jeudi 29 novembre 2012

Vers une sixième République ?


La démocratie représentative, modèle de la démocratie occidentale, est bien malade tant elle a été accaparée par les partis, eux-mêmes contrôlés par des hommes et des femmes de pouvoir liquidant sans vergogne leurs concurrents pour assouvir des rêves de gloire.


Copé veut être président de la République depuis sa prime enfance. Pour y parvenir, il a renversé la table d’un parti qui risque de ne pas trouver suffisant ce prétexte pour fonder une légitimité. La politique, c’est effectivement l’ambition, mais elle ne s’arrête pas là dès lors qu’il s’agit de défendre le vivre ensemble de la République créant la loi pour tous.

La République, cette institution pour laquelle on s’est tant battu, va-t-elle devenir une formule creuse ? De jeunes messieurs s’essuient les pieds dessus, persuadés que leur talent leur permettra de gouverner les citoyens, tout en occupant à vie les postes de l’Etat et ses prébendes. Avec quelques amis, on constitue des cours. Charité bien ordonnée, les courtisans s’empressent de happer au passage des postes et des sous !

Rien n’a changé depuis la monarchie. Sous Louis XIV, Saint-Simon avait raison de dire : « dès que le Roi crée une charge, Dieu crée un imbécile pour l’acheter ». Pourtant, il y a quelques années encore, on rencontrait des personnalités qui en imposaient, Simone Veil, Georges Pompidou, Raymond Barre pour ne citer qu’eux. Ils parlaient de la France et de son avenir, comme Charles de Gaulle, leur maître tutélaire portant sa grande ombre, flanqué d’André Malraux. Leurs opposants avaient de l’esprit. François Mitterrand, Roland Dumas, Michel Rocard pouvaient dialoguer à une certaine altitude, dans les pas de Pierre Mendès France. Même le stalinisme avéré de l’Extrême Gauche n’était pas nul. Aragon y dessinait ses cloches de Bâle et l’on chantait les yeux d’Elsa qui étaient, pourtant, ceux du KGB.

Et puis, tout s’est mis à fondre dans la mondialisation, dans la pensée unique sociale libérale, dans le néo-keynésianisme américain. On se dirigeait vers la fin de l’histoire, peuplée de nains de jardin vaticinant dans la cour d’école que représente l’Assemblée nationale, les mardi et mercredi, avec ses chahuts et ses noms d’oiseaux. L’opinion a rétréci le Parlement, l’opinion a rétréci la République et l’opinion a souhaité des hommes de plus en plus petits pour meubler une République. Réduite à presque rien, prisonnière des traités et des conventions internationales, du Marché commun, de l’organisation mondiale des marchés, des secrètes multinationales qui vont avec et des marchés financiers qui font joujou avec la dette des Etats en se prenant au sérieux alors qu’ils pratiquent admirablement le vol à la tire et ce que l’on appelait autrefois « l’accaparement » avec leurs agences de notation et autres singeries pour débiteurs crédules.


Alors, devant les difficultés et la complexité du monde, devant les défis à relever et tout simplement le sens à donner à notre civilisation, il est préférable aux nains de se chamailler un parti politique qui n’a d’autre doctrine que la prise de pouvoir. Pour s’emparer de la République, il faut d’abord s’emparer de l’UMP par tous les moyens !

Il est évident que ce désastre est inacceptable, qu’il met à mal notre modèle démocratique qui est celui de la démocratie représentative. Le Général de Gaulle avait raison. Le système des partis d’un monde partisan, donc sectaire, ne peut être un système démocratique au sens où la démocratie reste le gouvernement du peuple.

On a beaucoup parlé de sixième République. Changer d’organisation démocratique, c’est permettre aux électeurs de rester maîtres de l’action de leur bulletin de vote. Pour qu’une République soit citoyenne, il est nécessaire que le citoyen soit dans l’obligation de s’en mêler. Et l’on revient à « la tentation de Venise », c’est-à-dire à la République de Venise qui permettait le tirage au sort des citoyens chargés de choisir leurs dirigeants, ceux qui doivent exécuter la volonté du peuple et ne peuvent en faire une profession en accaparant les postes pendant des décennies.
Les constitutionnalistes de notre pays devraient se pencher sur ces pistes pour que nous « réenchantions » un peu notre République malmenée.

dimanche 25 novembre 2012

Carte intercommunale
de Charente-Maritime


• Communiqué de la Préfecture 
Adoption du schéma de coopération intercommunale 

 La Commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) s’est réunie le 19 novembre 2012 à la Préfecture et a achevé, à cette occasion, le futur schéma de coopération intercommunale de la Charente Maritime.

Au cours de la réunion, a été présenté le bilan des consultations des collectivités concernées par les projets d’extension du périmètre ou de fusion d’EPCI dans le secteur de Saintes (qui avaient fait l’objet d’un avis favorable lors de la CDCI du 12 juillet 2012) :
- Extension du périmètre de la CDC Charente-Arnoult Cœur de Saintonge aux communes de Balanzac et Nancras issues de la CDC Seudre et Arnoult ;
- Extension du périmètre de la CDC du canton de Gémozac et de la Saintonge viticole à la commune de Thézac issue de la CDC Seudre et Arnoult ;
- Extension du périmètre de la Communauté d’agglomération Royan Atlantique (CARA) aux commune de Corme Ecluse, Sablonceaux et Saint Romain de Benet issues de la CDC Seudre et Arnoult ; - Fusion de la CDC du pays Santon avec la CDC du Pays Buriaud (+ Corme Royal, La Clisse, Pisany et Luchat issues de la CDC Seudre et Arnoult, Ecoyeux issue de la CDC de Saint Hilaire de Villefranche et Montils issue de la CDC de la région de Pons) ;

Ces 4 projets de périmètre ont été adoptés à la quasi unanimité des communes concernées. Ils seront mis en œuvre dès le 1er janvier 2013 et auront, notamment, pour conséquence, la dissolution de la CDC des bassins de Seudre et Arnoult et la transformation de la CDC du pays santon en communauté d’agglomération.

 Par ailleurs, la CDCI s’est prononcée favorablement :
- pour le rattachement, au 1er janvier 2014, de la commune de Rouffiac à la future CDA du Pays Santon ; - pour la fusion, au 1er janvier 2014, de la CDC de la Haute Saintonge (sans Rouffiac) avec la CDC de Pons.

Par ailleurs, concernant les Vals de Saintonge, les consultations réalisées n’ont pas permis d’achever la procédure de validation du périmètre de la future CDC. Aussi, la CDCI, sur proposition du préfet, a réitéré son avis favorable (27 voix pour, 17 contre et 1 bulletin blanc) sur le périmètre prévoyant la fusion, au 1er janvier 2014, des 7 CDC des Vals de Saintonge au profit d’une CDC unique.

Ainsi, au terme d’une concertation soutenue tout au long de l’année 2012, la CDCI a adopté l’ensemble des périmètres qui dessineront la future carte de l’intercommunalité. Au 1er janvier 2014, la Charente Maritime sera dotée d’un schéma de coopération intercommunale comprenant 13 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre contre 25 actuellement, répondant ainsi aux dispositions de la loi du 16 décembre 2010 portant réforme des collectivités territoriales.

« Rouffiac,
c’est la bande de Gaza »
s’insurge Julien Tissandier


• Nouvelle carte intercommunale 

Lundi, la CDCI s’est réunie à La Rochelle sous la présidence du préfet, Béatrice Abollivier. Si tous les problèmes intercommunaux ne sont pas encore résolus dans le département, ceux que vivaient la 
Haute-Saintonge et le canton de Pons ont trouvé un aboutissement. Les réactions des intéressés sont 
contrastées… 

Décidément, le canton de Pons n‘en finit pas de panser ses plaies. La première estocade fut portée voici des décades quand deux élus Claude Belot, maire et conseiller général de Jonzac, et Fernand Pierre Delapeyronnie, maire et conseiller de Pons, décidèrent de sortir les armes. Comme au temps des guerres de religion quand Catholiques et Protestants croisaient le fer. Depuis, l’artillerie a évolué, l’origine des conflits aussi.

Cette fois-ci, il s’agissait d’intercommunalité depuis le lancement, par Gaston Defferre, des grands chantiers de décentralisation. Les communes étaient nombreuses, il était urgent de les regrouper ! Claude Belot créa la plus grande Communauté de Communes de France - portée sur les fonts baptismaux par René Monory - en fédérant les cantons du Sud Saintonge. Et comme il avait de l’ambition, il se dit que de son voisin, il ne ferait qu’une bouchée. C’est alors que Fernand Pierre, en son donjon séculaire, répondit qu’il ne se laisserait pas faire. Il s’ensuivit des escarmouches et des histoires ardentes, le tout aboutissant au plus fabuleux gruyère que l’histoire ait connu dans la région.

