Dominique Bussereau, alors ministre des Transports, avait inauguré le fret ferroviaire à l'automne 2007 (© Nicole Bertin) |
Alors que le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) vient de publier un rapport alarmiste appelant les dirigeants politiques à décarboner massivement l’économie à horizon 2030 pour atteindre les objectifs fixés en matière de lutte contre le réchauffement climatique, cette décision prise de manière unilatérale, sans concertation avec les acteurs locaux, est incompréhensible.
Cette décision s’inscrit en faux avec la stratégie du gouvernement en matière de transition écologique : le fret ferroviaire est cent fois moins polluant que le transport routier et s’inscrit en cohérence avec le Plan hydrogène visant à faire de l’hydrogène un des piliers de notre modèle énergétique neutre en carbone. Or, l’arrêt de la plateforme ferroviaire à Cognac risque sévèrement d’impacter le bilan carbone de la région avec la circulation de centaines de camions supplémentaires par semaine sur les routes reliant Cognac à Bordeaux.
Cette décision est d’autant plus déconcertante que le fret ferroviaire s’inscrit en cohérence avec les dynamiques économiques du territoire avec, notamment, l’implantation de grandes maisons de Cognac et les entreprises de la filière spiritueux, tournées vers l’exportation. Le secteur est en pleine expansion avec plus de 200 millions de bouteilles expédiées à l’étranger, ce qui nécessite des infrastructures solides et conciliables avec les enjeux environnementaux de notre temps reliant Cognac au port du Havre.
Aujourd’hui, la fermeture de la ligne de fret ferroviaire à Cognac apparaît contestable tant sur le plan écologique que sur le plan économique. Certaines grandes maisons de Cognac se sont dites prêtes à prendre le virage de la transition écologique en dépit d’un léger surcoût par rapport à la route. Si la demande est jugée insuffisante par les dirigeants de Naviland Cargo, il convient avant tout de consolider l’image et la fiabilité de l’offre, fragilisée par les travaux d’entretien de la ligne, par les grèves de la SNCF et les annonces récurrentes de fermeture.
C’est pourquoi Sandra Maraud et Raphael Gérard appellent à une large concertation au niveau local réunissant tous les acteurs du territoire afin d’initier le dialogue et trouver une solution en vue de sauvegarder le fret ferroviaire au départ de Cognac ».
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