apaisement : « Il faut laisser le temps aux élus de faire leur chemin dans leur tête, d’avoir une maturation. Le challenge pour nous, c’est que cette CDA soit l’objet d‘un consensus, qu’elle ne se fasse au détriment de personne ».

jeudi 23 septembre 2010

Jonzac : Nos ancêtres méconnus,
les Mérovingiens !


Désormais, Jonzac possède un arbre généalogique quasi complet, des Néandertaliens de chez Pinaud (gisement préhistorique situé sur la route de Champagnac) aux Mérovingiens en passant par les Gallo-Romains installés dans la villa située près des Antilles. S’y ajoutent des périodes plus récentes dont les hauts faits ont été rapportés par nos historiens préférés, Jean Glénisson, Marc Seguin et James Pitaud. Mardi au cloître des Carmes, Léopold Maurel, archéologue, a dressé le bilan de la fouille effectuée devant l’église de Jonzac l’été dernier. Les Mérovingiens qu’il a présentés, autrement dit nos ancêtres, ont semblé très proches au public !


Jusqu’à une époque récente, du passé de la ville, nous disposions d’un livre (à rééditer d’ailleurs, en l’actualisant) "Jonzac, un millénaire d‘histoire". Cet ouvrage précieux, qui s’accompagnait d‘une exposition lors de sa présentation, nous le devons à un cercle d’érudits conduit par Jean Glénisson et Marc Seguin. La préhistoire y est détaillée au travers des découvertes faites par l’Association Archéologique que présidait Jacques Gaillard. La période dite des “siècles obscurs“ est évoquée brièvement. Elle s’appuie sur des objets provenant des cimetières mérovingiens de Biron et de Neuvicq, dans le Sud Saintonge (celui de Chadenac était encore sous terre !).
Les auteurs s’attardent ensuite sur des périodes plus récentes où les documents, abondants, permettent d’écrire des chapitres importants pour la connaissance.

Généreuse, l’histoire est reconnaissante à ceux qui s’intéressent à elle. Ces dernières années, elle a fourni des pièces manquantes au puzzle. La villa gallo-romaine de Jonzac, chère à Karine Robin, archéologue départementale, est riche en enseignement. Cette structure, sorte de grosse ferme, a vraisemblablement été construite aux premiers siècles de notre ère par un ancien militaire (commandant d’une légion romaine ?). L’ensemble de bâtiments, totalement à découvert, démontre que les occupants ne craignaient pas l’envahisseur.

La période qui suivit est opaque en raison des Barbares qui déferlèrent sur le territoire. « Le fait essentiel de cette période, qui s’étend du VIe au VIIIe siècles, est la fusion progressive de ces ethnies sur laquelle s’impose l’influence de l’église » soulignent les chercheurs.
La fouille organisée devant l’église de Jonzac en 2009 correspondant à cette époque dite “des Mérovingiens“, lignée qui doit son nom au roi Mérovée. Pour mémoire, rappelons qu’il est l’ancêtre de Clovis, rendu célèbre par le vase de Soissons et son baptême dans la religion chrétienne.
Après la chute de l’Empire romain d’Occident, Clovis conquit la Gaule presque tout entière. Malheureusement, sa postérité connut une renommée peu glorieuse. Parmi les “rois fainéants“, se trouve ce cher Dagobert que tous les écoliers connaissent pour avoir mis sa culotte à l’envers. On s’éloigne des exploits héroïques et un nouveau pouvoir, celui des Carolingiens, semblait inévitable !

Deux nécropoles devant l’église, mérovingienne et médiévale


La découverte des cuves trapézoïdales proches de l’église avait été mentionnée au XIXe siècle dans l’Echo de Jonzac, ancêtre de la Haute-Saintonge. A l’époque, on ne disposait pas encore de techniques sophistiquées pour faire « parler » les témoignages.


En 2009, la découverte de sépultures mérovingiennes devant l’église de Jonzac n’a étonné personne : la mémoire populaire indiquait des tombes à cet endroit, le sous-sol ayant révélé divers “témoignages“ lors de précédents travaux. Toutefois, la question n’avait pas été approfondie.
Les fouilles conduites par l’archéologue Léopold Maurel, à la demande de la ville de Jonzac et du Conseil Général, ont été fructueuses. La semaine dernière, dans le cadre de l’Université d’Été, il a exposé le bilan de ses recherches devant un public si fourni que l’espace manquait !
L’intérêt que présente ce travail est de mettre en scène deux époques distinctes. En effet, à faible distance, se côtoient sarcophages mérovingiens et tombes du Bas Moyen Âge, identifiables par leur emplacement creusé pour la tête.


Le chantier de fouilles. Outre des corps déposés dans les sarcophages, on remarque des tombes en pleine terre. La première datation faite remonte au XIe siècle. Il s’agit donc du Bas Moyen Age.

Que ces deux époques cohabitent est une aubaine. « Pourquoi fouiller une nécropole et déranger ceux qui dorment depuis des siècles ? » s’interroge Léopold Maurel. Il est évident que certaines civilisations (chinoise en particulier) n’aiment guère déranger les mânes. En Europe, les scientifiques voient les choses d‘une autre façon : pénétrer le passé, c’est mieux comprendre les racines des peuples, leurs rites et coutumes.

Une croix, des boucles d’oreilles…


Le mobilier trouvé dans les tombes se trouve actuellement à Saintes. Il est étudié avant d’être confié à un laboratoire pour restauration. L’ensemble des objets ne sera pas « rénové ». Tous seront stabilisés afin de ne pas subir d’altération, mais seuls les plus intéressants retrouveront leur apparence d’antan. Les voir dans un musée, à Jonzac, sera un moment émouvant. Un catalogue de ces objets sera réalisé prochainement.


Sur les 260 sépultures mises au jour à Jonzac, 147 ont été fouillées. Il s’agit d’un périmètre partiel puisque la nécropole s’étend sous les rues voisines et l’édifice religieux.
Les tombes mérovingiennes sont regroupées dans des enclos. Les défunts ont-ils été réunis par familles, classes sociales, culturelles, ethniques ou religieuses ? On l’ignore. Certaines abritent plusieurs corps (jusqu’à quatre) et les âges des défunts varient (des nourrissons aux adultes). Les personnes sont de taille moyenne ; elles souffrent généralement d’arthrose et connaissent des problèmes dentaires (caries habituelles).


Ces boucles ouvragées (qu’un artisan créateur pourrait d’ailleurs reproduire !) ornait les oreilles d’une Mérovingienne de haut rang. Qui était-elle ? Malheureusement, à ce jour, aucune inscription n’a été retrouvée...

Les individus sont enterrés avec des objets de leur quotidien : boucles de ceinture, céramiques, armes, épées, peignes, couteaux, bijoux, pendentifs, bagues. Les découvertes les plus émouvantes sont une croix (certains membres de la communauté étaient chrétiens) et une magnifique paire de boucles d’oreilles qui appartenait à une femme de haut rang. La finesse de ces ornements révèle savoir-faire et maîtrise des métaux. Un goût pour la beauté et l’esthétique aussi !

Des morceaux de tissus minéralisés (linge funéraire) et du fil d’or sont parvenus jusqu’à nous. Ces trouvailles, exceptionnelles, ont été confiées à des spécialistes pour étude. Aucune fibule n’est apparue, mais nous disposons d’une agrafe à double crochet.
Les cuves, disposées selon un agencement réfléchi, ont été taillées dans le calcaire des carrières d’Avy et Jonzac, d’après les observations de Jacques Gaillard. Y avait-il des “gabarits“ ? Question. Des analyses ont apporté des réponses sur les dates : pas de doute, la nécropole a été utilisée du Ve au VIIIe siècles !
« Elle était bien entretenue, ce qui prouve que derrière, il y avait une organisation sociale » remarque l’archéologue. Elle a dû être abandonnée vers la fin du VIIIe siècle. Les autres tombes concernent une période plus récente et certains de ses occupants étaient contemporains de la première Croisade (XIe).

