Bien conservé malgré son âge avancé, ce fagot de sarments de vigne a fait l’objet d’une analyse génétique poussée. Les résultats ont fait apparaître que la variété en question était des lambrusques dont la particularité était d’être sexués, c’est-à dire qu’il y avait des pieds mâles et femelles.
Ce n’est pas un secret, nos ancêtres buvaient du vin aux premiers siècles de notre ère (se référer à l’excellent ouvrage de Louis Maurin) et l’on dit que ce breuvage évitait aux légionnaires des désagréments de santé, intestinaux en particulier.
Les frises de la villa (semblables à celles retrouvées à Rome) font penser que son propriétaire était un ancien militaire gradé et fortuné. Lequel cultivait la vigne pour son plaisir en bordure de Seugne. A cette époque en effet, il était coutume d’offrir aux hommes méritants des terres dont ils pouvaient tirer des revenus agricoles.
Face à ce « scoop » historique, Claude Belot, maire de Jonzac, a estimé que la vérité se trouvait dans le vin (in vino veritas). S’entourant des conseils de l’Institut de Cherves Richemont, en relation avec l’INRA de Montpellier, il a décidé de créer un écomusée de la vigne qui regrouperait des cépages des plus anciens (achetés au Liban) aux plus récents comme l’Ugniblanc qui recouvre nos joyeuses contrées. « Nous pouvons retracer 2000 ans d’histoire de la vigne » explique-t-il.
Contrairement aux variétés d’antan, les cépages modernes sont hermaphrodites. Restait à déterminer le lieu de plantation. Près de la villa bien sûr. C’est alors que s’est posé un problème inattendu soulevé par Pierre-Jean Ravet, adjoint à l’environnement : Impossible d’accueillir le vignoble à cet endroit car l’ensemble est classé en zone Natura 2000 ! Autrement dit, la nature y est privilégiée. De plus, le secteur est inondable.
Le premier magistrat a donc opté pour un autre site, le coteau du moulin du Cluzelet qui a été déclaré non constructible par la mairie. Maintenant, il s’agit d’obtenir les droits de plantation (auprès de l’administration) et de démontrer que le projet s’inscrit dans « un objectif culturel ».
Si le feu vert est donné, quelque 2000 pieds de vigne seront plantés dans la capitale de la Haute-Saintonge en 2015. Claude Belot envisage de proposer une cuvée spéciale « Jonzac » : « On pourrait s’inspirer de ce que se fait aux Hospices de Beaune » souligne-t-il. Et pourquoi pas ?
Si tout va bien, première récolte en 2018…
Nicole Bertin
C'est dans ce secteur que devrait être planté le vignoble "Jonzac" |
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