lundi 19 mars 2012

Salon du livre de Thénac


Les 24 et 25 mars, l’association « L’écriture prend le large » organise la 5ème édition du salon artistique et littéraire de Thénac qui se déroulera aux Chais de Thénac.

Cet évènement, à la fois culturel populaire et fédérateur, est une belle vitrine du fait culturel en milieu rural. La thématique du voyage rassemble les visiteurs autour de concepts positifs et agréables : images d’évasions, de découvertes, de rencontres avec ce qui est différent.

Le salon se positionne dans un rôle éducatif pour les plus jeunes : 17 auteurs de littérature jeunesse, animations jeunesse en continu, partenariats avec de multiples institutions éducatives et l’intervention d’une quinzaine d’auteurs dans les établissements ; dans des rôles multiples pour tous les publics, de tous les âges et de tous les milieux : informatif et porteur de pistes de réflexion, esthétique et artistique avec de nombreuses expositions, les arts et métiers du livre et des rencontres passionnantes avec des écrivains, historiens ou journalistes ; approches diversifiées avec des supports du multimédia : l’image, le documentaire et le film de cinéma.

Entrée libre de 9 h 30 à 19 h le samedi et de 9 h 30 à 18 h le dimanche. Possibilité de restauration sur place.

dimanche 18 mars 2012

Les truffes charentaises
inspirent un Chef espagnol


Les rencontres ressemblent aux cailloux que sema le Petit Poucet. Elles permettent de suivre le chemin de l’amitié et, dans le cas qui nous intéresse, de promouvoir les produits du terroir d’originale façon.

On ne présente plus Françoise Barbin-Lécrevisse dont les ouvrages consacrés à la cuisine, au cognac et au pineau ont reçu d’éminentes distinctions dont l’une a été attribuée par Les Gourmand World Coobook Awards. Grâce à l’écriture, cette jeune retraitée a trouvé une nouvelle vocation et c’est avec joie qu’elle participe régulièrement aux salons du livre. Le temps venant, sa renommée s’est étendue. Soucieuse de valoriser la région, elle n’hésite pas à exporter les saveurs charentaises en Nouvelle-Zélande ou aux Etats-Unis où ses connaissances en gastronomie et dans le domaine des spiritueux retiennent l’attention des amateurs.

L’un de ses amis n’est autre que Jean-Pierre Raffenaud. Tous les deux ans, il organise une manifestation « Gourmets Gourmands » à Châteaubernard, près de Cognac. Ces rencontres autour d’ouvrages culinaires sont l’occasion d’échanges, de démonstrations et d’expositions. En 2011, de nombreux chefs y participaient tels que Michel Trama de l’Aubergade à Puymirol, Gérard Cagna, Jean-Marie Gautier, Patrick Pigno, sans oublier les « régionaux » , Christopher Coutanceau, Pascal Nebout, Pascal Pressac, Thierry Verrat ou Guillaume Veyssière. Pour ceux qui aiment les cerises sur le gâteau, il y avait une dictée gourmande offerte en dégustation à la Salamandre. En mai 2012, elle aura lieu à Bordeaux. Encadrée par l’Université du Temps Libre, elle sera proposée dans le cadre de la Semaine du goût. Avis aux amateurs !

E viva España !

Animés par une même passion, Jean-Pierre Raffenaud et Francoise Barbin-Lécrevisse fréquentent le salon des littératures européennes de Cognac. Une ouverture sur l’Espagne leur a permis de rencontrer le chef Flavio Morganti, propriétaire d’un restaurant renommé à Ouvense. « Tous les ans, un échange est organisé avec un chef étranger. En 2011, Flavio Morganti a accepté l’invitation » explique Françoise. Durant son séjour en Charente, ce cuisinier raffiné a découvert les produits du terroir. Odorante, la truffe tuber melanosporum, récoltée dans la région, lui a donné une idée… suivie d’une heureuse concrétisation.

C’est ainsi qu’à Cambados, la « Real Conservera Española », spécialisée dans les produits hauts de gamme, a imaginé des sardines à la truffe charentaise, connue pour son parfum agréable. « Ce marché est destiné à la restauration de qualité, aux épiceries fines. Jean-Pierre et moi-même sommes heureux d’avoir été les ambassadeurs de la truffe charentaise que nous avons acheminée précieusement jusqu’en Galice » souligne Françoise.

Jean-Pierre Raffenaud et Françoise Barbin-Lécrevisse qui revient de Paris où elle participait au Salon CookBook Festival. Elle y a fait des démonstrations culinaires pour promouvoir le cognac. Le pays invité d'honneur était la Chine.

En effet, juste retour, ils ont été invités à Ourense pour la fête annuelle Xantar où ils ont dévoiléé leurs petits secrets. Dont le fameux or noir ! Et d’ajouter : « nous souhaitions que ce « mariage » remporte un franc succès. Nous allons contacter le syndicat de trufficulteurs pour voir comment peut s’opérer l’approvisionnement ». Courant mars, les responsables de la conserverie, José Peña et son associée Beatriz Nowack, présenteront leur nouveauté au Salon Gourmets de Madrid (Salón de Gourmets, Feria Internacional de Alimentación y Bebidas de Calidad très exactement). On croise les doigts !

Sardines à la truffe produites par la Real Conservera Espanola et bouteille nouveau concept retenant les dépôts (Martin Berasategui system). La bouteille décanteur a reçu l’Oscar 2010 de la catégorie emballage pour boisson.

Flavio Morganti se réjouit de cette collaboration hispanico-charentaise. Homme à l’imagination fertile, il a mis au point, avec le chef Martin Berasategui, une bouteille dont la base retient les dépôts et les impuretés du vin. D’un bon rapport qualité/prix, elle est déjà utilisée dans plusieurs pays d’Europe, la France, l’Espagne, le Portugal, l’Italie. Un brevet a été déposé aux USA.

Bref, entre Françoise Barbin-Lécrevisse, Jean-Pierre Raffenaud et Flavio Morganti (auteur de deux livres consacrés à l’arbre à pain et à la vache), nous avons un trio qui donne aux bons produits du terroir et à la cuisine ses lettres de noblesse.

Chrystelle di Marco et
Judicaëlle Giraudeau-Bureau :
Tout pour la musique !


Le concert donné dimanche en l’église de Jonzac était un hommage aux femmes dont la journée a été fêtée le 8 mars. La cantatrice Chrystelle di Marco a enchanté le public.

Il fallait avoir les ailes d’un ange pour atteindre l’étoile de ce concert. En effet, la soprano Chrystelle di Marco a vécu à Jonzac une expérience nouvelle en chantant près de l’organiste Judicaëlle Giraudeau-Bureau. Plus près du ciel ? Qui sait ! Cette complicité, qui évitait le décalage acoustique, a donné à sa voix cristalline une amplitude inattendue. S’élançant dans l’espace, telles les gerbes d’un feu d’artifice, les vibrations emplissaient l’édifice et retombaient en notes lumineuses. Cette cascade de notes chaudes et d’émotions intimes a touché le cœur des mélomanes, venus écouter ce concert placé sous le signe de la femme.

