jeudi 3 novembre 2016

Connaissez-vous le Club des auteurs charentais à Paris ?

A l'origine du Club des auteurs charentais de Paris, créé début 2016, se trouvent deux membres de l'Académie d'Angoumois, Bernard Baritaud et Alain Mazère qui ont souhaité élargir leurs déjeuners rituels. « J'ai alors fait signe à quelques plumes géographiquement voisines comme Didier Jung, Arnaud des Roches de Chassay, François Julien-Labruyère et Jean-Louis Berthet, auxquels se sont ajoutés avec enthousiasme l'ambassadeur Guignard et l'académicien Pierre Brunel » souligne Alain Mazère. Lors de leur première réunion, dans une brasserie au pied de la tour Eiffel, l'idée a été lancée de rédiger chacun un chapitre sur un écrivain charentais.
Ainsi est né le livre Ecrire en Charentes (publié aux éditions Douin) qui sera le point de départ d'une collection sur la littérature charentaise. Dans ce volume "premier né", sont peints le professeur Jean Bernard, Philippe Besson, Mary Cressac, Emile Gaboriau, Jean-François Migaud, Claude Roy, Pierre-Henri Simon, Pierre Véry. A lire sans modération !

 Illustration de couverture : Abbaye Notre-Dame des Châteliers sur l’île de Ré (© Nadine Jung)
• Les Charentes et la littérature (préface de l'ouvrage)

Les Charentes, c’est bien connu, produisent du cognac, du beurre, des huîtres, de bonnes pantoufles. Et de grands hommes politiques, de Jules Dufaure à François Mitterrand, en passant par Émile Combes et Félix Gaillard. Mais s’y épanouissent aussi quantité d’écrivains de qualité, qui y germent, y croissent et y prospèrent, ou que les vents apportent en graine et qui s’incrustent sous son soleil. Guez de Balzac fut un des premiers à venir chercher en Charente la beauté et la paix favorables aux travaux de l’esprit. Depuis des siècles, poètes, romanciers, historiens, conteurs, illustrent ou chantent ce pays pourtant si divers. La Rochefoucauld, Vigny, Fromentin, Loti, Henri Fauconnier, Chardonne sont célèbres au-delà des pays de langue française.
Mais beaucoup d’autres Charentais méritent qu’on les lise pour rêver ou méditer : François Porché, Pierre-Henri Simon, Émile Gaboriau, les frères Tharaud, Claude Roy, pour n’en citer que quelques-uns.

Aujourd’hui encore, de Madeleine Chapsal à Pierre-Jean Rémy ou Philippe Besson, les livres sortent en rang serré des villages austères aux marches du Limousin, des vignobles ou des petites villes blanches au bord du fleuve et du littoral atlantique. Les Charentes, bien changées, au cœur d’une grande Aquitaine, continuent d’inspirer les écrivains. Et même certains politiques, de Paul Déroulède à François Mitterrand.
Les écrivains d’aujourd’hui ne séparent pas les Charentes qu’ils aiment des auteurs qui en sont venus ou qui les ont chantées. On aime les Charentes parce que Loti ou Chardonne nous ont fait les aimer et l’on aime Fromentin ou Pierre-Henri Simon parce qu’ils ont fait vivre leurs personnages au milieu d’une de ces Charentes auxquelles on s’attache.
Un jour, des Charentais de Paris ou des Parisiens de Charentes réunis dans une brasserie au pied de la tour Eiffel pour parler « des terres autour du plus beau ruisseau du royaume » selon l’expression d’Henri IV, se sont posé la question : les Charentes seraient-elles une source d’inspiration littéraire particulièrement féconde ? Et par quel mystère ? Impossible de répondre.
C’est la vie qui est féconde, partout, plus ou moins. Mais chacun ayant son paysage et son auteur favori à l’esprit, ils ont pensé les évoquer pour parler de ce qui fait battre leur cœur, les Charentes et la littérature. Écrire en Charentes, non pour trouver les raisons de la tradition littéraire charentaise, mais pour explorer, délicieusement, sans espoir de le découvrir, 10 le mystère toujours vivant de cette tradition. Et pour en prolonger la féerie au cœur des publicités, des séries télévisées guerrières, des débats politiques inutiles et des frénésies informatiques. D’où ce livre, dans lequel chacun a partagé un enthousiasme, une passion, ou tout simplement une curiosité afin de rendre hommage à un auteur charentais. Mais qui pourra enchanter les amoureux des Charentes comme les amoureux de la littérature, c’est-à-dire ceux qui, malgré les épreuves et les désillusions, aiment la vie de la terre et la vie de l’esprit ? Car chacun a sa Charente au cœur, le pays du roman de sa vie. Souvent, il suffit, pour être heureux, de la trouver, en regardant et en lisant.

Aucun commentaire: