vendredi 2 novembre 2018

La Barde : Un espace en l’honneur du peintre Patrick Waraska

Samedi 10 novembre, La Barde inaugurera les travaux réalisés à la mairie ainsi que la salle d’exposition consacrée au peintre renommé Patrick Waravka, né dans cette commune durant la Seconde Guerre Mondiale. Un moment émouvant pour la population et l’équipe municipale : « Chaque année, Patrick Waravka nous offre une toile. C’est ainsi que nous avons pu constituer un espace qui sera ouvert au public » souligne le premier magistrat, Jean-Pascal Cartron. L’artiste sera présent à cette manifestation
 
L'artiste Patrick Waravka
Retour sur l’exposition de Patrick Waravka au cloître des Carmes de Jonzac dans les années 2000 : 

D’une odorante délicatesse, les toiles de Patrick Waravka immortalisent la nature dans sa pureté originelle. Portes ouvertes sur un jardin où poussent - parmi d’autres variétés - glycines, hortensias et rhododendrons...

« La nature est là qui invite et qui t’aime » a écrit Lamartine. Patrick Waravka, né en Saintonge par les hasards de la guerre, a fait sienne cette phrase où se dessine une tendre invitation. Après avoir vécu à Paris, il s‘est installé en Normandie où il a posé son chevalet. Peindre quand l’envie vous anime, le moment venu...
Il y a une quinzaine d’années, il a présenté ses œuvres à Jonzac et le cloître austère, jadis dédié à la méditation, souriait aux gerbes colorées qui ornaient les murs. Il y avait profusion d’hortensias, d ’iris, d’azalées et de coquelicots dont les crêtes rouges se dressaient sous le soleil estival. Qu’elles soient filles d’un massif citadin ou sauvageonnes des champs, les fleurs fascinent cet artiste qui voit en elles le signe évident de la création. Un témoignage de perfection aussi.

Patrick Waravka cherche avant tout à créer une ambiance. « Je voudrais partager ces instants rares de beauté » semble-t-il dire au visiteur qui s’interroge sur cette porte ouverte, si tentante ! Certains aimeraient aller de l’autre côté du miroir. Par curiosité, loin des folies du monde. Dans une nouvelle histoire d’Alice au Pays des Merveilles, ils pourraient enfin marcher sur le sentier imaginaire et parler aux tulipes surgissant du décor. « Je suis l’héritier des grandes motivations impressionnistes, couleur, tentation d’abstraction » avoue-t-il, mais il possède son style personnel, son “empreinte”.

Travaillant la matière au couteau, il a banni l’acrylique « qui sèche trop vite » sans pour autant négliger l’aquarelle et le dessin : « J‘ai une bonne mémoire visuelle. C’est pourquoi, dans mon atelier, mes compositions sont faites à partir des croquis que j’ai réalisés sur place ».
Peu à peu, les couleurs se juxtaposent et bientôt se fondent. La touche étalée change constamment de forme pour offrir la nuance de lumière désirée. L’harmonie repose sur l’atmosphère que dégage chaque tableau, notes passionnées pour les coquelicots dont il a conçu trois versions, tonalités plus froides pour les variétés bleutées ou rosées du printemps, transparence pour les sous-bois...


Le critique d’art Bertrand Duplessis estime que Patrick Waraska a recréé l e jardin de Giverny, celui du célèbre Monet. « Sa peinture dénote sensibilité, élégance et profonde envie de séduction ». Ce même souci de partage, voire de complicité, apparaît dans ses marines. Habitant Varengeville-sur-Mer, au sommet des falaises, l’artiste aime la mer et ses reflets changeants. Il a également imaginé deux vitraux dont un « Saint-Georges » dans l’église d’Hautot-sur-Mer et une « cruxificion résurrection » pour la chapelle de Pourville. « Je suis croyant » dit-il simplement. Pèlerin de l’art, il porte palette en guise de bourdon pour immortaliser le décor qui l’entoure ou qu’il entrevoit, en filigrane de son imagination.

De nombreuses personnalités (dont Jacques Chirac) sont entrées dans son univers. Patrick Waravka a exposé aux serres d’Auteuil, dans le parc floral de Paris, à l’orangerie du Palais du Luxembourg (mille visiteurs par jour à cette occasion), au Cercle Royal de Barcelone, dans des villes, des musées renommés .

A cette liste prestigieuse, il convient d’ajouter le Sud Saintonge où Mme Dufourg, alors maire de la Barde, l’a accueilli. Au cœur de sa commune natale, Patrick Waravka ne pouvait qu’aller à la rencontre de ses souvenirs familiaux. Ces émotions l’avaient alors conduit à accepter la proposition de la Barbouille, une sympathique association qu’on ne présente plus ! D’où l’exposition à Jonzac. « Nous sommes fiers de vous avoir parmi nous » avait souligné le président de l’époque, Christian Larche, lors du vernissage.

Iris de Patrick Waravka
C’est avec plaisir que La Barde propose désormais un espace Waravka…

• Lors d'un passage à La Barde, Patrick Waravka a revu la sage-femme qui l’a mis au monde à La Barde en 1942. Durant la guerre, ses parents avaient quitté Paris pour trouver refuge chez un ami - d’origine russe comme son père - qui vivait à Boscamnant en Saintonge.

• Les œuvres de Patrick Waravka tissées par les Ateliers d'Aubusson : Certaines de ses œuvres ont été tissées en tapisseries contemporaines par les ateliers d’Aubusson, dont le savoir-faire figure au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.

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