Manifestation offerte par la Ville de Jonzac dans le cadre de "Préludes au Printemps"

Talentueuse, Judicaëlle Giraudeau-Bureau est organiste à la cathédrale de Tours. A Jonzac, elle a trouvé un instrument plus modeste que son compagnon habituel. Elle l’a amadoué pour en obtenir les meilleures sonorités. De nombreux morceaux présentés ont été transcris pour la scène et le piano en général : à l’orgue, elle a relevé le défi avec une joie communicative ! Au programme, l’Ave Maria de Caccini, Norma et Il pirata de Bellini, Naïade de Vierne, un extrait de Mme Butterfly, Faust de Gounod, Carmen de Bizet et Donizetti.

Judicaëlle Giraudeau-Bureau, l'ensemble Cum Jubilo et Chrystelle di Marco

Christelle di Marco a apprécié cette complicité : « j’ai adoré ce duo avec Judicaëlle. L’orgue est intéressant, il est un orchestre à lui tout seul » avoue-t-elle. Après plusieurs concerts donnés dans la région de Pons où elle a été en résidence d’artistes chez Jacques Baclet et Anne-Marie Molinié, elle découvrait Jonzac pour la première fois.

Patience et rigueur

En se produisant sur scène, cette soprano prometteuse réalise un rêve d’enfance. « Pour y parvenir, il faut de la patience et de la rigueur. J’ai toujours été attirée par la musique. Quand j’étais petite, j’ai étudié le violon, puis je me suis tournée vers le chant lyrique. J’ai découvert cette vocation à l’opéra de Toulon où je faisais partie d’un chœur ». Très jeune, elle est entrée au conservatoire de cette ville. Elle a peaufiné sa formation à l’Académie de chant lyrique d’Osimo en Italie, une terre qui l’attire puisque la culture y est souveraine. Depuis plusieurs années, elle se partage entre la France et l’Italie avec la volonté de garder intacte cette voix magnifique qui fait d’elle une artiste remarquée. Elle appartient au trio Amorosa composé d’Anne-Laure Ménard au clavecin et Hervé Lafon à la viole de gambe.


« Je suis heureuse de l’accueil que j’ai reçu à Jonzac, il a été très chaleureux »
conclut-elle en annonçant la sortie de son prochain CD consacré à des œuvres du compositeur Luigi Luzzi. Elle vous donne rendez-vous pour un nouveau récital en Haute-Saintonge le 9 juin prochain. Vous pourrez l’applaudir en l’église d’Expiremont, près de Montendre, aux côtés du pianiste Hervé N’Kaoua.


A noter la belle prestation de l’ensemble Cum Jubilo, déjà venu à Jonzac en 2011 pour les journées du patrimoine. Composé de solistes professionnelles, cet ensemble féminin chante les joies, les peines, les prières, les espérances et les douleurs des femmes du Moyen âge : moniales, mères et saintes de l’Europe.


• Un peu brimés ?

Pour une cantatrice, il est inhabituel de chanter derrière le public, lui-même invité à suivre le concert sur un écran installé dans le chœur de l’église. Se sentant un peu brimés, les plus audacieux ont préféré tourner la tête pour apercevoir l’artiste. Encore fallait-il se situer dans les travées latérales afin de ne pas déranger, par une posture inadaptée, la personne placée derrière vous.
Malgré toute la bonne volonté que mettent les responsables dans l’organisation des spectacles, la vraie place d’un artiste se trouve devant le public, d’autant que la retransmission en direct, d’une qualité modeste, présentait des coupures régulières. Brèves, certes, mais déconcertantes.
Le programme ne comportant que deux morceaux purement dédiés à l’orgue (Vierne et Caccini), pourquoi ne pas avoir prévu un piano pour accompagner Chrystelle di Marco ? Un concert d’orgue aurait pu être proposé à part, un autre jour…

• Des nouvelles de Cédric Burgelin

Titulaire, à Saintes, de l’orgue de la cathédrale Saint-Pierre et responsable de celui de Jonzac (qui vient d’être rénové), Cédric Burgelin poursuit sur sa lancée. Il prépare la sortie d‘un troisième CD consacré à l’œuvre de J.S. Bach. « J’ai osé une interprétation nouvelle de ce compositeur. L’effet est intéressant » explique ce musicien qui s’accorde des audaces ! Les critiques ont apprécié.
Prochainement, sur l’orgue de Royan, il enregistrera un morceau que lui a dédicacé son collègue Jacques Dussouil. Cette toccata sera le dernier témoin de cet instrument en l’état.
Premier grand seize pieds en étain martelé construit depuis le XVIIIe siècle, cet orgue exceptionnel, création de Robert Boisseau, va faire l’objet d’importants travaux (d’une durée de cinq ans). Classé monument historique, il comporte 47 jeux répartis sur trois claviers et un pédalier.
Cédric Burgelin, qui se produira cette semaine au Havre, travaille actuellement sur les œuvres de compositeurs du XXe siècle. Epoque quasi contemporaine qui mérite toute son attention !

Jonzac : Les femmes s’exposent


Six artistes exposent leurs œuvres au Cloître des Carmes. Une séquence émotion à découvrir !

Chaque après-midi, le public est invité à découvrir une exposition originale dédiée à la femme et organisée, en conséquence, par des femmes. Rassurez-vous, les hommes sont autorisés à la parcourir et le directeur des Thermes, Georges Favre, a donné l’exemple mardi dernier. Amateur d’art, il est allé à la découverte des œuvres de Marie Vernojoul, Sophie Devignot, Valérie Benassit, Pascale Galinier, Marie-Claude Benaouda et Colette Macintos.

G. Favre, Colette Macintos, Pascale Galinier et Marie Vernojoul

« Nous devions exposer l’an dernier, mais nous avons pris du retard. Nous avons donc choisi cette nouvelle période pour concrétiser notre projet » souligne Pascale.

Graphiste, Pascale aurait-elle donné du fil à retordre à ses parents ? En tout cas, elle le manie avec aisance ! Elle adore la sculpture et ses compositions, faites à partir de fils précisément, offrent des formes légères et esthétiques. Elles habillent l’espace comme les étoiles la Voie Lactée : en les reliant, les points dessinent un univers où se plonge le regard. Ses tableaux sont une réponse concrète à cette évasion.

Clin d'œil d'une œuvre à l'autre...

Colette est connue pour sa plume. Journaliste, on avait presque oublié qu’elle était designer, formée aux Beaux Arts d’Amiens et de Bourges (où elle s’est spécialisée dans la création de textiles et tissus). Cette exposition met en valeur ses nombreux talents dont la Barbouille a donné un bel aperçu. Ses chats, un tantinet mystérieux, reviennent se balader sur les murs du cloître. Face à eux et dans la salle annexe, des insectes, semblables à une collection de coléoptères, leur adressent le bonjour ! « Je peins depuis que je suis toute petite » avoue Colette qui utilise plusieurs techniques, des « mixed » aquarelle, collage, encre, pastels. Un travail délicat auquel viendra bientôt s’ajouter une série consacrée à la basse-cour. Elle sera présentée durant l’été par la bande à Bernard (Cellou) !

