mardi 16 août 2016

En avant première nationale à Royan,
"Iqbal, l’enfant qui n’avait pas peur"
dimanche 21 août

 • Lutter contre l'esclavage des enfants
L'Organisation Internationale du Travail estime que quelque 22 000 enfants sont tués au travail chaque année...


"Iqbal, l’enfant qui n’avait pas peur" sera diffusé en avant-première dimanche 21 août au Lido de Royan à 14 h 30 (la sortie nationale aura lieu le 24 août). Ce film est produit par les Studios 2d3D d’Angoulême (à qui l'on doit Les triplettes de Belleville, Astérix et les Vikings, Minuscule la fourmi) que dirige Florent Mounier, fils de Bernard Mounier, producteur, écrivain et membre de l'Académie de Saintonge.
Ce dessin animé, librement inspiré du roman “Iqbal, un enfant contre l’esclavage” de Francesco d'Adam est placé sous le patronage de l'Unicef.
Le groupe rock/pop LSX, qui a fait la musique du film, sera présent sur scène le 21 août prochain.


A découvrir le 21 août à Royan !
 • L'histoire

Iqbal est un petit garçon espiègle et joyeux qui passe son temps entre les jeux avec ses copains, sa petite chèvre adorable et ses superbes dessins. Un jour, tout va changer... Son frère tombe gravement malade et il lui faut des médicaments coûteux, trop coûteux.
Croyant bien faire, iqbal attend la nuit pour s’éclipser vers la ville. Pour aider sa mère et soigner son frère, il n’a pas d’autres solutions que de vendre sa chèvre, le cœur serré. Mais rien ne se passe comme prévu !

• La démarche du réalisateur Michel Fuzellier

« C’était la première fois que l’on me proposait de mettre en scène un dessin animé adapté d’une histoire vraie. L’histoire, racontée dans le roman de Francesco d’Adamo “Iqbal, un enfant contre l’esclavage”, s’inspire de la vie d’un jeune garçon exceptionnel devenu un symbole mondial de la lutte contre l’exploitation du travail des enfants, le petit Pakistanais Iqbal Masih.
Mais il y a des enfants exploités ailleurs qu’au Pakistan. Ceux-ci sont malheureusement une réalité quotidienne du monde entier car l’esclavagisme moderne n’est plus limité aux pays défavorisés de la planète : il prospère de façon incroyable dans notre monde occidental soi-disant voué au progrès.
Face à ce fléau, j’ai ressenti cette proposition comme un impératif éthique : raconter aux jeunes générations la situation de millions d’enfants de par le monde. Notre intention n’étant pas de faire un documentaire, mais de raconter une histoire pouvant toucher un jeune public, il était important selon moi de donner au film un caractère universel et, pour ce faire, de le transplanter, sous la forme d’une fable, dans un pays imaginaire.
Car notre but n’est pas de dénoncer telle ou telle culture, mais de raconter aux jeunes l’histoire d’un enfant prodige, un petit paysan qui comprend tout seul l’immoralité de l’exploitation des enfants et dénonce les pratiques odieuses et malheureusement universelles de la société des adultes.
Le réalisateur iranien Babak Payami a apporté des informations précieuses tout en m’aidant en phase d’écriture à éviter les clichés habituels des films occidentaux qui se situent en Orient.

L’histoire se déroule donc dans un lieu imaginaire, les villes n’y ont plus de références géographiques réelles et les abus subis par Iqbal ont des motifs plus compréhensibles pour un jeune public occidental : il n’est plus vendu par ses parents endettés, mais il se livre naïvement à son bourreau pour la noble raison d’acheter des médicaments pour son frère malade.
On ne peut donc tenir le film pour la véritable histoire d’Iqbal Masih, mais il faut le voir comme une histoire inspirée par lui, située dans un monde plus coloré, plus mystérieux et fascinant que le monde réel.
Pour toucher les enfants, pour les sensibiliser au destin des petits esclaves confinés jour et nuit entre quatre murs, sans être décourageant, on devait émousser la dimension oppressante et claustrophobe du contexte. Il fallait prévoir une ouverture sur le monde extérieur, un recours à des institutions, celles qui permettront le sauvetage d’Iqbal et de ses camarades.

