mercredi 21 novembre 2018

Saintes /L’association ACMS réagit à la vente du Saint-Louis : « La course en avant vers un pseudo nouveau quartier, c'est faire le jeu de la spéculation contre l'intérêt des Saintais et du patrimoine de la cité ! »

L'association ACMS, que préside Jean-Michel Méchain, a été la première à s'émouvoir de la vente du site Saint-Louis à Linkcity. Elle explique les raisons de ses inquiétudes :


« La ville a payé un peu plus de 4 M d'euros pour l'achat du site Saint-Louis. Elle est intervenue depuis pour des travaux de protection et de mise en sécurité. Un coût qu'il nous faudra connaître dans le détail pour mesurer notre "contribution" aux spéculateurs.
La vente porte sur la vente de 2,2 hectares sur les 3,27 ha du site global. C’est l’opérateur privé Linkcity (groupe Bouygues Construction) qui a été retenu à l’issue de la procédure d’appel à projet, pour un achat du site d’un montant de 1,2 millions d’euros.
A ce prix s'ajoutent les travaux de désamiantage dans la limite de 650.000 euros que l’opérateur prend à sa charge. Au delà, la différence est à la charge de la commune, étonnant non ? On veut allécher le spéculateur sans doute.
« La démolition de certains bâtiments extrêmement délabrés (maternité, blocs oncologie, chirurgie et soins intensifs de l’ancien hôpital) représentera un montant estimé à 1 million d’euros supplémentaires, soit un investissement total avant aménagement de près de 3 millions pour l’opérateur ».
De la pure intox et flûte traversière car, si la société Linkcity ne veut pas le faire, qu'elle ne soumissionne pas ! On veut faire pleurer dans les chaumières mais on verra le prix de vente du mètre carré (3600 euros mini pour un achat à 59 euros) si cette horreur va à son terme. Pendant que l'on y est, on peut aussi payer les paillassons d'entrée des immeubles.
De son côté, la Ville prend en charge le volet d’études et d’investigations archéologiques en collaboration avec les services de l’État. Cela représente un investissement estimé à ce jour à 2,5 millions. Ce pur scandale va faire jurisprudence ! Même à la DRAC on trouve cela incroyable ! Encore un coup de langue pour attirer le spéculateur. On laisse massacrer notre patrimoine et on paye les fouilles.
La collectivité pourra « bénéficier » en outre d’une rétrocession des voiries du site pour une surface d’1,3 ha, ce qui amènerait l’espace « public » à une surface complète de 2 ha, représentant les 2/3 du périmètre du site mais aussi toutes les charges incombant à l'entretien des voiries et réseau.....La ville de Saintes serait donc en charge des voiries desservant une zone quasi privée avec un entretien payé par le contribuable. Beau cadeau après le massacre archéologique et l'enterrement définitif des vestiges. On allège les charges de fonctionnement du spéculateur. Est-ce seulement pour le convaincre de venir nous piller ou y a-t-il autre chose ? In fine cela devient de plus en plus douteux...
Quatre priorités majeures seraient affichées par l’équipe municipale : Inscrire le site dans une vision globale du territoire. Quid ?
Un désastre, mais de quoi parle-ton avec ce baratin « au même titre que le projet Saint Eutrope - Vallon des Arènes  » ? Délirant, il s'agit là d'un projet Unesco sans lequel rien ne serait fait à Saint-Eutrope et d'un projet devenu croupion sur le gallo-romain pour renvoyer aux calendes grecques le dossier et en profiter pour pouvoir massacrer Saint-Louis. Il est où le projet de territoire là-dedans ? C'est verbeux et vide de sens. Ce projet est destructeur de toute ambition d'un vrai projet de territoire pour la ville dans le domaine de la mise en valeur du patrimoine gallo-romain.
L'équipée sauvage parle "du renforcement d’un axe de valorisation Est-Ouest sur le plan patrimonial, commercial et touristique ". En détruisant le capitole il faudrait au moins avoir la décence de ne pas évoquer le patrimoine !
"S’intégrer dans les ambitions de la ville traduites notamment dans le plan Action Cœur de Ville, en favorisant la liaison ville basse – ville haute !!! " Il s'agit d'un « détournement de fonds » car le centre ville, qui crève d'ailleurs, c'est le triangle : la prison, place Blair, Saint-Vivien ; Encore de l'approximatif et du verbeux au profit des spéculateurs. " Préserver le potentiel paysager du belvédère en valorisant largement les espaces publics et les espaces verts, ainsi que la qualité environnementale aujourd’hui garantie par le label Biodivercity ". Regardez le bétonnage du projet vous serez servis en matière d'espaces verts. A ce niveau de provocation cela en devient risible.
"Favoriser dans un même temps la mixité de fonctions et de publics sur le site grâce à la présence conjointe de structures privées à vocation commerciale et touristique, de mixité de logements et d’équipements publics, incluant des logements sociaux qui seront construits par la SEMIS". C'est de la grande rhétorique administrativo-technique ! On a là exposé le choix théorique de l'équipe, laquelle aurait été bien inspirée de consulter les Saintais avant de se croire autorisée à partir dans cette direction pour ce site. Appliquer cette ambition au triangle qui est le centre ville aujourd'hui aurait été sans doute une bonne idée. On verra qui habitera vraiment les logements sociaux. La course en avant vers un pseudo nouveau quartier, c'est faire le jeu de la spéculation contre l'intérêt des Saintais et du patrimoine de la cité ! C'est dans ce dernier domaine un coup mortel.
La prochaine étape de ce projet d’urbanisation « qui doit contribuer à rendre la ville plus attractive et attirer des habitants et des visiteurs nouveaux » souligne le maire, passera dès la fin du mois de novembre, par la mise en œuvre de réunions de « concertation » ! Non cela n'existe pas c'est de la pure propagande qui sera faite, rien d'autre. Ce projet est une erreur, pire une provocation. Amis saintais, il va nous coûter à nous simples citoyens non élus très cher ».

Chapelle bientôt transformée en restaurant
Jean-François Saunoi : « M. le Maire, ne soyez pas l'alcade qui aura bradé notre patrimoine, sacrifié nos racines profondes, fossoyé notre histoire en recouvrant pour toujours le coeur de notre ville, le site Saint-Louis, d'un triste voile en béton ! Voyez cette chapelle sur le site Saint-Louis bientôt transformée en gargote par Christian Schmitt, ingénieur des Ponts et Chaussées, comme Mme »...

• Une réunion aura lieu entre la mairie de Saintes et les acteurs du patrimoine lundi 26 novembre salle Nivelles à 15 h. Venez nombreux !

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