Les insectes de Colette Macintos

Marie, quant à elle, a fait la une des journaux avec la fresque de l’église de Chartuzac. Le maire de cette commune vient de lui confier la rénovation de l’autel qui comprend la réfection des enduits et la reconstitution des motifs. Une « mission » que nous aurons l’occasion de saluer dans quelques mois. A Jonzac, elle change radicalement de décor en proposant plusieurs tableaux, dont des nus, qui semblent répondre aux corps souples d’une autre créatrice. Sophie Devignot a fait sienne la devise de Manet, peintre de sa ville de naissance : « l’art doit être l’écriture de la vie ». Alors, « comme je vis, j’écris et j’aime partager avec le public » dit-elle.

Création en fils de Pascale Galinier

A découvrir également les toiles de Valérie Bénassit, délicates et parfumées comme un matin printanier, et le travail numérique de Marie-Claude Benaouda. Valorisées par les nouvelles technologies, les photographies que cette artiste a consacrées à Jonzac offrent des effets étonnants.

Les Antilles de Jonzac

samedi 17 mars 2012

1962-2012 :
Le 50e anniversaire de la fin
de la guerre d‘Algérie


Faire la guerre à 20 ans…

Le 19 mars, la FNACA du canton de Jonzac, que préside Jacques Garnichat, donnera à cette date anniversaire toute l’ampleur qu’elle mérite. Six cérémonies sont organisées ainsi qu’une exposition au Cloître des Carmes.

Jacques Garnichat, qui préside la FNACA du canton de Jonzac, n’a rien oublié de l’Algérie. Il n’avait que 20 ans et ce passé est encore bien présent dans sa mémoire… « Quand je suis parti faire mon service militaire en 1956, je ne pensais pas intégrer le 59e Régiment d’Artillerie » se souvient-il. Natif de la région Champagne Ardennes, il a passé 28 mois dans l’armée : « j’étais d’abord à Nancy, où je comptais faire un stage de pilotage quand j’ai réalisé qu’on allait m’envoyer, selon l’expression, au pays où fleurissent les cactus ».

Après une préparation de deux semaines, près de Thionville, dont « l’un des entraînements était d’accomplir 50 kilomètres à pied sur une ancienne voie ferrée », il rejoint l’Algérie, le long de la frontière tunisienne, sur la ligne Morice. « Il avait été demandé d’aller nous faire soigner les dents avant de partir. L’endroit où nous allions passer les mois à venir était isolé de tout ».

Toutes les nuits, à bord d’une jeep, il opère des surveillances. « J’ai appris que le RA était formé pour la guerre. Personnellement, je n’ai jamais été un soldat professionnel. De toutes les façons, on n’avait pas le choix. Notre rôle était le maintien de l’ordre, la pacification. En France, on parlait pudiquement d’événements en Algérie. La réalité sur le terrain était tout autre ».
Jacques Garnichat est marqué à vie par ce conflit : « tous les soirs, nous étions attaqués par le FNL qui arrivait de Tunisie où il se cachait. Le moment le plus tragique a été la mort de mon camarade tué d’une balle dans la tête à mes côtés. Il était marié et père de famille ». L’incompréhension face à cette violence ne s’arrête pas là : « il faut savoir que de nombreux soldats ont désobéi aux ordres officiels pour sauver des harkis qui étaient la cible du FNL. Ce fut une drôle de période où l’on a vu des membres de l’OAS tirer sur un camion d’appelés français. En clair, des Français tuaient leurs compatriotes. On dit que c’est grâce aux appelés du contingent si Paris n’est pas tombé sous le joug de l’armée » !

Jacques Garnichat et Jean-Marry Doucet.
Jacques Garnichat garde des séquelles de la guerre d’Algérie : « en 1999, après la grande tempête, quand j’ai vu les poteaux téléphoniques tombés au bord de la route, méthode qu’utilisait le FLN en Algérie, je m’attendais presque à embuscade au bout du chemin. Or, j’allais rendre service à un copain à Clam ! Ces détails ont éveillé en moi des souvenirs qui, finalement, n’ont jamais quitté mon esprit. Il est vrai qu’à l’époque, j’avais 20 ans. À cet âge, on attend autre chose de l'existence que de faire la guerre »...

Jean-Marry Doucet, un autre membre de la FNACA, acquiesce : « grâce aux transistors que nous écoutions, nous savions bien qu’il y avait un décalage entre le message de Charles de Gaulle à Paris et les ordres de nos supérieurs ».
Mobilisé à la fin de la guerre, il a 19 ans et sert son pays 26 mois et demi. Il est dans les Aurès, au sein du bataillon des chasseurs à pied. Contrairement à Jacques Garnichat, il a une chance : « je n’ai jamais tiré sur personne et l’on ne m’a jamais tiré dessus ». Par contre, en tant que vaguemestre, il a une triste mission, celle de renvoyer à leurs familles les effets personnels des soldats décédés. « Je suis resté un peu plus de sept mois en Algérie. Ce qui m’a révolté est l’abandon des harkis par l’armée. Ils voulaient rentrer avec nous en France. Au moment de monter dans les camions, les gradés les ont repoussés. Il est facile d’imaginer la suite et les représailles avec les hommes du FNL. Ceux qui ont survécu ont été parqués dans des camps dans le Sud de la France, comme l’avaient été les réfugiés espagnols ».

Ces deux hommes savent que leurs plus belles années, celles de leur jeunesse, les ont conduits à s’opposer à un peuple pour qui ils n’éprouvaient aucun ressentiment. D’où une certaine interrogation, proche de celle de leurs aïeux engagés dans les deux guerres mondiales. La guerre d‘Algérie, qui commença en novembre 1954 pour se terminer en mars 1962, a entraîné la mort de 30 000 soldats français, sans oublier les victimes civiles, très nombreuses. Côté algérien, les pertes sont difficiles à évaluer. Le gouvernement parle d’un million de morts, les historiens de 150 000.


Les cérémonies du 19 mars

C’est précisément pour garder le flambeau du souvenir allumé que la FNACA du canton de Jonzac organisera des cérémonies importantes lundi 19 mars. Le programme est le suivant : Villexavier à 10 h 30, Saint-Simon de Bordes à 11 h 30, Léoville à 15 h 30, Ozillac à 17 h pour se terminer à Jonzac à 18 h place du 8 mai, avec remise d’insignes aux porte-drapeaux, puis à 18 h 30 sur la place du château. La population est invitée à participer nombreuse à cette manifestation.
Du 26 au 30 mars, une exposition suivra au Cloître des Carmes où sera retracée toute l’histoire de la guerre d‘Algérie sous forme de panneaux. Les scolaires, ainsi que toutes les personnes intéressées, auront plaisir à la parcourir.