Bref, si l’on récapitule les datations, ce cimetière a été occupé du Ve siècle au XIIIe siècle environ, avec une parenthèse qui correspond à l’époque carolingienne (IXe, Xe siècles). Les centres de pouvoir se seraient-ils déplacés ? En effet, si Saint-Germain de Lusignan semble avoir été plus important que Jonzac sous les Carolingiens, le seigneur de Jonzac, quant à lui, est mentionné dans des textes dès le XIe siècle. Les deux territoires auraient-ils été rivaux ? Toutefois, vu son passé, on comprend mieux pourquoi la colline de Montguimar (où se trouve l’église de Jonzac, celle de Balaguier correspondant à l’emplacement du château) a toujours été dédiée au culte !


Léopold Maurel continue son travail sur la nécropole de Jonzac car certains sujets sont à développer. Aurons-nous une nouvelle conférence ? Il n’est pas interdit de le penser.



Un nombreux public réuni au cloître des Carmes. Claude Belot, sénateur-maire, a félicité Léopold Maurel et son équipe



L’évocation des Mérovingiens par une lumière bleue


Claude Belot, sénateur maire, salua l’excellent travail de Léopold Maurel. Les objets présentés sur les diapositives seront un jour exposés dans un musée. Quant à la valorisation des sarcophages, les laisser à l’air libre n’était pas envisageable (ils auraient été altérés par les intempéries). Après concertation, la municipalité a choisi de recouvrir le parvis en y laissant l’empreinte des ancêtres Mérovingiens. Une lumière bleue rappellera leur mémoire. Par la même occasion, la façade de l’église va bénéficier d’un bel éclairage mettant en valeur ses détails architecturaux. Cette illumination devrait séduire les amoureux du patrimoine.

Mardi dernier, le premier magistrat était ému : « Ce quartier, je le connais bien puisque j’y ai grandi. Durant la dernière guerre, j’y ai vu l’arrivée des Allemands avec ma grand-mère et quand je jouais au foot près du Marché, j’ignorais que je foulais des tombes mérovingiennes ! La découverte qui a été faite est importante, mais il faut que la vie continue. L’église a besoin de reprendre cet espace qui lui est nécessaire. L’évocation de nos ancêtres, par des représentations sur le sol et une lumière bleue, me semble être une bonne idée ».

Les chaînons manquants de l’histoire jonzacaise s’assemblent peu à peu, d’autant que nous n’avons pas à rougir de nos aïeux Néandertaliens et Sapiens. Déjà, ils taillaient le silex grain de mil, fort renommé, dans un filon qui s’étendait de Champagnac à Clam. Tout ce beau monde se rejoignait du côté de chez Pinaud, où un chantier de fouilles est ouvert chaque été. De là à inviter le public à la projection (en avant-première) du film de Jacques Malaterre "Aô le dernier Néandertalien", il n’y avait qu’un pas. Pour les Mérovingiens, appel est lancé à un cinéaste !

L'info en plus


• Église de Jonzac : Un culte à Saint-Anthème ?

Le périmètre fouillé devant l’église réunit à la fois des sarcophages mérovingiens et médiévaux. « On remarque que les générations qui se sont succédé ont respecté l’ensemble des sépultures » souligne Léopold Maurel. Plusieurs maçonneries ont été découvertes, dont celles d’un enclos funéraire mérovingien et d’un édifice beaucoup plus vaste qui daterait du Moyen-Âge. Y vénérait-on les reliques de Saint Anthème ? En effet, l’évêque de Poitiers, missionnaire en Saintonge, occupe une place importante dans l’histoire jonzacaise. Au VIIIe siècle, Saint Anthème aurait été mis à mort par les Sarrazins aux rochers de Cordie, près de Pons. D’autres versions racontent que Charlemagne serait venu à Jonzac lors de ses campagnes d’Aquitaine contre les Sarrazins vers l’an 812 : « ses hommes auraient tué de nombreux Sarrazins à Montguimar qui s’appelle aujourd’hui Jonzac, mais ils furent massacrés à Balaguier qui est de l’autre côté »…

Où est la vérité ?

À l’évocation d’un saint ayant pu être vénéré dans ce bâtiment, Anthème vient à l’esprit. Ses reliques auraient été déposées dans l’église de Jonzac, d’où elles auraient disparu au moment des guerres de religion. Cependant, il y a fort peu de chances qu’il s’agisse de lui pour une simple question de date. D’après Fouché, chanoine honoraire et curé de Jonzac, Charlemagne aurait réuni un concile à Jonzac au VIIIe siècle et fait déposer dans la chapelle les ossements de l’évêque de Poitiers.
“Le Pseudo Turpin“ sert de référence à cette assertion. Or, il s’agirait d’une fausse chronique historique rédigée plus tard, au XIIe siècle, par l’évêque de Compostelle, le pape Calixte II et l’abbé de Saint-Denis qui obéissaient aux ordres des rois de Castille et de France, Alphonse VII et Louis VI. De l’importance du récit historique, dépendait l’impact auprès des fidèles et des sujets !
Léopold Maurel est réaliste : « Pour donner une valeur à un lieu de culte, rien de mieux que de constituer une légende » ! Il est possible qu’au Moyen Âge, cette fameuse légende ait été exploitée afin d’implanter un lieu de pèlerinage fréquenté à Jonzac, en hommage au malheureux et finalement bienheureux Anthème. Crédules, les croyants n’ont jamais vérifié si les reliques étaient bien les siennes ! Cela dit, il y a prescription et depuis, Anthème est tombé dans l’oubli. Toutefois, durant une longue période, de nombreux enfants de la région portèrent le prénom d’Anthème...


Sur la place de l'église, l'emplacement des tombes est marqué. S'y ajoutent une lumière bleue ainsi que des inscriptions. L'éclairage met la façade de l'édifice en valeur.

Jean-Claude Texier, ancien maire de Jonzac, n’est plus

« C’était un homme bon »

Mercredi dernier, l’église de Jonzac était trop petite pour accueillir la foule immense venue rendre un dernier hommage à Jean-Claude Texier. Élu depuis 33 ans, maire de Jonzac durant un mandat, il laissera le souvenir d’un homme unanimement apprécié pour ses qualités de cœur.


Engagé de longue date dans la vie municipale jonzacaise, Jean-Claude Texier, expert-comptable au cabinet Fimeco dont il a tenu les rênes durant des années, ne siégera plus au conseil. En effet, la maladie l’a emporté vers ces “béatitudes“ qui, nous l’espérons, lui feront oublier les misères que la maladie provoque. Il avait 74 ans.

Jean-Claude Texier avec l'ancien sous-préfet de Jonzac, 
Isabelle Duhamel Costes

Jean-Claude Texier s’est intéressé à la politique locale dès son arrivée à Jonzac, dans les années 70. Candidat sur la liste de Claude Belot aux municipales, il fut élu pour la première fois en 1977. Apprécié des habitants, il retrouva son siège à chaque élection. Claude Belot étant atteint par le cumul des mandats, il assura les fonctions de maire de Jonzac de 2001 à 2008. En 2008, il devint son premier adjoint.
Nous garderons de lui le souvenir d’un homme affable, compréhensif, qui ne faisait pas de bruit, mais savait trouver la juste réponse aux questions. Il nous manquera.

Cérémonie des vœux à la sous-préfecture de Jonzac

Son engagement au service des habitants, il l’a vécu sereinement, en ne perdant jamais de vue l’intérêt commun. Le personnel communal le respectait et même plus : « il était toujours prévenant » déclarent-ils d’une seule voix.

Attentif, il savait arrondir les angles quand des problèmes surgissaient. Il agissait selon sa méthode, sans faire de bruit, loin des déclarations fracassantes. Il parlait peu, mais juste, et ceux qui le disaient « lointain » n’avaient pas compris qu’en réalité, il privilégiait la modération et l’observation. Parfois, sur les photos en particulier, on avait l’impression qu’il était un peu triste, mais c’était sa manière d’être. Celle de ne pas attirer l’attention, d’être un homme parmi les autres, sans distinction.
Cette simplicité, il la devait à son éducation et à une famille unie. Né en 1936 dans la région de Saint-Jean d’Angély, son père occupait des fonctions importantes aux Ets Brossard. Très vite, il s’intéressa à la comptabilité à laquelle il se consacra entièrement. Après ses études, il occupa deux postes, à Saint-Jean d’Angély et Tonnay-Boutonne. En 1968, il rejoignit le cabinet Fimeco de Jonzac. « Il a toujours été proche de Jean-Claude Ferron, responsable saintais de cette société » souligne sa femme Gisèle. Ils se sont mariés en 1960. Leur ville de résidence est devenue Jonzac. Un fils est né, Patrick.

