dimanche 31 mai 2009

Europe : Comme une Communauté de Communes ?


Pauvres élections européennes : moins médiatiques que la grippe porcine, elles
passent au second plan de l’actualité. Bilan, l’abstention pourrait être importante. Et pourtant, elles influenceront largement notre quotidien.
Selon le principe des Communautés de Communes (où les communes délèguent à la Communauté), les états membres de l’UE ont transféré une partie de leurs compétences à l’Union. Ce sont ces fameuses compétences que le Parlement Européen exerce en lieu et place des parlements nationaux (dont l’Assemblée Nationale).


Heureux les invités au repas de Strasbourg car le royaume européen leur est ouvert ! Pour la France, ces représentants seront au nombre de 74, à désigner le 7 juin prochain par les électeurs.
Ils rejoindront les sept groupes politiques du Parlement européen et permettront ainsi de dégager une majorité (actuellement détenue par la droite) : Philippe de Villers chez Libertas et les Irlandais, Rachida Dati et Marielle de Sarnez au PPE avec les amis d’Angela Merkel, Daniel Cohn-Bendit au groupe vert qui pourrait être puissant, Bernadette Vergnaud avec les socialistes européens et l’extrême gauche... avec l’extrême gauche.

Pour l’instant, la campagne est frileuse. Depuis longtemps, les états brandissent le spectre de la législation européenne pour expliquer les désagréments dont sont victimes les citoyens. Quand tout va bien, le gouvernement tricolore jubile. Dès que le ciel s’obscurcit, l’index est aussitôt pointé vers les technocrates bruxellois qu’on accuse d’être loin des peuples. Avec le temps, les habitants ont fini par se convaincre que le grand méchant loup se cachait au Parlement européen.

Rappelez-vous les réactions qu’entraînait la directive Natura 2000 qui visait à classer certains territoires en zones naturelles. « Non aux sanctuaires » clamaient les détracteurs. Claude Belot avait failli s’étrangler en apprenant la protection des chauves-souris siégeant aux carrières de Bellevue tandis que Bernard Lalande assurait que les pinèdes du Sud Saintonge ne deviendraient pas une réserve d’indiens. Dommage, le tipi fait plutôt écolo !
Eurosceptique, la population est restée sur ses positions. En 2005, elle a voté non au traité établissant une Constitution. Il faut dire que ses griefs sont variés. Les chasseurs, par exemple, l’ont dans leur ligne de tir : « si le jour de l’ouverture, je ne puis m’exprimer, alors, élus de tous poils, gare à vos nez ! On ne touche pas aux acquis révolutionnaires ». Les anciens agriculteurs évoquent l’époque où l’Europe ne mettait pas les pieds dans la PAC. Elle ne régentait pas non plus les horloges instituant les heures d’été et d’hiver.

Bref, nombreux se demandent quel rôle exact joue l’Europe : « on y met des planqués, ceux qui ont raté un scrutin national et que leur parti cherche à recaser. Ils coûtent cher aux contribuables » insinuent les plus remontés. Leur cible préférée est Rachida Dati qui devrait trouver en ce nouvel hémicycle une quiétude qu’elle n’a pas eue en gardant les sceaux. Elle y croisera Daniel Cohn-Bendit qui lui racontera les barricades de mai 68. A chacun ses turbulences !

Les jeunes, quant à eux, sont soucieux de l’avenir européen. Pour accomplir leurs humanités, ils savent qu’ils devront “circuler“. Ils veulent une Europe unie et forte qui pèse de tout son poids dans la balance mondiale.
En constituant un marché unique basé sur le libéralisme avec la libre circulation des marchandises et des capitaux, Jean Monnet, négociant en cognac, a cru que l’on passerait d’une économie de marché à une organisation politique qui sauvegarderait le salaire des travailleurs. Ce fut un échec. On ne navigue pas ainsi du marché à la démocratie.L’espace créé a conduit à une politique libérale avec la bénédiction des gouvernements, socialistes y compris.

La crise actuelle, qui résulte de ce système, a changé les mentalités. L’Europe sera-t-elle capable d’imposer une autre politique et de nouvelles solidarités, notamment l’application de règles et d’avantages sociaux qui permettront à la concurrence de s’exercer tant au niveau des hommes que des entreprises ? La concurrence humaniste peut être un vrai projet politique.
« La vieille Europe, elle ne revivra jamais : La jeune Europe offre-t-elle plus de chances ? » : Qui répondra à cette interrogation que posait déjà François René de Chateaubriand ?...

Photo : Vue du Parlement Européen. Le désintérêt des Français pour cette élection tient au fait que les députés européens ne sont pas proches de la population. « De parfaits inconnus la plupart du temps » regrettent certains électeurs qui aimeraient davantage de communication, et pas seulement à huit jours du scrutin…

• L'info en plus

Le Parlement sortant compte sept groupes
• Le Parti populaire européen (Démocrates-chrétiens) et des Démocrates européens (PPE-DE) : 288 députés ;
• Le Parti socialiste européen (PSE) : 216 députés
• L’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE) : 99 députés ;
• L’Union pour l’Europe des Nations (UEN) : 44 députés ;
• Les Verts /Alliance libre européenne : 43 députés ;
• Le Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) : 41 députés ;
• Le groupe Indépendance et démocratie (IND/DEM) : 22 députés.
• En outre, 30 députés n’appartiennent à aucun groupe. Ils sont qualifiés de “non-inscrits“.

