La crypte de Saint-Etrope (© Nicole Bertin) |
• Samedi 29 avril à l'Abbaye aux Dames
- Veillée à 21h, évocation de l'histoire/légende de Saint-Eutrope par la Fraternité des Serviteurs du Cœur de Jésus. Participation des jeunes et animation musicale
- Veillée de prière pour les Vocations avec le Père Salin
• Dimanche 30 avril à la Basilique Saint-Eutrope
- à 9 h : chant des Laudes avec exposition des reliques
- 9 h 30 : départ en procession de Saint-Eutrope vers la Cathédrale Saint Pierre
- 11h : Messe à la Cathédrale Saint-Pierre animée par la Chorale de Surgères
L'intérieur de la basilique Saint-Eutrope |
Il existe de nombreuses légendes sur la vie de Saint-Eutrope de Saintes. Louis Audiat, érudit saintongeais, les étudia au XIXe siècle. Toutes ces légendes, se basant les unes sur les autres, n'ont souvent aucun fondement historique. Au fil du temps, les différents auteurs ajoutent de plus en plus de détails et même des personnages autour du saint. Le plus explicite de ces ajouts est sainte Estelle qui apparaît dans les premiers textes légendaires comme la principale disciple d'Eutrope, vierge consacrée qui finit même par devenir une martyre alors que son existence n'est attestée dans aucun texte antique.
La plus ancienne des sources connue est dans le Codex Calixtinus où Aimery Picaud offre aux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle une vie de ce grand saint : Eutrope, d'origine perse (l'actuel Iran) est le fils du roi Xerxès. Attiré en Palestine par la réputation de Jésus, il y rencontre Martial, qui deviendra le premier évêque de Limoges, puis son saint patron. La légende en fait en outre le treizième apôtre. Il assiste à la multiplication des pains et des poissons, puis à l'entrée triomphante de Jésus à Jérusalem qu'on célèbre le jour des Rameaux. Apprenant que le Christ est arrêté, il retourne en Perse pour y lever une armée qui pourrait le secourir. Or, Jésus meurt avant qu'il ait pu regrouper ses soldats. Il ordonne alors le massacre des Juifs de son pays et rejoint ensuite les apôtres et les premiers disciples, puis part évangéliser l'Europe. Saint Pierre l'envoie alors à Saintes, grande ville romaine de Gaule. D'après certaines légendes, il arriva en Europe dans la barque qui déposa Marthe et Marie-Madeleine aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
Pour d'autres encore, il fit le voyage avec Saint-Denis qui évangélisa Paris ou avec Saint-Martial, ou Saint-Pierre. Dès son arrivée à Saintes, il s'installe dans les quartiers pauvres. Il convertit alors de nombreuses personnes, dont la princesse Eustelle ou Estelle, fille d'un gouverneur romain, baptisée à treize ans. Son père la renie ; elle vit alors près de l'évêque. Or, ce gouverneur ne supportant pas l'idée que sa fille serve un chrétien, offre 150 livres à des bandits pour qu'ils suppriment le fauteur de troubles. Ces hommes provoquent une émeute de 2 000 personnes et font lapider l'évêque. Un homme frappe à coups de hache la tête de l'évangéliste qui s'ouvre. Eustelle et les disciples du saint recueillent son corps la nuit suivante et l'enterrent dans un jardin. Ce tombeau devint un lieu de vénération et, dit-on, de miracles. Eustelle, décapitée sur ordre de son père, est enterrée auprès d'Eutrope.
Dans la crypte, le tombeau de Saint-Eutrope (© Nicole Bertin) |
Quelques siècles après la mort d'Eutrope, sous l'Épiscopat de Palladius, les restes du saint furent retrouvés grâce à un songe et l'on put vérifier que c'était bien le crâne d'Eutrope par la trace du coup de hache, marqué dans l'os. Eutrope confirma lui-même cette découverte (raconte Palladius) en apparaissant en songe à nouveau et disant « Cette cicatrice que vous avez vue sur mon crâne est celle qui m'a fait martyr ». C'est en 1842 que l'on retrouva dans la crypte de la basilique Saint-Eutrope de Saintes, un sarcophage, marqué du nom d'EUTROPIUS, contenant les os de plusieurs personnes, attribués à Eutrope et Eustelle. Le crâne d'Eutrope, lui, avait été conservé ailleurs et avait même pas mal voyagé, entre Bordeaux et Saintes. Caché pendant la Révolution française, il fut rendu au prieur de Saint-Eutrope de Saintes.
En 1805, le curé de Saint-Eutrope commanda à Isaac Goguet, orfèvre protestant, un buste reliquaire en argent destiné à recueillir le crâne de Saint-Eutrope. Ce buste n'est visible qu'à de rares occasions.
Le clocher de Saint-Eutrope |
« Eutrope fut envoyé, rapporte-t-on, en Gaule par le bienheureux évêque Clément, qui le consacra par la grâce de l’ordination pontificale. Après avoir rempli sa mission d’évêque et prêché aux incroyants, il vit s’élever contre lui les païens, à qui l’auteur de la chute ne voulut pas permettre de croire ; il fut frappé à la tête et repose dans la victoire. Mais, en raison de la persécution qui régnait, il ne fut pas enseveli dignement et les chrétiens ne purent pas lui rendre les honneurs qui convenaient. On oublia alors complètement qu’il avait été martyrisé. Voici comment cela fut révélé.
Bien longtemps après, une basilique fut construite en son honneur et dès qu’elle fut achevée, Palladius, qui était l’ordinaire du lieu, convoqua les abbés et fit transporter les cendres dans le lieu qui leur avait été préparé. Quand cela fut fait, deux des abbés ayant soulevé le couvercle, examinèrent le corps saint et découvrirent une cicatrice à la tête, à l’endroit où le tranchant de la hache avait frappé. Mais pour que ceci n’eût pas été vu en vain, il s’y joignit bientôt un enseignement céleste. La nuit suivante, alors que les membres du clergé dormaient tranquillement, Eutrope apparut à deux d’entre eux et leur dit : « c’est par la cicatrice que vous avez vue sur ma tête qu’a été consommé mon martyr ». Ainsi, les peuples reconnurent par là qu’il était martyr car on ne possédait pas l’histoire de sa passion.
Source Wikipedia
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