Jean-Claude Texier aura son nom gravé sur la plaque de marbre qui, à l’entrée de la mairie, désigne les noms des premiers magistrats. Sur cette photo, il est aux côtés de sa charmante épouse Gisèle et des responsables des Restos du Cœur. À cette occasion, Véronique Colucci, la femme de Coluche, était présente.

Fidèle à Claude Belot

Pour Jean-Claude Texier, la période la plus délicate fut sans doute celle des élections municipales de 2008. Après avoir été maire de 2001 à 2008, le moment était venu de rendre le flambeau à celui qui veille aux destinées de Jonzac depuis 1977. Or, la période était agitée, fait rarissime dans la capitale de la Haute-Saintonge. La majorité était divisée en deux camps.
Déjà, en 2001, la démission de Claude Belot, de son poste de maire, avait attiré des réflexions. Quand les rênes furent laissées à Jean-Claude Texier, alors simple conseiller municipal, nombreux s’interrogèrent quand d’autres, sans doute plus ambitieux, briguaient cette place enviable.
La suite démontra que ce choix était judicieux, Jean-Claude Texier accomplissant parfaitement sa mission.

Loin d’être tranquilles, les élections de 2008 connurent donc des soubresauts qui aboutirent à l’éviction de certains élus de longue date. La campagne fut dure. Au final, la liste de Claude Belot fut élue et Jean-Claude Texier devint premier adjoint de la nouvelle formation.

Bien qu’il ne l’ait jamais dit ouvertement, Jean-Claude Texier cherchait avant tout à retrouver une paix indispensable à la bonne marche des affaires locales et surtout à l’entente. Il a largement contribué à fédérer ceux et celles qui se posaient des questions.
En restant dans l’entourage de Claude Belot, quels que soient les événements, Jean-Claude Texier avait compris que leur amitié était plus solide qu’un simple lien. Elle était devenue une complicité qui s’était affirmée à mesure que la ville changeait d’aspect.
Claude Belot, en effet, s’est avéré être un formidable bâtisseur. Il suffit de se promener du côté des Antilles pour réaliser à quel point la cité a pris un visage entreprenant !

Jean-Claude Texier avait encore des pierres à apporter à l’édifice. Malheureusement, le destin en a décidé autrement. Lui qui se souciait peu de sa santé s’est incliné devant la maladie.
Quand le corps n’obéit plus et que le cœur s’affaiblit, se prépare alors un grand voyage. Cet arrêt a eu lieu samedi matin à Bordeaux, dans la clinique où il était hospitalisé. « Nul ne connaît ni le jour, ni l’heure » annoncent les Écritures.

Pour tous, il restera l’élu sympathique et accessible, à qui l’on pouvait parler librement. Il ne connaissait pas la mesquinerie et acceptait la critique. Ancien combattant d’Algérie, président du Conseil d’administration de l’hôpital de Jonzac, grand amateur de football, de cyclisme et de courses hippiques, il aimait la lecture et les joies simples de la vie. Que « cet homme bon » repose en paix.
Nous adressons nos sincères condoléances à sa femme Gisèle, son fils Patrick et à sa parenté.

• L’hommage de Claude Belot

Lors de l’émouvante cérémonie célébrée par le père Braud en l’église de Jonzac, Claude Belot a évoqué la mémoire de Jean-Claude Texier. De manière intime, il s’adressa directement à lui : « Nous nous sommes connus dès ton arrivée à Jonzac. Nous avions le même âge ». Il souligna ses qualités professionnelles et les excellentes relations de confiance qu’il avait établies avec ses clients.

Jean-Claude Texier était premier adjoint du conseil municipal 
élu en 2008 autour de Claude Belot

La politique les rassembla : « Tu as d’abord été le trésorier du Comité d’Expansion. Ensuite, tu es entré dans le conseil municipal. Tu étais simple, silencieux, mais quand un sujet t’intéressait, tu devenais intarissable. Homme de passion, tu aimais ton métier comme tu l’as été quand tu es devenu maire de Jonzac. Tu étais tenace, ardent et ton œil malicieux de Saintongeais semblait dire que tu n’irais pas là où tu ne voulais pas aller. Nous étions les deux doigts d’une même main pour gérer l’action publique de la ville ». En effet, Jean-Claude Texier a accompagné les rénovations jonzacaises, dont les places du Château, de la République et du Marché. Et de conclure : « Tu étais un homme généreux. Cette force, tu la tirais de la nature et de ce détachement qui te permettait de prendre du recul et d’apprécier les situations ».

Avec les jeunes du conseil, Jean-Charles Chapuzet, Barbara Lachamp, 
Emmanuel Arcobelli

Le retour de Claude Belot à la mairie de Jonzac en 2008

• Le témoignage de Gilles Clavel, porte-parole de l’opposition

« Nous avions tous été un peu surpris par le choix de Jean-Claude Texier au poste de maire en 2001. Force est de constater qu’il a mené à bien sa mission. J’ai du respect pour Jean-Claude Texier qui a été un adversaire politique courtois. Nous avions une vision différente de la gestion de la ville, mais le mandat que nous avons passé a été de bonne tenue républicaine. Nous avons affronté nos idées et su nous accorder sur certains dossiers. Il a porté une oreille attentive à des projets qui nous tenaient à cœur ».

• Qui sera le nouveau premier adjoint ?

Alain Pitaud fera son entrée au prochain conseil municipal. L’ordre du jour devrait comporter la désignation du successeur de Jean-Claude Texier au poste de premier adjoint. Trois noms d’adjoints sont avancés : Christelle Brière, Madeleine Perrin et Christian Balout. Le choix pourrait également se porter sur un conseiller municipal. Ou alors, si Claude Belot veut pratiquer l’ouverture comme Nicolas Sarkozy, il pourrait faire appel à un membre de l’opposition. Mais cela est peu probable…

Jean Claude Texier et Christian Balout : ils se connaissaient bien

Les projets concrétisés par Jean-Claude Texier :

Places du Château, de la République, casino, halte-garderie…


En 2003, nous avions évoqué avec Jean-Claude Texier les aménagements à Jonzac. Retour en arrière…


… Après la première phase de travaux effectuée l’an passé (aménagement des trottoirs, côté Coq d’or), la deuxième édition concerne “l’intérieur“ de la place du Château. L’une des originalités du projet est de recréer les douves qui entouraient le castel des Sainte Maure. Voilà qui vient d’être fait et l’on aperçoit d’anciennes ouvertures qui étaient complètement masquées par la terre. Dans un avenir proche, du gazon sera semé dans ces fossés. Les fouilles, entreprises préalablement par la Direction des Affaires Culturelles dans ce périmètre historique, n’ont révélé aucun secret oublié.

L’une des préoccupations des habitants concerne le devenir de la charmille composée de quatre rangées de tilleuls qui coïncident, dit-on, avec les poteaux de l’ancienne halle. En 2001, Jean-Claude Texier pensait les conserver. Depuis, il y a eu des changements : « Un jour, de la fenêtre de l’Office de Tourisme, j’ai aperçu ces arbres. J’ai trouvé qu’ils n’avaient pas bonne allure, qu’ils étaient mal disposés. J’en ai parlé à mes collègues et nous sommes arrivés à la même conclusion. Il fallait faire quelque chose ». Ils ont été abattus et subitement, la vue sur l’édifice s’est trouvée dégagée : « de nombreuses personnes m’ont conseillé de laisser l’espace en l’état ». Problème… Les “successeurs“ avaient été commandés entre-temps : « nous avions prévu au départ de jeunes arbres, mais leur taille était trop modeste. Nous avons alors contacté des pépiniéristes. Retenu, M. Bonnin, de Royan, s’est engagé à nous livrer des tilleuls du Piémont de sept mètres de hauteur et de vingt-cinq centimètres de diamètre. M. Boissière tenait à cette variété. Deux rangées sur les trois prévues ont été réalisées car il nous a semblé important de privilégier le dégagement des façades. Trente-deux ont été plantés. Comme il en restait une douzaine, nous les destinons à l’esplanade, près de la sous-préfecture, ceux qui s’y trouvent sont en piteux état. Les sept autres seront devant le futur centre de loisirs ». Pour l’instant, ils ont encore leurs bandes de protection. Rassurez-vous, elles seront enlevées bientôt. La route, quant à elle, a été profilée. L’allée centrale se trouve dans le prolongement du porche du château.

