Saintes : après le sénateur Daniel Laurent venu dialoguer avec eux, les gilets jaunes aimeraient rencontrer leur député, Jean-Philippe Ardouin

Daniel Laurent l'avait promis, il est allé à la rencontre des gilets jaunes lundi après-midi à Saintes. Un échange constructif et parfois animé sous une pluie soutenue qui n'a pas empêché une franche discussion

Daniel Laurent répond aux questions des gilets jaunes

« Ce que nous voulons, c'est défendre notre pouvoir d'achat et nous reconnaître en ceux que nous avons porté au pouvoir » souligne un gilet jaune. De la taxe sur les carburants, une grande partie du système est aujourd'hui remise en cause. Situation résumée par cette phrase : « si tu ne dis rien, tu finiras par être déshabillé par ce gouvernement ». Autrement dit, les gilets jaunes de Saintes attendaient avec impatience de rencontrer le sénateur Daniel Laurent. Lequel n'appartient pas à la majorité En Marche puisqu'il est chez les Républicains. Qu'importe, ils ont apprécié que ce parlementaire vienne les voir sur leur terrain, c'est-à-dire sur le rond-point de la route de Saint-Jean d'Angély.
Il n'avait pas apporté le beau temps avec lui, il tombait des cordes ! Il s'est présenté avec la simplicité qui le caractérise : « je suis un paysan, je sais donc ce qu'est la vraie vie. Je comprends votre désarroi ». Le Sénat, dans son projet de loi de finances, a voté contre l'augmentation de la taxe sur les carburants au 1er janvier 2019 ainsi qu'un budget constant en faisant des économies : « nous espérons que l'Assemblée Nationale nous suivra ». En effet, les dépenses publiques ne cessent de progresser : de 51 milliards sous le gouvernement Hollande, elles atteignent déjà 32 milliards depuis l'élection récente d'Emmanuel Macron.

La défense du pouvoir d'achat, l'avenir des jeunes et des moins jeunes

On ne peut pas tout changer, mais on peut toujours améliorer le système !

L'élu est bien conscient que les augmentations prévues, carburant, électricité, gaz vont grever le train de vie des ménages, entraînant des situations difficiles pour les personnes ayant du mal à joindre les deux bouts. La diminution des retraites et la menace qui pèse sur les pensions de réversion des veuves inquiètent pareillement. Parmi les mesures à prendre d'urgence, figure un coup de pouce au SMIC.
Au passage, Emmanuel Macron en prend pour son grade, accusé de céder "les bijoux de famille" dont, par exemple, la vente par l'Etat de 49,99 % de l'aéroport de Toulouse-Blagnac à des investisseurs chinois alors qu'il était ministre de l'économie de François Hollande. On y peut y ajouter la branche énergie d'Alstom par Général Electric, opération dont il aurait été parfaitement informé, dit-on. Daniel Laurent s'accorde avec les gilets jaunes sur la nécessité de maintenir en France des entreprises compétitives afin de favoriser et créer des emplois.

Daniel Laurent s'apprête à remettre des documents qui apporteront 
des réponses aux gilets jaunes

Et la condition agricole ?

Une discussion fournie

Les questions fusent : la rémunération des sénateurs et leurs avantages ; quid des paradis fiscaux ; quelles aides apporter au monde agricole qui traverse une phase difficile (la loi Egalim, votée en octobre, a été faite "pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire") ; comment baisser les impôts (il faut savoir que les taxes foncières et d'habitation dépendent des collectivités, mairie, conseil départemental, communauté de communes et non de l'Etat), etc. Les sujets n'ont pas manqué et les gilets jaunes entendent poursuivre leurs "consultations" auprès du député de Saintes, Jean-Philippe Ardouin, et Jacky Emon, conseiller régional.

Ils sont déterminés et imaginent passer Noël et le Premier de l'An sur les ronds-points si le gouvernement fait toujours la sourde oreille à leurs doléances. A moins qu'on ne l'équipe d'un  sonotone ?