dimanche 21 février 2016

Claude Belot en 1972 : « Puissent les historiens de l'avenir citer notre cher canton de Jonzac comme un exemple de réussite économique »

A la fin de son mandat de maire en 2020, Claude Belot aura tenu les rênes de la Haute Saintonge durant un demi-siècle. Un fameux bail. Les historiens qui travailleront sur la période 1970-2010 devront se pencher sur un bulletin édité en 1972 par la municipalité de Jonzac. Conseiller général, il y exprime clairement ses ambitions pour le territoire. On s'aperçoit, à la lecture de ces lignes, que Claude Belot n'a jamais modifié sa route et réalisé ses objectifs. C'est à dire transformer un canton rural, victime du fameux exode, en lieu "éveillé". C'est particulièrement vrai pour la ville de Jonzac qui s'est dotée de structures importantes au fil des années grâce à la Communauté de Communes, la dernière en date étant le centre des congrès en construction non loin du complexe des Antilles.

Le mot du conseiller général, Claude Belot
Henry Chat Locussol, maire Radical

En 1972, nous sommes encore dans les Trente Glorieuses. Meurtrie par le Seconde Guerre mondiale, la France se reconstruit et cette période est propice à l'entreprise.
Dans le bulletin municipal, le maire de Jonzac Henry Chat Locussol salue les infrastructures qui représentent l'avenir « sur la voie de l'an 2000 ». Les écoles, le lycée, l'hôpital, la voirie, le stade, le gymnase. S'y ajoutent de nouveaux logements et l'agencement d'une zone industrielle sur laquelle travaille assidûment le CEJECO, Comité d'Expansion Economique que préside M. Durant, propriétaire des Nouvelles Galeries, superbe immeuble de la rue Sadi Carnot, transformé par la suite en appartements. Henry Chat Locussol est une personnalité appréciée et pourtant, il sera battu aux élections municipales par le conseiller général du canton depuis 1970, Claude Belot.
En 1972, Claude Belot siège donc à La Rochelle (où les observateurs le classent plutôt à gauche !) et il a une idée bien précise dans la tête : que le canton rural de Jonzac, compromis, parvienne à changer de cap. « Il faut forcer le destin » écrit-il. Reconnaissons que devenu maire, il a tenu parole en faisant de Jonzac une sous-préfecture dont on parle, seule ville dans le Sud-Saintonge à avoir véritablement tiré son épingle du jeu. Pour y parvenir, l'élu a utilisé toutes les stratégies en son pouvoir, sans faire de sentiments.

En 1972, Montendre et Jonzac sont à peu identiques et l'on pourrait même dire que Montendre est plus dynamique commercialement que Jonzac. Aujourd'hui, Montendre ne peut plus rivaliser avec Jonzac ! « Claude Belot s'est comporté en patron et il a su faire taire ses opposants politiques. Bernard Lalande, qui était censé promouvoir le parti socialiste après le passage remarqué du député Philippe Marchand, et les Radicaux de gauche, Pierre-Jean Daviaud, Michel Rigou, n'ont pas déployé un zèle particulier à le contrer. A la droite, les ex UDF et RPR ont fait part d'une étonnante compréhension. Pour preuve, la nouvelle rocade de Jonzac qui coûte une somme astronomique au Conseil départemental, donc aux contribuables, est faite sur mesure pour rejoindre le centre des congrès. Il y a un seul parti en Haute Saintonge, celui de Claude Belot qui a joué un rôle fédérateur. En conséquence, la gauche n'existe plus ou bien peu, et la droite compose ! » souligne un élu de la CDCHS fondée en 1992. Et d'ajouter : « Ce système n'existe pas en dehors du Sud Saintonge. Dans le reste du département, les clivages gauche/droite sont toujours présents ».

Le sommaire du bulletin
Le point sur les écoles par James Pitaud

Sympas, les années 70 !

En 1972, Claude Belot, sourcils bruns fournis, sourire séducteur, annonce la couleur. Henri Chat Locussol n'est pas mécontent de son mandat et les associations vivent leur vie, rugby, football, judo, pêche, etc. Elles sont immortalisées par le studio Dubroca, assisté d'Henri Sabadel. Installés en face de l'actuelle boulangerie de la Porte de Ville, les deux hommes ont un sacré talent et leurs tirages illustrent les colonnes du quotidien Sud Ouest. Les publicités de ce magazine mettent en scène des commerces dont certains ont disparu. La traditionnelle foire grasse, avec ses bovins "brômant" sur la place du Champ de Foire, est alors prisée ; le syndicat d'initiative met les bouchées doubles pour valoriser Jonzac auprès des touristes ; les magasins du centre ville sont réunis sous la présidence de Raymond Compagnon qui possède un espace "prêt-à-porter" rue Sadi Carnot non loin des boutiques Hillarion et Chevalier (cette rue autrefois animée aurait bien besoin d'être rénovée). La revue comporte aussi des parties historiques avec hommage aux deux héros d'Heurtebise, Pierre Ruibet et Claude Gatineau. Notons au passage que la population atteint 5000 habitants (comme mentionné) : de nos jours, elle est en dessous les 4000.

Chaque année, Jonzac et la CDCHS devraient proposer un bulletin sur les travaux entrepris par les deux collectivités. Ces documents seraient fort utiles aux historiens précisément…

La composition du conseil municipal de Jonzac en 1972
• Claude Belot a été élu conseiller général en 1970 (président de cette assemblée de 1994 à 2008), maire de Jonzac en 1977, président de la communauté de communes de Haute Saintonge en 1992.

L'équipe de rugby
Un sacré magasin à l'entrée de la rue Sadi Carnot !
La foire grasse
Du monde dans les rues de Jonzac !
L'équipe première de football
Côté judo
On reconnaît M. et Mme Enaud, fidèles de la Gaule jonzacaise
Au passage, admirez ce magnifique chignon bouclé !

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