Que de chemin parcouru entre ce vélo nouvelle génération et les tout premiers ! |
Parmi les plus anciennes associations que compte la ville de Jonzac, figure la Pédale jonzacaise. Pour fêter ses 80 ans (déjà !), le président Claude Lutard et son équipe ont choisi de retracer les grands moments vécus par le club à travers une exposition. Ce rendez-vous a remporté un vif succès, mais quel travail, il faut bien l'avouer. En effet, outre la collecte et la valorisation des archives, il était difficile de privilégier un moment par rapport à un autre !
Nadine Bouchet et Patrick Texier devant la galerie de maillots |
Les responsables ont donc fait un vaste tour d'horizon qui coïncidait avec une épreuve "fétiche", les fameuses courses de la Mont Carmel. Cette tradition remonte à des lustres. Les coureurs s'élancent dans les rues du centre ville sous le regard attentif des amateurs - et maintenant des curistes - qui aiment ces rencontres sportives. « Ça fait plaisir d'assister à des courses dans Jonzac » soulignait l'un d'eux avec enthousiasme.
Patrick Texier, fils de l'ancien maire de Jonzac, est l'une des chevilles ouvrières de l'expo. Avec Nadine Bouchet, dont le mari Gérard est un fervent cycliste, ils ont accueilli le public venu nombreux au cloître des Carmes. Outre la grande famille des sympathisants, il y avait les familles des coureurs et les coureurs eux-mêmes qui ont assisté à l'inauguration.
La Pédale jonzacaise a vu le jour en 1935 sous la présidence d'Edmond Allirol, ferblantier rue des Carmes (près de l'actuelle Civette). A ses côtés, se trouvaient Roger Gisclon et René Redeuil, vice-présidents, Maurice Perraud, secrétaire, et Agénor Chauvet, trésorier. « Nous pensons qu'auparavant, existait une section qui devait s'appeler l'Avenir de Jonzac » estime Patrick Texier.
En 1939, se déroule la course Bordeaux-Jonzac qui s'élance des Quatre Pavillons pour traverser Cavignac, Montlieu la Garde, Montendre avec arrivée à Jonzac.
En 1946, de nouveaux statuts sont déposés et une section cyclotourisme est créée. Trois ans plus tard, le club compte 35 coureurs licenciés qui remportent 42 victoires. A cette époque, la pratique du vélo n'est pas la même qu'aujourd'hui. Et pour cause, les routes n'affichent pas un bitume impeccable. L'automobile étant rare, la bicyclette est "le" moyen de déplacement et les ateliers de réparation sont nombreux.
Edmond Allirol est un homme actif : il est vice-président de la foire-expo, s'occupe des fêtes de quartiers dont celui de la Caisse d'Epargne et pour la Mont Carmel, il propose des épreuves cyclistes qui sont très populaires (la première course aurait eu lieu à la fin du XIXème siècle). Après la Seconde Guerre mondiale, ces manifestations connaissent leur apogée. Les Français pansent leurs plaies en organisant des événements sportifs qui leur permettent de se retrouver.
Le siège social de la Pédale jonzacaise est situé au Bar de la promenade (carrefour du boulevard Denfert Rochereau, ancien magasin Dany sports), qui deviendra plus tard le Sporting bar. Les maillots arborent une bande verte avec les initiales PJ.
En 1961, Pierre Martineau succède à Edmond Allirol. En 1968, a lieu le deuxième Grand Huit jonzacais. Le club regroupe des sportifs de haut niveau dont Fedon, Collardeau, Poirier dit Neuneuille et Etourneau qui « ont un sacré coup de pédale ».
En 1971, Jean-Marie Angelier est élu président avec Gilbert Favreau pour secrétaire. Ouvrons une parenthèse pour saluer Gilbert Favreau qui était chargé des compte-rendus dans la presse, mission qu'il accomplissait avec rigueur. Cycliste assidu, il avait connu un grand malheur, fauché sur un passage à niveau à Etauliers lors d'une course en 1969. Ayant survécu à ses blessures, mais handicapé, il n'en continuait pas moins à travailler dans le bureau avec la volonté constante de faire rayonner le club.
En 1973, étaient déposés les statuts de l'école de cyclisme : la relève était assurée !
Patrick Texier, un passionné de cyclisme |
Au fil des ans, la Pédale jonzacaise a connu des hauts et des bas. Claude Lutard en a pris les rênes qu'il a conservées. De nombreux coureurs se sont distingués : Gérard Mauget, Daniel Pelaud, Claude Michenaud, René Raymond, Robert Bernard, J.C. Delaunay, Christian Gendre, Didier Bruletout, Gagnier, Barbot, Courraud, Godineau, Fontboucher, Dutour, Macouillard, Peruffo, Morandière, David, Dagnaud, Frédéric, Pied, Verrier, Marc Collardeau, Jocelyne Gardrat, Pascal Richard, Raymond Fouquet, Aigret, Jeannot, Pascal Bourdeau, Raine, Locussol, Grimaud, Chasseloup, Claverie, Benoit Cabannes, Stéphane Bellicaud, Pierrer Rabouin, Christophe Ravon chez les Cadets, Teddy Gabillaud chez les Minimes, Jérôme Fumé et Arnaud Lutard. Pardon pour ceux que nous avons omis ! En 2009, la mairie de Jonzac propose un nouveau local au club au 14 de la rue Jean Monnet.
Retracer l'histoire de la pédale jonzacaise, c'est également mettre en lumière des personnages hors du commun comme Robert Poirier. Force de la nature, il gagnait encore à 50 ans ! « Il appartenait à une génération qui ne craignait pas l'effort. Tous ces coureurs, nous ne les oublions pas » souligne Patrick Texier.
Aujourd'hui, la Pédale jonzacaise fonde ses espoirs sur un minime Théo Lauseille qui offre de belles perspectives.
L'exposition a ravivé de nombreux souvenirs, voire des nostalgies : « nous avons essayé de réunir tout ce qui a fait les grandes heures de la Pédale jonzacaise » explique Nadine Bouchet. Le pari a été tenu ! Et pourquoi ne pas imaginer un livre rétrospective ?
• En 1996, Patrick Texier, fils de Jean-Claude, l'ancien maire de Jonzac, entre dans le bureau de la Pédale jonzacaise. « Mon père ne pratiquait pas le vélo, mais il suivait mes courses. Il avait une âme de dirigeant ». Il appréciait également le football.
• Les présidents de la Pédale jonzacaise : Edmond Allirol, Pierre Martineau, Guy Gisclon, Jean-Marie Angelier, Gérard Cabannes, Michel Maurice, Claude Lutard.
L'histoire de la Pédale jonzacaise mériterait bien un livre ! |
Le magasin d'Edmond Allirol se trouvait rue des Carmes |
Souvenirs, souvenirs ! |
Yoyo rend hommage à Gilbert Favreau
Parmi nos chers disparus, Yoyo - Pierre Goy - était un enseignant bien connu à Mirambeau, passionné par le foot et le vélo. A un âge respectable, il accomplissait encore de longues distances avec un dynamisme qui forçait l'admiration. Nous sommes nombreux à nous souvenir de lui et c'est pourquoi publier l'un de ses écrits est une joie, rendant ainsi hommage à deux personnalités aujourd'hui disparues, Yoyo et Gilbert Favreau.
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