Le canton de Pons éclata. Certaines communes rejoignirent Jonzac avec la promesse d’une vice-présidence comme ce fut le cas pour la charmante élue de Saint-Seurin de Palenne, Marie-Claude Drouet. Les autres organisèrent une résistance en créant leur propre communauté de communes sous la férule de Geneviève Hadet, maire de Brives sur Charente.
Voyant l’étendue des dégâts, le nouveau conseiller général de Pons, Daniel Laurent, n’était guère satisfait de la situation. Il fit alors tout pour ressouder cette terre trop craquelée à son goût.

 Jonzac ou Saintes ? 

 Le temps passant, les cicatrices s’atténuèrent. Le nouveau président de la communauté de communes de Pons, Michel Géneau, maire de Saint-Léger, mit les points sur les i : l’époque des divisions était passée. Daniel Laurent, devenu sénateur - donc sage - ne pouvait qu’abonder dans son sens. Il était temps que Pons retrouvât cette unité qui lui manquait tant. N’ayant rien oublié de ses anciennes ambitions, Claude Belot y vit un renouveau. En 2011, à l’occasion du nouveau schéma intercommunal de Charente-Maritime, favorable aux territoires importants, Sud Saintonge et région de Pons  pouvaient constituer une entité propice à leur développement.
Or, la CDC de Haute Saintonge n‘était pas seule à penser la même chose. Le maire de Saintes, Jean Rouger, se sentait prêt à transformer sa CDC en communauté d’agglomération. C’est alors que des communes proches de la cité santone, mais dépendantes du canton de Pons, se sentirent attirées par cette future CDA.

La fronde des trois communes proches de la Charente, Montils, Brives et Salignac
En découla une période mouvementée pour la commission départementale de coopération Intercommunale placée sous la responsabilité du préfet. En effet, arrivant de Dordogne, Béatrice Abollivier, succédant à Henri Masse, ne s’attendait pas à une telle agitation autour de la définition des périmètres.
Dans un premier temps, La Jard et Colombiers affichèrent leur volonté de rester à Saintes (on voulait les envoyer à Gémozac) et obtinrent gain de cause. Leur voisin, Montils, engagea une véritable croisade contre son entrée dans la CDCHS, se revendiquant totalement saintais, voire cognaçais « villes plus proches de Montils que Saint-Aigulin à une heure et demie de route ». Les habitants eux-mêmes montèrent au créneau pour critiquer ouvertement la CDCHS, « sa lourde fiscalité locale » et son président «trop autoritaire» à leur goût. Le premier magistrat, Jean-Paul Geay finit par gagner la bataille : il appartiendrait à la future CDA de Saintes au 1er janvier 2013.
Restait le sort de Rouffiac, membre de la CDCHS depuis des lustres, ainsi que celui de Brives et Salignac-sur-Charente, deux localités hostiles à la CDCHS. Après des rebondissements, le résultat est tombé lundi dernier à La Rochelle. Rouffiac rejoindra Saintes, cette commune n’ayant pas de continuité territoriale avec la Haute-Saintonge, tandis que Brives et Salignac seront dans la grande mouvance de Jonzac. Un coup de massue pour les trois maires qui espéraient exactement le contraire… Par contre, Béatrice Abollivier a enfin traité cette épineuse question et sur ce chapitre, elle peut envisager le repos du guerrier…

La CDC de Haute-Saintonge regroupera 131 communes au 1er janvier 2014 avec l'arrivée du canton de Pons amputé de Montils et de Rouffiac
Le maire de Rouffiac a failli donner 
sa démission


« Ce matin, j’ai failli démissionner. Si un ami ne m’avait pas rappelé qu’un militaire ne déserte pas, ma lettre était déjà écrite » lance Julien Tissandier.
Sa future entrée dans la CDA de Saintes l’a profondément choqué : « c’est un traumatisme complet, je ne m’y attendais pas du tout ». À son sens, l’État républicain a rayé d’un trait de plume vingt ans de travail : « les objectifs d’une communauté d’agglomération ne sont pas les mêmes. Tous nos investissements seront bloqués. Saintes a fermé sa guinguette, ce n’est sûrement pas pour en financer une à Rouffiac ! C’est une catastrophe pour la commune. C’est l’attitude de Montils qui nous précipite dans le trou. Il aurait fallu qu’on vienne nous en parler pour savoir ce qui allait se passer. Je trouve que c’est un mépris total vis-à-vis des habitants de Rouffiac. On nous prend et on nous jette comme un sac de pommes de terre. Rouffiac, c’est la bande de Gaza ! ».
Secoué (et surtout déçu), Julien Tissandier attend avec impatience que Claude Belot, Daniel Laurent et Jean Rouger viennent tous les trois à Rouffiac expliquer quel avenir attend cette commune qui a toujours été d’une fidélité exemplaire à la CDCHS.

À Salignac-sur-Charente, la déception est la même, mais dans l’autre sens. Avec Philippe Guillot, maire de Brives, Marcel Desbourdes exprime sa désapprobation quant à leur future appartenance à la CDC de Haute-Saintonge. « Que la commission ait tranché en faveur de notre entrée dans Jonzac ne nous surprend pas. D’ailleurs le vote a été sans appel avec trois voix contre seulement. Nous restons sur nos positions et allons prendre conseil auprès de notre avocate spécialiste en droit public. Si nous pouvons attaquer cette décision, nous le ferons au T.A. car notre souhait est de rejoindre Saintes. Sinon, nous entrerons dans Jonzac. Nous n’y ferons pas de l’opposition "idiote" car il n’est pas question de voter contre des décisions propices à l’essor des secteurs ruraux. Par contre, nous serons très attentifs aux comptes et aux dépenses en particulier » souligne l’élu qui a travaillé pendant 25 ans pour la maison de cognac Rémi Martin. Le conseil municipal de Salignac devrait se réunir prochainement afin d’informer les habitants de la situation.

 Que pense de toute cette affaire Daniel Laurent, sénateur et conseiller général de Pons ? « Après plusieurs mois de discussion, il fallait bien aboutir à la définition d’un périmètre. Je ne suis pas pleinement satisfait car je souhaitais que le canton de Pons puisse retrouver son unité. Montils est parti, c’est une chose. Brives et Salignac entrent dans la CDCHS, ce dont je me réjouis, mais Rouffiac s’en va à Saintes. C’est l’application de loi qui dit que les territoires doivent avoir des continuités. C’est pourquoi nous avions demandé à Montils de céder le chemin de halage de la Charente afin d’offrir une ouverture à Rouffiac sur la CDCHS. Je regrette le manque de compréhension et de solidarité de Jean-Paul Geay. Tout cela est dommage. Quoi qu’il en soit, nous avançons ».

La fusion entre les CDC de Haute-Saintonge et de Pons devrait avoir lieu début 2014 avant les élections municipales. Les problèmes de fiscalité ont été étudiés avec « un lissage » progressif qui permettra d’équilibrer les taux entre CDCHS et canton de Pons.
Après mars 2014, la grande Haute Saintonge verra le jour avec, qui sait, un nouveau président qui pourrait d’ailleurs être Daniel Laurent si Claude Belot ne se représente pas. On parle aussi de Bernard Lalande, maire de Montendre et de Francis Savin, maire de Saint-Pierre du Palais…

UMP :
L’Union des Mauvais Perdants…


Je t’aime, moi non plus. L’après Sarkozy est dur à l’UMP où la guerre des chefs ne fait que commencer. 
Dimanche dernier, Jean-François Copé a été élu président après rebondissement. Mercredi, on a appris que François Fillon serait peut-être le vainqueur… 

On se croirait revenu au congrès de Reims quand Ségolène Royal contestait l’élection de Martine Aubry. Il est des moments où le cœur se brise. Ce jour-là, la présidente de la région Poitou-Charentes, ex-candidate à la Présidentielle, pressentait le chemin jonché d’embûches qui s’ouvrait devant elle.

Dans la version présidence de l’UMP, François Fillon a vécu une aventure aussi douloureuse. Quelle drôle d’idée que les sondages l’aient annoncé vainqueur, Jean-François Copé ne valant pas un kopeck d’après les mêmes sources ? Dimanche soir, quand le dépouillement a battu son plein, la presse nationale qui, jusque-là, ne semblait pas hautement intéressée, s’est emparée du sujet. Et pour cause, l’affaire devenait médiatique puisqu’il y avait litige entre les candidats, les deux s’accusant mutuellement de malversations. Bourrage d’urnes d’un côté, plus d’enveloppes que d’inscrits de l’autre. Avouez qu’on a fait mieux pour une grande première Primaire ! 

