Pour ceux qui ont grandi à la campagne, le patois est la deuxième langue de naissance. Parce qu'il était impossible d'y échapper voici quelques décennies ! A la ferme, tout le monde le parlait et même si l'arrivée triomphante de la télévision dans les foyers a uniformisé le français, il reste encore quelques régions où les langues sont puissantes, breton ou basque par exemple.
Le Saintongeais est nettement plus modeste : s'il a résisté, il n'est plus guère parlé que par les anciens. Les jeunes générations ne disposant pas de version
"Zelda" en patois (encore que nous avons des albums de Tintin que nous devons à Maryse Guédeau), ce dernier aurait pu se confiner à quelques spécialistes et aux personnes désireuses d'en garder la trace comme James Poirier qui écrivit, dans les colonnes de l'hebdomadaire
La Haute Saintonge, des rubriques dont certains se souviennent encore de par leur qualité.
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Le notaire arrive pour établir un contrat de mariage. La suite n'est pas triste... |
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Pas terrible l'ambiance avec la commère ! |
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Un nombreux public |
A Jonzac, la troupe patoisante les Durathieûrs perpétue la tradition et ses spectacles attirent un nombreux public, venu s'amuser sur le temps d'avant, quand la superficie des benasses (propriétés terriennes) déterminaient toute la vie paysanne, les joies comme les "jalouseries", que les partages ou les donations provoquaient des crises d'apoplexie, sans oublier toutefois une part de tendresse ou de cocasserie dans les événements du quotidien. A la terre, un sou est un sou, le confort viendra plus tard !
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Le séjour à l'hôpital, ça se partage ! |
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Femme dépensière et mari radin... |
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Et une petite fessée ! |
Les pièces présentées l'autre dimanche à Reignac reflétaient cette subtilité qui a longtemps animé l'esprit de la ruralité. L'ensemble était plus vrai que nature avec des comédiens qui ont parfaitement l'accent ainsi que les coutumes de leurs aïeux. Car il ne suffit pas de dire des mots en patois, le vrai Saintongeais se situe dans l'intonation et les attitudes. Jusqu'au décor qu'on retrouve encore dans les campagnes, table longue, toile cirée, pendule, buffet et le fameux tablier à carreaux bien sûr !
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Parfois on croit qu'on est au paradis... |
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Et qu'on est enfin débarrassé de sa femme et de sa belle-mère |
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Mais ce n'était qu'un rêve sur un quai de gare ! |
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Ça vaut bien une petite confession |
Bref, on a bien rigolé avec
Contra d'acoubiajhe (contrat de mariage) de Robert Beau,
De s'que Chrétiène veût (ce que femme veut) de Gilberte Bordelais,
Mon p'tit Ange de La Jhavasse (mon petit ange) et
Châque d'in sa riorte (chacun son lien) de la Jhavasse, pièces jouées par Marielle et Michel Cormelier, René Ribéraud, Martine et Myriam Rullaud, Christine Beugin, Danièle Audin, Nicole Louveau. Les intermèdes avaient été confiés à Rabat l'Egail.
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Rendez-vous à l'agence matrimoniale |
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Tout est bien qui finit bien ! |
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Les comédiens sans oublier Monique et Annie pour les costumes, Freddy pour les décors, le son et la lumière et Roseline à l'intendance |
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René Ribéraud |
Plusieurs heures de plaisir et de convivialité. A vrai dire, on n'oublie pas le patois, il suffit de le raviver et dans ce domaine, les Durathieûrs sont des artistes !
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Les prochains rendez-vous |
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