Environ 300 personnes participaient à cette réunion, des habitants (notamment ceux concernés par les différents projets en cours dans les communes de l'estuaire de la Gironde), des élus de Charente-Maritime et Gironde et des associations (environnementales, défense de l'estuaire et des marais, chasseurs, anti-éoliens, fédération des vins de Bordeaux/Blaye). Les promoteurs éoliens étaient invités. Un seul est venu bien que concerné par aucun des projets du secteur ; il n'a pas pu terminer son intervention.
Si le débat a été animé autour du projet du Blayais, l'assemblée s'est finalement accordée sur un point. Elle est opposée au projet, parlementaires y compris. Seuls les arguments diffèrent, chacun y allant de son motif de refus, de manière plus ou moins véhémente : préservation de l'estuaire et des zones humides, danger pour le couloir migratoire des oiseaux que représente le marais, pollution visuelle et inesthétique des éoliennes, anti-éolien par principe, absence de concertation, projets épars sur la zone sud du département et sans cohérence, absence de plan et de réflexion globale sur l'éolien en particulier, sur les énergies renouvelables et sur la transition énergétique en général.
Salle comble ! (© E.D) |
Les interventions à la tribune ont concerné les deux députés, le directeur de l'ADEME, Régine Joly (vice présidente honoraire de Région, chargée du développement durable et du plan climat à la Cara) :
• Véronique Hammerer, députée de la 11ème circonscription de Gironde, a clarifié sa position jugée trop floue par certains : elle est contre le projet éolien du blayais. Elle évoque un manque flagrant de concertation, prône une cohérence entre les projets et souhaite promouvoir un contrat de transition écologique sur l'ensemble du territoire ; elle est pour cela en contact avec les services préfectoraux de la Gironde et de la Région.
• Raphaël Gérard a déjà exprimé clairement son opposition au projet du blayais. Il est favorable à un mixt énergétique avec "les bonnes énergies pour les bons territoires". Pour l'éolien : l'offshore. Il a cité l'exemple de la Haute Saintonge (ville de Jonzac, communauté de communes) qui a fait le choix du mixt énergétique il y a 30 ans et qui est aujourd'hui à la pointe en matière d'énergie (géothermie, solaire).
Raphaël Gérard, député de Jonzac/Royan exprime son point de vue |
• M. Poitevin, directeur de l'ADEME : a contribué très largement au débat en tirant un certain nombre de sonnettes d'alarme. Il y a urgence face au réchauffement climatique et à l'épuisement des ressources naturelles. La réponse est la transition énergétique : d'ici 2050 il faudra d'une part réduire notre consommation, d'autre part innover (conception d'équipements, véhicules électriques, etc.). Les massifs forestiers et terres agircoles sont suffisamment nombreux pour créer davantage de territoires à énergie positive (TEPOS). Il faut une adéquation production/consommation. Enfin aujourd'hui on sait stocker.
• Un chiffre : l'éolien représente aujourd'hui 5% de l'énergie totale produite en France.
• Régine Joly a incité à dépasser le seul sujet éolien et insisté sur la nécessité d'un plan climat et de la maîtrise de l'énergie. La France est en retard dans ce domaine. Objectif de la Région Nouvelle Aquitaine à l'horizon 2021 : diminution de 30 % de la consommation d'énergie (et gaz à effet de serre), augmentation à 32% de la part des énergies renouvelables dans la consommation totale.
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