mercredi 23 novembre 2016

Alain Duran reçu par la Communauté d'Agglomération de Saintes : objectif, l’école rurale !

« Je n’ai pas d’école dans ma commune, j’ai une école pour ma commune ». C’est la déclaration que le président de la Communauté d’agglomération de Saintes, Jean-Claude Classique, a utilisée pour sa conclusion à la conférence des maires qui a eu lieu le 18 novembre à Saint-Georges les Coteaux, suite à la venue d'Alain Duran, sénateur de l’Ariège et maire de Arnave, commune de 250 habitants.

Visite des écoles de Saintes
Alain Duran, chargé d’une mission par le Ministère de l’Education Nationale sur la démarche de contractualisation en faveur de l’école rurale, avait été invité à présenter aux élus le rapport remis à la Ministre en mai dernier, et à développer les recommandations qu’il a rédigées, à partir d’expériences de terrain. Intéressé par cette démarche volontariste des élus locaux, Bernard Lalande, sénateur, avait facilité la venue de son collègue. Alain Duran était à cette occasion accompagné de Gérard Marchand, Inspecteur Général de l’Education Nationale avec lequel il a travaillé étroitement pour cette mission.
Le rapport d’Alain Duran était particulièrement attendu, comme en a témoigné le vice-président en charge de la compétence scolaire et maire de Chaniers, Eric Pannaud. En écho aux propos du président Jean-Claude Classique, il a souhaité que cette conférence soit le préambule à une réflexion pragmatique sur la restructuration du réseau des écoles de l’agglomération saintaise, une réflexion qui devrait aboutir sur le volet « Education-Enseignement » du projet de territoire.

Alain Duran, invité de la CDA de Saintes
Alain Duran a donc rappelé les objectifs du cadre conventionnel qu’il recommande. « Nous ne pouvons pas continuer à subir la baisse des effectifs des élèves sur nos territoires. Nos écoles de proximité valent mieux que d’aller manifester sous les fenêtres de la Préfecture dans le maigre espoir d’un maintien ».
Il s’agit de co-construire, avec les acteurs concernés, un projet d’école sur lequel chacun s’engage, pour une durée minimum de 3 ans. Il n’y a pas de solution clé en main. « Chaque territoire ayant ses particularités, rien ne saurait être imposé, mais tout peut être proposé pour repenser l’organisation scolaire ». La réussite de l’opération repose tout d’abord sur un bon diagnostic, c’est à dire sur un diagnostic partagé par tous, qui permettra de dépasser les ambitions individuelles au bénéfice de solutions collectives.

L’Education Nationale a signé un partenariat avec L’INSEE afin que les données des territoires soient mises à la disposition de leurs élus dès qu’ils travaillent à un conventionnement. La convention doit s’inscrire avant tout dans un cadre départemental, avec un travail collaboratif entre les élus et l’Education Nationale, mais aussi le Conseil départemental, notamment pour la partie transports.
Elle sera ensuite déclinée sur chaque territoire à partir des projets portés par les élus locaux.


 L’objectif est clair : Proximité et qualité pour les enfants

A ce jour, sur 66 départements identifiés, 23 ont signés une convention et 30 l’auront fait à la fin 2016. Alain Duran a souligné le contexte particulièrement favorable : les moyens sont présents puisque l’Education Nationale a des moyens en hausse malgré la baisse du nombre des élèves. Il a recommandé aux élus de prendre l’attache du Président du Conseil départemental et du Directeur départemental de l’Education Nationale pour inciter à la signature d’une convention ruralité dans laquelle le projet de l’agglomération de Saintes pourra s’inscrire.
Cet accord départemental est essentiel pour garantir les moyens de l’Education Nationale. Fabrice Barusseau, conseiller départemental, s’est engagé à relayer l’argumentaire qu’il partage lui-même, tout en précisant que selon lui aucun élément ne permettait de douter de l’adhésion du Conseil départemental. Alain Duran a rappelé que le département devait en outre être intéressé pour sa compétence des collèges : sans garantie du maintien d’un réseau d’écoles de qualité dans les territoires ruraux, c’est la mort annoncée des collèges de ces mêmes territoires.
Le sénateur a salué la démarche volontariste de la CDA de Saintes. Il est clair pour lui que le fait que la CDA dispose de la compétence communautaire facilitera l’atteinte des objectifs et garantira l’avenir des écoles rurales.
Le conventionnement permet une stabilité sur la durée (3 ans minimum). Toutefois une évaluation régulière des mesures mises en application est recommandée, afin de pouvoir le cas échéant faire évoluer la conventions pour mieux répondre aux besoins et anticiper la réflexion qui sera nécessaire au terme des trois années. Les enseignants et les parents doivent être associés à la réflexion afin de créer une dynamique favorable au changement.
Le projet d’école ainsi défini intègre le contrat de ruralité du secteur et permet de déclencher des financements prioritaires en faveur des collectivités concernées.

Les expériences de même nature dans d’autres départements (le Cantal notamment mais aussi la Haute-Saône) font apparaître des baisses de charges conséquentes pour les communes (chauffage, entretien). En contrepartie des efforts des collectivités, l’Education Nationale s’est engagée dans certains cas jusqu’au maintien des effectifs de professeurs sur la durée de la convention pour le moins. Le résultat est là : des apprentissages dans un cadre de qualité, avec des équipements adaptés, moins de turn-over dans les effectifs d’enseignants. Bref, une école où il fait bon vivre tant pour les enfants que pour les enseignants.
Plus tôt dans la journée, la délégation d’élus et de sénateurs avait visité des écoles à Saintes et aux Gonds.


Extrait de la lettre d'informations du sénateur Bernard Lalande

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