pour le désarmement nucléaire
Grand beau temps samedi matin à Saintes, tout comme le matin du 6 août 1945 au-dessus d’Hiroshima. Par bonheur pour les Saintais, la suite des événements de la journée n’aura rien de commun.
Au bord de la verte Charente, les touristes comme les habitants sont attirés par les festivités qui débutent : la 2e édition des « Charent’Ô Folies », deux jours de plaisirs partagés autour du fleuve. En remontant le Cours national, on arrive devant le Palais de Justice, où l’ambiance est différente. Ici les sourires sont empreints de gravité. Devant le monument aux morts, quelques personnes dont le nombre dépasse bientôt la trentaine, s’apprêtent à commémorer un événement tragique : l’effacement atomique d’Hiroshima, il y a 71 ans.
A 11h, la cérémonie commence. Jean-Marie Matagne, président d’ACD, excuse tout d’abord les Anciens combattants, qui n’ont pu venir en raison d’un problème de communication, mais seront présents à la cérémonie du 9 août.
Guillaume Laporte (17 ans) lit le témoignage poignant de Keiji Nakazawa qui avait six ans et quatre mois et se rendait à l’école lorsque une bombe à l’uranium surnommée « Little Boy » (P’tit Gars) explosa sur Hiroshima, blessant et tuant la plupart des membres de sa famille et laissant aux autres de terribles séquelles.
Christophe Cougnaud donne lecture du message, traduit de l’anglais, que M. Kazumi Matsui, maire d’Hiroshima, a adressé à ACDN et à la ville de Saintes et qui les invite à continuer d’agir ensemble pour l’abolition des armes nucléaires.
En l’absence du maire, excusé, Marie-Line Cheminade, première adjointe (aux côtés de trois autres adjoints) explique pourquoi la Ville a adhéré aux « Maires pour la Paix », au réseau « Abolition 2000 », et participe chaque année aux cérémonies commémoratives des bombardements atomiques de 1945.
Guillaume Laporte rallume la Flamme du Désarmement Nucléaire, allumée pour la première fois à Saintes en 2001, à l’occasion des Premières Journées du Désarmement Nucléaire. Elle brûlera jusqu’au 9 août.
Une minute de silence est observée, en mémoire des « âmes mortes d’Hiroshima ».
Jean-Marie Matagne lit l'appel à référendum sur la participation de la France à l’abolition des armes nucléaires, auquel 75 parlementaires français ont déjà répondu en signant une proposition de loi qui organise un référendum sur cette question. Toutefois, pour devenir effective, cette initiative doit recueillir la signature de 185 députés ou sénateurs (un cinquième du Parlement), puis le soutien d’un dixième des électeurs inscrits. La députée de Saintes (excusée) et celle de Rochefort, ont signé. Le président d’ACDN exhorte toute personne qui le souhaite à inviter les parlementaires de son département - ou d’ailleurs - à signer l’appel et la proposition de loi, en les leur envoyant.
Aline Bocenno lit un poème de Carole Le Kouddar, poétesse saintaise : « Un monde vivable », puis interprète deux chansons de circonstance : « Que sont les fleurs devenues ? », de Peter Seeger et « Sur la place » de Jacques Brel.
Avant de se séparer, les participants qui le pourront se donnent rendez-vous le 9 août devant le monument aux morts. La cérémonie débutera à 10 h 45 pour procéder à l’extinction de la Flamme à 11h 02, heure où une bombe au plutonium surnommée « Fat Man » (Gros Mec) a explosé sur Nagasaki. Nous honorerons ses victimes d’une minute de silence, en même temps que celles, plus proches de nous, d’Oradour-sur-Glane.
Non à tous les massacres et non aux armes qui les préparent en prétendant les éviter. |
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