Lucien Normandin, secrétaire de l'Aremut, fraîchement "débarqué" des sociétaires du Crédit Agricole de Saintes, fait part de ses réflexions personnelles quant à l'actualité :
« Le drame récent intervenu à Sivens sur le site du barrage projeté vient de mettre la lumière sur les limites de la procédure d’enquête publique.
En effet, des questions similaires sont posées sur l’enquête publique qui portait sur la réalisation du PBC (Parc Bas Carbone) de Lagord et qui s’est déroulée du 16 septembre au 17 octobre 2014.
Le commissaire enquêteur chargé en principe d’informer le public n’a pas craint d’affirmer son ignorance de l’objet même de l’enquête publique quand il a affirmé aux citoyens qu’il ne prendrait en considération que les remarques internes à la zone. Pourtant, l’étude d’impact et les remarques de l’administration préfectorale portaient sur les divers problèmes liés à l’aménagement de la zone (desserte routière, qualité de l’air).
De même, il s’est permis de traiter les élus locaux d’hypocrites parce que ceux-ci avaient pris le temps de faire la démarche pour s’opposer au projet d’implantation du Crédit Agricole alors que ce dossier même est cité explicitement dans les attendus de l’arrêté préfectoral du 15 juillet. Un tel jugement montrait sa partialité.
Dans ces conditions, on est en droit de s’interroger sur la qualité du rapport du commissaire enquêteur devant le Tribunal Administratif lequel doit apporter les conclusions définitives.
Mais sans attendre celles-ci, le porte–parole de l’association Atlantech qui représente les collectivités locales (CDA, Conseil Général, Conseil Régional) a osé affirmer le 26 septembre sans crainte d’être démenti par les élus que les travaux d’aménagement du site commenceraient à la fin du mois d’octobre : « Alors que l’enquête publique est en cours, les premiers travaux du futur parc technologique seront lancés dans un mois » (Sud-ouest du 26 septembre article sur 6 colonnes). C’était présupposer que les conclusions de l’enquête publique seraient nécessairement positives ou pire, que les décideurs n’avaient rien à faire de celles-ci. En d’autres termes, c’était affirmer qu’une procédure éminemment démocratique n’est que "du pipeau’".
Il est dommageable qu’un grand quotidien se soit permis de reproduire sans les commenter de telles affirmations.
Quand la démocratie est aussi malade et se cache derrière les technocrates, il n’est pas surprenant que surviennent des dérapages tragiques.
Plus que jamais, il est temps de s‘indigner ».
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