Enfin, la FNACA fonde ses espérances dans le Mémorial de Saint-Savinien, en cours de construction. 256 noms d’anciens combattants d’Algérie y seront apposés. D’un coût de 75 000 euros, ce monument sera installé dans le jardin du souvenir que la municipalité est en train d’aménager (le monument aux morts y trouvera également sa place). Afin de financer ce projet, une médaille représentant la colombe de la paix a été émise. « L’acquéreur, par son geste, permettra au comité de boucler ce projet auquel nous sommes très attachés » souligne Jacques Garnichat. La première pierre a été posée samedi 10 décembre 2011 par Marc Laffineur, secrétaire d‘État auprès des Anciens Combattants.

Rendez-vous donc le 19 mars pour saluer ceux qui se sont battus en Algérie et y ont perdu la vie. C’est en octobre 1999 que l’Assemblée Nationale a enfin consacré la reconnaissance légale de la guerre d’Algérie. Auparavant, dans les discours officiels, on parlait seulement « des événements »…

• Au sujet du 5 décembre :
Pour 84 % des Anciens d’Algérie, la date de commémoration est le 19 mars 1962 qui sonna la fin des combats (l’indépendance de l’Algérie a été proclamée le 5 juillet 1962). Or, en 2002, sous Jacques Chirac, une autre date a été choisie. Il s’agit du 5 décembre qui correspond à l’inauguration du Mémorial national des Anciens Combattants d’Algérie, quai Branly à Paris. « Cette date est fantaisiste et arbitraire. Nous ne la reconnaissons pas » remarque Jacques Garnichat.

• François Mitterrand : « La seule négociation, c’est la guerre » !

En 1954, alors que Pierre Mendès France est président du Conseil, François Mitterrand, ministre de l’Intérieur, déclare à l’Assemblée Nationale  : « L’Algérie, c’est la France. Les départements de l’Algérie sont des départements de la République française. En trois jours, tout a été mis en place. On a dit : « Est-ce pour maintenir l’ordre ? ». Non, pas seulement. C’est pour affirmer la force française et marquer notre volonté… Qui d’entre vous hésiterait à employer tous les moyens pour préserver la France ? Tout sera réuni pour que la force de la nation l’emporte en toute circonstance. C’est vers les leaders, vers les responsables, qu’il faudra orienter notre rigoureuse répression. Je n’admets pas de négociations avec les ennemis de la Patrie. La seule négociation, c’est la guerre ».

En mai 1956, ministre d’État du cabinet Guy Mollet, François Mitterrand est solidaire de l’envoi du contingent en Algérie. Il reste donc fidèle à ses convictions. À l’époque, celui qui prôna l’abolition de la peine de mort en septembre 1981 n’a pas les mêmes dispositions d’esprit. Ministre de la Justice, il donne un avis défavorable à la grâce des quarante-cinq nationalistes algériens, condamnés à mort pour des attentats. Ils sont guillotinés. Le premier de la liste est Mohamed Zabana, arrêté le 8 novembre 1954. Il est exécuté à la prison Barberousse de Serkadji le 19 juin 1956 à 4 heures du matin.

En 1981, quand il devient président de la République, personne n’ose parler de ce sombre épisode. François Mitterrand reste, pour de nombreux Français, un président tolérant et humaniste. Il avouera tout de même, avec la modestie qui le caractérise : « J’ai commis au moins une faute dans ma vie, celle-là »…

Frédéric Neveu :

La jeune génération
sur le terrain

À 36 ans, ce polytechnicien, diplômé du corps des Ponts et Chaussées, aujourd’hui cadre dirigeant en entreprise, se présente aux élections législatives sur le canton de Saintes/Saint-Jean d’Angély.

Frédéric Neveu devant la mairie de Chaniers : tout un symbole !

La politique ressemblerait-elle à un match de tennis ? Une grande finale sur terre battue où les deux candidats s’opposeraient pour obtenir la victoire ?
Ancien joueur de haut niveau, Frédéric Neveu a l’esprit sportif, celui qui permet de garder le contrôle et de gagner des sets. Classé - 4/6, il a gardé de ses compétitions un excellent souvenir et dès qu’il le peut, il reprend sa raquette et fait des tournois.

Cherchait-il un autre genre de confrontation ? Toujours est-il qu’il se présente aux élections législatives sur la circonscription de Saintes-Saint-Jean d’Angély. Portant l’étiquette UMP, il est opposé au député sortant, la socialiste Catherine Quéré, fin prêt à faire transpirer cette sexagénaire qui a fêté ses 64 ans le 16 mars ! Allez, on n’ira pas jusqu’à lui demander de chausser ses baskets pour éprouver les compétences de son rival !

Il sait qu’il a face à lui une femme assidue, présente à l’Assemblée, qui pose régulièrement des questions et ne rate jamais ou presque une inauguration, là où se coupent les rubans tricolores. Les maires apprécient la présence de cette VIP, accompagnée en la circonstance du président du Conseil général, du conseiller général du secteur et du sénateur ! « Pour moi, la mission de député est de travailler sur les dossiers qui vont permettre au territoire d’être plus dynamique et entreprenant. Si une entreprise rencontre des difficultés par exemple, j’interviendrai. Je veux travailler au développement de la collectivité. Il faut se battre pour créer des emplois, valoriser sa région ».

Il est évident que la classe politique est en train de muter. Frédéric Neveu, qui vient d’ouvrir sa permanence à Saintes, au 52 de l’avenue Gambetta, incarne cette volonté de changement. Les gens demandent à leurs élus efficacité et plus grande transparence. Les grands potentats agacent. « Je suis contre le cumul des mandats. Néanmoins, un député doit appartenir à un conseil municipal pour rester en contact avec le terrain ».

Frédéric Neveu mise sur l’emploi, la solidarité et l‘avenir des jeunes. Avec sa suppléante, Sylvie Salade, adjointe au maire de Saint-Jean-d’Angély et vice-présidente du Centre intercommunal d’action sociale, il entend composer un tandem efficace : « Sylvie est sans étiquette. C’est une femme engagée qui apporte un éclairage intéressant sur de nombreux sujets ».

Ce scrutin ne lui fait pas perdre de vue le conseil municipal de Saintes où il siège dans l’opposition. « Si je suis élu député, je pourrais porter les messages des citoyens pour une meilleure gestion de la ville, mais aussi proposer et animer une ambition économique plus forte ». dit-il. Et de conclure : « Je n’ai rien à perdre, mais tout à gagner. Je suis jeune, comme Bruno Drapron, membre du Conseil Régional. À Saintes, nous avons tout à faire. L’élection de Bernadette Schmitt, à la mairie en 2002, prouve qu’on peut réussir et le centriste Xavier de Roux a bien été deux fois député et conseiller général durant plusieurs mandats. La politique m’intéresse parce qu’elle permet d’apporter sa pierre à l’édifice. Je suis prêt ». S'il le dit...

• Réunions
Les Gonds mercredi 21 mars à 20 heures, Saintes jeudi 22 mars à 20  heures salle Saintonge.

