Devant la perspective d’une réduction massive de ses ressources fiscales, Jean-Claude Delaune, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Rochefort et de Saintonge menace de fermer les CFA de Saintes, les antennes décentralisées et peut-être à terme de mettre la clef sous la porte. Les CCI, invitées à se serrer la ceinture par le gouvernement, vont voir leurs recettes fondre comme neige au soleil.
A La Rochelle, le président Butel parle d’une perte sèche de 10,5 millions d’euros et brandit la menace d’une trentaine de licenciements et envisage de ne plus gérer l’aéroport de La Rochelle-Ile de Ré. Pour Rochefort-Saintonge, les rentrées seraient allégées de 1,9 millions sur un total de 5,1 millions. En cause, une ponction de l’Etat sur les « frais de chambre » perçus fiscalement auprès des entreprises du ressort. « Jusqu’à maintenant ces taxes nous étaient reversées intégralement. C’est la moitié de notre budget de fonctionnement. L’Etat veut en prélever une partie pour la reverser au budget national » explique M. Delaune. Une baisse des ressources qui atteindra « à terme 37% » selon lui.
Alors, le président de la CCI, en bon chef d’entreprise qu’il a été, s’est mis à chercher toutes les économies possibles. Les ports de Rochefort-Tonnay-Charente que la Chambre gère en délégation de service public pour le Département ? Ils ont leur budget propre et n’entrent donc pas en compte. Le dispositif de formation : 1,1 millions de la taxe sont affectés aux CFA et aux autres services de formation comme l’IEQT de Rochefort. Reste à trouver 800 000 euros.
Pour Jean-Claude Delaune, il n’y a qu’une solution, les prendre sur les dispositifs d’appui aux entreprises. En clair sur les antennes locales (dont celles de Saintes, Royan et Saint-Jean d’Angély) ouvertes depuis des années. Traduction en postes : 70 licenciements. « Et comme les chambres sont leur propre assureur chômage, il me faudra les régler intégralement » précise-t-il ajoutant que « le fonds de roulement n’y suffira pas. Il faudra donc fermer fin 2015 ».
A Emmanuel Macron, le ministre de l’économie qui a tancé les présidents réunis à Paris début septembre, les accusant d’exercer un chantage à l’emploi, il réplique « le ministre a déclaré ça aux syndicats. Malheureusement, je ne sais pas faire autrement ». Les CCI espèrent maintenant un sursaut du Parlement qui doit examiner le projet de loi de finances cet automne.
Arnaud Develde
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