Rien ne va plus chez les Républicains depuis que François Fillon persiste et signe : il se maintiendra aux élections présidentielles contre vents et marées. Malgré l'annonce faite publiquement de se retirer s'il était mis en examen. Les uns y voient du courage et la farouche volonté de se battre contre l'adversité : les autres démissionnent et pensent à un plan B qui relancerait le candidat LR, le plaçant en bonne position pour le second tour face à Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Les curseurs viennent de bouger : Alain Juppé, en effet, ne tenait pas à être ce plan B et il l'avait exprimé dans le communiqué qui suit. Depuis, il semble avoir changé d'avis, malheureux pour son camp qui était donné gagnant il n'y a pas si longtemps. Seule condition à sa candidature : que Fillon se retire et qu'il y ait un « réel mouvement »
en sa faveur. « L'appel ne peut pas venir que des gens qui étaient déjà
pour moi. Il faut que ce soit plus large » a-t-il indiqué au journal Le Parisien.
Bref, peut-il apparaître comme le "sauveur" d'une droite fracturée ? Affaire à suivre...
• Un choix de raison par Alain Juppé, maire de Bordeaux
« Au cours des derniers mois, je ne me suis que très rarement exprimé en public. Après le temps de l’engagement était venu pour moi celui de la prise de distance.
Aujourd’hui mes amis sont nombreux à me demander ce que je pense. Je leur dois une réponse . Et puis j’ai envie aussi de m’adresser à toutes les Françaises, à tous les Français.
J’ai voulu être candidat à la présidence de la République. J’ai voulu que soient organisées pour la première fois des « primaires de la droite et du centre » pour permettre à nos électeurs de désigner eux-mêmes leur « champion ». Ces primaires ont eu lieu dans des conditions incontestables et incontestées. F. Fillon les a très largement gagnées et, comme je m’y étais engagé, dès le soir du deuxième tour, je lui ai apporté mon soutien. J’ai tenu parole.
Depuis fin novembre, le contexte a changé. « Les affaires » ont suscité un profond désarroi au sein même de notre électorat, au point de mettre en péril la victoire de notre candidat.
La question s’est alors posée d’un plan B, c’est-à-dire de la recherche d’un autre candidat. J’ai d’emblée déclaré que je ne me prêterai pas à une telle opération contre la volonté de l’intéressé. F. Fillon a confirmé à plusieurs reprises qu’il était déterminé à aller jusqu’au bout. Je pense qu’il ne changera pas d’avis. Les sondages ? Il est bien placé pour savoir – et moi aussi – qu’à deux mois d’un scrutin, ils n’ont aucune valeur prédictive. Les investigations de la justice ? Il a droit, comme tout citoyen, à la présomption d’innocence.
Dès lors que faire ?
Ma réponse est simple : gagner. Tout faire pour gagner afin d’éviter à la France la menace que constituent le Front National et son programme qui conjugue fanatisme anti-européen , démagogie populiste et alignement sur la diplomatie de Poutine. Menace d’une gravité extrême au moment même où la France doit retrouver sa crédibilité et reprendre l’initiative en Europe si nous ne voulons pas que nos pays soient réduits à la condition d’Etats vassaux des grandes puissances saisies par le démon du nationalisme. Une victoire de Marine Le Pen est improbable; mais elle n’est plus impossible. Voilà le défi face auquel nous devons prendre nos responsabilités.
J’ai dit que ce serait dur. C’est une évidence tant la confusion politique est aujourd’hui grande.
Mais Fillon peut et doit gagner. Le socle de l’électorat de droite lui reste fidèle. L’emballement pour E. Macron commence à refluer, au fur et à mesure que l’immaturité politique du candidat apparaît aux yeux de tous. La gauche socialiste est minée par l’échec du quinquennat de F. Hollande, et par des divergences idéologiques extrêmement profondes.
Pour gagner, F.Fillon doit prendre davantage en compte les attentes de tous les électeurs de la droite et du centre , y compris de ceux qui m’ont fait confiance à la primaire.
L’avenir appartient, j’en ai l’intime conviction, à une droite humaniste , décidée à réarmer l’Etat pour qu’il assure la défense et la sécurité des Français. Décidée à libérer l’économie des contraintes qui l’empêchent de créer des emplois. Décidée à rénover notre système d’éducation et de formation pour qu’il donne à chacun de nos enfants les mêmes chances de réussir sa vie. Décidée à consolider notre protection sociale en corrigeant ses dérives. Décidée à investir massivement dans la recherche et l’innovation, dans la transition énergétique et la transformation numérique du monde. Une droite franchement européenne enfin, décidée à reconstruire entre les peuples européens une Union capable de défendre ses intérêts et de faire respecter ses frontières tout en assumant sa mission de messagère de paix dans le concert des Nations.
Voilà l’enjeu de la prochaine élection présidentielle. Il est temps que les vrais débats commencent ».
• Communiqué de Georges Fennech, député du Rhône
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