Rochefort : après sa traversée,
l'Hermione deviendra un musée


La frégate mise à l'eau en juillet


C’est à la fin des années 80 que la municipalité de Rochefort, alors conduite par Jean-Louis Frot, s’interrogea sur la destination à donner aux formes de radoub 
en cours de dévasement. Pour ceux qui n’ont pas le pied marin, ces cales sèches sont des bassins qui 
permettaient autrefois 
l’accueil des navires 
et leur mise à sec 
pour les réparations.

Forme de radoub

Bientôt, l’idée germa de reproduire une sœur jumelle de la frégate qu’emprunta La Fayette en 1780 pour rejoindre le général Washington en Amérique. « Depuis 1997, dans l’ancien arsenal maritime, une équipe de passionnés s’active pour donner vie à ce grand navire en bois, témoin d’une période phare de l’histoire maritime française » souligne l’ancien maire.

Maquette de l'Hermione

L’originalité de la démarche a été d’ouvrir le chantier au public. Une façon originale de suivre le travail des charpentiers, forgerons, gréeurs et autres métiers spécialisés. Au départ, la coque avait l’air d’un immense sarcophage et le visiteur devait faire preuve d’imagination. Au fil du temps, la frégate s’est “constituée“. Elle apparaît désormais dans toute sa splendeur, peinte et parée d’un lion en figure de proue. Comme le papillon de sa chrysalide, elle est sortie de son hangar !

Le coût total de la construction de l'Hermione s'élève à environ 20 millions d'euros financés en grande partie par les collectivités.

Superbe lion !


Dans un avenir proche (début juillet), elle sera mise à l’eau dans une forme voisine afin de tester son étanchéité. Le voyage inaugural, qui devrait la conduire à Boston, aura lieu en 2014, 2015. La date n’est pas encore fixée et encore moins la liste des voyageurs qui auront la chance de participer à cette traversée aux côtés d’un équipage franco-anglais.
Rentrée au bercail, c’est-à-dire à Rochefort, l’Hermione deviendra alors un “bateau musée“, ce qui ne l’empêchera pas de participer aux rendez-vous des vieux gréements aux côtés du Belem !


Confiée à l’entreprise Ancelin (charpentier de marine), la “résurrection“ de l’Hermione symbolise les relations franco-américaines : cette histoire est tellement ambitieuse qu’au départ, personne n’y croyait !

• Jean-François Copé en visite


On comprend pourquoi de nombreuses personnalités viennent découvrir cette frégate. La dernière en date n’est autre que Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, en meeting à Rochefort mercredi dernier. C’était pour lui une heureuse parenthèse qui l’éloigna temporairement des questions (nombreuses) des journalistes ! Il est difficile, en effet, d’oublier la campagne présidentielle.


Jean-François Copé découvre l'Hermione aux côtés de Dominique Bussereau, président du Conseil général, Didier Quentin, Jean Louis Léonard, députés, Michel Doublet et Daniel Laurent, sénateurs.


Toutefois, en ce qui concerne l’Hermione, elle a réussi l’exploit de rapprocher les élus, quelles que soient leurs sensibilités. Comme quoi…

Dans quelques années, l'Hermione quittera Rochefort pour Boston. En attendant, le chantier est ouvert tous les jours. A voir absolument !

Photos Nicole Bertin

Commission départementale
de coopération intercommunale

Communiqué

La Commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) réunie jeudi à la préfecture, a émis un avis favorable aux projets d’évolution de l’intercommunalité suivants : Dissolution ou fusion de syndicats intercommunaux.
• Arrêtés des périmètres des EPCI à fiscalité propre : Extension du périmètre de la CDA de la Rochelle (retrait de 9 communes de la CDC Plaine d’Aunis et retrait de la commune d’Yves de la CAPR)
• Fusion de la CDC Pays Marandais et de la CDC de Courçon
• Vals de Saintonge : fusion de 7 CDC, CDC du canton de Loulay ;CDC du canton de Saint-Jean d’Angély ; CDC du Pays Savinois ; CDC du Val de Trézence (moins les 4 communes adhérant à la CDC Aunis Sud) ; CDC Aulnay de Saintonge ; CDC du Pays de Matha ; CDC Saint-Hilaire de Villefranche (sans Ecoyeux qui sera rattachée ultérieurement à la CDC du Pays Santon).
• Fusion de la CDC Plaine d’Aunis (moins 9 communes) et de la CDC de Surgères (plus 4 communes de la CDC de Val de Trézence) et adjonction des communes de Ballon, Cire et Ardillières.
• Fusion de la CAPR (avec le retrait d’Yves) et de la CDC Sud-Charente.
La CDCI se réunira à nouveau à l’issue de la période dite de réserve, le 2 juillet prochain.

Intercommunalité : Les communes de Montils, Brives et Salignac seront fixées sur leur sort en juillet


En décembre  2011, le rejet de la carte intercommunale de Charente-Maritime a plongé de nombreux élus dans la perplexité et mis le préfet, Béatrice Abollivier, dans une situation incommode.

Si une nouvelle réunion de la Commission au eu lieu jeudi dernier, le sort des communes dissidentes de Pons et de la future CDA de Saintes ne sera abordé que début juillet. Pour mémoire, rappelons que Montils, Brives et Salignac veulent rejoindre Saintes tandis que La Jard et Colombiers comptent y rester.

« Aujourd’hui, on ne parle plus de schéma, mais de périmètres qui seront approuvés par un vote à la majorité simple » souligne Jean-Paul Geay, maire de Montils. Avec les maires des quatre autres communes, il a été reçu à la préfecture de La Rochelle mercredi après-midi. Les pétitions recueillies (entre 70 et 80 % des habitants) ont été remises officiellement au représentant de l’État. « Si la CDC de Pons restait comme elle est, nous ne demanderions pas notre rapprochement avec Saintes. Or, Daniel Laurent souhaite rejoindre la CDC de Haute-Saintonge. Nous ne sommes pas d’accord car ce territoire est trop éloigné du nôtre, c’est pourquoi nous restons sur nos positions ».

Actuellement, le dialogue est difficile avec Claude Belot, président de la CdCHS, dont l’interlocuteur reste Michel Géneau, président de la CDC de Pons, laquelle est opposée au départ des trois communes. Opération qui démantèlerait le canton de Pons. « De toutes les manières, il faut que les choses bougent. La carte doit être bouclée fin 2012 » remarque J.P. Geay.
En attendant, le bras de fer continue…

vendredi 2 mars 2012

Sophie Mouillot : Son rêve
de petite fille s’est concrétisé !


Naturelle, portant sur son époque un regard sans complaisance mais toujours optimiste, Sophie Mouillot est une jeune femme de son temps. Elle écrit, elle dessine, bref elle affirme son côté artistique avec un plaisir non dissimulé.
Elle a ouvert son jardin secret à tous ceux qui, comme elle, ont l’âme vagabonde et le cœur sincère. Début mars, elle participera au salon du livre de La Rochelle dont l’originalité est de ne réunir que des femmes écrivains. Un rendez-vous à ne pas manquer !


Sophie Mouillot : Comme beaucoup de femmes, elle a son travail (la banque), sa vie d’épouse, de mère, univers déjà bien rempli auquel elle ajoute son jardin secret : l’écriture et le dessin.

