mardi 30 août 2016

Tremblements de terre au Népal, en Italie, en Birmanie : le patrimoine culturel gravement endommagé

Il y a eu le Népal, l'Italie ces derniers jours dont on parle beaucoup, mais aussi la Birmanie très récemment. En effet, un puissant séisme de magnitude 6,8 a frappé mercredi 24 août le centre de la Birmanie et endommagé plusieurs des célèbres pagodes de Bagan, haut lieu touristique du pays.

« Plusieurs pagodes célèbres ont été endommagées pendant le tremblement de terre » a annoncé à l'AFP un responsable de la police de Bagan. Aung Kyaw, responsable du site archéologique de Bagan, évoque quant à lui des dégâts sur  « une soixantaine de pagodes » du site archéologique le plus célèbre de Birmanie.

Un site archéologique très fréquenté par les touristes
 
Le séisme s'est produit en fin de journée, à une heure à laquelle les touristes sont nombreux à visiter le site archéologique pour observer le coucher de soleil sur les milliers de pagodes.
L'hypocentre du séisme se situait à 84 km de profondeur. Il a fait trembler les bâtiments à Rangoun, la capitale économique birmane, et a été ressenti jusque dans la capitale thaïlandaise, Bangkok, mais aussi à Calcutta, en Inde, et au Bangladesh.
L'USGS a estimé que l'impact du séisme devrait être « relativement localisé » en Birmanie, mais a mis en garde contre la "grande vulnérabilité" de nombreux bâtiments dans la région.

Un lieu particulièrement vulnérable
 
L’accès du site a été fermé aux touristes car 185 pagodes et temples ont été endommagés sur l’ensemble des 2 834 monuments de briques, du IXe au XIVe siècles.


Le plus célèbre d’entre eux, le temple Sulamani a perdu le tambour de sa toiture et sa flèche. Il avait été construit par le roi Narapatisihu en 1183, à l’apogée du royaume de Bagan qui fut le premier empire birman. Le dôme du temple de Shwesandaw, du XIe siècle, s’est effondré aussi. Le temple de Myauk Guni du XIIIe siècle a vu tomber nombre de ses ornements. Et dans le temple du roi Htilominlo, également du XIIIe siècle, des peintures murales sont en ruine.

Bagan, avec ses milliers de pagodes bouddhistes construites entre le Xe et XIVe siècles, est particulièrement vulnérable. La Birmanie espère faire classer ce site au patrimoine mondial de l'Unesco, en dépit de travaux de rénovation controversés ayant dénaturé le site. Au-delà des pagodes historiques, les bâtiments modernes en Birmanie ne sont pas construits dans le respect des normes sismiques. Le pays a souffert de décennies de dictature militaire qui a laissé le pays ruiné, notamment ses infrastructures.
Depuis 2011 et l'autodissolution de la junte, la Birmanie est en pleine reconstruction. Et depuis quelques mois, le gouvernement est dirigé par le Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, dont le parti a remporté haut la main les législatives de fin 2015.
En avril dernier, un séisme de magnitude 6,9 avait secoué le nord-ouest de la Birmanie, sans faire de victimes.

Association des Journalistes du Patrimoine

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