Combien gagne un député européen ?
Indemnité mensuelle (brut) 7 000 €, indemnité mensuelle représentative de frais de mandat : 3 500 € brut, indemnité journalière pour frais de bouche et de logement : 251 €, remboursements de frais de voyage : calculés sur une base kilométrique aérienne forfaitaire en fonction du lieu d’élection. Durée du mandat : 5 ans.
Les députés européens reçoivent une indemnité identique à celle de leurs députés nationaux. Les frais sont pris en charge par le Parlement européen. Un statut commun à tous les euro députés a été adopté en
septembre 2005.

dimanche 24 mai 2009

Perles noires de Tahiti :
Tout commence avec l’huître aux lèvres noires…


La semaine dernière, Juliette Philippe et Thierry Martin, créateurs de bijoux, sont venus tout spécialement de Tahiti présenter une très belle collection de perles noires. L’exposition vente était proposée par Philippe Girard, propriétaire du Vieux Logis, le restaurant renommé de Clam.
Le couple a apporté moult détails sur ces parures séduisantes qui attirent le regard. Chaque pièce, faite à partir des perles cultivées dans les fermes polynésiennes, a une histoire à raconter.


Suivez le guide...


La perle de Tahiti appelée aussi “perle noire“, issue de l’huître Pinctada margaritifera, variété cumingui (huître à lèvres noires), existe à l’état sauvage depuis la nuit des temps. Cette perle dite perle fine est le fruit de la rencontre accidentelle entre un organisme vivant (l’huître) et un corps étranger (un grain de sable par exemple).
Sa grande rareté (une perle fine trouvée pour 15 000 huîtres perlières sacrifiées) et son extrême beauté, appréciée dans le monde entier depuis plusieurs siècles, incitent dans les années 1960 certains pionniers polynésiens, aidés de greffeurs japonais, à provoquer artificiellement la naissance de perles “noires“ : la perliculture en Polynésie française est née.
La perle de culture, comme la perle fine, est le résultat de l’introduction dans l’huître d’un corps étranger, à ceci près que ce n’est plus le hasard qui intervient ici, mais la main de l’homme. C’est aussi une perle naturelle car formée par un être vivant après un processus biologique, même s’il est initié par le greffeur.

Le greffeur est un maillon essentiel dans le processus qui donnera naissance à une perle de culture. Sur des nacres âgées de trois ans environ, il pratique une incision de la gonade (glande reproductrice) afin d’y introduire un nucleus (le corps étranger). Ce nucleus parfaitement sphérique est issu en général de la coquille d’une moule du Mississippi.

Il introduit ensuite délicatement et au contact du nucleus, un greffon, petit morceau du manteau d’une autre huître sacrifiée riche en cellules épithéliales. Ces cellules vont se développer autour du nucleus pour former le sac perlier et secréter ensuite de façon concentrique des centaines de couches très fines de nacre qui formeront la perle.


Le choix de la nacre qui fournit le greffon est d’une importance capitale. Sa coquille interne doit présenter des couleurs les plus intenses possibles, preuve que les cellules épithéliales qui les ont générées seront capables de produire une perle de qualité.
La greffe est une opération chirurgicale délicate et, malgré le savoir-faire du greffeur, 50 % des nacres greffées ne donneront pas de perle. En effet, 10 % des nacres ne résistent pas à l’opération, 10 % meurent au bout de deux ans et 30 % rejettent le nucleus.
Une fois greffées, les nacres sont remises dans le lagon, installées sur des filières, en chapelets, pour une durée de deux ans environ, période de gestation nécessaire à l’obtention d’une perle ayant une épaisseur de nacre d’au moins 0,8 mm (minimum légal pour être commercialisable).
La récolte des perles est effectuée par le greffeur qui extrait délicatement de l’huître la perle patiemment fabriquée, jour après jour pendant deux ans, par la nacre.
Si la perle est de bonne qualité et de forme ronde ou approchante, le greffeur introduit dans le sac perlier un autre nucleus, plus gros que le premier et sensiblement de même diamètre que la perle produite : c’est la surgreffe. Une nacre très résistante, qui a produit deux perles de bonne qualité, peut subir une troisième greffe : c’est la sur-surgreffe !
Pour un perliculteur, le jour de la récolte est un moment intense, chargé d’émotions et d’inquiétudes. Il représente l’aboutissement de longues années d’effort et d’incertitude. Du résultat de la récolte, dépendra la bonne santé de l’entreprise, voire même sa survie...

Photo 1 : Au Vieux Logis, Juliette Philippe présente la collection de bijoux

Photos 2 et 3 : Tout commence avec une huître aux lèvres noires...

Jacques Peignon : Homme libre,
il a toujours chéri la mer !
De Port Maubert à l’Antarctique…


Depuis quelques semaines, Jacques Peignon restaure le magasin de l’ancien moulin de Port Maubert, dont il ne reste que les murs. Il a des projets et ce bâtiment, corseté par la végétation jusqu’à une époque récente, devient peu à peu son port d’attache.
En effet, il a passé trente ans sur les mers, dont les plus froides, celles de l’Antarctique par exemple. Souvenirs...