Sophie Mouillot, vous participerez au salon féminin de La Rochelle début mars. Quels livres allez-vous présenter à cette occasion ?

Les 3 et 4 mars prochains, j’aurai le plaisir de présenter et de dédicacer deux écrits édités chez PGCOM Éditions. Le premier « Célibataire, mais je me soigne ! » est un recueil de nouvelles « chik-lit » (traduction shakespearienne : « littérature pour poulette »), paru en mai 2011, coécrit par 10 auteurs suite à un concours de nouvelles organisé sur Facebook en 2010 par PGCOM Éditions et Femmes Actives Magazine. Les principaux critères : parler d’une jeune femme d’une trentaine d’années, célibataire, à la recherche du grand amour. Ma nouvelle « Le bonheur, ce n’est pas que du chocolat ! » fait partie de ce cocktail plein d’humour, d’amour et d’auto-dérision, à consommer sans modération.
Le second « Un monde éléphantesque », paru en décembre 2011, est un album interactif qui présente trois particularités. On retrouve deux histoires drôles et originales sur l’origine des éléphants d’Asie et d’Afrique, racontée par Laurence Tnahpele, écolière de CE13. Les illustrations à colorier et les zones d’écriture libre permettent à l’enfant de recréer son monde éléphantesque. Seuls ou aidés d’un adulte, les enfants deviennent de véritables acteurs à travers cet écrit.

Que représente pour vous ce salon purement féminin ?

Sans porter de propos féministes, je dirais que participer au 2e salon du livre féminin est, avant tout, le fruit d’amitiés féminines comme Nicole Jeanneton-Marino, responsable du salon, rencontrée lors de précédents salons, de rencontres et de retrouvailles entre auteurs. Honoré de Balzac disait « La destinée de la femme et sa seule gloire sont de faire battre le cœur des hommes ». Bien, ce salon est l’occasion de représenter les femmes de manière générale, de montrer qu’elles savent tenir la plume autant que les hommes, qu’elles ont aussi de belles choses à raconter, à écrire avec passion, émotion…
C’est aussi un aboutissement personnel nourri de rencontres, de partages, de plaisirs : Béatrice Vedrenne, responsable de la médiathèque de Chaniers, qui m’a proposé de participer à mon premier salon du livre en 2011 ; Patricia Galoisy, mon éditrice, sans qui l’aventure ne serait encore qu’un rêve de petite fille…
Pour ce salon, j’aurai une pensée chaleureuse pour mes enfants Émilie et Jérémy et mon époux qui me portent et m’animent à être à la fois femme et maman.

Quels sont les projets que vous comptez mener à bien cette année ?

L’année 2012 va être riche en partages et rencontres. Au cours de l’année, je vais aller à la rencontre des lecteurs en participant à quelques salons du livre : 28 et 29 avril (Cita’ Livres au Château d’Oléron), 16 et 17 juin (Montmorillon), 16 septembre (Pons), 4 novembre (La Jarrie). Des séances dédicaces seront programmées au fil des mois à venir. On peut d’ores et déjà retenir la date du 10 mars à la Médiathèque de Fontcouverte, près de Saintes.

En ce qui concerne mes écrits, je viens de terminer une nouvelle : « Rien qu’une bonne crise de foie pour reprendre du chocolat ! » qui est la suite de ma première nouvelle. Si elle est retenue, elle devrait intégrer un prochain recueil de nouvelles « chik-lit » à paraître courant 2012. Cette nouvelle me tient à cœur car mon héroïne, Cindyrella, va à la rencontre de Saintes et de certaines “actrices“ de la vie artisanale et commerciale de cette ville (NT Coiffure, La Chocolat’ hier, Destination Bien-Être).
J’ai d’autres projets d’écriture à présenter, d’autres en cours d’écriture pour la jeunesse et les adultes.
Je compte participer également à quelques concours littéraires sur internet, comme en 2011, et poursuivre mes échanges sur le net entre Facebook et mon blog.

• Le blog de Sophie Mouillot : www.lalucioledesophie.hautetfort.com

Claude Belot : The artist ?


L'eau du robinet moins chère

Tous les maires en rêvent : qu’opposition et majorité soient sur la même longueur d‘ondes. Lundi soir, en proposant au conseil municipal de reprendre la gestion du réseau d’eau potable, Claude Belot a fait l’unanimité…
D’autant que le projet de mettre l’eau minérale de Jonzac en bouteilles est plus que jamais d’actualité.


Les actions de Claude Belot ne recueillent pas toujours l’unanimité, mais il est une qualité qu’on ne peut lui nier, celle d’imaginer l’avenir de sa ville et de la région. Tout au long de ses mandats, il n‘a cessé d’avoir des idées. Si toutes n’ont pas abouti, il a eu le mérite de les lancer. Celles qui se sont concrétisées font de Jonzac une petite ville agréable avec les Antilles, le casino, un cinéma doté des dernières technologies et les Thermes qui résonnent en leurs carrières comme une valeur sûre. Bien sûr, direz-vous, l’homme a bénéficié d’heureuses conjonctures. Sans doute, mais il fallait constituer les dossiers, les conduire et les faire aboutir.

Claude Belot et la secrétaire de séance, Hélène Dubus Héraud

L’eau du robinet moins chère ?

Le dossier de distribution de l’eau potable, présenté lors du dernier conseil lundi soir, est révélateur du consensus que Claude Belot est en train de mettre en place avant les prochaines échéances électorales (dont les municipales de 2014).
Jusque-là, le réseau d’eau potable était géré par Veolia dont le contrat est arrivé à expiration. La ville s’est donc retrouvée face à une interrogation. Allait-elle renouveler sa confiance à une société privée ou devait-elle reprendre en main le marché de la distribution ? Un nouvel élément est venu s’ajouter avec la mise en bouteilles de l’eau minérale de Jonzac. « L’eau du robinet que reçoivent les 3 000 foyers jonzacais est de l’eau minérale naturelle ! » rappelle l’élu. Un cas peu fréquent qui mérite d’être souligné.


Un appel d‘offres a donc été lancé et, au terme de longues discussions, les élus sont tombés d’accord sur un point. Ils ne voulaient plus d’une délégation de service public. « L’eau potable sera donc exploitée sous notre responsabilité » explique Claude Belot qui ajoute « comme nous ne possédons pas la capacité technique, l’exploitation sera confiée à une entreprise qui peut assumer cette tâche ». Cette prestation de service a été confiée à la SAUR pour un montant de 857 296 euros HT. S’y ajoutera le volet concernant la commercialisation de l’eau minérale. Le contrat est établi sur une durée de quatre ans à compter du 1er mars 2012 : « La vente sur le marché de l’eau de Jonzac est un projet ambitieux. Nous croyons à sa réussite » remarque Claude Belot qui cite en référence la ligne de produits de beauté “Jonzac“ élaborée par le laboratoire Léa Nature.

