jeudi 9 octobre 2014

Portrait : Jean-Marie Grasset,
de la photographie à la peinture

Il n'en revient toujours pas,  Jean-Marie Grasset  ! S'il a longtemps souffert de l'indifférence de son entourage face à son œuvre, il est aujourd'hui rassuré, et bien qu'il ne peigne que depuis six ans, son talent de peintre est reconnu. Après de nombreuses récompenses pour son œuvre photographique, Jean-Marie Grasset voit sa peinture mise en avant par André Trauet, découvreur d'artistes et "propulseur" de talents.  



La politique de soutien aux artistes initié par Jean-Michel Naud, créateur de la Distillerie de la Tour à Pons et André Trauet, son directeur, a permis à Jean-Marie Grasset de confirmer sa "palette" et de présenter des tableaux dans les locaux de l'entreprise. Quoi de mieux que le thème de la vigne pour ces toiles au cœur d'une distillerie de renom, comme un écrin prestigieux ?
Jean-Marie Grasset, viticulteur de son métier, a longtemps photographié les vignes, les vieilles de préférence. Il leur voue une passion physique, viscérale. On l'imagine sans peine couché, accroupi, assis au beau milieu des rangs, photographiant sous le meilleur angle les vieux ceps torturés par les saisons et la main de l'homme. Ses photos reflètent la réalité de la nature et il n'y a qu'un pas pour que cette âme romanesque, de poésie et de rêves imprégnée, laisse l'esprit du vignoble l'envahir.
C'est là qu'il écoute les histoires que lui raconte la vigne. Il plonge alors dans un monde où les ceps deviennent des créatures d'un bestiaire fantasmagorique et romantique. Il peint les paysages où un cep esseulé capte le regard, des vignobles en fournaise ou sous la neige, la vigne dans tous ses états.
Sa peinture, fulgurance des couleurs et du geste, livre son imaginaire et tel un lutin espiègle, il entraîne le visiteur dans son inconnu, lui laissant croire qu'ici flotte la part des anges.
Jean-Marie Grasset a longtemps photographié le quotidien des gens du terroir, en témoin du temps qui passe. Ses lavandières de 1800 à nos jours (livre épuisé) ont ému le public et fait remonter dans les cœurs les odeurs de savon de Marseille et la nostalgie des draps de lin blanc étendus sur l'herbe. Adhérent à «  La Palette de Chaniers  », il a récemment exposé à Saujon avec succès.
Passionné, il voudrait partager cette passion avec d'autres peintres. Sincère et humble, il s'agaçe souvent devant ce qui lui semble de l'incompréhension. Je suis un «  viti-barbouilleur et trop de gens se prennent pour ce qu'ils ne sont pas » dit-il.



Conscient qu'il a encore beaucoup à apprendre, il est en constante recherche d'amélioration et de nouvelles techniques. Il recommence souvent s'il n'est pas satisfait.
Un artiste à redécouvrir sur un terrain où il n'était pas attendu.
L.B.

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