dimanche 23 décembre 2018

Saintes/Aménagement Saint-Louis : « Il ne s’agit pas d’un débat constructif et ouvert, mais bien d’une promotion informative de pure propagande » estime le président d'ACMS

Libre expression de l'association ACMS (Activae Civis Mediolanum Santonum) que préside Jean-Michel Méchain :  
« Appel à la raison municipale ! »



« Le 7 novembre 2018, le conseil municipal a officialisé une nouvelle étape du projet de réaménagement du site Saint-Louis en votant à la majorité l’adoption d’une délibération autorisant le Maire à signer le compromis de vente à l’opérateur privé Linkcity (groupe Bouygues Construction) pour un  montant de 1,2 millions d’euros.

Ce vote a été acquis « à l’arraché » tant les consciences commencent avec retard à s’éveiller. Il reste encore un chemin à parcourir aux élus qui ne veulent pas que leurs noms soient associés à cette forfaiture en s’opposant à tout déclassement du domaine public des parcelles concernées par le projet.

Cette vente marquerait aujourd’hui « l’aboutissement d’une première phase d’un projet qui a fait l’objet d’une importante réflexion sur trois mandats successifs, depuis le départ de l’Hôpital et la mise en friche du site en 2007 » nous dit-on.

S’il faut être juste et rendre compte des consultations effectuées sous la municipalité précédente,  force est de constater que ce que l’on nous présente aujourd’hui est le fruit d’une cogitation secrète  conduite comme une conjuration avec la "fourberie" qui sied à l’entre-soi des sachants autoproclamés.

Les élus et l’opérateur inviteraient les Saintais à une réunion publique de présentation : mardi 8 janvier 2019, salle de spectacle de l’Espace Mendès-France à 18 h 30, nous dit-on. A la suite de cette réunion, trois ateliers de concertation croupions portant sur l’aménagement des autres espaces du site seraient organisés le 15 janvier à destination des acteurs du patrimoine, puis des riverains du site et le 22 janvier à destination des acteurs économiques, sur inscription à partir du 7 janvier (nombre de places limitées à 30 personnes par atelier !).

Il ne s’agit donc pas d’un débat constructif et ouvert, mais bien d’une promotion informative de pure propagande de ce dernier projet conçu sans concertation avec les Saintais.

Le but est bien en effet de tenter de faire croire, par un simulacre, à l’adhésion du bon peuple à ce délire financier et patrimonial. On est dans « la geste obligée »… la « Com » !

Pour l’ACMS :

Nous rappelons que le site est un véritable trésor archéologique pour notre cité et que sa disparition sonne le glas de tout projet de territoire consacré au monde gallo-romain. Saintes, dont les moyens financiers sont limités et les richesses patrimoniales coûteuses (1), peut légitimement revendiquer pour le domaine gallo-romain le leadership d’un projet régional et européen. C’est un atout de développement pour notre cité.

Depuis l'Antiquité, le site considéré n’a jamais été un espace d’habitat. Toutes les spéculations sur « la renaissance d’un quartier » sont des discours sans fondement visant à encourager, nourrir et légitimer la seule spéculation foncière. Pas plus il n’est le centre de la cité actuelle puisque ce dernier s’articule entre la Prison, l’église Saint-Vivien et la place Blair. Le programme cœur de ville est pour partie détourné.

Un fait nouveau majeur enfin est intervenu depuis les premières études : la disparition du musée lapidaire. Conjuguée à l’opportunité de développement présentée par le patrimoine gallo- romain,  la nécessité d’intervenir sur l’amphithéâtre, les thermes, l’aqueduc et la disponibilité du site Saint-Louis, nous avons là une conjugaison historique en terme d’opportunité pour faire émerger un véritable projet d’ampleur.

Ces trois points militent bien pour que le site Saint-Louis soit au principal consacré à la mise en valeur du patrimoine gallo-romain de la cité. La création d’une structure muséale moderne (collections recherches, médiation culturelle) et la vitalisation du site par l’ouverture d’une véritable agora d’expression ouverte aux Saintais est un objectif de pure raison. Ce n’est pas d’un musée provincial fourre-tout dont notre ville a besoin.

Il n’exclut pas la création d’activités hôtelières, d’habitat et commerciales nouvelles, en dehors de l’emprise elle-même. Vous savez nos propositions, mais vous les méprisez.

La parole des citoyens est aujourd’hui bâillonnée. Ce n’est d’ailleurs pas sans rappeler le malaise qui se fait jour dans le cadre national.

Le vrai courage serait, avant le désastre financier et patrimonial annoncé, de saisir les citoyens de la cité pour qu’ils se prononcent par référendum local, après une campagne d’information digne et n’écartant aucune des parties, sur l’avenir du site.

Non, Monsieur le  Maire, les Saintais ne vous ont pas signé un blanc-seing sur la base d’un programme dont il vous été signalé en son temps l’imprécision que vous souhaitiez par « prudence » entretenir.

Vous voulez ficeler l’affaire, aller vite. Le conseil municipal vote sur la base de documents incomplets et comportant des erreurs rédactionnelles, vous ne répondez pas au courrier pour épuiser les délais de recours, cela en est devenu pitoyable. Pourquoi une telle précipitation ? La transparence vous fait-elle peur ?

Vous leur devez donc aujourd’hui des comptes sur la nature d’un tel projet avant toute décision et d’engager structurellement notre ville.

C’est eux qui doivent décider ».

(1) : Il fallait 2,5  M euros pour le transept sud de la cathédrale en 2014… dossier au « point mort » que l’ACMS veut réveiller.

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