Subsiste le délicat problème du stationnement. Le trottoir qui longe les commerces a été largement agrandi. En conséquence, on ne peut plus laisser son véhicule le long de la rue (certains le font tout de même !). Des places pourraient être créées entre les arbres, mais il faudra attendre deux ans. Pour prendre racine, les végétaux ne peuvent pas cohabiter avec les voitures : « s’ils meurent dans ces conditions, le fournisseur ne les assurera pas » précise le maire. Des emplacements seront aménagés plus haut.

L’ensemble de la place sera dallé, en harmonie avec la partie déjà effectuée. Les piétons pourront se promener librement dans ce périmètre, très fréquenté en période estivale.
Le sens de circulation sera modifié : on sortira de la place en descendant l’allée située près des arbres. Les alentours du monument aux morts seront aménagés.

Il est évident que les automobilistes devront apprendre à marcher parce que garer sa petite auto va devenir ardu. Regret de l’historien James Pitaud : « on aurait pu faire un parking souterrain sous la place. Elle est creuse, c’est pratiquement certain »…

Les voitures pourront-elles franchir le pont-levis fixe qui permettra l’accès à l’intérieur du château et la sous-préfecture ? La question est à l’étude.

• Il avait également été question de la rénovation de la Place du Marché et de l’ouverture du casino (eh oui !). Elle était prévue pour fin 2003. On parlait aussi de poser la première pierre de la résidence “Pierre Vacances“.

Le Centre de Loisirs allait changer de rue, s’installant sur le chemin des Pierrières. Dans le domaine touristique, la valorisation des rues piétonnes restait à l’étude. « Les artisans sont difficiles à convaincre » admettait Jean-Claude Texier.

Inauguration de l'Annexe des Archives de Jonzac

Et le chemin de ronde ? « Pour être franc, j’en entends parler depuis 1971 et c’était avec Guy Petit ! Il y a effectivement quelque chose à faire, mais ce chemin est semi-privé puisque les propriétaires des maisons le traversent pour aller dans leurs jardins. Idem pour les galeries noires qui sont très encombrées. Ce n’est pas évident ». Depuis les choses ont avancé et on devrait en savoir plus dans un proche avenir avec Barbara Lachamp, chargée du dossier par la nouvelle mairie.

Jean-Claude Texier a toujours été un homme d’apaisement. Sur cette photo prise à la sous-préfecture de Jonzac, il se trouve aux côtés de Gérard Masson et de Christiane Proux, deux adjoints qui ne se sont pas représentés aux municipales de 2008.

mercredi 15 septembre 2010

Premier succès
de thérapie génique


Communiqué de l'AFM :

Grâce aux dons du Téléthon, l’AFM est partenaire du premier succès de thérapie génique pour une maladie génétique grave du sang.


Un malade atteint d’une maladie sévère du sang, la β-thalassémie, a retrouvé une vie normale, sans recours à des transfusions sanguines mensuelles, grâce à une thérapie génique. Ce résultat publié dans Nature du 16 septembre représente un espoir pour tous ceux qui souffrent de maladies de l’hémoglobine. C’est un nouveau succès pour la thérapie génique et les chercheurs français leaders dans ce domaine (1), mais c’est également une nouvelle victoire pour tous ceux qui, par leurs dons au Téléthon, ont contribué au financement de ces travaux.

L’Association Française contre les Myopathies (AFM) se réjouit de ce succès et annonce le renforcement de son soutien pour la poursuite de l’essai au bénéfice des malades atteints de β-thalassémie et de drépanocytose. L’AFM apportera son soutien financier et mettra à disposition Généthon, son laboratoire dédié au développement et à la production de vecteurs-médicaments.

Pour Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’AFM, « ces résultats confirment la pertinence de la stratégie engagée par l’AFM dans le domaine de l’innovation thérapeutique». Depuis plus de vingt ans, grâce aux dons du Téléthon, l’AFM contribue de manière unique au développement de la médecine. En investissant massivement dans les thérapies innovantes, comme la thérapie génique, elle a contribué à remporter des victoires contre des maladies réputées incurables. Aujourd’hui, cette médecine innovante montre son utilité pour les maladies héréditaires du sang. Plus que jamais, ces résultats concrets démontrent que la médecine de demain a besoin du Téléthon !

• Maladies de l’hémoglobine : les maladies génétiques les plus fréquentes au monde
La famille des hémoglobinopathies regroupe principalement les thalassémies et la drépanocytose. Ces maladies du sang sont les maladies génétiques les plus fréquentes et les plus répandues au monde. Elles touchent, chaque année, près de 300.000 nourrissons tandis que près de 5 % de la population mondiale est porteuse d’un gène de l’hémoglobine défectueux. La β-thalassémie est particulièrement fréquente dans les populations méditerranéennes, asiatiques et du Moyen-Orient. La drépanocytose, pour sa part, touche principalement les populations africaines, indiennes, méditerranéennes ainsi que les populations d’outre-mer.

(1) Référence : Transfusion independence and HMGA2 activation after gene therapy of human β-thalassemia, Marina Cavazzana‐Calvo, Emmanuel Payen, Olivier Negre, Gary Wang, Kathleen Hehir, Floriane Fusil, Julian Down, Maria Denaro, Troy Brady, Karen Westerman, Resy Cavallesco, Beatrix Gillet‐Legrand, Laure Caccavelli, Riccardo Sgarra, Leila Maouche‐Chrétien, Françoise Bernaudin, Robert Girot, Ronald Dorazio, Geert‐Jan Mulder, Axel Polack, Arthur Bank, Jean Soulier, Jérôme Larghero, Nabil Kabbara, Bruno Dalle, Bernard Gourmel, Gérard Socié, Stany Chrétien,Nathalie Cartier, Patrick Aubourg, Alain Fischer, Kenneth Cornetta, Frédéric Galacteros, Yves Beuzard, Eliane Gluckman, Frederick Bushman, Salima Hacein‐Bey‐Abina & Philippe Leboulch, Nature, 2010, Online (numéro du 16 septembre).

Saintes et Cognac :
Vers un seul office de tourisme ?


Distantes de 25 kilomètres, les villes de Saintes (Charente-Maritime) et Cognac (Charente) ont décidé de s’associer pour renforcer la promotion et le développement du tourisme dans la vallée de Charente. Leurs deux offices de tourisme respectifs sont ainsi amenés à être rassemblés dans une structure unique, mutualisée et opérationnelle sur l’ensemble de leurs deux territoires.

Les enjeux, les objectifs et les modes opératoires de cette réorganisation des outils de promotion du territoire seront détaillés par Michel Gourinchas, maire de Cognac, vice-président du Conseil régional en charge du tourisme et président du Comité régional du Tourisme,Robert Richard, président de la Communauté de Communes de Cognac et Jean Rouger, maire de Saintes, jeudi prochain 23 septembre lors d'une réunion qui se tiendra à la mairie de Saintes.

dimanche 12 septembre 2010

Jonzac :
Jean-Claude Texier n'est plus


Engagé de longue date dans la vie municipale jonzacaise, Jean-Claude Texier, expert comptable de profession, ne siègera plus au conseil. En effet, la maladie l'a emporté vers des cieux qui, nous l'espérons, seront plus bleus et lui feront oublier les misères que la maladie peut provoquer. Il disparaît à l'âge de 74 ans.
Très apprécié des habitants, Jean-Claude Texier a assuré les fonctions de maire de Jonzac de 2001 à 2008, Claude Belot étant atteint par le cumul des mandats. Aux dernières municipales, Claude Belot ayant retrouvé son siège de premier magistrat, il devint tout naturellement son premier adjoint.
Nous garderons de lui le souvenir d'un homme affable, réaliste, qui ne faisait pas de bruit, mais savait trouver la juste réponse aux questions. Il nous manquera...
Ses obsèques seront célébrées en l'église de Jonzac mercredi à 15 heures. Nous adressons nos sincères condoléances à sa femme Gisèle, son fils Patrick et à sa parenté.

