samedi 11 octobre 2014

Eau minérale naturelle de Jonzac :
Bizarre, bizarre...
Une casse automobile sauvage dans
le périmètre de protection des captages ?

Mettre l’eau minérale naturelle de Jonzac en bouteille est l’un des projets que souhaite mener à bien Claude Belot, maire de Jonzac. Or, le périmètre de protection des captages abrite une casse automobile située dans un bois, à proximité d’un garage… 

Lors du dernier conseil municipal, le maire de Jonzac, Claude Belot a évoqué ce projet qui consisterait à utiliser l’un des forages qui dessert la ville en eau potable, « Beaulieu 2 », dans le cadre d’un projet industriel d’embouteillage (l’alimentation en eau potable actuelle repose sur la production alternée de deux forages Beaulieu 1 et Beaulieu 2).
 En 2008, l’Etat a autorisé la mise en service anticipée de Beaulieu 2, ce qui a permis à la municipalité de constituer un dossier sur la possibilité de mettre en bouteilles et donc de commercialiser l’eau minérale naturelle issue du puits. Les études sont terminées. « Elles montrent que les prélèvements répondent aux critères requis pour que cette eau soit reconnue eau minérale naturelle » explique Claude Belot.
En juillet dernier, Jeudi de Grissac, hydrogéologue agréé, a émis un avis favorable quant à l’exploitation de ce forage dans les limites de 130m3/h, 500m3/jour et 183.000 m3/an. « Ça fait pas mal de bouteilles en perspective » souligne le maire.

Sera donc poursuivie la procédure de déclaration d’utilité publique pour l’autorisation de prélèvement dans le milieu naturel, pour la création des périmètres de protection du captage et pour l’autorisation d’utiliser l’eau en vue de la consommation humaine. L’objectif est bien sûr d’obtenir l’agrément du Ministère de la Santé comme ce fut le cas pour les eaux thermales avec l’Académie de Médecine. Dans la foulée, la mairie va acheter à la SEMDAS les terrains sur lequel est installé le forage Beaulieu 2. Prix 36980 euros HT à payer sur le budget annexe de l’eau potable.

Pour actualiser le dossier de déclaration d’utilité publique de l’exploitation du forage Beaulieu 2 et à la demande de l’Agence Régionale de Santé, le conseil municipal a renouvelé l’engagement pris en 2007 d’indemniser « les usagers de tous les dommages qu’ils pourront prouver leur avoir été causés par la dérivation des eaux, du fait de l’exploitation » afin d’être en conformité avec le Code de l’environnement.

Le future usine se situera à droite de la photo, sur le terrain qui jouxte les maisons
Les périmètres de protection des captages
Dans ce périmètre, se trouve une casse auto que dissimulent les bois...
 


Sans commentaires...
S’il est vrai que les analyses sont rassurantes (sinon ce projet ne pourrait pas avoir lieu), on peut toutefois s’interroger sur la présence d’une casse automobile sauvage (de nombreuses carcasses gisent dans les bois) dans le périmètre de protection des captages. La surface de ces périmètres est de 35 ha pour Beaulieu 1 et de 18 ha pour Beaulieu 2. Ces voitures abandonnées ne peuvent que susciter la surprise et émouvoir les protecteurs de l’environnement. Il est d’ailleurs étonnant qu’aucune mesure municipale n’ait été prise jusqu’alors pour que disparaisse ce « cimetière » qui ne peut être autorisé que dans le cadre d’une exploitation classée. En effet, par nature, une casse comporte le risque de voir répandus dans le sol aussi bien des huiles que des métaux lourds… 

• Le terrain prévu pour accueillir l’usine d’embouteillage se situe près du forage Beaulieu 2, en contrebas du château de la Dixmerie. Le transport de l’eau depuis le forage jusqu’à l’unité d’embouteillage pourrait se faire à partir d’une canalisation en PEHD qualité alimentaire, sur une distance de 200 mètres.

• Le fer en moins ! Cette eau du Cénomanien contient du fer qu’il conviendra d’extraire pour son conditionnement par voie biologique (bactéries spécifiques) ou physico-chimique (oxydation). Cette dernière solution serait retenue.

Non loin du forage, le viaduc de la future déviation de Jonzac dont la réalisation 
se fait attendre...

1 commentaire:

Petit Pierre a dit…

vestiges archéologiques enfouis sous le rond-point, un viaduc dont personne ne veut et qui ne sert à rien, maintenant une usine aussi... Ils font vraiment tout ce qu'ils peuvent pour défigurer un endroit jadis nommé Beaulieu. Est-ce que quelqu'un, au moins leur a dit que Beauregard se trouve à Champagnac et non à Jonzac ?