Opération de vote à Pons en Charente-Maritime
Subitement, d’une simple élection à la tête de l’UMP, les Français ont assisté à un grand déballage automnal, entre un Copé persuadé qu’il avait gagné et un Fillon suffisamment diplomate pour ne pas s’attribuer une victoire hâtive. Une châtaigne dans un délicieux potage de potimarron !
Et l’on a vu resurgir Nadine Morano, la playmate du casting, assurer que son Copé à elle avait décroché la palme tandis que, dans le camp adverse, Valérie Pécresse, l’ancienne reine des universités, faisait preuve de retenue.
Après comptage et recomptage, c’est finalement François Copé qui l’a emporté d’une très faible avance. François Fillon a accusé le coup. Valises sous les yeux puissance 10.
Mercredi, changement de décor. La commission se serait  trompée. Elle aurait oublié d’ajouter les voix des trois fédérations de Wallis et Futuna, Mayotte et la Nouvelle Calédonie. Une paille.
Fillon devancerait finalement son adversaire avec 88004 voix.
Plus d’une centaine de députés UMP ont alors réagi en demandant une direction collégiale assurée par une personne neutre, Alain Juppé, maire de Bordeaux. Lequel, n’étant pas maso, a déclaré qu’il voulait l’approbation des deux camps (si tout va bien, il devrait recevoir les deux chefs de file dimanche 25 novembre).
Copé a riposté en parlant de mensonge, de spectacle désolant et du besoin de retrouver de la hauteur. Une façon de dire : j’y suis, j’y reste. Et il souhaite une clarification des résultats de la région de Nice. Enfin, Patrice Gélard, président de la Cocoe, a conseillé à François Fillon, qui ne veut plus présider l’UMP, de prendre la voie du recours…

Copé en tête dans le département 

En Charente-Maritime, Jean-François Copé est arrivé en tête devant François Fillon. Sur la quatrième circonscription Jonzac/Royan, le score était très serré. Deux bureaux de vote étaient ouverts aux adhérents, soit plus de 700. Sur le bureau de Pons qui regroupait les cantons de la Haute-Saintonge, Jean-François Copé a obtenu 98 voix contre 93 à François Fillon ; sur le bureau de Saint-Georges de Didonne, qui accueillait Royan Est, les cantons de Cozes et de Gémozac, Jean-François Copé a totalisé 135 voix contre 133 à François Fillon. Soit un total de 233 voix à J.F. Copé qui devance F. Fillon (226). Le taux de participation se situe entre 55% et 58%.

Comment l’UMP recollera-t-elle les morceaux dans les mois à venir ? Les 134 députés du courant Fillon vont-ils quitter le navire privant ainsi l'UMP d'une manne financière indispensable à son fonctionnement ? Que fera la grande mouvance des centristes qui ne veulent pas vendre leur âme au diable en se rapprochant d’une droite dure proche de Marine Le Pen ? Voilà bien les questions. Quels seront les nouveaux équilibres dans deux ans, date des prochaines échéances électorales ? 
Attendre et voir, dit-on…

A Pons, M. Gaudin, Danièle Poireau, Jeanne Journolleau et M. Poireau ont tenu le bureau de vote dimanche dernier

Réactions 

• Dominique Bussereau, président UMP du Conseil général :

« Un vote terni par le vaudeville de dimanche soir » « Le vote en lui-même est une réussite. La Charente-Maritime compte 3 571 adhérents. 2 163 ont voté et l’on a même enregistré 120 renouvellements de cartes. Les gens se sont donc déplacés, même si les habitants de Montguyon ont été obligés d’aller à Pons et ceux de Gémozac à Saint-Georges de Didonne. Les opérations de vote ont été contrôlées par huissier. Ce dynamisme a été terni par le vaudeville que nous avons eu sous les yeux dimanche soir. Le fait que chacun des candidats s’attribue la victoire et dénonce des malversations a provoqué un effet détestable. Maintenant, il faut absolument que Jean-François Copé et François Fillon travaillent ensemble. Durant la campagne, on a vu deux courants s’opposer. Si les militants ont voté Copé, c’est qu’en période d’opposition, ils veulent en découdre. L’attitude de Copé, qui semblait plus offensive face à un Fillon humaniste, leur a semblé la meilleure. Toutefois, l’UMP ne peut incarner qu’une droite dure. Elle doit aussi regrouper les centristes ». 

 • Qu’en pense l’UDI,  le Nouveau Centre de Jean-Louis Borloo ? 

L’un des fondateurs de ce nouveau parti auprès de Jean-Louis Borloo, le centriste Xavier de Roux, maire de Chaniers, fait part de ses impressions : « Nous avons observé ces élections avec une certaine surprise. Nous savions, pour avoir quitté l’UMP, que la droitisation de ce mouvement était en marche comme d’ailleurs la droitisation de la société française en général. Notre analyse était donc juste. Jean-François Copé a pris un chemin politicien alors qu’il faut au pays de l’équilibre, du calme et de la réflexion. Il a décidé d’enfourcher un cheval de guerre dans le style de son prédécesseur et peut-être avec un talent différent. Il est certain que les cicatrices au sein de l’UMP auront du mal à se refermer à moins que Copé n’accueille, à la direction du mouvement, une partie de l’équipe Fillon. Mais ce n’est pas notre affaire. Nous pensons de plus en plus que la partie centriste, prenant en compte clairement et sereinement les évolutions de la société française - et donc ses besoins réels - est absolument nécessaire. On voit les limites du dogmatisme socialiste et le populisme monter à droite. C’est donc la troisième voie, celle que rejoindra peut-être Hollande, qu’il convient d’emprunter ».

• Jean-Marc de Lacoste-Lareymondie, secrétaire départemental du Front National

« Après le parti socialiste, l’UMP donne une image épouvantable aux Français. On pourrait en rire, si c’était risible ! Le Front National parle évidemment d’une autre voix. Vous allez dire que nous nous servons de cette affaire pour tirer la couverture à nous, mais une réalité s’impose. Depuis trois jours, des militants, déçus de l’UMP, adhèrent à notre parti. Ce flux a commencé avec l’arrivée à la présidence de Marine le Pen et il ne se tarit pas. La base de l’UMP, qui est de plus en plus droitière, ne se reconnaît pas dans le message de ses dirigeants. Et, s’il ne peut y avoir d’accord entre les instances de l’UMP et celles du Front National pour l’instant, des alliances aux prochaines élections seront possibles sur le terrain. Nous tendons la main ! Je rappelle également que lors de nos propres élections à la présidence, Bruno Gollnisch s’est incliné avec élégance ».

dimanche 18 novembre 2012

Présidence de l'UMP :
Copé en tête
sur la 4e circonscription
de Charente-Maritime


Deux bureaux de vote étaient ouverts aux adhérents de l'UMP à jour de leurs cotisations, soit plus de 700 sur la quatrième circonscription Jonzac/Royan.
Sur le bureau de Pons qui regroupait les cantons de la Haute-Saintonge, Jean-François Copé obtient 98 voix contre 93 à François Fillon ; sur le bureau de Saint-Georges de Didonne, ville du député UMP Dominique Bussereau, qui regroupait Royan Est, les cantons de Cozes et de Gémozac, Jean-François Copé totalise 135 voix contre 133 à François Fillon.
Soit un total de 233 voix à J.F. Copé qui devance F. Fillon (226). L'écart reste faible cependant. La taux de participation se situe entre 55% et 58%.

Après Hypnotic, Gilles Merlet
investit dans la cachaça
au Brésil


La famille Merlet est l’exemple même du dynamisme saintongeais. Faisant preuve d’opiniâtreté et de créativité, Gilles Merlet, viticulteur installé à Saint-Sauvant en Charente-Maritime, a lancé Hypnotic qui a fait un carton sur le marché américain. Depuis, il a investi dans une distillerie au Brésil où il a relancé la production de cachaça… Pendant ce temps-là, ses deux fils l’accompagnent dans des opérations de développement. Mardi dernier à Saint-Sauvant, ils organisaient la finale de la Sydecar by Merlet, compétition où quatre barmen européens ont présenté leurs cocktails goûtés par un jury de spécialistes avisés… 
Gilles Merlet répond à nos questions : 


• Votre entreprise a été créée à la fin du XIXe siècle. Quel est le secret de sa longévité ? 