Derrière les icônes de l’ordinateur, elles dorment comme des trésors. Jacques Peignon les réveille une à une, dans une sorte de rituel qu’il doit bien à l’Antarctique. Pour se prouver l’impossible, il est allé à la rencontre de cette terre longtemps restée mystérieuse. Il en a rapporté des photographies magnifiques qui illustreront un livre, à paraître en été.

Il parle avec passion et déraison de ses expéditions. Il faut être audacieux pour marcher sur « la peau du diable », expression des marins qui désigne les océans. Il en a vu des mers, des vertes et des pas sûres, des surfaces déchaînées, des miroirs apaisés. Neptune, le dieu au trident, a un fichu caractère : allié à Eole, il donne du grain à affronter !
Quand il décrit ses voyages, les yeux bleus de Jacques Peignon changent de luminosité, comme s’il voulait d’un regard larguer les amarres. Pour l’instant, il a posé son sac en Saintonge, avec Maria, sa compagne hispanique qu’il a connue à Ushuaïa.

Je serai capitaine...

Rien ne prédestinait ce Saintongeais né à Vitrezay à devenir marin. Quoique... L’estuaire, en effet, incite à l’évasion et dans le secteur, se trouvent de nombreux pêcheurs. L’eau est leur premier élément ! « Dans le marais, il y a une forte tradition de voile » souligne-t-il. A Mortagne, les chantiers Bomboal étaient spécialisés dans les voiliers de plaisance en bois.
Dès son plus jeune âge, Jacques Peignon embarque sur des bateaux comme équipier. La compétition lui plaisant, il remporte des courses et envisage de passer la vitesse supérieure. Dans les années 80, il imagine un prototype, « voilier révolutionnaire de 6,5 mètres », dont les plans sont confiés aux architectes navals Berret et Racoupeau. Le rêve devient réalité grâce à des sponsors et le bateau donne de bons résultats.


Jacques Peignon poursuit sur sa lancée. Vainqueur de la Mini-Transat (qui va de Falmouth à Antigua, avec escale aux Canaries), il est engagé par le Baron Bick sur la goélette Shenandoah, un trois mâts de 57 mètres converti en charter pour milliardaires. « Parmi les passagers, j’ai croisé pas mal de stars dont Rock Stewart » se souvient-il. L’atmosphère “jet sea“ est agréable.
Diplôme de capitaine en poche, il prend le commandement d’un nouveau voilier de 28 mètres, construit dans le cadre de la défiscalisation aux Antilles. Les Caraïbes à l’abordage !

Est-ce le mal du pays, mais Jacques Peignon revient bientôt au pays, c’est-à-dire en Charente-Maritime. Marié, père de famille, il crée une entreprise industrielle à Saintes. Une parenthèse de quatre ans...

Après son divorce, il repart sur les flots à destination d’Anse Dupuy en Guadeloupe. Il est skipper d’une goélette qui subit « une fortune de mer ». Non pas qu’elle ait été victime de “pirates“ comme en Somalie, mais d’une grave avarie : « j’ai décidé de revendre mes parts ». Il se joint à des scientifiques qui partent dans l’Antarctique, puis, comme acteur, il travaille avec une équipe de tournage vénézuelienne. Ces expériences variées lui permettent de se ressourcer et faire le point sur ce qu’il veut vraiment.

« Aller toujours plus loin »

Il a choisi. Il concevra un nouveau voilier de 15 mètres, capable d’évoluer dans des situations extrêmes et d’aller « toujours plus loin ».
L’Antarctique et la Terre Adélie se dessinent en filigrane.

Planches à dessin sous le bras, il se rend chez ses architectes rochelais préférés. Le projet les intéresse. Comme toujours, le problème concerne le financement : « ce beau rêve, je ne pouvais pas le payer. J’ai donc cherché une société pour le promouvoir et le commercialiser ».
Le premier-né à sortir des chantiers est acheté par un Norvégien. L’homme a de grands desseins qu’il abandonne pour raison de santé. Il confie alors le bateau à Jacques Peignon.

En 2002, il part pour l’Antarctique. L’occasion de tester Glory of the sea est idéale : « Avec Olivier Mesnier, un ami de la Rochelle, nous avons réalisé un record de descente vers le Sud ».
Suit une deuxième édition, en couple cette fois-ci. L’objectif est toujours l’Antarctique « en remontant au fur et à mesure que la surface gèle ».

L’itinéraire passe par la Géorgie du Sud avec ses anciennes stations baleinières. Glory of the sea se révèle une embarcation sûre dans des conditions inhospitalières : « nous avions emmené deux ans de nourriture avec nous. Par contre, en certains endroits, nous n’avions aucune possibilité de communiquer, en cas de pépin par exemple ».


La nouvelle traversée se déroule sans encombre. Renforcé, surmotorisé, le bateau possède une double coque avec injection de mousse polyuréthane.
Jacques et Maria passent huit mois dans une ambiance glacée. La jeune femme supporte les basses températures, de l’ordre de moins vingt degrés. En toile de fond, la nature leur offre des horizons d’une beauté rare et la sensation unique de plénitude avec, pour compagnons, les albatros, phoques, baleines et manchots. Un dépaysement véritable !

Protéger la nature

Durant ses traversées, Jacques Peignon a-t-il constaté le réchauffement climatique ? « Je crois qu’il est prématuré de dire que l’Antarctique fond. Certains glaciers se renforcent au contraire. Selon un accord international, ce continent est devenu un sanctuaire mondial réservé à la science. Des recherches sur l’environnement y sont régulièrement effectuées ».
Les bases militaires, quant à elles, sont désertes, mais les occupants y ont abandonné des déchets du plus mauvais aspect (batteries, gas-oil). Du côté de Mac Murdo, une mini centrale nucléaire aurait contaminé les environs : « les responsables du site disent qu’ils ont nettoyé ». Leurs propos restent évidemment à prouver. Cette réalité n’est pas sans rappeler les cimetières de sous-marins nucléaires russes qui attendent l’éternité sous un soleil attristé...

« La pollution, je l’ai constatée sur de nombreuses mers. Vers les Açores, un courant ramène toutes les poches en plastique » remarque Jacques Peignon qui lance un message aux amoureux de l’environnement : il est temps d’arrêter le gâchis...
Afin de sensibiliser le public, il prépare un livre (aux éditions Respectons la Terre) où il raconte ses trente ans de navigation et d’aventures.
Agrémenté de clichés superbes, il devrait sortir en août.


« Actuellement, je reste dans l’équipage de Charles Hedrich, le nouveau propriétaire de Glory of the sea, mais j’ai décidé de ne plus faire de longues traversées » souligne-t-il. Cela ne l’empêchera pas d’aller au Groenland dans quelques mois et de repartir, du moins il le souhaite, pour l’Antarctique.

En l’attente, il est à Port Maubert où il a acheté le magasin du vieux moulin : « je réhabilite ce bâtiment pour l’ouvrir à des associations culturelles ». Une bonne idée puisque les petits ports de l’estuaire sont pleins de charme.
À Vitrezay, le pôle nature est une bouffée d’oxygène. Non loin, Port Maubert possède un sentier piétonnier qui serpente jusqu’à la Gironde à travers les roseaux.
Jacques Peignon a décidé d’apporter sa pierre à l’édifice. Si vous passez par là, n’hésitez pas à vous arrêter : il vous parlera de ses voyages, mais il peut aussi le faire sous forme de conférences.
Avis aux amateurs !

• L'info en plus

Courageux ! La première expédition scientifique au Pôle Sud est envoyée en 1839 par les Britanniques. Elle comprend des médecins, des naturalistes et des botanistes. Le 21 janvier 1840, des explorateurs français, commandés par Dumont d’Urville plantent leur drapeau sur les terres antarctiques. Quelques jours plus tard, c’est au tour de la flotte américaine de Charles Wilkes d’y parvenir. La découverte est alors controversée. En 1841, l’explorateur James Clark Ross découvre l’île de Ross. Mercator Cooper, quant à lui, accoste en Antarctique de l’Est fin janvier 1853. La période 1895-1922 correspond à l’âge héroïque de l’exploration dans l’Antarctique, durant laquelle de nombreuses expéditions sont menées.

Un peu d’histoire : Dans l’antiquité, Aristote a parlé le premier du continent antarctique.
Au IIe siècle, l'astronome grec Ptolémée est persuadé que le continent existe, au point d'affirmer que ces terres sont habitées et cultivées, mais restent inaccessibles au reste de la Terre à cause d'une grande bande de terre infranchissable abritant des monstres.
Au XVe siècle, Bartolomeu Dias et Vasco de Gama parviennent à passer et contourner le cap de Bonne-Espérance (au sud de l'Afrique) et réfutent ainsi l'hypothèse d'un continent africain étendu jusqu'aux plus hautes latitudes sud. Néanmoins, lorsque Magellan contourne le sud du continent américain, il découvre qu'il y existe un détroit difficile à franchir, et au-delà duquel un épais manteau neigeux apparaît sous un climat très froid.
Est alors émise l'hypothèse qu'un immense continent appelé continent austral sur les planisphères de l'époque, existe et qu'il serait continu de la Terre de Feu à l'Australie…

Le plus grand désert au monde : La superficie du continent Antarctique est de 14 millions de kilomètres. 98 % de sa surface sont recouverts d’une couche de glace faisant près de 2 kilomètres d’épaisseur. Le climat y est froid, sec et venteux. En l’absence de précipitations, l’intérieur du continent est semblable à un grand désert. « Il n’y a pas de population humaine permanente et l’Antarctique n’a jamais connu de population indigène. Seuls des plantes et des animaux adaptés au froid y survivent, y compris des manchots, des phoques, des mousses, du lichen et de nombreux types d’algues » soulignent les spécialistes.

The Glory of the sea, qui est actuellement dans le port de Marans en Charente Maritime, appartient à Charles Hedrich, célèbre pour ses exploits sportifs.
En compagnie de Arnauld Tortel, un des meilleurs spécialistes français du Pôle Nord, Charles Hedrich pense pouvoir rallier le Pôle Nord à la terre Ferme du Groenland et enchaîner sur la traversée jusqu’a Thulé. Plus de 2000 km, si possible sans assistance...

Photos Olivier Mesnier et Jacques Peignon (tous droits réservés)

Photos 1, 2, 5, 6, 8, 9 : Au milieu des glaces

Photo 3 : plage du bout du monde

Photo 4 : Jacques Peignon et Maria, sa compagne, travaillent à la restauration de l’ancien moulin de Port Maubert.

Photo 7 : L'arc en ciel !

Photo 10 : Un accueil inattendu !

Photo 11 : Vers des terres inconnues

Photos 12, 13 : L'ancien magasin du moulin de Port Maubert, en cours de restauration

Photo 14 : Jacques Peignon : un Saintongeais qui aime l’aventure !

Moulins de Jonzac :
la roue tourne !


Chaque année au mois de mai, la journée des moulins sensibilise le public à la sauvegarde du patrimoine meunier et meulier avec des animations organisées partout en France. Depuis 2001, année de remise au vent du moulin du Cluzelet, Jonzac a inscrit ce rendez-vous sur son agenda festif avec le moulin de chez Bret.






L’attachement du public est resté intact, si l’on en croit l’affluence dimanche dernier. Les visiteurs, captivés par l’univers de ces mécanismes mus par le vent et l’eau, sont venus nombreux. Les visites commentées par Frédéric, Aline, Sandrine et Delphine pour les moulins ainsi que les promenades en barque conduites par Cyril et les balades pédestres autour de la Seugne, ont attiré quelque mille visiteurs.


L’équipe de l’office de tourisme se prépare maintenant pour la journée du patrimoine de pays, dimanche 14 juin. Avis aux amateurs !



Photo 1 : le complexe des Antilles de Jonzac et le jet d'eau

Photos 2, 3, 4, 5, 6 : Le moulin de chez Bret avec un clin d'œil aux fouilles de la villa gallo-romaine

Photos 7, 8, 9 : Le moulin du Cluzelet où l'on peut acheter de la farine au meunier

Photo 10 : Pierre Jean (à gauche) habite l'ancien moulin de Jonzac, près de la Seugne

Photo 11 : Il n'y a pas d'âge pour aimer les moulins !

Photo 12 : Et un petit tour en barque quand la batterie n'est pas à plat !

Jonzac : Tentative d’enlèvement d’un jeune garçon ?


Décidement, que se passe-t-il à Jonzac ?

Ces derniers mois, les actes de vandalisme s'enchaînent entre vitrines cassées, vols et feux de maisons en centre ville dont l'auteur - un adolescent de douze ans - a été placé en famille d'accueil. Un nouveau feu de voiture, qui s'est déclaré dans la nuit de samedi à dimanche avenue Gambetta, n'est donc pas de son fait. En conséquence, plusieurs pyromanes évoluent dans les parages.

Inquiètudes

S'y ajoute une autre affaire préoccupante. La semaine dernière, un garçon de six ans fêtait son anniversaire en famille dans un restaurant de la ville. A un moment donné, l'enfant quitta la table pour aller faire un petit tour à l’extérieur. C'est là qu'une voiture s'arrêta et l'un des occupants lui demanda de monter à bord. Heureusement, le petit prit peur et rentra aussitôt dans l'établissement, allant raconter à sa mère ce qui venait de se passer.
Il était environ 21 h 30 et comme il faisait mauvais temps ce soir-là, aucun consommateur n'était sur la terrasse. Il n'y a donc pas de témoin, mais un enfant pourrait-il inventer un tel scénario ?
Toujours est-il que l'affaire a été prise au sérieux. La police a été prévenue et les écoles averties. Il semblerait qu'une fillette ait été abordée récemment dans les mêmes conditions. Nous avons tous en mémoire l'affreuse affaire de Jarnac-Charente où une petite fille avait été enlevée dans une résidence puis retrouvée violée, mais vivante, cachée sous un tas de bois...
Il ne faut donc pas céder à l'affolement, mais rester vigilant : bien surveiller ses enfants et surtout leur rappeler de ne jamais parler avec des étrangers et encore moins de les accompagner dans un véhicule, même s'ils leur promettent bonbons ou jeux vidéo.
Cet évènement ne fait qu'accroître le malaise qui règne actuellement à Jonzac dont l'image est forcément altérée par cette succession de faits auxquels viennent de s'ajouter une voiture "victime" de coups de burin près du complexe aquatique des Antilles et un feu de haie chez un particulier, rue des Pierrières. De nombreux habitants admettent «qu'ils n'avaient jamais vu ça auparavant»...

samedi 23 mai 2009

Jean Fontaine : la sculpture à en perdre ses boulons !


Ce sculpteur n’est pas un fabuliste, et pourtant il réinvente la terre en lui donnant des formes qui deviennent des contes à en perdre ses boulons…


Jusqu’au 1er juin, la salle municipale de Chaniers accueille artistes verriers et peintres ainsi que le sculpteur Jean Fontaine. Pour le visiteur, c’est toujours un plaisir de retrouver Allain Guillot, l’enfant du pays aux côtés de Christian Herry, O. Mallemoyche, E. Simonin, R. Anchuelo, M. Le Pilleur, T. Brethéas, Fara, Marquet Guérin, B. Hapiot et Patrick le Tuault.





