Cette expo, consacrée aux œuvres réalisées par Picasso lors de son passage à Royan durant la Seconde Guerre mondiale, a enregistré des records d'affluence. Une belle histoire entre Maya Picasso et Gérard Dufaud qui est à l'origine de la présentation de ces fac-similés. A voir absolument jusqu'au 2 novembre !
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Bernard Pivot, parrain de l'expo Picasso |
Certaines rencontres peuvent être déterminantes. On savait que Pablo Picasso avait séjourné à Royan durant une courte période, pendant la Seconde guerre mondiale. Il y avait peint Le café des bains et fait des croquis.
Sensible au monde de l’art, Gérard Dufaud, qui a consacré un ouvrage au peintre cognaçais Géo Maresté, ne pouvait que s’intéresser à ce maître éminent. Or, Picasso est intouchable ! Maya, sa fille, lui a ouvert des portes. Elle avait cinq ans quand elle a accompagné son père dans la cité balnéaire occupée par les Allemands. De confidence en confidence, des liens se sont tissés et Gérard Dufaud a publié un livre intitulé
‘‘Picasso, un réfugié à Royan 1939-1944’’. De là à imaginer une exposition, il n’y avait qu’un pas franchi par Bernard Mounier, journaliste de télévision qui vit à Talmont. Le sujet lui a plu. Avec la complicité d’une artiste talentueuse, Claire-Lise Boulch, de Didier Quentin, député maire et du musée de Royan, le projet s’est concrétisé.
Les œuvres, 84 au total, sont des fac-similés dont le tirage a été confié à une imprimerie de Barcelone. Les originaux ont été prêtés par des collectionneurs ou des musées. On y trouve des croquis, des dessins, des peintures, des encres. S’y ajoutent des photos dénichées auprès d’habitants ayant conservé des archives. La mise en scène a été soignée, dont cette fenêtre par laquelle Picasso voyait le monde extérieur. L’univers angoissant de la guerre, les bruits de bottes.
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Bernard Mounier, Claire Lise Boulch et les responsables du musée dont Claire Pépin |
C’est en 1930 qu’il s’est installé au troisième étage de la Villa des Voiliers, près du port. Dans son périple, il était accompagné par Marie-Thérèse Walter, sa fille Maya et la photographe Dora Maar.
« On ne peint pas dans la solitude » disait-il. L’ombre de Guernica était encore bien présente dans l’esprit de Picasso qui ne vécut guère son escale comme une villégiature. Malgré la présence des casinos qui tenaient encore débout ! Le café des bains qu’il a immortalisé semble avoir le tournis, comme s’il était pris dans un engrenage. C’est d’ailleurs à cette époque que le peintre s’est plu à disloquer et disproportionner les corps qui s’offraient sur la toile. En cette ville de la côte atlantique, il a exorcisé sa tristesse et sa colère, donnant vie à des scènes aux formes indécises :
« une fenêtre qui s’ouvre quand tout s’écroule, c’est quelque chose. Non, c’est l’espoir ».
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Bernard Mounier et Claire Lise Boulch, chargés de l'agencement de l'expo |
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Vernissage en présence de Didier Quentin, député maire de Royan et Bernard Pivot |
L’intérêt de cette expo (et sa richesse) réside en son agencement : le visiteur suit la démarche de l’artiste, des dessins antérieurs au tableau final.
« S’il y avait une seule vérité, on ne pourrait pas faire cent toiles sur le même thème ». Picasso était infatigable. Sa thérapie à lui, c’était le crayon, la toile, la palette. Comme une volonté exprimée d’en finir avec un monde ancien et cruel que viendrait remplacer un nouveau. Plus attrayant, plus fraternel.
« Si l’on sait exactement ce qu’on va faire, à quoi bon le faire ? ». Par sa fraîcheur, sa fille Maya fut un bain de jouvence pour cet écorché vif.
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Un nombreux public a visité cette expo dont le photographe Ben Caillaud |
Les fac-similés des œuvres présentées au musée de Royan sont à découvrir. Elles constituent un rendez-vous unique que vous ne pouvez vraiment pas manquer !
N.B
• À Royan, où Picasso a séjourné du 2 septembre 1939 au 25 août 1940 sur les conseils de son ami André Breton, il a réalisé 750 œuvres environ. 84 ont été sélectionnées pour l’exposition.
• Musée de Royan, 31 av de Paris à Royan
• Tarifs : normal 4 €, réduit 2,50 € • Infos au 05 46 38 85 96. En octobre et novembre, exposition ouverte tous les jours (sauf le mardi) de 14 h à 18 h. Succèdera à l'expo Picasso une rétrospective sur les dix ans du musée.
• L'Académie de Saintonge découvre l'exposition Picasso
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Christopher Jones, réalisateur |
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Marie Dominique Montel, directrice et Pierre Collenot |
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Gérard Dufaud en guide conférencier |
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Alain Quella Villeger en pleine discussion avec Marc Fardet |
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Pierre Dumousseau |
Photos Nicole Bertin
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