 Effectivement, un certain nombre de personnes se sont succédé, de mon arrière grand-père Firmin qui a installé son premier alambic en 1850 à mon grand père, moi-même, puis mes deux fils Pierre et Luc. Distillateurs de cognac, nous avons fourni de grandes maisons comme Hennessy en produisant des eaux de vie, uniques et caractéristiques du terroir, avant de nous diversifier.

• Quels sont les produits qui ont permis à la société Merlet d'évoluer ?

Le cassis. Après 73, la guerre du Kippour et le premier choc pétrolier ont entraîné la baisse des ventes de cognac à un moment où les superficies de vignobles avaient été agrandies dans de fortes proportions. En 1975, la région produisait plus qu’elle n’avait de débouchés. C’était une situation difficile à gérer. Sur un plan personnel, sur la propriété, j’ai essayé de trouver de nouvelles diversifications. Après quelques essais infructueux, je suis tombé sur le cassis. J’y ai vu une opportunité car les industriels étaient obligés d’acheter à l’étranger. C’était également le tout début de la machine à vendanger. En y regardant de plus près, il était possible de récolter le cassis avec ce type de matériel. Nous avions un terrain qui se prêtait à cette culture. Avec un groupe de viticulteurs, nous nous sommes lancés dans l’aventure. Entre 1979 et 1982, nous avons planté une centaine d’hectares de cassis, une variété qui est la meilleure sur le plan aromatique bien qu’elle produise peu. Toutefois, mon expérience du cognac me faisait dire que même quand il y a surproduction, les bons produits se vendent. Nous avons acheté notre première machine à vendanger en 1982 : il s’est avéré qu’elle marchait mieux avec la collecte du cassis que des raisins ! Nous avons alors élaboré d’excellentes crèmes de fruits, ce qui nous a permis de nous faire connaître sur le marché.

 • C’est alors qu’est arrivé un Américain, ancien joueur de tennis !


Effectivement, en 2000, un Américain est arrivé dans la région. Il cherchait un viticulteur qui pouvait lui fabriquer une liqueur de cognac. Il est venu chez moi et m’a décrit ce qu’il voulait, un produit jaune. Je lui ai dit que ce produit existait déjà : il s‘appelait Alizé et je ne souhaitais pas en faire une copie. Il a réfléchi et opté pour une création. Je lui ai fait parvenir des échantillons. Après plusieurs essais qui ne l’ont pas convaincu, j’ai fini par mettre les points sur les i en lui demandant ce qu’il voulait vraiment : « quelque chose qui soit décalé, qui décoiffe ». C’est alors que je lui ai présenté Hypnotic, un produit à base de cognac, de vodka et de plusieurs fruits différents. J’ai travaillé une semaine dessus. A la fin, je me disais : « ils ne vont tout de même pas boire ça !». Au contraire, l’Américain m’a rappelé en me disant que c’était parfait.
Morale de l’histoire : il faut toujours être attentif au souhait du client et ne pas se baser sur ses goûts personnels. Hypnotic a fait un tabac sur le marché américain. Je me suis rendu compte que mon cocktail avait le même rapport sucre-acidité que celui du Coca-Cola. Ceci explique peut-être cela. Au bout de dix ans, il y avait besoin d‘un renouvellement. Il fallait donc ouvrir la gamme.

• Vous savez donc réaliser des assemblages…

Il faut savoir créer, faire preuve d’imagination. En me rendant à New York, j’ai assisté à un office du côté de Harlem. En voyant les femmes vêtues de mauve, j’ai aussitôt été inspiré : ce serait la nouvelle couleur d’Hypnotic ! Qui dit mauve, dit violette. J’ai donc assemblé une base de fruits rouges avec des violettes et d‘autres ingrédients. Le produit s’appelle Hypnotic Harmony et il marche.

• Vous avez également acheté une distillerie au Brésil ?

En effet, j’ai développé d’autres projets comme celui de la cachaça au Brésil. Je suis allé dans ce pays rencontrer et sélectionner des producteurs. J’ai fait appel à des investisseurs dont le groupe Bacardi qui m’a conseillé de traiter sur place. J’ai donc acheté une distillerie au Brésil qui produit ce rhum obtenu à partir de la canne à sucre. Il vieillit dans des vieux fûts de cognac. Début 2012, on m’a demandé de fabriquer une liqueur à partir d’un fruit, l’açai. Les Brésiliens en raffolent car il est bourré d’antioxydants. Nous venons de sortir une liqueur baptisée Cedilla. Elle est en vente aux USA et le sera plus tard en Europe. Les idées ne manquent pas.


• Que pensez-vous de l’opération Sidecar by Merlet ?

Pour se faire connaître dans le monde des spiritueux, il faut organiser des événementiels. Cette compétition réalisée autour du Sidecar, cocktail fait à partir de jus de citron, de triple sec et de cognac, permet de montrer et valoriser nos produits. Aujourd’hui, nous surfons sur la vague des cocktails. Mon fils Luc a vécu plus de deux ans à Londres après ses études d’agro. Il y a côtoyé beaucoup de barmen dont l’un a été élu meilleur barman du monde en 2009. Il s’agit de Tony Conigliaro qui présidait le jury mardi pour la finale. C’est le barman français qui a gagné, Mathieu Chapazian.

 Gilles Merlet, un homme qui voit plus loin que le bout de son nez ! Astucieusement lancé dans le milieu du show-biz new-yorkais grâce à la complicité d’un rappeur et d’un disc-jockey, le cocktail Hypnotic a fait fureur dans les années 2000 aux USA. Ses fils Luc et Pierre sont à l'origine de la compétition de cocktails Sidecar by Merlet.

Reportage Nicole Bertin

Compétition cocktail Sidecar
by Merlet
 : Et le vainqueur
est Mathieu Chapazian !


Le principe est simple. Plusieurs barmen, travaillant dans des établissements renommés, préparent des cocktails à base de produits Merlet. Ils sont goûtés par un jury qui sélectionne la meilleure « composition ». Le gagnant remporte le premier prix : un voyage à la Nouvelle Orléans pour l’édition 2013 de Tales of the Cocktail. 


 
 La finale Sydecar by Merlet 2012 a opposé des barmen français, allemand, anglais et espagnol autour de la création d’un Sidecar revisité et d‘un cocktail libre à base de crèmes de fruits. Le jury était présidé par Tony Conogliaro.


Mardi dernier à Saint-Sauvant (France), les  finalistes de l’édition 2012 se sont donc affrontés sous le regard d’un public attentif et de spécialistes. Le spectacle était au rendez-vous : place au shaker et au savant dosage des ingrédients !

Etaient en lice pour la France Mathieu Chapazian,The Monkey Club à Lyon ; pour l’Angleterre Bystrik Uko, Bassoon Bar/Corinthia Hôtel Londres ; pour l’Espagne Sergio Padilla, O’Clock bar à Madrid et pour l’Allemagne Maxim Kilian, The Parlour à Frankfort.


Les notes attribuées portaient sur la créativité, la présentation, la mise en scène ainsi que sur l’équilibre des arômes, l’aspect du cocktail et la valorisation des produits Merlet.
Le président du jury n’était autre que Tony Conigliaro, barman et mixologue de renom. Il travaille au "Bar sans nom" situé dans le quartier d'Islington à Londres.


Les barmen avaient deux cocktails à réaliser. Présent, un groupe de l’Ecole hôtelière de La Rochelle a suivi les épreuves avec intérêt.
 Le choix fut difficile. La France a finalement tiré son épingle du jeu. Et le vainqueur est Mathieu Chapazian du Monkey Club de Lyon !

 A gauche, Mathieu Chapazian, vainqueur de la finale Sidecar by Merlet


Au bar, on s'affaire...


  • Cocktail « Saveur d’autrefois » : 20 ml Cognac Merlet, 20 ml Triple Sec Merlet, 2 traits de jus de citron jaune, 10 ml de jus de mandarine (Alain Milliat), 10 ml Salers Gentiane


• Cocktail « Lapin rouge » : Une pincée de poivre noir, 30 ml de betterave rouge, 20 ml de jus de citron jaune, 30 ml mezcal « los danzantes » joven, 20 ml crème de poire Williams Merlet

 
 Sous le regard attentif des élèves de l'Ecole hôtelière de La Rochelle

Photos Nicole Bertin
 • Attention, l'alcool est à consommer avec modération.

En souvenir de Roelof Hendriks,
l’architecte des Antilles
de Jonzac


Nannie n’a pas changé. Même regard clair et cette force tranquille qu’elle a conservée malgré les épreuves de la vie… 


Lundi dernier, elle était de passage dans la région, chez ses amis Joëlle Brard et François Huchet qui ont ouvert le restaurant Le Moulin à Marcillac. La table aussi est immuable. Des mets de saison délicatement préparés par « la chef » qui n’a rien perdu en dextérité malgré un arrêt sur image de plusieurs années, après avoir quitté le Vieux Logis à Clam.

Le moment est à la confidence. Nannie se souvient de la formidable aventure des Antilles de Jonzac qu’elle a vécue avec son époux Roelof, aujourd’hui disparu. A l’évocation de ces années perdues, Roelof devient très présent dans nos mémoires. Nous ne l’avons pas oublié et si la maladie l’a enlevé à l’affection des siens, il reste son œuvre. Autrement dit, ses réalisations.

Roelof Hendriks, lorsd 'un verre de l'amitié aux Antilles de Jonzac
Le centre aquatique de Jonzac en fait partie. « En 1997, Claude Belot nous a contactés parce que nous venions de faire un parc aquatique entre Dreux et Chartres. Nous avions fait preuve d’imagination, la collectivité ayant peu de ressources. Cas rare en France, cette piscine publique s’est avérée rentable » souligne Nannie.
Rentrant d’un voyage dans les Caraïbes, le sénateur maire leur fit part de ce qu’il souhaitait pour sa ville : « Il nous a parlé d’une serre tropicale ». De tels investissements paraissaient bien onéreux, voire inaccessibles. Roelof s’attela alors au projet, cherchant à en réduire le coût.
La procédure fut bientôt lancée avec concours d’architectes et appel d‘offres. « Nous avons travaillé en relation avec un cabinet de Rochefort pour nous donner une couleur locale » plaisante Nannie.
 Finalement, le projet du couple hollandais, installé en France depuis des décades, fut retenu.

Nannie Hendriks, le responsable de la SEMDAS, Roelof Hendriks, Claude Belot
Une œuvre novatrice 

Le velum n’a pas été choisi au hasard. Contrairement à une toiture classique, il permet à la végétation de la serre de se développer. S’y ajoutent les grandes baies. Ce fut donc un projet novateur que les Hendriks présentèrent à la Communauté de Communes de Haute-Saintonge. Sorte de grande raie blanche déployée sur l’océan de la plaine jonzcaise…
Les architectes supervisèrent les travaux qui réunirent plus de trente corps de métiers. Un tel chantier en moins de deux ans, le défi était audacieux ! L’ensemble fut inauguré en 2002 par Jean-Pierre Raffarin, premier Ministre.  
« Je trouve que les Antilles vieillissent bien. Je suis fière et mon mari le serait aussi » avoue Nannie qui s’est rendue récemment sur les lieux.
Dans la foulée, ils avaient également réalisé le restaurant du Pôle nature de Vitrezay (canton de Mirambeau). Le couple a malheureusement dû cesser ses activités, Roelof ayant succombé à une inexorable maladie. Courageuse, Nannie a continué à aménager leur maison à Faugères dans l’Hérault. Elle a choisi la pierre de Sireuil en souvenir de la Saintonge.

L'équipe des Antilles dirigée jusqu'en septembre dernier par P. Maisionnaud, reparti depuis dans la région bordelaise. Karine Wilfart, directrice des services de la CDCHS supervise actuellement le centre aquatique.
Depuis quelques années, elle accomplit un tronçon du chemin de Saint-Jacques de Compostelle avec Catherine Queille, présidente de l'association Créa Cœur. « C’est un dépassement de soi, une belle histoire d’amitié et de rencontres. On découvre des paysages merveilleux tout en se vidant la tête. Le soir, on a une seule envie, prendre une bonne douche et se reposer ! ». L’an prochain, elles s’attaqueront à la partie espagnole jusqu’au Cap Finisterre, l’ultime étape du Camino...

François Migeat : D’Aimé Césaire
aux rives de la Charente


Homme de cinéma installé en Charente-Maritime, François Migeat a publié son premier roman en 1996. Le dernier en date « L’étoile du marin » conduit le lecteur de Hambourg au Brésil, des Caraïbes à l’Estonie à travers des périples maritimes, des aventures portuaires, des amours et des rencontres…

Le soleil darde ses rayons sur Taillebourg. La journée, radieuse, est une offrande du ciel avant l’arrivée des frimas. François Migeat regarde la Charente. Immense à cet endroit, la quiétude du fleuve est à peine troublée par un bateau qui passe.
Cet élément liquide, François Migeat le connaît bien. Il a grandi dans l’Île d’Oléron et c’est sûrement la mer, parfois tumultueuse au large de Vertbois, qui est à l’origine de sa première vocation. Très jeune, il entre dans la Marine Marchande et commence le voyage. L’Europe, l’Afrique, le Mozambique, Dakar. « J’ai rencontré d’autres cultures. Sur les cargos, nous embarquions des machines, parfois même des locomotives. Au retour, nous rapportions du bois, du café, du cacao ». Il aurait bien continué à naviguer si ses positions antimilitaristes, à une époque où il n’était pas conseillé de les afficher, ne lui avaient fermé des portes. « Ce n’est pas grave. Je vais faire du cinéma ! » se dit-il. Il devient photographe et se lance dans le film amateur. C’est alors qu’un réalisateur, remarquant l’un de ses courts-métrages, le fait travailler. Il a glissé un pied dans l’étrier et jure qu’il ne tombera pas de sa monture ! Jugez-en  : il a participé à une bonne centaine de films, fictions, publicités, reportages politiques et ethniques en France, Afrique, Amérique du Sud, aux Antilles et dans les Pays arabes. Parallèlement, il a écrit pour le café-théâtre, le théâtre et œuvré comme assistant metteur en scène.

François Migeat (à droite) aux côtés de Didier Catineau, directeur de collections chez Tami Editions
L’un de ses meilleurs souvenirs se situe dans les Caraïbes où il avait répondu à l’invitation d’Aimé Césaire. « J’ai été l’initiateur des premiers films antillais en Martinique » explique-t-il. « Je me souviens que nous fumions des cigares que lui offrait Castro ! Je suis resté plusieurs mois là-bas. Césaire me fascinait. Il y avait deux hommes en lui, le poète bien sûr, mais aussi l’homme politique. Il était maire de Fort-de-France. Très tôt le matin, les gens faisaient la queue devant sa porte ». Dans l’un de ses documentaires, « Le sang du flamboyant » (qui a inspiré une bande dessinée), il raconte l’histoire de René-Louis Beauregard, employé sur la propriété d’un béké dans les années 1940. Ayant appris que sa femme le trompait avec son patron, il le tua avant de s’enfuir. Il défia la gendarmerie pendant sept longues années, dit-on, avant de retourner son arme contre lui, plutôt que de se laisser arrêter. Une telle histoire ne pouvait pas laisser François Migeat insensible !


Du cinéma à l’écriture 

Pendant sept ans, François Migeat a été chargé de cours de cinéma à l’université de Jussieu Paris VII. Dans les années 1990, il s’est tourné vers l’écriture. Des bandes dessinées, puis des romans : Bourlingages en 1996, Et ton nom sera Vercingétorix en 2006 chez Robert Laffont, L’Espion du Pape en 2009 (coécrit avec Philippe Madral), Ça tourne Vinaigre en Saintonge en 2010, édit. Écritures, El incredible señor Juju en 2011. Le dernier en date « L’étoile du marin » est paru aux éditions la Découvrance.
Partant de La Rochelle, le capitaine Sterne va braver la peau du diable, le nom que les marins donnent à la mer. Sterne comme l’oiseau qui accompagne les navigateurs ! Au travers de romans d’aventure, François Migeat recherche l’évasion. Courageux, ses héros ont du caractère. Comme ces paysans croisés sur le chemin de l’école quand il était petit garçon : « Je n’ai jamais oublié l’un d’eux. Il faisait son pain, parlait peu. En paix avec lui-même, il disait qu’il pouvait mourir tranquille car il n’avait jamais volé un sou à personne. Sa manière à lui de dire qu’il respectait les autres ».
Cette façon de voir la vie, à la fois simple et authentique, François Migeat l’applique dans son quotidien. Et s’en inspire quand il prend la plume ! Il sera présent au salon du livre de La Rochelle, dimanche 9 décembre prochain et à Thénac, les 23 et 24 mars 2013.