La venue de Jean Fontaine, qui donnera à Chaniers une conférence dimanche 31 mai de 18 h à 20 h, est un événement. En effet, ce sculpteur est remarqué dans l’univers de la céramique contemporaine.




Partageons le commentaire de Michel Froidevaux à son sujet : « L’univers de ce sculpteur est peuplé de créatures hybrides,enchevêtrements parfaits de corps, d’animaux et de lourdes pièces mécaniques. Ses chimères de céramique mêlent avec humour, sueur et cambouis, vie et machinerie. L’artiste nous livre une version onirique d’un monde où les frontières entre l’homme et sa création se confondent au point d’en rejeter la définition vers des limites extraordinaires. Ce chirurgien céramiste part souvent de moulages de pièces mécaniques (boulons, vilebrequins, pieds de bielle…) sur lesquels il rajoute ses propres créations dérivées du corps humain. Cette quincaillerie prend corps en de surprenants êtres humains, à moins que ce ne soit la machine qui respire. L’humaine quincaillerie, qui s’affirme sous les yeux du visiteur, se situe dans la lignée de l’univers d’un capitaine Némo débarqué des rêves de Jules Verne ».
A ne pas manquer !



• L'info en plus
Exposition proposée par l’association « en verre au bon endroit » ouverte tous les jours de 14 h à 19 h, samedi, dimanche et jours fériés de 10 h 30 à 13 h et de 14 h 30 à 19 h.
Rencontre avec le public mercredi 27 mai de 18 h à 20 h animée par Patrick le Tuault et B. Hapiot.



photo 1 : Le serpent de Jean Fontaine

Photos 2 et 3 : regard... sur la femme ange !

Photo 4 : Les méduses de E. Simonin

Photos 5, 6, 7, 8 : L'univers du sculpteur breton Christian Herry

Photos 9 et 10 : l'inauguration samedi dernier en présence des personnalités

Photos 11 et 12 : Quand un toucan n'en croit pas son postérieur !

Photo 13 : Clin d'œil à l'Empire du Milieu


Photo 14 : Les flacons précieux d'Allain Guillot

Photo 15 : Xavier de Roux, maire de Chaniers, lors du verre de l'amitié

Photo 16 : M. Gilardi de France Locale TV avec des amis

Photo 17 : Chantal Jouet (à gauche), organisatrice de cette manifestation

lundi 18 mai 2009

Vous aimez les perles de Tahiti ?


Vendredi 15 et samedi 16 mai, le restaurant le Vieux Logis, à Clam, proposait une exposition de perles de Tahiti. Un enchantement pour les yeux...

Philippe Girard, le nouveau propriétaire du restaurant le Vieux Logis, avait convié le public à un rendez-vous original avec les perles noires de Tahiti, magiques, envoûtantes, aux reflets variés et énigmatiques.
En temps habituel, on peut déjà les admirer (sous forme de boucles d’oreilles et de colliers) dans la vitrine située à l’accueil, mais cette exposition a réservé de belles surprises avec des pièces d’exception de la ligne Moorea Pearl Design.

Juliette Philippe, responsable commerciale, et Thierry Martin, artisan créateur, étaient venus tout spécialement de Tahiti pour conseiller la clientèle. Ils ont apporté moult détails sur ces bijoux particuliers qui attirent le regard. Chaque pièce, faite à partir des perles cultivées dans des fermes spécialisées, est accompagnée d’un certificat d’authenticité.
« Cette exposition vente était de grande qualité » souligne Philippe Girard qui est passionné, vous l’avez compris, par la Polynésie où il a effectué deux séjours. D’ailleurs, là-bas, les hommes portent couramment ces perles (magnifiques) autour du cou...

Histoire : Quand les Anglais occupaient
le château de Montendre...


Il fut un temps, au XIXe siècle en particulier, où Montendre était une bourgade plus animée que Jonzac. Sa foire du 11 novembre, la Saint Martin, qui attire un grand nombre de visiteurs, en est l’héritière directe. Pourquoi Montendre ne valoriserait-elle pas son passé en organisant des fresques historiques, comme l’a fait la commune de Vanzac voici quelques années ? Une idée à creuser…

Lorsqu’on évoque le Sud Saintonge, l’expression des «trois monts» est couramment utilisée, les villes de Montendre, Montlieu et Montguyon se trouvant sur des hauteurs. Néanmoins, elle pourrait s’appliquer à Montendre uniquement pour une raison géographique : le site comporte trois collines élevées (à 260 mètres au dessus du niveau de mer, d’après Rainguet). Celle du château, visible loin à la ronde, conserve les témoignages de constructions anciennes ; la butte du Calvaire surplombe l’actuelle avenue de Royan ; enfin sa voisine, située «entre les deux», accueillait des moulins qui tournaient allégrement au temps d’avant.

Cette imposante masse de terre est masquée par les hautes maisons construites en bordure de rue piétonne, place des Halles et Grand’Rue. Et pourtant, il suffit de prendre la rue du Calvaire pour être convaincu de sa présence. L’actuelle rue des Jardins était l’ancienne voie d’accès à Montendre avant le XIXe siècle.

