mercredi 2 novembre 2016

Anthony Denis et Leystan Vidda chez Yvan Rotrou : quand la sculpture et la peinture combattent la maladie

Choisir la mort ou plutôt l’idée qu’on s’en fait est un sujet risqué, même en période de Toussaint, voire d’Halloween. Il est vrai qu’en pénétrant dans la galerie d’Yvan Rotrou, rue Saint-Michel, on sent nettement que la froideur de la faux a terrassé le dragon. Crânes, bustes décharnés, cris sourds et gémissements semblent sortir d'un univers dantesque. Et puis surgissent les passeurs, autrement dit les artistes Anthony Denis et Leystan Vidda, à l’origine de ces œuvres « parlantes »... 

Anthony Denis, Leystan Vidda et Yvan Rotrou, responsable de la galerie
Pourquoi parlantes ? Parce qu'elles racontent une histoire, pas l’une de ces fables guillerettes qui se terminent par une pirouette. Un chemin de croix, une épreuve imposée par les hasards de la vie au contraire. Les deux frères souffrent d’une maladie invalidante qui les torture et les empêche d'évoluer "normalement".
Cette souffrance, ce moment où le mal passe à l’acte, ils les ont mis en scène à travers la sculpture et la peinture. Leur manière à eux de réagir, de déployer leur énergie. C’est précisément ce qui rend l'exposition émouvante. Loin d’être une provocation, elle incarne une lutte contre un état brutal qui les entraîne dans les abysses de la douleur, aussi bien physique que morale. Antony et Leystan sont des battants. Cette maladie qui pourrait les figer, ils tentent de l’apprivoiser en lui donnant la forme d’un visage ou d’une expression. Identifiée, clairement nommée, elle est ainsi en voie d’être domptée.

C'est la première fois qu'Anthony Denis et Leystan Vidda réunissent 
leurs créations en un même lieu
« A l’occasion de la fête des Morts et jusqu’au 6 novembre, nous avons choisi de présenter des sphères picturales inhabituelles, habillées de carcasses humaines jonchant le sol de bois et de toiles sans châssis revêtant, tel un labyrinthe, les méandres de la galerie. Plongez-vous dans l’angoisse affolante quelques instants ! Libérez-vous de votre peur implacable et éternelle, juge de votre âme. Sculptures, peintures et photographies sont à l’honneur dans ce lieu transformé pour l’évènement en sanctuaire d’émotion » explique Yvan Rotrou.


« L’esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l’amitié le console » écrivait William Shakespeare. A vous de donner un avis sans vous placer derrière des a priori !

• Jusqu’au 6 novembre, la Galerie Instant Art présente « la fin du début », une exposition unique en son genre. Adresse : 25 Rue Saint-Michel à Saintes. Téléphone : 06 07 95 70 07.


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