Désormais, c’est donc la ville qui facturera les consommations d’eau des usagers et une baisse des tarifs est annoncée. Selon un principe clair qui découle du Grenelle de l’Environnement, les gaspilleurs seront plus imposés que les personnes soucieuses de préserver l’élément liquide. Soit, pour un ménage consommant 15 m3, une facture avec l’assainissement de 84 euros par an environ. Pour 120 m3, toujours avec l’assainissement, ce sera plus cher (360 euros).
Pour les élus de gauche, un tarif social, qui s’inspire de ce qui a été fait à Libourne, est intéressant pour les abonnés : « Nous approuvons, avec détermination et enthousiasme, cette régie directe de l’eau potable ainsi que le projet d’embouteillage à partir de la source de Beauregard » déclare Jack Ros. Qu’ajouter de plus ?

La Gauche, conduite par Gilles Clavel, approuve le retour en régie publique de la distribution de l’eau potable jonzacaise. De quoi rendre envieux les Ecologistes et les Communistes de Saintes. Récemment, ils se sont opposés vivement à leur maire, Jean Rouger, qui a choisi la formule de la régie intéressée en déléguant cette prestation à une société privée.

Le contrat d’exploitation du réseau de chauffage urbain, confié à Dalkia, a été renouvelé. Claude Belot rappelle qu’une filière de formation a été mise en place au lycée, en partenariat avec l’entreprise, soit douze bacs pro obtenus en trois ans. « Ces jeunes, formés sur place, ont un travail en CDI au terme de leurs études » souligne-t-il. En ce qui concerne les approvisionnements en bois qui servent à alimenter la chaudière, ils sont réalisés par l’entreprise Huet de Montlieu la Garde. Il n’y a pas si longtemps, la matière première venait d’Angers, c’est pourquoi Claude Belot cherche à promouvoir une filière locale. Des parcelles de saules ont été plantées dans cette perspective. La première récolte, faite au Renaudin récemment, correspond aux attentes. Reste à étendre la surface de plantations.
Au passage, le maire estime que le prix du chauffage urbain reste abordable (malgré une prochaine augmentation) quand celui du fuel a bondi de 118 % en 10 ans.

Travaux et aménagements

• Un poste d’ingénieur territorial a été confié à Christian Bardet que nous félicitons pour cette promotion.

• Travaux : Réfection de la chaussée et des trottoirs dans la rue Alsace Lorraine, coût 67 040,16 euros HT, participation de la commune à hauteur de 5 410 euros HT.

• Aménagement de la place Rémy Piteau, place de la gare : Le maire souhaite que cet espace ne soit pas un lieu de stationnement mais de mouvement. Les automobilistes souhaitant laisser leurs véhicules plus longtemps seront invités à le faire sur les terrains de la SCNF.

• Renouveau du camping : Projet de contournement du camping en accédant par la rue des Mégisseries jusqu’au lycée. Pose de portes automatisées et d‘un portillon (carte d’accès remise aux campeurs). Pour tous les emplacements (dont le nombre reste identique), possibilité de capter la télévision. Coût global 45 000 euros.

• Projet de méthanisation : Le lancement d’une filière de valorisation des boues de la station d’épuration est à l’étude. Au lieu de les répandre sur des parcelles agricoles, elles seraient mélangées à des déchets verts. Le méthane obtenu alimenterait une chaudière. Étude de 50.000 euros.

• Vive la marche ! Afin de réaliser un cheminement entre la rue Guiffier et les Antilles, une convention sera passée avec Bernard Celllou qui possède un terrain dans ce périmètre.
Idem du côté du pont de la Traîne où manquait une parcelle que la famille Normand a décidé de vendre au prix de 7 200 euros.
L’avenue Gambetta est en travaux jusqu’en juillet. Gilles Clavel demande à ce qu’on incite les automobilistes à y réduire leur vitesse. Christian Balout estime qu’avec une nouvelle chaussée ne dépassant pas 5,30 m de largeur, ils devraient d’eux-mêmes restreindre leurs ardeurs !

• L’ancienne coopérative agricole, située avenue des Poilus, sera vendue par la mairie à la CDCHS afin d’y établir, pourquoi pas, une zone artisanale.

• Tarifs halte-garderie : détermination des tarifs selon les ressources plancher (598,42 euros), plafond (4 624,99 euros).
• Vallée de la Seugne : liaison piétonne entre les Antilles et la rue Guiffier par le biais de passerelles et d’aménagements hydrauliques. Coût des travaux 300.000 euros.

• Résidence Philippe : après la rénovation des immeubles F et H, les espaces publics seront réaménagés (sécurité devant l’école la Ruche, stationnement, etc). Coût 400.000 euros.

Restait l’examen du compte administratif qui sera étudié plus en détail lors de la prochaine séance. Une bonne nouvelle en avant-première : la fiscalité n’augmentera pas sur Jonzac en 2012. Elle pourrait même un peu baisser et la ville ne contractera pas d’emprunt…

Jean-Claude Beaulieu :
Chirurgien par vocation,
il ne regrette pas d’avoir choisi Jonzac !


À Jonzac comme dans toute la région, on ne présente plus Jean-Claude Beaulieu, ce chirurgien qui a opéré bon nombre de Saintongeais à la clinique Sainte Anne ou à l’hôpital. Le temps a passé et l’heure de la retraite a sonné en janvier dernier. Durant quarante-sept ans et demi, il a exercé un métier passionnant qu’il évoque pour nous.

C’est toujours un plaisir de rencontrer Jean-Claude Beaulieu qui incarne cette génération d’hommes cultivés, à la fois humanistes et tolérants, qui gardent en eux le feu sacré. Question d‘éducation, de chemin de vie. En janvier dernier, il a quitté définitivement ses fonctions de chirurgien qu’il avait exercées à Bordeaux puis à Jonzac, à la clinique Sainte-Anne et à l’hôpital. Il a tourné une page sans trop de nostalgie, conscient qu’à un moment donné, le temps qui passe se transforme en enseignement.
Quand sa femme, Françoise, sort d‘un tiroir une photo de ses jeunes années à l’hôpital Saint-André, ses yeux s’illuminent et c’est avec application qu’il recherche les noms des personnes qui posent à ses côtés. Il ne les a pas oubliées, elles non plus sans doute !

• Poitiers puis Bordeaux

Jean-Claude Beaulieu est né à Payroux dans la Vienne limousine, en juin 1944. La période est plutôt difficile dans cette zone de démarcation où les résistants ripostent à l’ennemi. À peine né, il échappe à un massacre. En effet, les Allemands attaquent un village voisin, Joussé, et le brûlent. Le 4 août, ils tuent toute la population du Vigeant et incendient les maisons : « Ils recherchaient le colonel qui encadrait le réseau et voulaient s’en prendre également à Payroux où je me trouvais avec ma mère, dans la maison de mon grand-père. Les maquisards les ont arrêtés » remarque Jean-Claude Beaulieu. Il garde pour Paul Rogeon, le médecin qui l’a mis au monde, une sincère affection. « C’était un homme courageux. Il a soigné beaucoup d’hommes blessés durant la guerre. Je suis resté en contact avec lui très longtemps ».

