Contrôle chez Benoit Biteau à La Massonne mardi matin |
Pas seulement de la production fourragère, mais des arbres et de l'eau ! |
Cette situation ne gêne apparemment personne et surtout pas les sociétés qui délivrent ces substances avec la bénédiction des grands lobbies. Qu'importe si des cancers se développent de manière rapide dans certaines zones, il n'y aurait pas de cause à effet…
Benoit Biteau, quant à lui, a choisi d'élever ses Maraîchines dans la tradition, comme au temps d'avant quand on gardait les vaches dans des prairies isolées des méthodes de culture intensive. Chaque printemps, quand l'herbe était suffisamment haute, on faisait sortir le troupeau qui avait hiverné à l'écurie. C'était en général un moment intense ! Durant l'été, pour ceux qui ont eu la chance de connaître cette époque tranquille, les "drôles" et les "drôlesses", tels les bergers de la Grèce antique, devenaient pâtres en fin de journée aux côtés de leurs grands-parents. Ils avaient alors l'importante mission de conduire et surtout de surveiller, avec l'aide d'un chien berger, les bêtes dans leur "clos".
Incohérence de la logique ?
Quand il a appris son onzième contrôle en neuf ans, l'agriculteur a fait part de sa lassitude : « Qu'est-ce qui ne va pas ? Trop d'arbres pour faire de l'ombre à mes vaches maraîchines paisibles en estive dans le marais et la Réserve Naturelle Régionale, sans doute ? ». En effet, les services de l'État refusent de lui verser cinq années d'aides à l'agriculture biologique dont il a cruellement besoin pour pérenniser et développer ses pratiques responsables et citoyennes.
Mardi matin, avant que n'arrive le contrôleur, il avait organisé un petit déjeuner, avec pain "maison" de l'amitié. Une trentaine de personnes avaient répondu présent « Il y avait des jeunes et des moins jeunes venus manifester leur solidarité. J'y ai été très sensible » avoue-t-il.
Située sur la commune de la Gripperie Saint-Symphorien, La Massonne où se trouve le troupeau de Benoit Biteau, est une réserve naturelle, de grande valeur patrimoniale (biodiversité, hydraulique). Tout agriculteur utilisant ces espaces non cultivés a droit à une aide qui compense la perte de production s'il avait exploité les terres et récolté en conséquence. Ces soutiens financiers contribuent à la protection de l'environnement, dans l'esprit du dernier sommet de la COP21.
Pour percevoir la totalité des subventions, l'ensemble doit être entièrement dédié à la production fourragère (foin). « La superficie est de 25 ha. Partout où se trouvent des fossés d'écoulement des eaux ou des arbres, donc moins de production fourragère, je n'ai plus droit à ces aides, soit trois ou quatre hectares selon les règles en vigueur » explique Benoît Biteau. Et d'ajouter : « Je suis déçu par l'incohérence de la logique. Quel est le message transmis aux agriculteurs ? Qu'ils abattent les arbres sur ces parcelles et qu'ils nivellent le marais. Est-ce ce genre de paysage que nous voulons léguer aux générations futures ? ».
Bonne question en effet tandis qu'à Saintes, les agriculteurs, mécontents de la façon dont ils sont traités, ont manifesté leur courroux durant plusieurs jours, isolant la ville et perturbant fortement le trafic routier. Quant à l'état des ronds-points et les tas de fumier déposés, n'en parlons pas…
Le pain de l'amitié |
Que du bio ! |
Petit déjeuner avant l'arrivée du contrôleur |
1 commentaire:
eh oui chère nicole, c'est la meme chose a la ferme de la gravelle a Mortagne sur Gironde . Nous venons de quitter le contrôleur ASP qui comme d'habitude choisit de venir contrôler les surfaces en herbe les jours de grande marée , comme en septembre 2014. Alors quand il trouve de l'eau a la place de l'herbe ils nous elèvent de la surface "nighéé".. quelle logique!!! Quand aux frênes qui bordent la gravelle ;il faudrait les couper pour avoir droit a garder les maigres primes que touchent les éleveurs . jusqu'a quand va-t-on supporter cela
la ferme de la gravelle
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