Le témoignage emblématique de la ville est la Tour Carrée qui veille à ses destinées. Clin d’œil à l’histoire de la région, ce lieu (malheureusement peu valorisé) reçoit de nombreux visiteurs. En effet, de cet endroit stratégique, la vue sur «Montendre les Pins» est imprenable et s’il fait beau, on peut même apercevoir l’estuaire.
Les forêts de résineux, qui se perdent à l’horizon, remontent à Louis-Philippe. Les tempêtes les ont malmenées, mais le commerce du bois reste important et les plantations se poursuivent. Antérieurement, poussaient taillis et bruyères.
En prenant la direction de Jonzac, la nature du sous-sol évolue. A l’argile, succèdent des terres calcaires propices à la culture des céréales et de la vigne.

Romaine, anglaise et française par la grâce de Jupiter et de Dieu !

Montendre fait partie des lieux habités depuis la plus haute antiquité. En l’état actuel des recherches, nous ignorons si elle fut peuplée, comme Saint-Césaire, par des contemporains de «Pierrette», cette néandertalienne qui côtoya l’homo sapiens ! Par contre, elle fut gauloise, puis gallo-romaine. Un castrum y avait été installé sur l’ancienne voie allant de Fronsac à Rouffignac et Petit Niort (près Mirambeau). Son nom découlerait du responsable militaire qui commandait le site : Mons Andronis.
Une charte d’Edouard II, datée de Windsor le 25 mai 1308, la nomme encore ainsi.
Au cours des siècles, les désignations varient allant de Montander, Montandrum, Montandre pour devenir le Montendre que nous connaissons.

La ville primitive s’étendait au pied du château. En cas d’attaques, les habitants trouvaient refuge dans l’enceinte qui les protégeait des assaillants.
«Autrefois, l’église était entourée du cimetière et elle se trouvait en dehors de la ville. Le secteur des Brouillauds n’était qu’un hameau isolé» soulignent les historiens. Durant la Guerre de Cent ans qui commença en 1337, Montendre fut alternativement anglaise et française (de même que Saintes ou Mirambeau). A l’époque, on ne pouvait guère parler de construction européenne, mais plutôt de destruction...

Le 14 mai 1402, à la Motte à Vaillants, se déroula le fameux combat des sept chevaliers français contre sept chevaliers anglais. Le défi avait été lancé par les seigneurs d’outre Manche «ayant désir de faire arme pour leurs dames». Ils n’imaginaient pas être battus un seul intant !
Malheureusement pour leur renommée, les Français, conduits par Guilhem de Barbazan, l’emportèrent. Robert de Scale fut tué « d’un coup de hache sur la tête » par Archambaut de Villars. Cette victoire transporta de joie le duc d’Orléans qui les récompensa «d’une somme de mille francs d’or».
On raconte qu’après leur triomphe, les vainqueurs allèrent rendre grâce au Seigneur dans l’église Saint Pierre de Montendre, oubliant sans doute l’un des dix commandements «tu ne tueras point»...
Cette affaire ne bouta pas les Anglais hors de Montendre. En 1452, Jean de Brosse reprit la ville de haute lutte. Furieux, il rasa le château à l’exception des tours (elles pouvaient toujours servir).
Humiliés, les Anglais ne tardèrent pas à répondre. Ils massacrèrent la population et brûlèrent les habitations... avant de déguerpir à l’approche de Charles VII. Inutile de décrire les conditions de vie à l'époque : à moins d’être seigneurs ou soldats, elles étaient misérables.
La paix revint pour peu de temps. En 1562, les guerres de religion commencèrent à faire rage entre Catholiques et partisans de la Réforme.
La place montendraise étant protestante, plusieurs églises de la châtellenie furent alors pillées et démolies (l'historien Marc Seguin a fait un excellent travail à ce sujet). En rétablissant la paix religieuse, l’Edit de Nantes mit un terme aux agitations qui troublaient les campagnes.
Les chroniques rapportent qu’en 1587, Henri IV en personne vint coucher au château de Montendre, propriété d’Isaac de la Rochefoucauld. Il était le fils de François de la Rochefoucauld, l’un des principaux chefs calvinistes en Saintonge.
Le XVIIe siècle fut, ô bonheur, plus clément ! Par contre, la fin du XVIIIe siècle devint à nouveau mouvementée.
Pendant la Révolution, deux Montendrais eurent la peur de leur vie. Les sieurs Ribot et Bouyer, dénoncés par le comité de Salut Public, furent incarcérés. Ils furent sauvés in extremis par le 9 Thermidor qui entraîna la chute de Robespierre.

Aux XIXe et XXe siècles, Montendre changea de physionomie et entra dans la modernité économique. Ces époques ont été, elles aussi, marquées par les guerres (les premier et second conflits mondiaux en particulier).
Du château ancien, il ne subsiste aujourd’hui que la Tour carrée, la Tour ronde (où apparaissent d’intéressants graffiti) et les ruines d’une maison bourgeoise édifiée en 1751. Une très belle cave voûtée et un immense escalier de pierre valent le détour.
L’ensemble mériterait d’être valorisé. Des spectacles pourraient y être organisés et, pourquoi pas, des veillées ou circuits nocturnes durant l’été avec évocation du passé et costumes (une idée à creuser par l’Office de Tourisme) ?

