mercredi 22 octobre 2014

« L’odeur dégagée par la décharge
de Clérac est pestilentielle »

• Triste constat dressé par Thierry Jullien, 
conseiller général de Montlieu 

• Sotrival II : 
la nouvelle décharge de Clérac suscite les réactions 

Récemment, la Communauté de communes de Haute-Saintonge, que préside Claude Belot, a délibéré favorablement en faveur de l’installation d’une nouvelle décharge à Clérac, Sotrival II pour des raisons purement économiques dont la création d’emplois. Toutefois, les élus concernés (dont le maire de Montguyon) ont réagi : en effet, comme leurs concitoyens, ils subissent Sotrival I qui dégage des odeurs nauséabondes et les habitants en ont assez d’être la poubelle du Sud Saintonge. Prudent, Claude Belot a émis un bémol : l’urbanisation envisagée ne sera accordée que si elle ne nuit pas à la protection des espaces naturels, agricoles et forestiers ou à la préservation des continuités écologiques, si elle ne conduit pas à une consommation excessive de l’espace, ne génère pas d’impact excessif sur les flux de déplacements (passage de camions) et ne trouble pas les équilibres existants. Il aurait pu ajouter : « Et si la décharge ne dégage pas d’effluves à faire fuir la galerie » !

 Lundi au Conseil général, Thierry Jullien, conseiller général de Montlieu, est revenu sur ce sujet sensible. Le centre d’enfouissement de Clérac, dans son immense générosité, accueille des déchets venant d’autres départements, soit quelque 130.000 tonnes par an « qui s‘ajoutent aux milliers de tonnes déjà enfouis. L’odeur y est pestilentielle ».
Bien que persistantes, les plaintes des riverains ne sont guère prises en compte. De nombreuses zones d’ombre règnent : impact sur les populations, leur santé, la pollution des sols, des cours d’eau dont le Lary, les puits, la nappe phréatique. « Nous avons demandé aux gestionnaires de Sotrival de procéder aux mesures qui s‘imposent » précise Béatrice Abollivier, préfète.

Les conseillers généraux réunis à La Rochelle lundi matin
Du côté d’Echillais en Aunis, Pierre Feydeau, conseiller général de Rochefort, a des préoccupations identiques avec l’arrivée du futur hyper incinérateur construit par Vinci : « Ce projet est surdimensionné ». Et de craindre dioxines et métaux lourds (comme à Jonzac à l’époque de l’usine d’incinération située non loin de la station thermale. Fort heureusement, cette structure a fermé). Outre une grande manifestation organisée récemment, une pétition circule qui serait traitée avec mépris. 102 médecins ont apporté leurs points de vue dont l’un deux déclare : « J’en ai assez de dire à mes patients qu’ils ont un cancer ».

 D’où la demande conjointe des deux élus : reprendre le plan d’élimination des déchets de Charente-Maritime en tenant compte de l’environnement et surseoir à la signature des arrêtés. Cela semble difficile en ce qui concerne Echillais car l’avis conforme a été délivré selon la préfète. En ce qui concerne les maladies, « la relation avec l’incinérateur ne serait pas probante en terme de santé publique » disent les défenseurs du projet.
Dans les rangs, un élu du secteur accuse Pierre Feydeau d’avoir la mémoire courte : « Depuis que vous êtes dans l’opposition, vous êtes contre cet incinérateur alors qu’auparavant, vous n’y étiez pas hostile. Moi, je vis auprès de l’usine d’Echillais et personnellement, je préfère les nouvelle structures aux anciennes ».
Affaires à suivre.
N.B.

Aucun commentaire: