Dans le contexte de la réception, début décembre, en France, de Conférence mondiale sur le climat, d’émergence d’une logique agro-écologique pour encourager le développement d’un modèle agricole qui respecte les équilibres, les ressources et l’eau en particulier, la biodiversité sauvage et domestique, le climat et la santé des consommateurs, tout en satisfaisant sa mission alimentaire dans une triple performance à la fois économique, écologique et sociale, comment peut-on retourner plus de 640 ha de prairies et effacer les haies du maillage bocager de la zone d’élevage de Montmorillon pour produire blé et maïs ?
Comment peut-on accepter l’argent public de la PAC sur autant de surface et continuer de développer un modèle agricole à ce point décalé avec les attentes de la société ?
Comment peut-on à ce point développer des pratiques qui impactent des ressources relevant des biens communs comme l’eau, la biodiversité, l’air, le climat, et la santé, dont les réparations, dans des logiques curatives aux coûts financiers et éthiques indécents, seront également supportées par les deniers publics ?
Avons-nous les moyens de continuer de porter ces logiques curatives, dont le coût est prohibitif, alors que les logiques préventives, comme la préservation des prairies et des haies participant à des cercles vertueux, sont infiniment moins onéreuses ?
Le retournement de plusieurs centaines d’hectares de prairies et de plusieurs kilomètres de haies à Adriers (86) sont la démonstration qu’une frange de la population agricole, mobilisant pourtant énormément d’argent public pour soutenir leur activité, n’a toujours pas compris la responsabilité qu’est la leur dans la préservation de l’intérêt supérieur des générations futures par soucis de profits immédiats dont la dette sera inéluctablement supportée par nos enfants et petits enfants.
Nous souhaitons donc que les procédures de condamnation et de remises en état de ces espaces patrimoniaux et de leurs fonctionnalités territoriales soient engagées à l’égard de ces pratiques irresponsables. Et revenons aux fondamentaux ! Des herbivores qui mangent de l’herbe, sur des prairies bocagères et ombragées, plutôt que nourris avec du maïs obtenu à grands renforts d’azote de synthèse, de pesticides et d’irrigation, complété par du soja, majoritairement OGM, dévastant l’un et l’autre, des espaces patrimoniaux remarquables indispensables aux équilibres à l’échelon local comme planétaire.
Serge Morin conseiller régional Poitou-Charentes
président de la Commission ruralité
président de la Commission ruralité
Benoît Biteau vice-président de la Région
Poitou-Charentes
en charge de la ruralité, PRG.
en charge de la ruralité, PRG.
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