Lors du dernier conseil municipal, la vente du site Saint-Louis a été votée malgré la défiance de certains élus de la majorité se traduisant par des abstentions. Sur les lieux vendredi matin, le maire, Jean-Philippe Machon, a rappelé la genèse du projet : « sortir Saint-Louis de l’état de friche, y créer un nouveau quartier, attirer des habitants et insérer ce lieu historique dans une dorsale touristique ».
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Jean-Philippe Machon présente le projet d'aménagement |
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Le projet de Linkcity : hôtel, restaurant, résidence séniors, appartements, logements sociaux,
espace culturel, commerces, parkings |
La vente du site Saint-Louis a été validée et dans les jours à venir, le compromis sera signé par Jean-Philippe Machon et le groupe Linkcity. Les dés sont jetés à moins que des coups de canif ne viennent entraver les engagements des deux parties (ce qui peut toujours arriver).
Saint-Louis devrait donc sortir de sa léthargie pour accueillir des appartements dans le château du Gouverneur, un restaurant, une résidence seniors dans les bâtiments de l’hôpital, un hôtel entièrement créé, une maison de santé, des logements aménagés par la Semis (en face de la Providence) et sur l’actuelle gare routière. Sans oublier des commerces et un espace culturel.
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Des écoliers en visite sur le site |
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Le site Saint-Louis, abandonné depuis 2007 |
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Le logis du Gouverneur sera transformé en appartements de standing |
Cette perspective ne fait pas l’unanimité. Les opposants au projet ne comprennent pas pourquoi le premier magistrat se désintéresse de la réserve archéologique remarquable que constitue le site Saint-Louis, lieu du pouvoir durant des lustres. Pour preuve, l’abondance de vestiges retrouvés - et fort heureusement sauvegardés - lors la construction de la maternité (colonnes, chapiteaux, etc).
Les derniers diagnostics réalisés sont arrivés à la même conclusion en révélant moult témoignages laissés par les générations antérieures. La ville possède une riche histoire qui s'étend de l'époque gauloise à nos jours. Sa plus belle période se situe aux premiers siècle de notre ère quand elle était capitale de la Gaule Aquitaine romaine. D'où l'arc de Germanicus, l'amphithéâtre, les thermes encore visibles de nos jours. En conséquence, les défenseurs du patrimoine demandent la construction d’un musée sur le site Saint-Louis en hommage à ce passé prestigieux, structure que le maire actuel envisage près des arènes.
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Un ascenseur sera réalisé qui reliera la ville haute aux quartiers situés près de la Charente |
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C'est sur cet emplacement (non loin de l'église) que sera construit l'hôtel |
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Les falaises devront être confortées (en bas, un bloc de calcaire s'est détaché) |
Jean-Phlippe Machon s’est retrouvé devant un cas de conscience : faire de Saint-Louis un immense chantier archéologique à ciel ouvert (le rêve de tous les archéologues) permettant une véritable lecture de la cité ou redynamiser Saintes qui en a bien besoin depuis le départ du Crédit Agricole et la fermeture de Saintronic. Il a opté pour la seconde solution et lancé un appel à projets visant à aménager le site (Saintes est l’une premières villes de France à utiliser cette possibilité).
Chargé de ficeler le dossier, Christian Schmitt a présenté les souhaits formulés par la ville aux entreprises soumissionnant. Elles étaient trois et c’est finalement Linkcity, une filiale de Bouygues, qui a été retenue. L’hôtel de 70 chambres sera géré par Accor, la résidence pour personne âgées par les Jardins d’Arcadie (90 places). La CIR aménagera 58 logements dans le château du XVIIe siècle (elle participe actuellement à la restauration de l’hôtel Brémond d’Ars). L’église du XIXe siècle, désaffectée, sera transformée en restaurant. S'y ajoutent des logements sociaux et une maison de santé. Des emplois seront créés, des parkings réalisés et le nombre d’entrées au promontoire porté à six.
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Christian Schmitt, élu chargé du projet |
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L'entrée du Logis du Gouverneur |
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Cette partie de l'ancien hôpital sera détruite |
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La chapelle du XIXe siècle (en bon état) deviendra un restaurant |
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Chapiteaux |
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Croisée d'ogives de la chapelle : la marque des compagnons |
Jean-Philippe Machon : « nous avons choisi un projet urbanisé »
Pour Jean-Philippe Machon, le renouveau du Saint-Louis est primordial pour la vitalité de Saintes :
« L’ambition de ce mandat est de donner un nouveau souffle. Faire de la capitale de la Saintonge une ville florissante, rayonnante et ancrée dans la modernité, voilà le sens des actions engagées depuis quatre ans et des projets portés par la ville. De manière concrète, cette ambition s’affirme par le renforcement d’un axe central qui doit devenir la colonne vertébrale du Cœur de Ville, reliant six lieux emblématiques de Saintes, l’Abbaye aux Dames, "cité musicale", l’Arc de Germanicus, la cathédrale Saint-Pierre, le site Saint-Louis, la basilique Saint-Eutrope et l’amphithéâtre, vestige majeur de la Mediolanum antique ».
Abandonné en 2007 avec la fermeture de l’ancien hôpital, Saint-Louis conserve une place majeure dans le développement de la ville. Depuis 2014, de nombreux diagnostics techniques et urbains y ont été effectués et différentes pistes explorées. Celle que proposait l’ancien maire, Jean Rouger, (procédure de ZAC) représentait un coût trop lourd pour la collectivité. En conséquence, la nouvelle municipalité a cherché une opportunité qui permettrait de proposer rapidement des éléments concrets
: « il était temps que Saint-Louis sorte de son état de friche, situation qui ne laissait personne insensible ».
Le 7 novembre dernier, le conseil municipal a officialisé le choix de l’opérateur. Le lauréat Linkcity acquiert ainsi 2,2 des 3,27 hectares du site pour un montant de transaction de 1,2 millions d’euros, auxquels s’ajoute la prise en charge par l’opérateur des frais de désamiantage (au moins 650.000 euros). Au sujet des démolitions de bâtiments, le chantier sera d’envergure. Les matériaux seront évacués par camions, ce qui occasionnera un trafic important sur le cours Reverseaux.
En ce qui concerne la résidence séniors, elle sera implantée sur des structures de l’ancien hôpital et le sous-sol sera transformée en parking.
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Visite de la partie abandonnée de l'ancien hôpital |
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Le royaume des tagueurs et du street art ! |
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Ce bloc (en face de la Providence) sera transformé en logements sociaux par la Semis |
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La future maison de santé (ex dialyse) |
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ici, se posaient les hélicoptères... |
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La maternité. Do you remember ?... |
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Souvenirs, souvenirs |
Les fouilles que financera la municipalité se dérouleront sur l’emplacement du futur hôtel, non loin de l’église et des falaises à consolider. Le calcaire est fragile et des blocs se sont détachés dans un passé récent. Un premier sondage a été réalisé dans ce périmètre où sera construit le futur ascenseur.
« Nous prendrons toutes les dispositions nécessaires » assure Christian Schmitt. En effet, ce magnifique emplacement, qui offre une vue imprenable sur la ville basse et la Charente, présente un charme évident mais il convient, pour les promeneurs, les futurs clients et résidents, d'en sécuriser les accès.
« Le choix de Linkcity permet de répondre aux quatre priorités majeures de l’équipe municipale : inscrire le site dans une vision globale du territoire, s’intégrer dans les ambitions du Plan Action Cœur de Ville, préserver le potentiel paysager du site, favoriser la mixité de fonctions et de publics sur le site » déclare Jean-Philippe Machon.
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Le site Saint-Louis offre un magnifique panorama sur la ville |
La finalisation des études préalables est prévue pour juin 2019, d’impact en décembre 2019, la fin des procédures en janvier 2020 et les premières livraisons en 2022. C’est-à-dire après les élections municipales de 2020. Le site Saint-Louis se trouvera ainsi au cœur de la campagne électorale.
« Certains adoptent des postures » estime Christian Schmitt. Pour la mairie, l’objectif est de redonner une animation à ce quartier qui offrira des espaces publics aux habitants.
« Réjouissons-nous du renouveau du site Saint-Louis » conclut le premier magistrat.
• Une concertation sous formes d’ateliers
La concertation sur le projet reposera sur des ateliers urbains qui permettront de recueillir les avis et de prendre en compte les idées des habitants pour l’utilisation des espaces publics de Saint-Louis. Dans le détail, la première série d’ateliers se déclinera, sous la forme de tables rondes ouvertes sur inscription préalable, de la manière suivante : un atelier riverains pour penser la bonne intégration du projet dans son environnement ; un atelier commerçants pour assurer le soutien des commerces du centre-ville et du marché de la place du 11 novembre ; un atelier patrimoine pour prendre en compte les préoccupations spécifiques en vue de la valorisation patrimoniale du site. Par ailleurs, des visites du site seront organisées et proposées aux habitants afin de découvrir ou de redécouvrir l’histoire de ce lieu au cœur de Saintes.
• Des réunions se dérouleront salle Nivelles :
- lundi 26 novembre à 15 h avec les acteurs du patrimoine et à 18 h 30 avec les riverains
- mardi 4 décembre à 19 h 30 avec les commerçants du quartier.
La ville compte aujourd’hui 26000 habitants. L'objectif de la mairie est d’augmenter ce nombre en accueillant une nouvelle population en centre ville.
• De son côté, la Ville prend en charge le volet d’études et d’investigations archéologiques en collaboration avec la DRAC, un investissement estimé à 2,5 millions. La collectivité pourra bénéficier d’une rétrocession des voiries du site pour une surface d’1,3 ha, ce qui amènera l’espace public à une surface complète de 2 ha, représentant les 2/3 du périmètre du site.
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Vendredi matin, les opposants au projet se trouvaient devant l'hôtel de ville.
La vente du site Saint-Louis à un groupe privé passe mal... |
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Des messages explicites ! |
• Selon Christian Schmitt, le dossier est ficelé avec l’investisseur, la Ville ayant fait appel aux conseils d’une filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, à un cabinet d’avocats spécialisés et à un notaire de la place saintaise. Ont été exigés des gestionnaires pour faire partie de l’opération. L’appel à projets a été choisi car il permet une approche d’ensemble sur un espace plus vaste que l’ancien hôpital. Les ZAC offrent des ventes de parcelles à la découpe. Cette formule présente des inconvénients si un lot ne trouve pas d’acquéreur par exemple.
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A titre de comparaison, le projet de l'ancien maire Jean Rouger |
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