Christophe Gauthier, qui succède à Mme Élisabeth Parinet à la chaire d'histoire de l'édition et des médias à l'époque contemporaine (XIXe-XXIe siècles), donnera son cours inaugural intitulé « Faire l’histoire des industries culturelles au temps de leur dématérialisation » mardi 4 novembre à 17 heures à l'École, au 65 rue de Richelieu, 75002 Paris (salle Léopold-Delisle).
La chaire d’histoire de l’édition et des médias à l’époque contemporaine procède d’une tradition bien établie à l’École nationale des chartes. Ses enseignements y associent désormais non seulement l’histoire du livre, mais aussi celle de la presse et des médias sous toutes leurs formes, ainsi que l’histoire de la photographie et du cinéma, en somme la plus grande part des industries culturelles des deux derniers siècles.
Au moment où triomphe non point tant le numérique que la dématérialisation des supports, l’histoire de ces objets culturels, qui sont aussi des biens de consommation, se trouve investie d’enjeux convergents. En premier lieu, le terme d’industries culturelles est bien un dénominateur commun qui tend à inscrire dans un processus d’industrialisation et de massification des agents (inventeurs, fabricants, producteurs), des objets et des usages, dont la photographie, le journal, le roman et le cinéma sont à l’orée du XXe siècle partie prenante.
Cent ans plus tard, la disparition progressive du support – ou plutôt sa contingence – affecte l’ensemble des objets qui dominent le champ des industries culturelles. Alors que le siècle précédent avait vu triompher la représentation publique et le spectacle de masse, cet effacement a pour corrélat la dissémination des écrans, une proximité nouvelle avec des images désormais omniprésentes et inscrites dans un environnement domestique qui révolutionne les pratiques culturelles et leur appréhension.
Enfin, la dématérialisation des industries culturelles pose la question de leur collecte et de leur conservation ; elle contribue à l’édification de nouveaux objets patrimoniaux qui, par contrecoup, interrogent la notion même de patrimoine.

• Archiviste paléographe (promotion 1997), Christophe Gauthier a poursuivi sa formation à l’École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (ENSSIB). Conservateur à la Bibliothèque interuniversitaire des langues orientales, puis au département des arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, il a été nommé conservateur de la Cinémathèque de Toulouse en 2006. Avant d’être élu directeur d’études à l’École nationale des chartes, Christophe Gauthier a dirigé pendant deux ans le département de l’audiovisuel de la BnF. Il a soutenu en 2007 un doctorat d’histoire, sous la direction de Pascal Ory, intitulé "Une composition française. La mémoire du cinéma en France des origines à la Seconde Guerre mondiale".
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