Homme libre, toujours tu chériras la mer...
• L’étoile du marin de François Migeat

Fuyant la folie meurtrière en Afrique, Sterne se retrouve dans le seul endroit au monde où il avait juré de ne plus remettre les pieds. Ce port de La Rochelle, qu’il avait quitté sept années auparavant. Des souvenirs douloureux se réveillent. En compagnie de deux marins aux parcours étranges, soutenu par Stella, la Maltaise, capitaine du bar « L’Étoile du Marin », il embarque finalement pour le voyage de la dernière chance, sur un navire aux états de service aussi effrayants que son nom, le Cerbère. Marin perdu à terre, voyageur maudit comme le Hollandais Volant, qui avait été condamné à errer sur les mers pour l’éternité jusqu’à ce que l’amour d’une femme lui accorde la rédemption, Sterne, ses compagnons et leur vieux remorqueur affrontent l’infortune avec mille et une péripéties pour enfin trouver le bonheur.

Jamais sans Marianne…

Le député Dominique Bussereau vient d’offrir un buste de Marianne à la mairie de Saint-Pierre du Palais dans le Sud Saintonge (17). 

 

Lors des dernières élections législatives, Dominique Bussereau avait fait à une promesse à son suppléant. Si les urnes leur étaient favorables, il offrirait une Marianne à la commune de Francis Savin, symbole qui manquait cruellement à cette municipalité du Sud Saintonge.
Alors que de nombreuses localités en possèdent de fort belles, Saint-Pierre du Palais affichait un vide intolérable ! Qu’à cela ne tienne.

MM. Normandin, Bussereau et Savin
Lors d’une sympathique cérémonie qui s’est tenue récemment, Dominique Bussereau, réélu député, a tenu ses engagements. À ce rendez-vous, était convié Marcel Normandin, maire de Brie-sous-Archiac dont la Marianne est une voyageuse. Devant un petit cercle d’amis, l’élu conta son périple qui n’est guère banal : « C’est en juillet 1964 que Germain Cuzange, Français rapatrié d’Algérie, fit don à la commune de Brie d’un buste de Marianne qui ornait la mairie de Prévost Paradol, département du Tiaret. Touché, le conseil immortalisa ce geste sur le registre des délibérations qui reste en mairie pour faire partie des archives ».
Il faut dire que cette Marianne, à l'allure volontaire, ne ressemble pas à Lætitia Casta ou Brigitte Bardot. Elle est brune et possède une sorte de cuirasse : elle lui cache la poitrine et lui donne un faux air d’Athéna. Une Marianne un brin guerrière, en quelque sorte, que l’ancienne secrétaire de mairie avait pris en aversion.

La Marianne de Brie sous Archiac
Conséquence, la malheureuse statue avait fini au fond d’un placard. La nouvelle équipe l’a sortie de sa léthargie et désormais, la dame veille aux destinées de cette commune du canton d’Archiac. Un parchemin a été placé à l’intérieur afin de conter son histoire particulière.

La Marianne de Saint-Pierre du Palais devrait vivre des jours plus sereins ! Francis Savin remercia chaleureusement Dominique Bussereau pour ce don sur lequel repose sur les trois piliers de la République : liberté, égalité, fraternité. Cette rencontre se termina par le verre de l’amitié sous le regard attentif de la nouvelle venue qui suivra désormais les débats municipaux.
Sous le regard attentif des élus et des amis de Marianne !


 

• L’histoire de Marianne

Marianne provient de la contraction de Marie et d’Anne, deux prénoms très répandus en France au XVIIIe siècle. Son utilisation comme symbole de la République a été attribuée à une chanson révolutionnaire du pays albigeois, la Garisou de Marianno (en français, la Guérison de Marianne), composée par le cordonnier poète Guillaume Lavabre de Puylaurens. La chanson, racontant les avatars du nouveau régime, fut vraisemblablement écrite en octobre 1792, une dizaine de jours seulement après la fondation de la République. Pour les révolutionnaires, Marianne symbolisait la « mère patrie », la mère nourricière qui protège les enfants de la République. L’utilisation de ce prénom comme symbole fut rapidement accepté par tout le peuple français.

René Figari déclare son amour
à la Sérénissime !


Dans le cadre de « Ciné Conférences », le cinéma le Familia de Jonzac accueillait l’autre jeudi le conférencier René Figari. À la retraite, cet ancien professeur d’anglais de la région royannaise s’est transformé en cinéaste. Ses pas l’ont conduit dans des lieux mythiques. Il a ouvert le bal avec Venise… 

 

Que cherche-t-on en arpentant la grande scène de Venise ? Un décor de théâtre à ciel ouvert ? La découverte d’une architecture séculaire que l’acqua alta menace inexorablement ? Les coutumes et usages des Vénitiens ? Une balade "roucoulante" en gondole ? L’envie d’entrer dans une ville d’art où les cultures se rejoignent ? Savoir comment l’actuel maire de Venise, Giorgio Orsoni, parvient à concilier le passé et le présent, en préservant l’identité de la ville ? Les questions sont nombreuses, mais les réponses obtenues sont souvent superficielles. La Serenissima Republica garde jalousement ses secrets. Elle se dévoile à force d’observation, de patience, voire d’abnégation.


« Voyageur, nul n’entre ici s’il ne conjugue l’art à l’histoire et l’avenir à l’éternité » pourrait être la devise de Venise. Au moment où l’ambiance glisse, les énigmes se résolvent et s’envolent joyeusement sur les ailes des pigeons qui peuplent « cette terre connue et inconnue ». Victime de la vague humaine qui l’inonde quotidiennement et lui donne le tournis, Venise ne parle qu’à marée haute, quand ses flots ont conduit la foule en d’autres lieux. Libre, elle s’ouvre à la confidence, comme la plus charmante des hôtesses.
« Il faut se perdre dans Venise » conseillent les guides. Rien de plus facile ! En dehors des trois points cardinaux que constituent la place Saint-Marc, les ponts du Rialto et de l’Accademia, très fréquentés quelle que soit l’heure, chaque ruelle a des choses à dire. Les pierres murmurent à l’oreille et confessent des intrigues oubliées. Les façades des palais, ornées de gothique flamboyant, se mirent dans l’eau des canaux. Leurs reflets ouvrent les portes d’un univers onirique. Bastions des riches familles, les demeures n’ont rien perdu de leur élégance. Cette promenade, au milieu d’une ville intemporelle, incite à la rêverie.

Conjuguer le passé au présent

Que serait Venise sans son passé ? Chaque année, le jour de l’Ascension, le doge épousait la mer en jetant en son cœur un anneau. À bord du Bucentaure, une magnifique galère, il était escorté par des gondoles et des barques richement décorées. Cette fête particulière symbolisait l’union de Venise à l’océan, élément sans qui elle n’aurait pu commercer.
Protégée par un lion ailé en hommage à Saint-Marc, dont les reliques volées à Alexandrie par deux marchands Bono de Malamocco et Rutico da Torcello furent rapportées triomphalement à Venise, la Sérénissime a longtemps volé de ses propres ailes.

 

Au XVe siècle, en pleine splendeur, elle régnait sur l’Adriatique et la Méditerranée. Sa particularité tenait à son gouvernement, une République qui veilla durant des lustres à ses destinées. D’ailleurs, quand elle mourut, les gondoles se vêtirent de noir, la couleur du deuil. Bonaparte, qui annexa Venise en mai 1797, mit fin à près de 800 années d’indépendance.
Que reste-t-il de ces légendes et de ces faits marquants ? Il suffit de fermer les yeux pour les entrevoir ou de les ouvrir devant « la porte du paradis » dont le fronton orne une rue. Marco Polo, dont la maison est signalée au bord d’un canal, hante encore les lieux.
L’un des doges les plus célèbres de Venise fut Enrico Dandolo. Il accéda à cette fonction à l’âge de 82 ans et participa activement à la quatrième croisade. Habile stratège, il contribua à la prise de Constantinople en 1203. Mécontent de la tournure des événements, le Pape l’excommunia et il ne revit jamais sa région d’origine. Son corps repose dans la mosquée Sainte-Sophie, à Istanbul. Enrico Dandolo fut plus chanceux que son prédécesseur, le doge Vital II Michele. Incapable d’aider ses compatriotes installés en Orient, il fut tué par des Vénitiens déchaînés. Les exécutions avaient lieu près du Palais des Doges, entre les deux colonnes…

Venise, d’Attila à Bonaparte. Et après ?