Une autre ouverture à l’espoir et au courage est due aux rêves qu’Iqbal fait continuellement, qui le soutiennent et le motivent. Au début, la tête dans les nuages, nous le voyons rêver d’animaux fantastiques. Mais il se fait artiste lorsqu’il transporte ses visions sur les splendides tapis qu’il tisse.
Devenu prisonnier, alors que ses camarades ne voient que la réalité immuable des choses et le brocardent, Iqbal, le rêveur, l’utopiste, devient un leader qui tente des évasions impossibles et qui réussit, envers et contre tous, à faire libérer ses amis.
Conscient du risque que représentait la rhétorique dans une telle histoire, je me suis employé dans l’écriture du scénario à éliminer toute trace de dialogue apitoyé ou moralisateur, tout discours pompeux au profit d’actions, de rebondissements et de sentiments qui réconfortent le sens logique et la soif innée de justice des enfants et qui permettent aux petits spectateurs de s’identifier et de participer aux aventures des personnages.
Cela nous a amenés à construire des caractères plus complexes qu’ils ne l’étaient dans le roman et à introduire des symboles visuels tels que le Phénix, l’oiseau mythique qui renaît continuellement de ses cendres. Le Phénix devient le symbole de la révolte. L’esprit de liberté d’Iqbal, nous le savons maintenant, renaîtra toujours ».

• Iqbal ami de l'Unicef

L’histoire du film, inspirée de la vie d’Iqbal Masih (1983-1995), un jeune esclave travaillant pour le compte d’un fabricant de tapis, fait écho au combat de l’UNICEF contre le travail des enfants. Iqbal est devenu “Ami de l’UNICEF France”.
L’UNICEF France soutient le film et souhaite l’utiliser comme support de plaidoyer pour lutter contre le travail des enfants, en sensibilisant les enfants et les adultes au sort des 168 millions d’enfants qui travaillent encore aujourd’hui à travers le monde. Ce film se veut être avant tout un récit d’aventure centré sur les valeurs positives de l’amitié et du désir de liberté.
Créé en 1946, l’UNICEF est le Fonds des Nations unies chargé de la protection des enfants dans le monde, en particulier des plus vulnérables. Pour appuyer l’organisation internationale, il existe, dans les pays industrialisés, des comités nationaux tels que l’UNICEF France.
Crée en 1964 l’UNICEF France a 3 vocations : Sensibiliser le public français à la cause des enfants ; contribuer par la collecte de fonds, à l’accroissement des ressources de l’UNICEF pour financer ses programmes de terrain ; veiller à l’application de la Convention internationale des droits de l’enfant sur le territoire français 168 millions d’enfants travaillent encore aujourd’hui dans le monde, parfois dès leur plus jeune âge. L’UNICEF se bat particulièrement contre les pires formes de travail des enfants qui concernent plus de la moitié d’entre eux. Il s’agit, entre autres, des activités liées à la servitude pour dette et au travail forcé, telles que celles pratiquées par les héros du film “Iqbal”.

