Le Conseil départemental présidé par Dominique Bussereau aux côtés du préfet, Eric Jalon |
• Mineurs non accompagnés : Les réseaux dans le viseur…
La situation devient très délicate puisque la capacité d’hébergement est insuffisante. Corinne Imbert, chargée des affaires sociales, est favorable à une consolidation d’expertise des dossiers afin qu’ils soient examinés dans des délais plus courts : « ces jeunes arrivent par des filières bien organisées. Certains sont d’ailleurs majeurs, mais il faut en avoir la preuve. En 4 ans, les demandes ont été multipliées par 15 et le Département investit 4 millions d’euros à cet effet ». La collectivité refuse certaines prises en charge quand les motifs sont avérés.
Actuellement, 184 jeunes sont en familles d’accueil, au foyer de l’enfance ou en maisons pour enfants à caractère social. 118 places ont été créées et un nouvel appel à projets a été lancé.
Bref, les structures ne sont pas extensibles. Selon Dominique Bussereau, ce flux résulte de réseaux auxquels la justice et la direction zonale de la police aux frontières s’intéressent de près. La Charente-Maritime semble être une terre propice à la venue de ces mineurs isolés qui sont dans des situations préoccupantes. Toutefois, le président estime - à juste titre - qu’ils ne sont pas venus avec une simple boussole. D’autres départements peuvent également les recevoir dans de bonnes conditions.
• En ce qui concerne les migrants adultes hébergés durant plusieurs mois dans des centres d’accueil (Fouras, Saint-Georges de Didonne, etc), les sites utilisés ont été restitués comme convenu. Leur séjour s’est déroulé « sans incident notable » déclare le Préfet en direction de ceux qui « soufflaient sur les braises à leur arrivée ».
• Transports scolaires : Des interrogations au sujet de la Région
Côté transports scolaires, le Département pensait que la Région, qui doit en assumer la charge (quelque 32 millions d’euros) à partir de septembre prochain, laisserait la délégation à la Charente-Maritime. « Nous avons pourtant de bonnes relations avec la Nouvelle-Aquitaine et d’autres Régions ont abandonné aux Départements cette compétence, pourquoi pas chez nous ? La Région prend une mauvaise posture » estime le président. Et d’ajouter : « Elle n’aura ni les outils, ni la connaissance dans ce domaine ».
Cette situation peut-elle engendrer des difficultés à la rentrée ? Dominique Bussereau le pense : « Il faudra que la prochaine Assemblée Nationale corrige la loi NOTRe ». En effet, si la Région opte pour un fonctionnement autre que celui mis en place par le Département, le nouveau système va pénaliser Kéolis et la Semas, société d’économie mixte qui chapeaute le transport des élèves et des voyageurs. Son volume d’affaires pourrait s’en trouver réduit avec des conséquences sur l’emploi. Pour Pascal Ferchaud (Saujon), « on n’administre bien que de près ».
Par ailleurs, la gestion régionale sera-t-elle assurée à partir de Poitiers ou de Bordeaux ? « Dans ces cas-là, autant la laisser à La Rochelle ! »…
• Schéma d’accessibilité des services au public : Les élus insatisfaits…
A gauche de la photo, premier rang, Chantal Guimberteau et Corinne Imbert |
L’amélioration de l’accessibilité – qu’elle soit physique ou dématérialisée – concerne, à la fois, l’optimisation, la coordination et la mutualisation de l’offre existante, ainsi que les complémentarités nécessaires à proposer, en particulier dans les zones déficitaires, dites « fragiles ».
Dominique Bussereau exprime son mécontentement quant à la manière dont se déroule l’élaboration du schéma : « L’Etat voudrait-il en profiter pour diminuer les services ? On constate des blocages. A titre d’exemple, les RPI sont remis en cause. Si ça continue comme ça, on arrête tout. Nous ne pouvons pas accepter de voir des services publics disparaître et nous n’en porterons pas la responsabilité ».
Chantal Guimberteau, conseillère départementale de Jonzac/Archiac, abonde dans son sens : « Ce schéma, qui résulte de la loi NOTRe, est censé favoriser le maintien des services marchands et non marchands au quotidien. Tous les élus consultés arrivent à la même conclusion : on ne peut pas améliorer les services sans maintenir l’existant. On veut fermer les classes uniques, les communes concernées sont inquiètes. L’Etat ne semble pas nous entendre ».
Dans la foulée, Robert Chatelier (Soubise) parle du nouveau dispositif des cartes d’identité. Désormais, les démarches s’effectuent dans les villes centres, les petites communes n’étant plus habilitées à les faire. De plus, les premiers jours, se sont présentés des problèmes techniques, depuis résolus. Voudrait-on tordre le cou à la ruralité ?
