Cette petite route départementale, qui menait paisiblement de Jonzac à Allas-Bocage, est devenue un enfer pour les riverains comme pour les usagers dans sa portion de trois kilomètres qui s’étire entre la carrière et Jonzac.
Pourquoi ? Depuis trois ans l’ouverture de la carrière Audoin, au lieu dit « chez Naudon » qui alimente essentiellement le chantier LGV, génère un trafic incessant de poids lourds qui dévalent la route en descente, en pleine charge (45 tonnes ), souvent non bâchés, et font une entrée fracassante dans le village de chez Bernard (sortie sud-ouest de Jonzac). Et là, pas de trottoir, donc aucun échappatoire pour les piétons et les cyclistes. Quant aux voitures, de nombreuses conductrices qui ont peur de ces bahuts, si elles le peuvent changent de route. Pour les riverains qui débouchent sur cette portion non prioritaire, c’est la guillotine assurée. Compte tenu de la géographie des lieux et de la nature de ce trafic, chacun craint, non sans raison, un accident grave.
Pourtant, en octobre 2009, lorsque s’est ouverte l’enquête préliminaire à l’ouverture de cette carrière, si la population avait été avertie par le journal communal Info Saint-Simon distribué gratuitement, le commissaire enquêteur, qui n’a vu que deux personnes en un mois, aurait certainement pu recueillir les nombreuses doléances qui sont faites aujourd’hui. Mais un peu tard !
Le passage régulier de camions abîme la chaussée. Que faire ? |
On s’en doute, la taxe professionnelle constituait une aubaine pour la commune. Une aubaine également pour les propriétaires des terrains où se trouve la carrière, rémunérés de quelques centaines de milliers d’euros. Une aubaine enfin, et c’est tant mieux, pour les quelques employés qui y travaillent.
Assez vite surgirent les premières nuisances pour les riverains de chez Bernard. Le 5 décembre 2011, ces derniers ont déposé, pour suite à donner, à la mairie de St-Simon une pétition signée par une vingtaine de familles, évoquant les mêmes nuisances que celles que nous dénonçons toujours aujourd’hui. Seule réponse des pouvoirs publics locaux à cette pétition : deux panneaux 50 km/h posés sur le tronçon de cinq cents mètres entre Jonzac et chez Bernard (rarement respectés).
Assez vite également fut dégradée la chaussée trop étroite et dont le soubassement est totalement inadapté à un passage intensif de poids lourds de 45 tonnes.
Depuis trois ans, on voit régulièrement la DDE intervenir ; quelques pelles de calcaire, de graviers et un pichotage de goudron bouchent les trous et rafistolent tant bien que mal les fissures. Rustines aussi inefficaces qu’éphémères qui, il ne faut pas l’oublier, sont à la charge du contribuable. Quel gâchis ! Quel gaspillage alors qu’on demande à tous des économies et que nos impôts locaux augmentent tandis que nos revenus régressent !
En mai 2012, Dominique Bussereau étant en tournée pré-électorale, j’ai pu le rencontrer à la mairie de St-Simon et l’interroger sur ce sujet. Il m’a répondu qu’il accordait toute son attention à cette question ! Cependant, toujours rien durant ces deux ans et demi.
Récemment, fin août dernier, la DDE délégua à une entreprise privée des travaux de renforcement des berges ; des travaux plus coûteux que le rapiéçage habituel mais qui, hélas, se sont révélés catastrophiques. A peine livrée une chaussée enfin plate, les poids lourds ont repris leur rotation à une vitesse excessive et dés le lendemain, apparaissaient de larges ornières, mettant alors en l’espace de 24 h cette chaussée dans un état bien pire qu’auparavant.
Choqué par ce nouveau gâchis, j’en ai averti M. Nocquet, maire de la commune et j’ai adressé le 27 août une lettre ouverte à président du Conseil Général (publiée dans la presse locale), lui rappelant notre entretien de mai 2012 et tous les dangers que représentent cette route et son trafic poids lourds, mais également notre désaccord sur le gaspillage des deniers publics et le financement par le Département des futurs travaux indispensables, demandant que s’applique le principe de la loi « casseur – payeur ». Sa réponse ignore les questions essentielles, se contentant de simples promesses, mais encore, ayant mal lu, me reproche de demander la priorité de cette route : faux ! Ce que je demande, c’est la pose de panneaux « croix de St-André » signalant la priorité à droite, donc des routes adjacentes, panneaux qui ont d’ailleurs été posés en catastrophe dès le lendemain. Signe que ma démarche n’était pas inutile…
Cette route étroite ne facilite pas la circulation des voitures et des camions... |
Mais enfin, qui cette démarche dérange-t-elle ? Je signale par ailleurs que la loi prévoit qu’un carrier doit organiser au moins une fois par an une réunion de concertation avec les riverains. Ça n’a jamais été fait depuis l’ouverture. Grâce à l’intervention du maire de Saint-Simon auprès de Mr Audoin à la suite de l’accident du 28 août, (un camion a fait une sortie de route), une première réunion a lieu le mercredi 19 novembre à la salle des fêtes de St Simon de Bordes en présence des élus et fonctionnaires responsables.
Nous souhaitons vivement que les tensions locales générées par ces désagréments soient apaisées, afin de trouver un terrain d’entente susceptible d’apporter les solutions les mieux adaptées à la collectivité. Toutes les personnes, riverains et usagers, même des communes voisines, qui sont concernées par ce sujet et ont à faire part de leurs doléances, sont cordialement invitées à me contacter.
Claude de Rocher, simple citoyen et
habitant de la commune,
pour le compte du Collectif constitué le 10 septembre 2014
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