Au centre, Jean-Claude Texier lors de la cérémonie des vœux à la sous-préfecture de Jonzac.
Nous garderons le souvenir d'un élu proche de la population.

Dominique Bussereau :
Après le Gouvernement,
il redevient député
Son objectif : Organiser
les Cantonales de mars  2011


La grande manifestation de mardi, son soutien à Éric Woerth, ses frictions avec Ségolène Royal…

Pas besoin de boule de cristal : des changements vont intervenir dans la vie de Dominique Bussereau, actuel secrétaire d’État aux Transports et président du Conseil général. D’une part, il va quitter le Gouvernement après un cursus bien rempli qui l’a conduit dans plusieurs Ministères (agriculture, budget, transports). D’autre part, au printemps prochain, les élections cantonales seront un véritable test pour l’UMP en Charente-Maritime. En effet, il y a 25 ans que la Droite gère le département (depuis François Blaizot, élu en 1985) et la Gauche voudrait bien en reprendre les rênes…
Tour d’horizon avec Dominique Bussereau qui répond à nos questions d’actualité :



En plein examen de la réforme des retraites, les affaires Bettencourt et Woerth agitent l’opinion. Le climat social se durcit. En tant que membre du gouvernement, quel regard portez-vous sur ce contexte qui pourrait déstabiliser votre majorité ?

Dans un pays comme la France, la réforme des retraites était indispensable. En effet, grâce aux progrès du système de santé et à une meilleure hygiène de vie, nous vivons plus longtemps. C’est une bonne chose, mais en même temps, il devient nécessaire d’assurer l’avenir des retraites puisque les espérances de vie, pour les enfants qui naissent aujourd’hui, pourraient atteindre 90 ou 100 ans.

Quand on parle de cette réforme, on pense bien sûr à Éric Woerth, rapporteur du texte de loi. Il traverse une situation difficile puisqu’il est soumis à une tension psychologique, personnelle et politique extrêmement forte. Je le connais depuis longtemps, d’abord en tant que député, puis comme collègue au Gouvernement. Je pense qu’il souffre comme ont souffert, en d’autres temps, Dominique Strauss Kahn, Gérard Longuet et tous ceux qui ont fait l’objet d’attaques de ce type. Cela montre à nos concitoyens que le métier d’homme politique, que l’on cantonne parfois aux honneurs, appartements de fonction et belles voitures, peut être rude et très violent. Quel que soit l’avenir, je maintiens à Eric Woerth mon estime et surtout mon amitié.

Par le nombre de manifestants descendus dans la rue (des centaines de milliers), la journée de mardi ne peut que susciter des commentaires. Quel constat tirez-vous de cette mobilisation ?

La manifestation de mardi a été importante et elle représente un message pour le Gouvernement. Toute réforme d’envergure entraîne des réactions fortes.
Mercredi, en conseil des ministres, le Président a proposé des aménagements. Si l’âge de départ est fixé à 62 ans, les personnes qui ont commencé à travailler avant 18 ans auront la possibilité de prendre leur retraite avant cet âge légal. En ce qui concerne la pénibilité, le taux d’incapacité a été abaissé à 10 % contre 20 % dans le texte actuel. Cette mesure concerne également les agriculteurs. Par ailleurs, pendant cinq ans, le dispositif, permettant aux femmes fonctionnaires ayant eu trois enfants et totalisant 15 ans de service de faire valoir leurs droits à la retraite avant l’âge légal, sera maintenu. Enfin, les “polypensionnés“, ayant cotisé à plusieurs régimes de retraite, seront dispensés de surplus de cotisation à partir de deux ans d’ancienneté.

L’examen de cette réforme est un moment difficile pour tout le monde, mais elle doit être conduite à bien. Je pense en particulier à nos enfants et aux générations qui nous succéderont : ils méritent une retraite durable qui ne soit pas pénalisée par la dette publique.

L’UMP a tenu son Université d’été à Port-Marly, dans les Yvelines. En toile de fond, les élus devaient forcément penser à la rentrée…

Cette Université d’été a été plutôt discrète et le lieu choisi, les pyramides de Port Marly construites dans les années 70, était moins sympathique que Royan en 2007 !
Pour chaque Gouvernement, la rentrée est un moment difficile. Notre Gouvernement gère une réforme très importante et pas forcément populaire dans un premier temps, qui est celle des retraites. S’y ajoutent la préparation d’un budget où nous devons faire des économies pour réduire l'endettement, et une situation internationale compliquée avec l’engagement de nos troupes en Afghanistan.

Pour l’Opposition, la rentrée ne devrait pas être aussi festive que voulaient bien le montrer les images de l’Université d’été de La Rochelle. Autant la Droite sait, sauf volonté contraire de sa part ou accident politique, que Nicolas Sarkozy sera son candidat en 2012, autant les Socialistes vont devoir choisir. J’approuve le processus démocratique des primaires, mais face à certains tempéraments, on peut s’interroger. Je pense à la gentillesse de Mme Royal par exemple. Si les militants ne la désignent pas, je ne suis pas sûr que les choses se passent sans cris et sans heurts…

Avec Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, le patron des Radicaux

Dernièrement, vous avez démissionné de la région Poitou-Charentes où vous conduisiez l’opposition à Ségolène Royal, précisément. Que retirez-vous de ce “court“ passage à Poitiers ?

Quand j’ai conduit la liste aux Régionales à la demande de l’UMP nationale, je savais que nos chances étaient faibles. Cela dit, je voulais mener le combat efficacement et loyalement. L’objectif était de mettre en place une nouvelle génération. Sur les seize élus du groupe d’opposition, aux côtés d’Henri de Richemont et de Xavier Argenton, on compte quatorze nouveaux visages. Certains d’entre eux habitent la Saintonge.

Le style de Mme  Royal, je l’ai découvert parce que je n’avais jamais participé à des débats placés sous sa présidence. Il est extrêmement “maîtresse d’école“. Si les présidents du conseil général de Charente-Maritime qui m’ont précédé, Josy Moinet, Philippe Marchand, François Blaizot ou Claude Belot, avaient eu son comportement, il y aurait eu la révolution ! Le droit de parole n’est pas accordé à ceux qui lèvent la main ; elle choisit ceux qui s’expriment ou non, et tout cela est fait à l’emporte-pièce entre deux TGV. Je n’ai pas apprécié cette ambiance sur le plan humain. J’ai d’ailleurs observé que certains élus socialistes de sa majorité ne partagent pas sa façon de faire.

J’ai donc quitté la Région début septembre. J’y suis remplacé par un jeune avocat rochefortais, Hervé Blanché. Naturellement, en tant que président du Conseil Général, je continue à travailler avec la Région sur les dossiers d’intérêt général pour la Charente-Maritime.

Meeting durant les Régionales. Dominique Bussereau est aux côtés de son mentor, Jean Pierre Raffarin

Un remaniement ministériel a été annoncé par Nicolas Sarkozy. Espérez-vous rester au Gouvernement ?

Les choses sont claires. Je l’ai dit au Président de la République et au Premier Ministre la semaine dernière : je ne souhaite pas continuer à être dans le gouvernement. Je ne suis ni en désaccord, ni fâché et j’entretiens de bonnes relations personnelles avec Nicolas Sarkozy et François Fillon.

La raison de mon choix ? Huit ans et demi au sein d‘un gouvernement, c’est beaucoup et je considère qu’il faut se régénérer. Pour moi, la régénération, c’est le terrain. Je vais redevenir député de Charente-Maritime avec, pour suppléant, Jean Claude Beaulieu qui occupe les fonctions de vice-président du Conseil Général.

J’aurais alors deux engagements, celui de député, élu en 2007 dans la quatrième circonscription, et de président du Conseil général chargé de mener la bataille des élections cantonales de mars 2011. J’ignore la date du remaniement ministériel. En octobre, novembre ? En tout cas, ces changements dans ma vie interviendront avant la fin de l’année.

Les Cantonales vont être une période ardue politiquement car la Gauche entend bien reprendre les rênes de la Charente-Maritime…

La Gauche veut diriger le département, mais il s’agit plutôt de velléités. Malgré la qualité de certains membres, elle n’a pas de grand leader à sa tête, ni de patron incontesté au Conseil général. Par ailleurs, le bilan des actions conduites par Claude Belot et moi-même, depuis trois ans, devrait nous permettre de maintenir notre majorité. Nous avons cinq voix d’avance et notre objectif est de faire plus. En effet, il y a des cantons que nous avons perdu maladroitement comme Burie ou Archiac.

Depuis près d’un an, je travaille à la préparation des Cantonales. Pendant les vacances, j’ai réuni la quasi-totalité des maires du canton d’Archiac. La candidate qui portera les couleurs de la Majorité départementale sera Chantal Guimberteau, maire d’Arthenac et présidente du Sivom. À Montendre, nous avons plusieurs candidats potentiels. Le candidat ou la candidate sera désigné prochainement. À Montlieu, je souhaite que Gilbert Festal se représente. Instruisant bien ses dossiers, il est dans la lignée de Louis Joanne à qui il a succédé. C’est un honnête homme, respectueux d’autrui. Au département, il s’occupe de la politique forestière. S’il ne repart pas, il y a dans ce canton des élus, également de grande qualité, qui prendront le relais.




Vous êtes président du Conseil Général depuis trois ans. Quels sont vos projets ?

J’ai poursuivi la politique tracée par Claude Belot, dont le travail a été remarquable, tout en apportant des choses nouvelles. Dans le domaine social, a été instaurée une politique de la petite enfance. Nous sommes en train de préparer des changements très profonds en ce qui concerne la politique de l’habitat et de l’aide au logement. Côté transports, la nouvelle convention signée avec Kéolis donne satisfaction. Nous avons à finir le haut débit internet. Il reste quelques lieux où la technologie ne règle pas les problèmes. Nous essayons de trouver des solutions. La mise en place du très haut débit a commencé dans plus de 80 zones artisanales, industrielles et commerciales. D’autres dossiers importants sont à mentionner, dont le schéma routier départemental 2012/2030 et le TGV Sud Europe Atlantique avec l’installation de la base de Clérac et le lien entre Clérac et Saint-Mariens. En effet, je souhaiterais obtenir des régions Poitou-Charentes et Aquitaine que les TER bordelais, qui s’arrêtent à Saint-Mariens, puissent remonter en Charente-Maritime.

Un autre enjeu est de poursuivre la remise en état du département après la tempête Xynthia. Deux plans digues ont été réalisés. Grâce à l’intervention de M. Hahn, commissaire européen, une somme de 36 millions d’euros sera partagée entre les départements sinistrés, Vendée et Charente-Maritime.

Xynthia : Gestion des conséquences de la tempête à l'annexe du Conseil général de Saintes. La Maison du Département, située à la Rochelle, ayant été inondée, elle ne pouvait guère accueillir l'ensemble des conseillers généraux ainsi que les responsables départements.

Nous allons terminer ce tour d’horizon par un secteur que vous connaissez bien, celui de Royan, où Didier Quentin, député maire, vient de traverser une période compliquée. Les nouvelles élections municipales auraient-elles pu être évitées ?

En 2008, j’avais souhaité qu’il y ait union entre Didier Quentin, qui briguait la mairie de Royan, et Henri le Gueut, successeur de Philippe Most. Cette équipe n’a pas fonctionné.
De nouvelles élections étaient donc indispensables. Elles ont eu lieu après les Régionales. Didier Quentin et Henri le Gueut ayant eu la courtoisie de choisir une autre période pour les municipales.

Didier Quentin a gagné au premier tour. Il faut maintenant que Royan travaille car on a perdu du temps. Récemment, j’ai rappelé au conseil municipal que le Conseil Général était à ses côtés. Samedi, une réunion s’est tenue avec Didier Quentin, Claude Belot et Philippe Madrelle quant à l’aménagement de la cale du bac de Royan où sont apparues des difficultés entre le projet porté par la Gironde et les souhaits de la mairie de Royan.

Royan va repartir d’un bon pied. Didier Quentin est un homme de qualité.

Didier Quentin rencontre des problèmes, semble-t-il, avec le président de la CDA, Jean-Pierre Tallieu…

Ce sont deux personnalités. En 1997, Didier Quentin était candidat aux Législatives et Jean-Pierre Tallieu était suppléant de Jean Noël de Lipkowski. Il y a une semaine, je les ai reçus tous les deux au Conseil Général. Nous avons fait le point. Royan compte 20 000 habitants dans une CDA qui en fait 70 000. Le système ne peut fonctionner que si la ville centre est au cœur du dispositif.

Philippe Most a-t-il encore de l’influence à Royan ?

Il a marqué la vie royannaise, mais aujourd’hui, il n’est plus dans le champ de la vie politique quotidienne, ni dans les affaires. Je considère qu’il a fait beaucoup de choses pour Royan et je lui en suis reconnaissant.

• L’info en plus


Deux mots sur Liliane Bettencourt ?
Dominique Bussereau : « Liliane Bettencourt est un personnage. Aujourd’hui, elle est la femme la plus riche de France et à ce titre, elle est devenue une cible. Toutefois, il faut être clair : ce n’est pas parce qu’on est milliardaire qu’on est dessus des lois, bien au contraire. Sur l’affaire Bettencourt, je n’ai pas d’opinion. Sur le cas d’Éric Woerth, par contre, je souhaite qu’il puisse faire établir la vérité ».

Dominique Bussereau : Quel que soit l’avenir, je maintiens à Eric Woerth mon estime et surtout mon amitié.

Propos recueillis par Nicole Bertin

Eric Fottorino, grand prix
de l'Académie de Saintonge


L'Académie de Saintonge remettra ses prix dimanche 3 octobre à Saintes. Marie Dominique Montel, directrice, et ses collègues invitent le public à cette traditionnelle rencontre qui se déroulera dans la Salle Saintonge, à partir de 14 h 30 (entrée libre). En 2010, l’Académie a le plaisir de compter un nouveau prix “public“, celui de la Communauté de Communes de Haute-Saintonge que préside Claude Belot et deux prix “privés“, les Cognac Chabasse et l’Aquarium de La Rochelle, cher à la famille de Roselyne Coutant. Que ces généreux donateurs soient remerciés pour leur soutien à la culture départementale.

Dimanche 3 octobre : une date à noter d’ores et déjà sur vos agendas !

Palmarès 2010

• Éric Fottorino pour L’homme qui m’aimait tout bas (Gallimard) et l’ensemble de son œuvre.

Journaliste, écrivain, Eric Fottorino a vécu à la Rochelle. Il sera distingué le 3 octobre prochain

• Prix de la Ville de Saintes : Claude Guillot pour son film Ma sœur l’étoile et son travail de restauration de films anciens au Far.

• Prix Champlain : Emmanuel Garnier/Frédéric Surville pour Climat et révolutions, journal du négociant rochelais Jacob Lambertz 1733-1813 (Croît vif).

• Prix de la Mer/Aquarium La Rochelle : Éric Depré pour ses recherches et expositions sur l’évolution des poissons.

• Prix du Patrimoine : Christophe Pincemaille pour La Folie Gourgaud (Réunion des Musées Nationaux/Geste éditions).

• Prix Cognac Chabasse : Julien Masmondet pour le Festival Musique au Pays de Pierre Loti.

• Prix de la Ville de Royan : Serge Fauchereau pour Avant-gardes du XXe siècle (Flammarion).

• Prix de la Haute Saintonge : Christiane Massonnet pour ses albums pour enfants sur l’art roman saintongeais (Croit vif).

• Prix Chapsal : Cirque du Gamin (Tonnay-Charente) pour son année de résidence au lycée Marcel Dassault et les classes de cirque.

• Prix de Saint-Jean d’Angély : Romain Vullo pour sa thèse et sa découverte à Archingeay du plus ancien mammifère marsupial d’Europe, nommé Arcantiodelphis.

• Prix de l’agglomération Royan Atlantique : Roger Cougot pour l’Association l’huître pédagogique de Mornac.

• Prix Jehan de Latour de Geay : Vincent Poirier pour Au loin les îles (Croît Vif).

• Prix Madeleine La Bruyère : Les Amuse-Gueules pour l’organisation du festival du conte et leur travail de collecte de la tradition orale.

• Médaille Internet : Rémy Prin pour son site internet sur l’art roman.

• Diplôme Jeunes talents : Onze élèves de terminale du lycée Dautet pour l’exposition sur la Modernité qu’ils ont réalisée et montée au musée des Beaux-Arts de la Rochelle.

Salon du livre de Pons :
Avec Michel Cardoze et Michel Lis


Au milieu de l’armoise et du millepertuis…

Pour la troisième année, le salon du livre de Pons se tiendra à l‘hôpital des Pèlerins, lieu emblématique de Pons, dimanche 19 septembre dans le cadre des Journées du Patrimoine.


Patrice Devret, invité du salon 2010, était l'an passé aux côtés le cinéaste Jean Becker qui tournait alors à Pons "La tête en friche" avec Gérard Depardieu et Gisèle Casadesus.

A Saintes, Madeleine Chapsal a eu l’idée d’installer des livres au cœur du marché Saint-Pierre, entre fruits et légumes. Cette initiative, baptisée “marchés romanesques“, remporte un joli succès. Cette année, l’ancien patron du GIGN, Christian Prouteau, a attiré de nombreux lecteurs.
Désormais, les livres se montrent : ils sortent des librairies pour vivre de nouvelles aventures en des lieux inédits !

Jean Charrier, journaliste radio, l’a bien compris, lui qui reçoit, pour de longues interviews, ceux dont la passion est l’écriture. C’est avec plaisir qu’il a franchi l’étape suivante en organisant un salon à Pons.


Un lieu était tout indiqué. Datant du XIIIe siècle, l’hôpital des Pèlerins, que la municipalité a superbement restauré, ne demandait qu’à ouvrir sa “corolle“. Au pied des bâtiments, un jardin médiéval abrite moult plantes aux vertus curatives : si on plaçait les stands au milieu des carrés d’armoises, fumeterres, millepertuis et bouillons blancs ? Cette perspective séduisante a fait l’unanimité. « Un impératif toutefois, il faut que le temps soit clément » explique Jean Charrier, « sinon, nous allons à l’intérieur et c’est moins pittoresque pour le promeneur ».

La magnifique charpente de l'hôpital des Pèlerins

Une belle “cuvée“ !

Soutenu par l’Office de Tourisme et la Ville, le salon du livre 2010 ouvrira ses portes dimanche 19 septembre à partir de 10 h. Parmi les écrivains attendus, Michel Cardoze, au parcours riche et varié, dévoilera sa série de contes potagers. Avec Christel Delcamp, ils ont le même éditeur, Vents Salés. Il y aura bien sûr Michel Lis qui conte fleurette avec une élégante fraîcheur : « C’est un homme généreux, il a du caractère. J’ai fait plusieurs émissions avec lui et sa vivacité m’a toujours surpris » avoue Jean Charrier. Il enchaîne sur Patrice Drevet, l’ancien présentateur météo qui compte beaucoup d’amis en Saintonge, et le scénariste François Migeat.

Michel Lis, spécialiste des jardins !

Durant la journée, des intermèdes musicaux seront donnés par la violoniste Ingrid Chrismann et le clarinettiste Roman Orlov.

La venue d’une trentaine d’auteurs ravit Jean Charrier. Il a deux regrets toutefois, l’absence de Stéphane Hessel et Marina Vlady, son égérie. Une autre fois peut-être ?

Pour l’heure, il s’active. La veille, samedi 18 septembre, il fera partie de la déambulation inscrite dans la Nuit du Patrimoine. Le départ aura lieu de l’église Saint Vivien à 21 h. 5000 bougies jalonneront le parcours. On verra, projetées sur grand écran près du donjon, les photographies de Pons faites par Jean-Charles Folliet. Suivra, pour les spectateurs, un émouvant face à face théâtral entre deux amoureux. Ils se retrouvent après un long temps, avec la Seugne pour témoin…

Au cœur d’une rentrée que l’actualité des retraites agite, ces rendez-vous ont le mérite de l’originalité et de l’évasion. Ne nous privez pas d’une belle escapade dans la cité des sires de Pons et surtout, n’hésitez pas à consommer le salon du livre sans modération !

• Infos pratiques
Dimanche 19 septembre de 10 h à 18 h, entrée libre, une trentain d’auteurs seront présents. Lieu de rencontre : l’hôpital des Pèlerins. Présence de deux librairies : De la lettre@la bulle et Le passage des heures
Contact avec Jean Charrier 06 82 56 67 93.
Office du Tourisme 05 46 96 13 31.

Balade en Corse
Les Agriates :
Un désert en Europe !


Cette étonnante région du Nord de la Corse pourrait faire sienne le slogan de la Charente-Maritime « entre terre et mer », à cette nuance près que les conditions climatiques (comme son nom l’indique), et surtout le relief, n’ont rien à voir avec le département des mouettes !


La mer est calme, lisse comme un miroir. Gommant les époques, le regard cherche les voiles blanches de bateaux imaginaires qui mouillaient autrefois dans la baie de Saint-Florent. Alertes, les voiliers des touristes ont remplacé les "destriers" des Barbaresques qui sillonnaient la Méditerranée.

Les rides de cette mer intérieure, qui vit sur son échine passer tant d’esquifs, sont provoquées par la houle, compagne habituelle des navigateurs qui l’invoquent pour mieux échapper à ses creux. La "peau du diable", comme l‘appellent les marins, se contracte quand des vents contraires assombrissent son humeur. Ils chassent alors le mistral qui pousse les équipages hors des bords mystérieux du monde occidental...


Prolongeant la dépression du Nebbio, le golfe de Saint Florent, situé au Nord de la Corse, est un havre. La vieille ville, que garde une citadelle ornée de graffiti, s’étire le long du port. Dès que le soleil brille, elle grouille d’estivants qui arpentent les ruelles. Les uns s’attardent autour de la fontaine centrale, les autres entrent dans les échoppes pleines de souvenirs, à la recherche de l’âme corse. L’entrée de certaines boutiques se dissimule derrière un rideau en lanières multicolores qu’il faut écarter pour se frayer un passage. D’anciens édifices du XVIIIe, aux frontons érodés, évoquent le temps de Pasquale Paoli. Pour trouver son buste, il faut aller à l’Ile Rousse où l’ardent défenseur de l’indépendance trône en bonne place sur l’esplanade, non loin du marché aux allures de temple.

Le désert des Agriates



« Un endroit à ne pas manquer » disent les guides, d’autant que le mot désert éveille la curiosité. De Saint-Florent, on aperçoit les monts immobiles. Leurs flancs s’écoulent doucement vers la mer, avant de se perdre à l’horizon.

Retombée septentrionale de la chaîne du Tenda, cette région n’est pas faite de dunes, comme au Sahara. Le sable, le baigneur le trouve sur les plages - où il est plus agréable que les galets - et le randonneur le rencontre au détour du chemin. Les gerbes de poussière, que soulèvent les 4 X 4 allant à la plage de Saleccio, font penser au Paris-Dakar. Tout enfarinée, la végétation elle-même en porte les traces !

Sur cette piste, le trafic est important...



Partant de Casta, village de la commune de Santo Pietro di Tenda, la piste, devenue quasiment une "autoroute" par la densité du trafic, permet de rejoindre la conche sans prendre la navette maritime. Les malheureux qui s’y hasardent à pied subissent cette circulation et doivent se « garer » sous peine de provoquer l’ire des automobilistes.