« Il n’y a pas de plan caché de retrait des services publics ! » rétorque le préfet Eric Jalon. Il mentionne la volonté de l’Etat d’associer les élus et les différents partenaires aux débats. Des concertations ont ainsi eu lieu dans le Sud Saintonge où la trésorerie de Saint-Aigulin a rejoint celle de Montlieu tandis que les forces de gendarmerie ont été recentrées sur Montguyon : « il y a une bonne coordination des unités de part et d’autre de la Dronne ».
Les zones prioritaires du Département sont le Sud et l’Est ainsi que les communes limitrophes de l’Estuaire de la Gironde. Des actions seront menées pour réduire les "fractures" dans les domaines social et numérique en particulier. Elise Dabouis, sous-préfet de Jonzac, pilote ce dossier.
• Pont d’Oléron : payant ou pas payant ?
Le dossier concernant l’éco-taxe du pont de l’Ile d’Oléron sera étudié par le Conseil Constitutionnel. « Dès qu’il aura rendu son avis, ce qui devrait aller assez vite, nous ferons connaître notre position » souligne Dominique Bussereau.
Michel Parent, élu du Château d’Oléron, fait état d’une réunion récente du comité de pilotage. Dans les semaines qui viennent, des enquêtes seront faites auprès des automobilistes, dont l’une durant la saison estivale. Michaël Vallet (maire de Marennes) a été surpris d’apprendre qu’il appartenait à cette cellule de réflexion : « je veux bien mouiller ma chemise, mais je ne veux pas être mouillé à mon insu. Je ne me souviens pas de la création de ce comité, ni d’avoir voté des études. Mais je paie pour voir, comme on dit poker ! ».
• Digues (Lionel Quillet) : Sept ans après la tempête Xynthia, 3000 opérations ont été réalisées, soit 70 millions d’euros de travaux livrés (digues, etc). En 2017, sont inscrits au programme Aytré, Angoulins, Aix, Fouras, Port les Barques, Saint-Trojan, la réserve naturelle d’Yves, Boyarville, Charron et l’estuaire de la Gironde (en retard sur le calendrier).
• Agriculture : l’actuelle sécheresse pourrait poser des problèmes. En effet, le déficit est de 57% en février et la période allant de juillet 2016 à janvier 2017 figure parmi les plus sèches depuis 1959. Françoise de Roffignac insiste sur la volonté d’une majorité d’agriculteurs d’avoir des attitudes responsables dans la gestion de l’eau. Le développement des réserves constitue une solution face au manque (à ce sujet, l’association Adour-Garonne a validé le projet concernant le territoire de la Boutonne). La capacité d’adaptation des agriculteurs, qui modifient leurs cultures, est à souligner.
• Aides à domicile : La sonnette d’alarme est tirée. Le Département les soutient, reprend les déficits, « mais on ne peut pas demander l’impossible, l’Etat ne compensant pas »…
• Aménagement numérique (Pascal Ferchaud) : « Certains territoires sont mieux lotis que d’autres dans ce domaine. On a laissé à la charge des collectivités les zones qui posaient problème ». Il est évident que les haut et très haut débits sont un enjeu qui conditionne les installations en milieu rural.
• Aéroport de La Rochelle : Un débat va s’ouvrir à ce sujet. La Charente-Maritime peut manifestement mieux faire avec 211.000 passagers quand l’aéroport de Bergerac en reçoit 330.000. « Il va falloir se battre » glisse le président, ne serait-ce que pour la ligne La Rochelle-Poitiers qui s’insère pleinement dans l’aménagement du territoire et pour laquelle a été demandée une subvention.
• Carte scolaire : La Charente-Maritime a perdu 800 élèves en 3 ans. Un effort a été fait dans les commune rurales (secteurs Jonzac et Saint-Jean d’Angély) où le seuil des élèves a été maintenu à 22 (contre 24).
Les débats se sont terminés par la diffusion d'un film consacré aux différents circuits proposés aux cyclistes en Charente-Maritime. Des idées pour les beaux jours ! |
Plusieurs prix viennent d’être remis par la Fédération Française de Cyclotourisme dans le cadre du "Salon Destinations Nature" qui s’est tenu récemment à Paris.
• La Charente-Maritime a obtenu la première place du trophée Destination vélo 2017 qui récompense la qualité de l'offre en faveur du tourisme à vélo proposée par le département ; La Vélodyssée® a décroché la première place du trophée Itinéraire vélo 2017 ; le Canal des 2 Mers® est second du trophée Itinéraire vélo 2017 (de Royan à Sète, 60 km en Charente-Maritime, interconnexion avec La Vélodyssée®).
Autre itinéraire à découvrir, la V92 qui part de l’Ile d’Aix et passe par la région de Saintes. Stéphane Villain, chargé du tourisme, se réjouit de ces résultats saluant les efforts réalisés. Des améliorations concernant les parcours vont être faites. Le nombre de cyclistes empruntant ces circuits est important ainsi que leur pouvoir d’achat (75 euros/jour contre 50 pour un touriste « normal »). C’est donc une clientèle à satisfaire. Les équipes sont à l’œuvre pour offrir des prestations qui draineront encore plus de visiteurs !
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