Saintes : Le Palissy III, unique en Europe, obtient le premier prix de la Palme du Tourisme Durable 2018

Mercredi après-midi, le Palissy III était en fête. En effet, son responsable, Pascal Duc, a obtenu le premier prix de la Palme du Tourisme durable 2018, catégorie « transport », pour ce bateau électro-solaire unique en Europe. Silencieux et sans émissions de CO2, il s’insère parfaitement dans la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de l’environnement. 

Pascal Duc et Lucas, le capitaine, à l'honneur le 6 décembre dernier à Paris

Le Palissy III, bien connu à Saintes où il vogue sur les eaux douces de la Charente, figurait parmi les onze initiatives récompensées jeudi 6 décembre dernier à Paris. En effet, ce bateau de croisières a été sélectionné par les organisateurs d'un concours national, le Groupe TourMaG.com et l’association "Acteurs du Tourisme Durable" (ATD). L'objectif est de distinguer des projets innovants, exemplaires et duplicables.
Cette récompense fait bougrement plaisir au couple qui a porté l'idée, Pascal Duc et son épouse, au capitaine Lucas, mais aussi à toute la ville de Saintes qui s’associe à la distinction.
Pascal Duc a été encouragé par l’Office de Tourisme et son directeur Pascal Houbron dans la constitution du dossier. « Il y avait beaucoup de papiers à remplir, l’Office m’a aidé. Quand je vois les autres lauréats, je constate que nous sommes la plus petite entreprise aux côtés du groupe Barrière ou des croisières du Ponant !» déclare-t-il.

Le verre de l'amitié en présence d'élus de la mairie, de la CDA, 
les responsables de l'Office de Tourisme

 Qu’a-t-il de particulier, le Palissy III ? 

« Les Croisières charentaises sont nées de l’idée de s'investir et de promouvoir le tourisme vert au cœur de la Charente grâce à un nouveau bateau exemplaire. C'est ainsi qu’a été inauguré en avril 2018 le bateau électro-solaire "Bernard Palissy III". Conçu pour naviguer durablement et en respectant l’environnement, il offre des promenades fluviales "zéro émission", sans bruit et sans gaz à effet de serre. Moderne et écologique, il s’accorde en douceur avec le fleuve » explique le propriétaire.

A ce jour, 13000 litres de fuel ont été économisés, donc moins de particules fines et d’émissions de CO2 dans l’atmosphère ; la lubrification des arbres à hélices est faite avec de l’eau sous pression et non plus de la graisse ; les décibels sont réduits de 50%, offrant un confort auditif aux passagers ainsi qu’au personnel qui effectue plus de 1000 heures de navigation dans un calme sonore ; il n’y a plus de moteur thermique et les batteries, en lithium, sont rechargées à quai. Recyclables à 97%, elles ont une espérance de vie de plus de dix ans. Elles peuvent avoir une seconde vie, la revente ou être employées dans des systèmes hydrogènes quand ces derniers seront opérationnels. Le contrat passé avec le fournisseur d’électricité est en « énergie verte ». 15% des besoins du bateau viennent des panneaux solaires et sur place, on peut déguster « un café solaire ! ». Les berges sont moins impactées par le sillage du bateau (cette réduction du batillage correspond à 10.000 km parcourus sur une saison).
Le Palissy III est construit en aluminium recyclable à 100%. A bord, sont utilisés des gobelets et pailles en carton, permettant le tri sélectif. Quant aux eaux noires du bateau, elles sont vidangées dans le réseau de tout à l’égout de la ville (Port la Rousselle).
Bref, les clients sont heureux de cette embarcation silencieuse et spacieuse, comme en témoigne le livre d’or. L’équipe salue « ce nouveau jouet » avant-gardiste. Depuis sa mise en service, le nombre de passagers a été de 15000, soit une augmentation de 20%.
Ce bateau nouvelle génération fait également des curieux, venant du Nord ou des Ardennes se documenter et s’infirmer pour, qui sait, reproduire une telle innovation dans leurs territoires.
Pascal Duc se rendra en mars prochain à Paris où il est invité au Salon Mondial du Tourisme 2019. En attendant, il a levé son verre avec Lucas à ce trophée qu’il a mis en bonne place dans le Palissy III. Les prochaines sorties auront lieu dès avril prochain !

• Le projet a commencé en 2012 avec la recherche de partenaires financiers dont la CDA, le Département, la Région et l’Europe. Prix des travaux 1.450.000 euros. A l’exception des batteries qui viennent des USA, la plupart des entreprises qui ont travaillé à la réalisation du bateau sont issues de la région. La coque a été fabriquée en Vendée.

Le trophée éco-conçu a été réalisé par l’artiste Amandine Serran, 
alias Fée Clochette (© Nicole Bertin)