Les arrêts fréquents ont un avantage : ils permettent de découvrir un paysage remarquable où culmine une pyramide fière et insoumise, le mont Genova haut de 418 mètres. Pour un meilleur point de vue, l’ascension de sentiers, à travers maquis aride et rochers volcaniques, provoque une émotion particulière.

De vieux clichés reviennent en mémoire. Un homme, le visage buriné, apparaît avec sa musette en bandoulière. Escaladant le "routin", il s’appuie sur un bâton, cette troisième jambe sculptée dans le bois qui l’empêche de trébucher. La pointe s’accroche à la terre, s’y enfonce parfois, écarte les pierres. Au loin, les clochettes d’un troupeau retentissent. Cet environnement rustique a un mot de passe : simplicité…


Désert des Agriates : les monts s'étirent jusqu'à la Méditerranée...


Arbousiers, myrtes, lentisques, chênes verts et oliviers offrent un peu de verdure à cette étendue accablée par la fournaise. Etonnante est la bande azur qui se détache à l’horizon. Le ruban turquoise, couleur Caraïbes, n’est autre que la Méditerranée. Ce n’est pas un mirage ! Cette apparition donne de l’optimiste aux maigres troupeaux qui paissent dans les enclos. L’herbe se fait rare. Face à sa majesté l’inselberg, la vie est âpre et dure. Il ne pleut guère et chaque goutte d’eau est un trésor.

Et pourtant, les Agriates, qui s’étendent sur presque 20.000 hectares, n’ont pas toujours été prisonnières de leur torride réclusion. « Pendant des lustres, elles ont été le grenier à blé de la Corse. L’étymologie d’Agriates signifie terrains labourés » écrivent les historiens.
Il y en avait de l’activité autour des céréales et des oliviers : labours, semailles, récoltes. Le rythme de la vie rurale s’écoulait selon un calendrier établi en fonction des saisons. S’y ajoutaient l’élevage - troupeaux de chèvres et brebis contribuaient à la fabrication des fromages - et la culture d’agrumes.



L’abus du pâturage et surtout les nombreux incendies, enflés par des vents secs, ont mis un terme à cette belle aventure. Les violents sinistres de 1971 (qui détruisit les oliveraies de la Balagne et l'Ostriconi) et 1992 ont porté l’estocade. Le grenier s’est vidé peu à peu pour laisser place à des buissons qui s’incrustent entre les ravins et cavités naturelles, appelées « taffoni ».
De l’autre côté, vers le Cap Corse, les terrains, plus riches, accueillent des vignobles renommés, dont l’appellation Patrimonio. Tous les ans, le jour du 11 novembre, les vignerons font bénir à l’église leurs cuvées respectives avant d’offrir une dégustation aux paroissiens.

• U Salone

La terrasse d'U Salone : vue magnifique sur le désert !


Après avoir randonné dans les Agriates sous un soleil de plomb, rien ne vaut une petite auberge au bord de la route pour se désaltérer. Aubaine, il en existe une à Casta ! Baptisée U Salone, elle est tenue par Dominique Cristofari qui propose des boissons ainsi que des produits du terroir, dont la fameuse charcuterie corse qu’accompagne un "Patrimonio".

Dominique Cristofari vous accueille au "Salone" qui est situé au bord de la route.
Une halte rafraîchissante pour les touristes.


Le regard franc, ne rechignant pas à la tâche, il porte l’empreinte des Agriates : ne jamais courber l’échine, même quand il fait quarante degrés !
Sa famille est originaire du secteur, c’est pourquoi il connaît le coin comme sa poche. Le maquis, les routes, les cols, la faune, la flore. Cette approche particulière des gens du pays avec la nature est belle en authenticité.

Voici trois ans, il a décidé de transformer un ancien pailler hérité de sa femme (pagliaghju) en étape rafraîchissante. Au fil des mois, l’ancienne cabane en pierres sèches a trouvé une seconde jeunesse. Sur le sol, les grandes dalles en pierre ont été conservées et à l’arrière, la vue sur le désert des Agriates est imprenable. « A l’ouverture, un figuier poussait entre les murs et je demandais aux clients d’aller cueillir les fruits directement sur l’arbre » déclare le propriétaire. Les intéressés étaient un peu surpris, mais la formule avait le mérite de l’originalité. Quand des travaux plus importants ont été réalisés, l’arbre a été abattu. Qu’on se rassure, il reste encore de nombreux figuiers dans les environs !

Avec sa femme Danièle et leur fille Claudia, il veille aux destinées de cet établissement qu’il a failli appeler Fort Alamo. U Salone, le salon ou le saloon, c’est mieux !


En contrebas, une ancienne maison en ruine et un autre pailler attestent du temps où la région était un secteur agricole prospère. « Ici, nous vivions des oliviers, des céréales et dans les fermes, on faisait des saucissons, des fromages qui étaient vendus sur les marchés. Il y avait beaucoup de monde » souligne son frère Toussaint. Nostalgique, il évoque sa jeunesse quand les champs étaient exploités et que l’économie ne reposait pas encore sur le tourisme. « Après la Seconde Guerre Mondiale, la situation a changé. Les incendies ont tout ravagé, celui de 1992 a été terrible. A cette époque, pour les combattre, nous n’avions pas les moyens dont nous disposons aujourd’hui. D’énormes superficies ont été rayées de la carte. Ces dernières années, quelques propriétaires ont replanté des oliviers pour produire de l’huile ».

Des produits du terroir corse

Comme les siens, Dominique Cristofari est attaché à cette terre qui l’a vu naître. Il est intarissable sur les Agriates et raconte volontiers ses premières expériences de chasseur, quand il avait une fronde. Il est incollable sur le sanglier, une bête un peu mythique qui suscite le respect. Dans les épiceries et restaurants, le pâté de sanglier figure d’ailleurs en bonne place.



Il fait bon s’arrêter au "Salon". On n’y fait pas tapisserie et surtout, grâce à la gentillesse de ses hôtes, on découvre les petits secrets du pays Agriates situé entre terre et mer, droit comme le Geneva, énigmatique comme l’étrange cavité qu’il possède en son sommet. Le seul désert situé en Europe…



• Sous le signe du Taureau


N’aimant pas la solitude, le taureau du cousin des Cristofari, remontant de son pré, fait une petite halte sur la terrasse. Aurait-il soif ? Il fait une chaleur de bête après tout.

Il a l’air plutôt pacifique et semblerait tout prêt à communiquer. Sauf que la présence d’un taureau peut perturber les touristes venus prendre en verre. En conséquence, il ne reste plus qu’à l’éloigner avec le tuyau d’arrosage. Une douche "pure Agriates" qui a le mérite de le pousser hors du périmètre protégé…



Ce genre de rencontre n’a rien surprenant. Un peu plus loin, des appels de phare préviennent l’automobiliste d’une présence insolite sur la route. En effet, une vache échappée se trouve sur l’axe de circulation. Et dans les cols, mieux vaut faire attention !

Reportage/photos Nicole Bertin


• Le désert des Agriates est dominé par trois sommets principaux, la Cima d'Ifana, la Cima d'Ortella et le Monte Genova. Ce dernier est visible de toutes parts.
• Autrefois, agriculteurs et éleveurs avaient construit des pagliaghji (paillers). Le pagliaghju est une cabane en pierres sèches qui servait d'habitation, de bergerie ou de grange pour le blé et le foin.



• Dans les années 1980, le Conservatoire du Littoral a acquis dans les Agriates 5 514 ha représentant 35 kilomètres de côtes. Sa priorité est la préservation des paysages et l'évolution naturelle des sites. Depuis 2008, huit gardes départementaux du littoral assurent la gestion des terrains. Leurs missions sont nombreuses dont l'entretien et le nettoyage des plages et des sentiers. En été, ils sont intégrés au dispositif de prévention des incendies. Une maison des gardes existe à Saleccia.



• Casta, village de la commune de Santo Pietro di Tenda, est la seule localité du désert des Agriates. Plusieurs entrées et pistes permettent l'accès aux sites des Agriates : Ostriconi, piste menant aux bergeries de Terriccie ; Bocca di Vezzu d'où part la piste menant à Malfalcu et Alga Putrica ; Casta (piste de plage de Saleccia) et Fornali à Saint-Florent.