Les activistes de l’EI se livraient déjà à un tel commerce après s’être emparés de vastes régions de la Syrie. Mais le phénomène s’est accéléré depuis la prise de Mossoul, ville du nord de l’Irak, et de la province de Ninive, en juin, qui leur a ouvert les portes de près de 2.000 des 12.000 sites archéologiques répertoriés du pays.
Les jardins suspendus de Babylone |
L’Irak avait déjà vu cet exceptionnel patrimoine dilapidé dans le chaos qui suivit la chute de Saddam Hussein, après l’intervention militaire sous commandement américain de 2003. Les pillages ont repris et Qais Hussein Rasheed, directeur du musée de Bagdad, a souligné, lors d’une conférence à l’Unesco, la responsabilité de groupes organisés qui collaborent avec l’Etat islamique.
Le Musée de Bagdad après sa réouverture
« C’est une mafia internationale des antiquités » a-t-il dit à la presse. « Ils identifient les objets et disent ce qu’ils peuvent vendre » a-t-il ajouté, soulignant la difficulté d’évaluer certaines pièces vieilles de plus de deux mille ans. Rapportant les propos de responsables locaux encore présents dans des zones sous contrôle des djihadistes, il a pris pour exemple le pillage, à Kalhu, du grand palais du roi assyrien Ashurnasirpal II, un vestige du IXe siècle avant Jésus-Christ. « Des tablettes assyriennes ont été volées et retrouvées dans des villes européennes. Certains des objets sont découpés et vendus en pièces » a-t-il déploré, citant notamment une tablette figurant un taureau ailé.
Association des journalistes du patrimoine
Le musée de Bagdad |
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