Dans le monde, Venise est connue pour son carnaval, ses masques et sa galanterie. Les milliers de personnes qui la parcourent en sentent-elles les vibrations ?
Du sommet du campanile, Saint-Marc affiche ses mamelons byzantins dont les rondeurs dessinent un relief inattendu sur l’immensité de toits. Ces dômes dressés, semblables à une gorge déployée et multipliée, inspirent une anecdote qui se déroula en mai 1511. Les prostituées de Venise, victimes du goût qu’avaient les jeunes gens pour leur propre sexe, allèrent se plaindre au patriarche Antonio Contarini. Le Sénat prit alors un décret les autorisant « à dénuder leurs seins pour provoquer le désir ». Gare aux fluxions de poitrine et dommage pour les paparazzi qui n’existaient pas à l’époque !
Surveillées par « les seigneurs de la nuit » (un joli terme pour désigner les souteneurs), les femmes galantes étaient répertoriées dans un catalogue, avec nom, âge, qualités et tarifs.

Aujourd’hui, Venise, ville à la croisée des mondes, poursuit son histoire et grave de nouvelles pages d’écriture. Elle trouve la paix en novembre quand les touristes lui laissent un peu de répit. Elle s’enferme alors dans les brumes. Puis surgissent les hordes qui l’enrichissent et font fuir ses fantômes. Les ombres ne reviennent qu’à la nuit, sous les traits d’une femme à la longue cape de velours noir. Elle se dirige vers la Fenice…

Nicole Bertin

• Prochaines projections

Jeudi 14 février « le Mali et la Culture Dogon », jeudi 7  mars « le Maroc du Sud et la culture berbère », jeudi 11  avril « Huahine, île polynésenne » à découvrir où vécut René Figari. Au cinéma le Familia à 18 h 30.

Et toujours un nombreux public!
 !

• Amusante rencontre : Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas ! Lors du carnaval que René Figari a filmé avec talent, il a croisé - ô surprise - des habitantes de la région royannaise qui, pour rien au monde, ne manqueraient ce rendez-vous. Elles réalisent elles-mêmes leurs costumes. René Figari était ému de croiser des compatriotes dans les dédales de Venise !


Cyclisme : Deux passionnés,
Jean-Marc Gay et Jean-Luc Petit


Ils habitent tous les deux la région de Saintes et leur passion commune est le vélo. L’un les collectionne, l’autre élabore des balades à faire dans la région. 

Quand on leur demande quelle est leur activité sportive préférée, ils répondent d’une même voix : le cyclisme. Chez l’un comme chez l’autre, il y a des vélos ! Un peu plus chez Jean-Luc Petit d’ailleurs que chez Jean-Marc Gay, mais pour l’unique raison que le premier est un ardent collectionneur.

Domicilié à la Chapelle des Pots, Jean-Marc Gay donne libre cours à sa passion sur les chemins vallonnés de Saintonge. Et de beaux endroits, il y en a ! « Je fais du vélo depuis mon plus jeune âge » avoue ce sportif qui a sillonné le département en long et en large. Il a eu son premier grand vélo à dix ans avec compteur de vitesses, s‘il vous plaît. Un joli souvenir qu’il n’a pas oublié : « la prise de mon destrier chromé fut digne d’un adoubement de chevalier. Le temps se figea, il fallait y aller. Je poussai mon vélo, pris de la vitesse avant de pédaler comme un forcené pour leur montrer que je n’avais pas de la purée dans les mollets » ! Pas étonnant qu’avec d’aussi fringants coursiers, cet admirateur de Bernard Hinault ait participé à la fameuse Jacques Bossis, épreuve qui doit son nom à l’enfant de Saint-Thomas de Conac.

 

L’an dernier, Jean-Marc Gay, qui passe habituellement son temps dans les chiffres, s’est offert une belle évasion en publiant un livre aux éditions « Les chemins de la mémoire ».  
« À 45 ans, je connais toutes les petites routes du département. J’avais envie de laisser une trace, de transmettre mon expérience ». Il a donc publié « Balades en vélo en Charente-Maritime ». Le premier livre d‘une série, semble-t-il.
Il a sélectionné trois parcours : « Chacun fait au moins 80 km, mais ils peuvent être fractionnés ». La beauté et la diversité de paysages font partie des critères retenus par l’auteur qui n’oublie pas de donner des conseils aux amateurs de « la petite reine ». L’avis de Dédé railleur est bien utile, surtout quand il y a « des faux plats, de longues côtes exposées aux intempéries, voire des automobilistes qui ne font guère attention »  !
Chaque itinéraire est minutieusement détaillé et la présence de photographies illustrant le patrimoine est un atout, du fleuve Charente à l’estuaire de la Gironde, avec une plongée dans le Sud et le Nord. Les principales étapes sont commentées avec les curiosités à découvrir. Sur son Peugeot compétition 5 000 de 1997 au cadre en Acier Colombus, Jean-Marc Gay ne fait pas qu’avaler des kilomètres, il est sensible à l’environnement.
La fontaine de la Grand Roc, sur la route de Vénérand/Saint-Vaize fait partie de ses havres. Un autre l’était, le petit pont sur la Seudre entre Thaims et Meursac, avant que « les barbares de la débroussailleuse » ne fauchent son jardin secret…
Cet ouvrage regorge d’informations utiles. On y apprend, par exemple, que le point culminant du secteur se situe à Burie. « Je n’ai pas de tracé préféré, je les aime tous » dit-il avec enthousiasme.

En juin  2012, Jean-Marc Gay a participé à l’Anjou Vélo Vintage, une randonnée au départ de Saumur. « Cet itinéraire très vallonné de 101 km a permis de mettre en évidence les formidables capacités de mon Hurtu de 1948 ». Grâce à lui, il a accompli le circuit avec facilité. Ce vélo appartenait autrefois à Lucien Cherbonnier, facteur à Saint-Jean d’Angély. Mais c’est avec son Peugeot de 1976 acheté chez Goyeau, place Saint-Pierre à Saintes par l’intermédiaire de Bernard Gacon, alors marchand de cycles à Saint-André de Lidon, qu’il a effectué les plus grandes distances.
Grâce à ce compagnon hors pair, il a parcouru à ce jour plus de 40 000 kilomètres par tous les temps. Respect et bonne chance à Jean-Marc Gay dans ses prochaines pérégrinations !

• « Balades en vélo en Charente-Maritime » aux éditions « Les chemins de la mémoire » dont sont responsables M. et Mme Thomas, 9 rue Saint Maur à Saintes. La photo de couverture a été faite par Delphine Souchon lors du Tour du Pays Rochefortais en 2011. La préface a été écrite par Jacques Bossis. En vente dans toutes les librairies au prix de 6 euros. Possibilité de l'emprunter dans les bibliothèques de Saintes et Jonzac.lement


L'évolution ! A titre d'exemple, la bicyclette moderne « Duralumin » présente un abaissement de 30 % du poids de la machine courante grâce au duralium, alliage à base d’aluminium, de cuivre, de magnésium et de manganèse (en usage dès 1932)

 

www.vélocompetition.com 


Initié au vélo dès son plus jeune âge, Jean-Luc Petit est un ancien coureur de Première Catégorie. Il a appartenu à différents clubs. Que de chemin parcouru depuis ses débuts à Saint-Jean d’Angléy !
 « J’ai arrêté de rouler il y une quinzaine d’années » dit-il.
C’est alors qu’il s’est recyclé, si l’on peut dire, dans l’univers du cyclisme. Le déclic a eu lieu quand il s’est rendu chez un collectionneur à Ecoyeux.
Son excellent site www.velocompetition.com est là pour attester de « l’émotion » qui l’a envahi. Coupures de presse, fiches techniques, l’ensemble se veut le plus complet possible. Et que dire de son véritable musée constitué de vélos ayant tous une histoire, de leurs propriétaires à la spécificité de leurs équipements, sans oublier les accessoires qui constituent « l’envers du décor ». Bidons, maillots, la liste est longue !

Jean-Luc Petit a restauré chaque "destrier" pour lui donner une belle allure. L’ancêtre des lieux date de la fin du XIXe siècle avec sa lampe à acétylène pour éclairer. Il côtoie ses fiers héritiers, modifiés pour apporter vitesse et souplesse à leurs utilisateurs sur les grandes épreuves. « J’ai cinq ou six vélos qui ont participé au Tour de France » avoue-t-il avec plaisir.
Ils ont pour lui une valeur sentimentale : il les bichonne, leur redonne vie et les entoure d’une admiration sincère. Son attirance est si vive qu’il l’a communiquée à son fils Arnaud, membre prometteur du Vélo-club de Saintes.
« Mon but n’est pas d’entasser, mais de mettre en valeur les évolutions de chaque machine, l’apparition du dérailleur par exemple, le changement de vitesses au guidon. Tous amènent quelque chose ». Certains modèles, plus sophistiqués, avaient même des freins dorés !