Les travaux réalisés au XIXe siècle furent considérables

Les travaux réalisés à Montendre au XIXe siècle ont été très importants. Jadis, accéder à Montendre était périlleux pour les attelages en raison des fortes «côtes». Les maires comprirent qu’il était urgent, afin de faciliter les échanges commerciaux, de transformer le «paysage».
Aux entrées d’agglomération, des rampes furent constituées. Le principe était simple : en augmentant la longueur, on diminuait la hauteur. Ainsi disparaissait l’impression de grimper ! Ces voies sont l’actuelle Avenue de Royan et la route de Saint-Savin. Du côté du Champ de Foire par exemple, le terrain fut rehaussé de trois mètres.

Tous ces chantiers furent réalisés à la main. La différence de niveau est visible au puits des chandelles qui alimentait en eau les riverains. Devenu trop bas par rapport à la nouvelle route, on le coiffa d’un chapeau de pierre qui le remit à hauteur.
L’économie devint prospère. Outre l’agriculture environnante, les commerces étaient florissants et les foires (dont la Saint-Martin, le 11 novembre) drainaient bon nombre de villageois.
Le premier marché aux porcs, situé au pied du château (où se trouve le Temple) fut transféré sur la place en bas de la rue du Nord. Celui aux bestiaux se tenait à l’emplacement du champ de foire actuel.

Au début du XXe siècle, Montendre était desservie par le train Paris-Bordeaux et la «ligne économique» Mirambeau-Saint Aigulin. Elle possédait la fée électricité ! Les auberges et hôtels étaient légion. On imagine facilement la vie grouillante de cette bourgade rurale.
Les halles étaient un lieu de rencontres et d’échanges commerciaux. Reconstruites en 1863, elles faillirent être détruites en 1974 pour céder la place à un parking. Une consultation publique (vote) trancha cette épineuse question : elles resteraient où elles étaient ! Tant mieux car elles auraient forcément été regrettées...

Certains se souviennent encore de l’ancienne gendarmerie qui s’élevait près du l’actuel marché couvert (construit en 1969). En fait, les forces de l’ordre occupaient l’ancien hospice édifié par le marquis de Villegagnon en 1751 sur les recommandations de sa tante, Anne de la Rochefoucauld. Outre l’accueil des vieillards nécessiteux, on y instruisait les jeunes filles indigentes.
L’édifice a été démoli en 1966. Les gendarmes sont alors partis route de Blaye, puis boulevard de Saintonge, secteur où l’activité s’est développée.

Au fil des années, la cité s’est agrandie avec la création de vrais quartiers. L’essor du rail est à l’origine de l’avenue de la République par exemple. Dans le passé, Montendre tirait sa richesse de l’exploitation du bois, des tuileries, des faïenceries et des fabriques d’étoffes.
Au XXe siècle, les grandes usines de Montendre étaient la CEC et Morgan Thermic. Les difficultés que rencontrèrent ces deux entreprises par la suite aboutirent à leur fermeture. Un rude coup pour l’emploi local.

Aujourd’hui, la ville mise sur le tourisme et l’écologie. Son secteur économique reste faible car elle n’a pas réussi à attirer sur son territoire des sociétés employant une main d’œuvre importante.
Il fut un temps où Montendre était la rivale de Jonzac. Aujourd’hui, l’écart s’est creusé, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit-on !

Photo 1 : La Tour carrée.

Photo 2 : Les historiens estiment qu’avant le château de pierre, existait une construction en bois où Charlemagne serait venu poursuivre le duc Hunald.
Le château eut plusieurs propriétaires dont la famille de la Rochefoucauld. Au début du XIXe siècle, il était habité par le marquis de Brosse. «Chaque dimanche, en culottes courtes, guêtré de droguets et en sabots, il se rendait à la messe où il accompagnait les chants au violon» dit-on.
Dans le parc du château, on remarque les vestiges d’une fenêtre sauvée d’une démolition en centre ville. Elle est datée du XIIe siècle.
Autrefois, sur la colline située derrière l’actuelle rue piétonne du Marché bordée par les immeubles, existaient deux moulins auxquels on accédait par des chemins étroits et abrupts. En face, on remarque le calvaire, un autre «promontoire» montendrais.

Photo 3 : Montendre au début du XXe siècle

Photo 4 : Les halles faillirent être détruites

Photo 5 : Qui se souvient de l’ancien hôtel Dieu qui devint plus tard une gendarmerie ? Aujourd’hui, ce bâtiment a disparu pour faire place au marché couvert

• L'info en plus


Qui était Flore de Montendre ?

Flore de Longchamp de Montendre était l’épouse du navigateur Louis Antoine de Bougainville.
Qui était-elle et avait-elle un rapport avec Montendre en Charente-Maritime ?
Cette jeune femme, d’une grande beauté, descend d’une branche extérieure de la famille la Rochefoucauld. L’histoire remonte au XVIe siècle quand Isaac de la Rochefoucauld, seigneur de Montendre, eut deux garçons de Madeleine Maréchal, hors mariage. En père responsable, il les dota et ils firent carrière dans les armes. L’un d’eux s’installa en Bretagne où il fonda une lignée sur la terre de Longchamp.
L’actuel comte de Longchamp de Montendre, son descendant, possède le château de Kersao à Plouay, dans le Morbihan. Flore n’est autre que son aïeule.