La République se ridiculise dans les embrouilles de déjeuner en ville tandis que des journalistes jouent les flics de la mondaine.
Cette pitoyable affaire, qui fait les gros titres, sent l'andouillette selon Clémenceau, c’est-à -dire assez fortement la merde. Elle arrive juste après l'échec du président Hollande à la télévision l'autre soir et remet en lumière le difficile retour de Sarkozy au premier plan de la scène politique.
Elle arrange donc tout le monde sauf ce pauvre Fillon qui ne fait plus rêver personne. La République s'est embourbée et ses dirigeants bégayent.
Le Président annonce un choc de simplification, nomme un secrétaire d'Etat qui montre ses muscles associés à un célèbre promoteur immobilier. A eux deux, ils vont changer la donne pour les entreprises et pour les citoyens. Mais comme tous, ils font du neuf avec du vieux. Au mois de mai 2006, le gouvernement d'alors annonçait déjà à grands renforts de trompettes que « la France a défini et testé une méthodologie d'évaluation du coût administratif des réglementations pesant sur les entreprises ». L’objectif étant de diminuer la charge administrative de 20%. On affirmait que faute de s'opposer dans les deux mois, le silence de l'Administration vaudrait approbation. Huit ans plus tard, nos deux réformateurs font la même proposition !
58 mesures étaient présélectionnées pour diminuer la complexité, allant des permis de construire pour les bâtiments industriels à l'agrément des artifices de divertissement ou à celui des transporteurs d'animaux vivants. Cet inventaire à la Prévert des autorisations en tous genres devait disparaître.
On nous dit que le choc est pour demain. Mais la France, paralysée depuis longtemps par son administration, préfère les déjeuners en ville entre collègues, membres des mêmes promotions, celle de François Hollande faisant particulièrement recette ! Au sortir de l'ENA, on choisit une carrière à droite ou à gauche selon les opportunités de l'heure, mais on reste promotion Voltaire, ayant appris les mêmes choses, les mêmes règles sur l'administration du pays et sur sa réglementation.
Donc rien ne bouge qui ne soit en phase avec les soucis de l'administration, et puis on va déjeuner ou dîner en ville, se faire d'imprudentes confidences dont on organise la fuite, soit par simple imprudence, soit pour jouer au billard à trois bandes. Sauf que parfois, on se prend la boule dans le nez.
La République des camarades a peine à jouir et elle ne fait plus rire personne. On se demande si, malade, elle n'est pas en voie de disparition. Ce ne serait pas une bonne nouvelle, mais au point où nous en sommes…
Xavier de Roux
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