La situation de la ligne La Rochelle/Bordeaux étant particulièrement préoccupante, et les interventions récurrentes auprès de SNCF Réseau étant restées vaines, Bernard Lalande a interpellé, par courrier envoyé le 9 novembre dernier, la Ministre des transports Elisabeth Borne pour obtenir une intervention ferme de l’Autorité organisatrice du transport qu’elle représente.
La ligne régionale La Rochelle / Bordeaux n’a pas bénéficié des travaux nécessaires à son entretien depuis plusieurs décennies. Compte-tenu de son état, SNCF nous annonce des limitations de vitesse autorisée sur des tronçons de plus en plus nombreux. Cette baisse de vitesse à 60 km/h doit assurer la sécurité de circulation là où, faute d’entretien, les voies se dégradent.
Dès lors, la baisse de vitesse se substitue à l’entretien qui devrait être normalement réalisé. Ainsi en 2016, trois zones de limitation de vitesse ont été mises en place. En 2017, ce sont 18 km de plus qui ont été soumis à la restriction entre Pons et Jonzac. Le 7 décembre 2018, de nouvelles limitations de vitesse à 60km/h seront imposées (entre Jonzac et Tugéras, Jonzac et Fontaine, ainsi que Fontaine et Montendre). D’autres sont également attendues au niveau de Saintes dans l’année qui suit au niveau de Pons, de Jonzac et de Montendre compte-tenu de l’état des rails.
La qualité de service n’est de fait plus assurée et la fréquentation est en baisse, un argument en faveur de la stratégie de non réalisation des travaux de réfection et de baisse du nombre de trains. Le service ferroviaire tient de ce fait difficilement son rôle sur cet axe. C’est un non-sens du point de vue de l’aménagement durable du territoire, alors même que le sud de la Charente-Maritime se développe avec l’installation de nombreux actifs qui travaillent à Bordeaux. C’est un non-sens également du point de vue écologique, alors même que nous augmentons la fiscalité des carburants pour notamment inciter le recours aux transports collectifs.
Quelle alternative demain dans nos territoires ruraux si l’offre ferroviaire n’est plus en capacité de répondre ? La situation est d’autant plus incompréhensible que la région Nouvelle-Aquitaine, a réalisé de lourds investissements pour renouveler le parc des TER. Ainsi du matériel neuf, apte à circuler à 160 km/h, roule in fine à 60 km/h sur une partie conséquente de la ligne. Région et département ont en outre financé d’importants travaux sur cet axe, notamment pour l’accessibilité des gares. Alain Rousset, Président de la région Nouvelle-Aquitaine, s’était d’ailleurs engagé pour cofinancer les travaux. Puis SNCF Réseau a déclassé cet axe, laissant à la seule collectivité la globalité de la charge des réfections d’un réseau qu’il n’a pas entretenu lui-même.
Dans un courrier adressé le 27 juin dernier au premier Ministre Edouard Philippe, le Président de la région Nouvelle-Aquitaine lui a notamment demandé d’intervenir pour un “reclassement” de la ligne au regard de son rôle structurant à l’échelle nationale.
Bernard Lalande soutient bien entendu cette demande, qui remet SNCF Réseau face à ses responsabilités. Dans sa lettre adressée à la Ministre des transports, il lui fait part de son entière disponibilité pour lui présenter les enjeux de cet axe ferroviaire et lui apporter les éléments d’information complémentaires, si besoin est, pour la réhabilitation de cette ligne dans les programmes de travaux de SNCF Réseau.
Extrait de la lettre de communication de Bernard Lalande
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