• Lutter contre le travail des enfants


Le 12 juin est la Journée Mondiale contre le travail des enfants.
• Environ 11% des enfants âgés de 5 à 17 ans – soit 168 millions d’enfants – travaillent dans le monde entier.
• Beaucoup de ces enfants travaillent dans des conditions dangereuses et sont exposés à la violence et aux mauvais traitements. Ils sont privés du droit à l’éducation, leur enfance est compromise, leur santé menacée. Beaucoup d'enfants qui travaillent sont invisibles.
• Plus de 11 millions d'enfants travaillent comme aides domestiques, dont beaucoup dans des maisons privées. La grande majorité sont des filles.
• Les enfants travailleurs domestiques figurent parmi les plus exploités et maltraités, victimes de discrimination et de violence (y compris de violence sexuelle), d’exclusion de la législation du travail, d'isolement et de longues heures de travail avec peu ou pas de repos ou de congés. Ils sont particulièrement vulnérables à la traite et au travail forcé.
• D'autres enfants sont invisibles parce qu'ils travaillent loin des villes, dans l'agriculture, la pêche, la chasse et la sylviculture. On estime que 59% des enfants travailleurs sont employés dans l'agriculture, un secteur sous-réglementé où les lois en matière de santé et de sécurité sont souvent moins strictes et les instances de dialogue social faibles ou absentes.
• Une proportion importante des enfants travaillant (environ 7%) sont impliqués dans des activités manufacturières et exposés à des conditions dangereuses dans le secteur informel.
• Le recours aux enfants est largement répandu dans les carrières et les mines, en particulier dans les petites exploitations qui opèrent dans l'économie informelle. Les enfants y travaillent de longues heures, transportent de lourdes charges et sont exposés à des conditions dangereuses. Le nombre d'enfants engagés dans ces activités dangereuses est estimé de 1,3 million à 2 millions.
• Dans le monde, l'OIT estime que quelque 22 000 enfants sont tués au travail chaque année. Les progrès vers l'élimination du travail des enfants sont trop lents.
• Les données montrent une baisse régulière du travail des enfants (168 millions en 2013, contre 215 millions en 2008), mais les progrès sont beaucoup trop lents.
• Au rythme actuel, plus de 100 millions d'enfants seront toujours pris au piège dans le travail des enfants d'ici 2020.

• Portrait de Michel Fuzellier, réalisateur

Né en France en 1944, il part en Italie en 1965 après avoir terminé des études classiques au lycée Henri IV à Paris. Il travaille depuis 1964 à Milan comme animateur pour plusieurs studios : "Car- toons Film", "Paul Casalini et C.", "Orti Studio" ou encore "Bozzetto".
Après avoir effectué son service militaire en France, il retourne en Italie en 1968 où il travaille pour la RAI pendant trois ans dans l’émission pour enfants "Qui c’est qui le sait?" comme caricaturiste. Illustrateur et réalisateur indépendant, il fonde en 1970 le groupe "Studio Ink". C’est avec ce groupe devenu historique qu’il réalise de nombreux films publicitaires et participe à la série TV “Jackson Five” de Bob Balser.
Il fait aussi des illustrations pour des magazines pour adultes comme "PlayBoy" et "II Mondo". Il fonde avec Walter Cavazzuti, en 1980, le studio Quick Sand Productions, maison de production indépendante de films d'animation.
Il a dirigé et réalisé jusqu'à ce jour quelques 300 films dont 250 produits sous le sigle QUICK SAND qui lui ont valu de nombreuses récompenses en festivals et manifestations professionnelles. Michel Fuzellier a été secrétaire puis vice-président de l'Association Italienne des Illustrateurs.


• Babak Payami, co-réalisateur

Né en 1966 en Iran, Babak Payami, grandit en Afghanistan et au Canada. Après une absence de presque 20 ans, il retourne en Iran, en 1998, où il fonde l’Institut du film de Payam. Il écrit, produit, et réalise trois longs métrages jusqu’en 2003. Avec Payam Films, il a financé et produit plusieurs courts métrages et documentaires. Il forma également un groupe de blues moderne et une société de production théâtrale. Il mit également en place des installations modernes de post-production grâce auxquelles il pu former de nouveaux réalisateurs et techniciens du cinéma.
Depuis, Payam Films a produit trois films en Iran. “One more day”, le premier film de Babak Payami, fut présenté en avant-première au Festival de Berlin en 2000. Puis en 2001, “Secret Ballot” est présenté en avant-première au Festival de Venise.
Le troisième long métrage de Babak Payami “Silence between two thoughts” fut tourné à l’Est de l’Iran près de la frontière pakistanaise et afghane. Après la confiscation des éléments originaux du film, Babak s’arrange pour reconstruire le film à partir des fichiers informatiques qu’il a pu sauver de la perquisition de ses bureaux en Iran et réussit à montrer le film sur format vidéo à l’Upstream Competition de Venise en 2003. Depuis, Babak Payami s’est attaché à tourner hors d’Iran.

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