Jean-Claude Beaulieu passe son enfance à Poitiers où son père est haut fonctionnaire. Il poursuit ses études au lycée Henri IV où il obtient plusieurs prix d’excellence. Féru de lettres anciennes (latin, grec), mais aussi de mathématiques, de physique et d’histoire, il a l’esprit vif. Le proviseur le verrait bien faire Sciences Po et l’ENA. Il choisit médecine. À cette époque, la faculté de médecine de Poitiers est rattachée à celle de Bordeaux. Les élèves qui tentent le concours d’entrée ne sont pas aussi nombreux qu’aujourd’hui : quelque 2 500 à Bordeaux pour 320 places, le chiffre se passe de commentaires ! « Ma promotion comptait moins d’une trentaine de candidats » se souvient Jean-Claude Beaulieu qui fait partie des heureux élus avec mention bien.

Dès la première année, il accompagne le directeur de la clinique La Providence dans ses visites aux malades et assiste à des opérations. « J’avais 19 ans. Avec le recul, je m’aperçois que c’était une situation unique ».
Reçu au concours de l’externat, il rejoint le centre de traumatologie de Pellegrin, à Bordeaux. En 5e année, arrive celui de l’internat : « il y avait 17 places pour tout le Sud-Ouest. Les épreuves consistaient en quatre heures d’écrit et un grand oral public. Vingt minutes par question devant un jury qui en imposait, sans compter les spectateurs. Cette ambiance provoquait une émotion certaine chez les étudiants ! ».

Jean-Claude Beaulieu tire son épingle du jeu. Il est nommé chef de clinique à l’hôpital Saint-André et assistant à la faculté de médecine qui se trouve alors Place de la Victoire.

En 1969, le service de chirurgie digestive de Pellegrin dirigé par le professeur Doutre avec, à ses côtés, les chefs de clinique dont Jean-Claude Beaulieu, (premier rang, deuxième à partir de la gauche) et les assistants. On reconnaît entre autres les drs Perissat, Hiriguyen, Garcia et Mamère (frère du maire de Bègles).

• Le choix de Jonzac

Marié depuis 1967 avec Françoise qu’il a rencontrée alors qu’elle est anesthésiste à la maternité de Pellegrin, Jean-Claude Beaulieu a eu l’occasion de faire un remplacement à Jonzac. « Peu à peu, avec mon épouse, nous avons pensé quitter Bordeaux pour nous installer dans cette sous-préfecture de Charente-Maritime. En effet, nous recherchions un établissement à taille humaine. Pierre Ducau, que j’ai rencontré en 1964, y travaillait depuis 1968, après avoir racheté la clinique au docteur Peu Duvallon. Nous avons choisi de nous associer en 1972. Nos relations ont toujours été basées sur le respect et l’estime mutuels ».

Jean-Claude Beaulieu (à droite) est spécialisé en chirurgie viscérale, orthopédie, traumatologie et gynécologie.

De 26 lits, la clinique en compte bientôt 46 avec l’extension du bâtiment. Une cinquantaine de salariés, une douzaine de praticiens, la clinique, qui draine une large clientèle, devance l’hôpital en fréquentation. « Nous travaillions beaucoup et ne regardions pas nos heures ! Le personnel était très motivé et l’état d’esprit exceptionnel. Les malades le ressentaient ». Cette période reste gravée dans les mémoires.

En 1996, une page se tourne. La clinique Sainte-Anne est vendue. Ainsi en ont décidé ses responsables d’un commun accord. La clinique Pasteur de Royan rachète le droit d’exploitation des lits tandis que les murs sont vendus au CH de Jonzac. Aujourd’hui, cet espace accueille le service de psychiatrie la Passerelle : « Pierre et moi-même souhaitions que le bâtiment conserve un usage médical ».

• “L’hôpital de Jonzac a un bel avenir“

À compter de cette date, Jean-Claude Beaulieu intervient à temps plein à l’hôpital de Jonzac. Déjà lointaine est sa première intervention, une appendicite qu’il a pratiquée à l’hôpital des enfants de Bordeaux en 1965 ! Tout au long de sa carrière, les actes se sont succédé et quand il est entré en politique, l’assistance qui participait aux réunions comptait bien souvent d’anciens patients ! Cette proximité crée incontestablement des liens.

« L’accident de l’autoroute de Mirambeau m'a particulièrement marqué. L’autre jour, Claude Belot a raconté qu’il avait décidé, alors que la Préfecture n’y était pas favorable, d’envoyer les victimes sur l’hôpital de Jonzac situé à proximité. Je peux en témoigner. Tout le monde était mobilisé, prêt à soigner les blessés. Une famille de la région parisienne a choisi de se faire soigner sur place plutôt que de retourner dans sa région ».
Le chirurgien insiste sur un point : les progrès accomplis en médecine grâce aux nouveaux matériels. Ainsi, les cœlioscopies permettent des interventions plus sûres et de grands progrès ont été réalisés en anesthésie et réanimation. Les durées d’hospitalisation s’en trouvent réduites. L’arrivée du pacemaker a facilité la vie des patients qui souffraient de problèmes cardiaques.

Au fil des années, l’hôpital a fait l’objet d‘importants travaux. « Autrefois, il n‘y avait pas d’urgences à Jonzac. Les médecins généralistes organisaient les gardes et tout se passait bien » remarque Jean-Claude Beaulieu qui a assisté aux évolutions de la profession. « Je n’ai pas compris pourquoi on a changé le système de formation médicale. N’était-ce pas mieux de rédiger et de participer à un oral ? Nos maîtres étaient des humanistes et les cours magistraux nous passionnaient. Nous n’avions pas encore de polycopiés ! ».

Jean-Claude Beaulieu a donc pris sa retraite de chirurgien en janvier dernier. « L’hôpital a un bel avenir devant lui » dit-il. Et la relève est assurée avec les docteurs Salit, Le Scouarnec, Furzun et Michelin, l’ensemble des spécialistes et le personnel. « Je suis attaché à cette structure dont je suivrai le développement au sein du Conseil de Surveillance ». Une manifestation, saluant son départ, aura lieu prochainement.

Les activités ne lui manqueront pas puisqu’il participe activement à la vie politique. Conseiller municipal de Jonzac, conseiller régional, député, il est aujourd’hui conseiller général du canton de Jonzac. Il a été chargé, par Dominique Bussereau, de développer une coopération entre le département et Wuhan, une ville importante de la vaste Chine. Une mission qui va comme un gant à cet homme ouvert sur le monde !

Grand amateur d’art, Jean-Claude Beaulieu présente son premier tableau acheté à l’âge de 13 ans. « J’y avais englouti toutes mes économies ! » avoue-t-il.

• Colonel dans la réserve, Jean-Claude Beaulieu est intervenu à plusieurs reprises, en tant que chirurgien militaire, à l’étranger : Bosnie, Afghanistan, Djibouti, Tchad. Député durant neuf ans (où il a succédé à Dominique Bussereau entré au Gouvernement), il appartenait à la Commission de la Défense.