Marie-Dominique Montel, directrice de l'Académie de Saintonge, l'écrivain Hortense Dufour et Didier Colus, membre de l'Académie |
Cette terre, Port-des-Barques, que je connais si bien, est ici peinte au naturel, mais un naturel vaguement surnaturel, comme hors de l'Histoire et de la marche du temps, peuplé de figures fortes et carrées (le curé Joseph Sauveur, la solide Coco, la lignée des Faucon, la sublime Angéline), mais si pleines d'humanité qu'on en ressort soi-même un peu meilleur.
Sans doute certains hommes se sentiront-ils étranges et étrangers dans l'univers ici dépeint. Beaucoup d’autres y trouveront de ces équivalents, de ces sensualités, de ces fulgurances qui troublent et émeuvent. Comme me l’a écrit notre commune amie Michelle Lallement : « Voilà une peinture audacieuse et mystérieuse d'un rude pays, un univers unique et pittoresque que sait si bien rendre Hortense avec ses mots, des mots forts, imagés, terribles et délicieux ; une société littorale âpre et souvent sans merci, que la dureté des métiers de mer a encore endurcie ».
Mais tout cela n'est qu'apparence, la trame révèle les failles, l’écheveau ténébreux des sentiments et les inexorables destinées.
L’Académie a aimé cet accouchement douloureux, ce feu d'artifice de couleurs, d'odeurs,
de sons, de vase sournoise et de vent impitoyable. Cette passion, à tous les sens du terme. Notre vieille terre de Saintonge maritime, en somme »...
Après avoir remercié l'Académie, Hortense Dufour a exprimé l'amour qu'elle porte à la Saintonge Maritime où elle a vécu de nombreuses années. Ambiance particulière dans une région dure, mais attachante. Elle en connaît la force, les codes et les secrets. Les non-dits aussi qu'elle révèle à travers l'histoire de cinq femmes courageuses face à leurs destins. Port-Des-Vents est un ouvrage que vous allez adorer...
• A Port-des-Vents, village-îlot charentais bordé par l'océan, souffle un vent continu, ravageur. Parmi les habitants, une lignée de femmes puissantes, soudées, qui habitent une petite maison de pêcheurs. Les hommes de la famille sont morts. Le rude monde marin et les passions se sont chargés de ces morts-là. Les femmes, elles, rebâtissent sans cesse ce que le vent détruit. Chaque jour elles poussent la lourde brouette pleine d'huîtres. Elles sont les passeuses, se transmettant, immuablement, les gestes de la vie, de la maternité. Autour d'Adèle, l'aïeule, vivent quatre générations de femmes : Adrienne, Marjolaine, Indiana et Elena. Elles sont restées pour toujours à Port-des-Vents, sauf Elena qui s'en est éloignée et qui y revient quand les fruits du verger abondent ; les étés à Port-des-Vents sont splendides. Il y a celle, enfin, par qui tout est arrivé : Adrienne. « Tout est de la faute de la belle Adrienne ». Car à Port-des-Vents, les passions sont dévastatrices...
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