 Pour compléter sa collection, Jean-Luc Petit lance un appel : il recherche le maillot Mercier violet avec des manches jaunes des années 60 ainsi que tous les vieux maillots des clubs de la région. Il remercie par avance ceux qui porteront un regard attentif à sa démarche. Chaque objet sera répertorié avec minutie sur son site "impeccable". “De la belle ouvrage“ comme diraient nos amis québécois ! En l’attente, ce membre actif de l’organisation du Bordeaux-Saintes pense déjà à ce rendez-vous emblématique qui se déroulera en mars prochain…

 

Jean-Luc Petit (aux côtés de son fils Arnaud) déniche des vélos dans les brocantes, sur le Bon Coin, par le bouche à oreille. Il a effectué une cinquantaine de courses en professionnel, dont le Bordeaux-Saintes. La première édition de cette épreuve a eu lieu en 1909. Après un long sommeil, elle est repartie en 1933.

mercredi 7 novembre 2012

Le chalet du Lac
de Montendre rasé
pour cause d'amiante ?


Acheté 300.000  euros, le chalet sera-t-il démoli  pour cause d’amiante ? 

Une annonce légale, publiée récemment, a suscité une certaine émotion chez les Montendrais. En effet, la mairie de Montendre s’apprêterait à faire démolir le Chalet du Lac qui porte en lui de nombreux souvenirs. Motif : son état et l’amiante que contiendrait le bâtiment. « Mais quel amiante ? » s’interrogent certains habitants…

 

C’est en 2006 que la municipalité de Montendre a acheté le Chalet du Lac, ancien restaurant et discothèque, à la famille Jabouille. « Notre établissement constituait le seul accès entre les deux parties du Lac valorisées par la ville. Élargir le périmètre semblait logique » souligne Hugues Jabouille. Pour l’ancien maire de Montendre, Claude Augier, les élus ne devaient pas manquer le coche : « qu’une collectivité en devienne propriétaire évitera à un investisseur privé de faire n’importe quoi » disait-il. Dans le secteur, lui avait rêvé d’un bel hôtel au milieu des pinèdes face au lac Baron Desqueyroux, dont les eaux sont délicieusement dormantes. Malheureusement, ce projet, certes intéressant, n’avait pas trouvé concrétisation.


Quelques mois auparavant, dans le bulletin municipal de janvier  2005, Bernard Lalande, premier magistrat manifestement enthousiaste, avait expliqué le pourquoi de cette acquisition : « Nous disposons d‘une surface communale de plus de 200 hectares. Le chalet nous permettra de compléter un ensemble touristique et environnemental d’une grande qualité, unique en Haute Saintonge car il n’existe nulle part ailleurs un site qui réunisse un golf neuf trous, un centre équestre, une base nautique, un lac agrémenté d’une plage, un bassin ludique, deux villages vacances et de vastes espaces boisés ». Et d’ajouter : « Le coût est conséquent – 300.000  euros avec les terrains - mais, en considération de la qualité du lieu et des bâtiments, le conseil municipal a estimé qu’il s‘agissait là d‘une véritable opportunité pour l’avenir de Montendre et qu’il ne pouvait pas la négliger ».
À l’époque, aucun projet concernant l’avenir du chalet n’était clairement exposé : le conseil menait alors « une réflexion ». Son souhait était de le voir « demeurer dans le cadre des activités exercées traditionnellement autour du lac, principalement festives, familiales et sportives ». Le maintien d’une boîte de nuit n’était pas écarté, « Montendre étant branché jeunesse ».

En octobre 2008, le devenir du chalet était toujours mystérieux. Lors d’une réunion publique, les élus montendrais n’étaient sûrs que d’une chose : ils avaient rayé de la carte le fameux grand projet de Montendre qui devait s’articuler, vers le lac précisément, autour de Samuel de Champlain et de La Nouvelle France. « Le lac est un endroit populaire et il n’est pas question d’y faire un “Center“ quelque chose. De toutes les façons, nous n’en avons pas les moyens, ni la volonté » avouait le maire qui se réjouissait de la fréquentation des sentiers de randonnée : « tous les dimanches, on y croise entre 400 et 1 000 personnes » et tout ça « sans bistrot ». Et pour cause, le chalet des frères Jabouille avait définitivement fermé ses portes.

 

L'intérieur de la discothèque : sans commentaire...



 

Au fil des années, le pauvre chalet est resté à l’abandon. Aucune action n’y a été entreprise : « je pensais que la partie discothèque serait louée à une association » déclare Hugues Jabouille. Pire, les lieux ont été visités et sont fortement abîmés. Plusieurs entrées ont été murées. Vous avez dit amiante ? Dans ces conditions, on comprend que la mairie ait décidé de passer un appel d’offres auprès d’entreprises spécialisées. Publié la semaine dernière, l’avis tient à peu près ce langage : « Nom et adresse officiels de l’organisme acheteur : commune de Montendre, M. le Maire, 29, rue de l’Hôtel de Ville, 17130 Montendre ; objet du marché : Travaux de démolition d’un bâtiment communal contenant de l’amiante, le Chalet du Lac ; durée du marché ou délai d’exécution : à compter du 7  janvier 2013 jusqu’au 8  mars 2013 ; date prévisionnelle de commencement des travaux : le 7  janvier 2013  ».

Dans la population, la nouvelle a fait du bruit. En effet, depuis 2006, pourquoi la mairie n’est-elle pas intervenue pour garder le chalet dans un état convenable ? « Dépenser 300 000 euros pour l’acquérir et payer ensuite pour le faire démolir, on ne peut pas appeler ça une opération rentable ! Je voudrais bien savoir ce qu’en pensent les contribuables » ironise un habitant.
Un autre point attire l’attention. Pour les ex-propriétaires, le seul endroit où il pourrait y avoir de l’amiante se situe dans l’aile droite du bâtiment, au premier étage : « J’ai fait refaire la toiture en 1998 et, à connaissance, il n’y a pas d’amiante. De même, la boîte de nuit a été entièrement rénovée » explique Hugues Jabouille.
Quoi qu’il en soit, les jours du chalet du Lac sont comptés. « Il est tellement délabré qu’il vaut mieux le raser » admettent les promeneurs tandis que les pêcheurs, en habitués des lieux, évoquent l’heureuse époque où ils allaient s’y rafraîchir. À la mairie, on se veut rassurant. Les services soulignent « qu’il s’agit d’un appel d’offres réalisé dans le but de sécuriser et de désamianter le site ». A priori, il n’y aurait pas de projet de reconstruction dans un avenir proche.
Rideau la guinguette au bord de l’eau ?…

• France a mal au cœur… 

« Je n’y vais plus, c’est dans un tel état » déplore France Jabouille. Pendant 22 ans, avec son mari Didier, elle a tenu le Chalet du Lac avant d’en laisser les rênes à ses fils, Hugues et Fabrice. À l’époque, ça marchait bien : « quand le fils Dutronc s’est produit au Free Music, j’ai pensé que son père était venu chez nous ». Et pour cause, dans les années 70, le fameux night-club, a accueilli de nombreux artistes dont Jacques Dutronc, Johnny Hallyday et les Charlots. Eh oui, à Montendre ! Que reste-t-il aujourd’hui de ce temps d’avant ? Des souvenirs, bien sûr, et beaucoup de tristesse dans le cœur de France. « L’établissement a été entièrement vandalisé, saccagé. Je comprends qu’on veuille le démolir. Peut-être aurait-on pu éviter cela ? ». Et d’ajouter : « Je ne suis pas certaine que l’on puisse reconstruire à cet endroit car l’établissement se trouve trop près de la station d’épuration selon les normes actuelles ».

• Application de la loi amiante

Selon les articles un, deux et trois du décret N° 97-855 du 12 septembre 1997, l’application de la loi amiante concerne tout bâtiment dont le permis de construire est antérieur au 1er juillet 1997 (ce qui est le cas du Chalet du Lac). Tout propriétaire des bâtiments doit vérifier, par un diagnostic amiante, la présence ou non d’amiante dans les flocages, dans les faux plafonds et les calorifugeages de son immeuble. Ce diagnostic amiante avant-vente est visuel. Il ne fait pas l’objet de sondage destructif. Dans le cas d’une vente d’un bien immobilier construit avant 1997, le diagnostic amiante est obligatoire.