mercredi 15 mars 2017

La guerre entre le poitevin et le saintongeais aura-t-elle lieu ? Maryse Guédeau écrit au Ministère de la Culture

Rien ne va plus depuis que les défenseurs du patois saintongeais se sont aperçus que la Région Nouvelle-Aquitaine avait marié le saintongeais au poitevin. Deux langages qu'ils estiment différents. Fondatrice du journal Xaintonge, Maryse Guédeau a écrit au Ministère de la Culture. Extraits de ce courrier.

La Saintonge est fière de ses patoisantes et de ses patoisants dont Goulebenèze
 « Suite à la stupéfaction de lire, en janvier, une pleine page dans le Journal de la Région Nouvelle-Aquitaine qu’une politique linguistique allait s’asseoir sur trois langues régionales, le basque, l’occitan (adieu gascon et béarnais) et le poitevin-saintongeais (montage fabriqué sur du vent pour canaliser des budgets), nous multiplions nos interventions car le Saintongeais n’a pas à être mêlé à ces élucubrations qui conduisent à terme à sa destruction.
Non, il n’existe pas une langue unique entre Loire et Gironde au profit d’une association des Deux-Sèvres et d’un prof de fac de Poitiers qui, sur le concept, a assis sa chaire et enseigne à écrire saintongeais séntunjhàés (pardon si on n’a pas mis correctement les accents).
Nous intervenons car nous ne pouvons pas cautionner ce mensonge. Suite à la pétition sur Facebook et aux envois qui ont été faits, le Président Alain Rousset nous a écrit de nous rapprocher de la responsable Langues Aquitaine, Charline Claveau-Abbadie. Nous lui avons demandé un rendez-vous par courrier, jusqu’alors sans réponse. Ces initiatives sont prises pour ne pas voir notre culture saintongeaise et son patois disparaître dans un magma intellectuel qui a perdu le sens de ses missions de sauvegarde.
En 2007, nous avons sorti le Saintongeais de cette histoire pour le faire reconnaître Langue de France autonome, séparé du poitevin comme il l’a été toujours été.
Derrière la langue Poitevin-Saintongeais, ce sont des deniers bien sûr, sinon pourquoi un tel acharnement à nous l’imposer (500 000 € enregistrés en 2009 sur le rapport de la Cour des Comptes) : au profit de qui ? Notre combat est qu’on laisse le Saintongeais tranquille. Avec Francine Baudin, nous allons travailler pour que les département des deux Charentes puissent avoir la compétence des langues du teroir. S’il y a des subventions, autant qu'elles encouragent une politique culturelle pour la sauvegarde de notre identité au lieu de tout donner aux Deux-Sèvres. C’est notre identité à tous, quelles que soient nos différences, qu'il faut défendre. Dans cette situation, se trouvent également les Béarnais et les Gascons, eux ont été absorbés sous un label occitan »...

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