Au centre, Claude Belot aux côtés du sous-préfet, Jérôme Aymard |
Ouvrez le ban : « les territoires ruraux sont incompris du pouvoir central. Ici, le 4 G ne fonctionne pas, le portable est aléatoire et le Conseil départemental se charge financièrement du déploiement de la fibre. Les travaux sont en cours. Ils sont gratuits dans les métropoles. Par ailleurs, nous nous battons pour que l’hôpital de Jonzac ait une IRM. La répartition géographique doit être respectée afin que tout ne soit pas destiné à La Rochelle. Tant que le choix n’est pas décidé, je mène le combat ».
Il enchaîne sur la façon dont Paris considère, à son sens, les communes rurales. Jérôme Aymard est chargé de faire remonter « cet état d’esprit » au préfet Fabrice Rigoulet-Roze, lequel le transmettra aux instances de la capitale : « Représentant une large partie du pays, nous éprouvons un profond besoin d'égalité de traitement des services publics. Nous sommes 129 communes au sein de la CDCHS, peut-être bientôt 130 si Saint-Palais sur le Né rejoint la Charente-Maritime. Tous ensemble, nous préparons l’avenir ».
La loi NOTRe « une stupidité » ?
Comment fonctionne la CDCHS ? Partage des tâches. Elle laisse les communes gérer la proximité (écoles, voirie, traitement des problèmes sociaux, etc) tandis que l’intercommunalité investit dans l'économie et le développement : « aujourd’hui, on nous pénalise. L’Etat nous demande de prendre l’essentiel des compétences des communes, sinon il menace de nous supprimer la DGF. Pourtant, nous ne coûtons pas cher au budget de la nation ! Certaines intercommunalités acceptent et c’est ainsi que moi, par exemple, je devrais aller régler les problèmes de cantine à Saint-Aigulin ! L’acte II du système est facile à imaginer : les communes ne serviront plus à rien et de 36000, leur nombre passera à 3600 comme le souhaite sans doute la Haute fonction publique. Nous attendons au contraire de l’Etat qu'il soit facilitateur ». A noter que le transfert de la compétence "eau et assainissement" à la CDCHS sera obligatoire au 1er janvier 2020.
Le mécontentement revient sur le devant de la scène avec le commerce, la loi NOTRe demandant aux intercommunalités de se substituer aux communes, lesquelles ne pourront plus aider ou aménager des locaux de première nécessité (boulangerie, bar-tabacs, etc). La CDCHS s’y oppose en prenant une délibération avant le 31 décembre 2018. Claude Belot cite en exemple la commune de Marignac qui a favorisé l’installation d’une belle boulangerie employant 5 salariés.
Lors de l’examen de l’ordre du jour, la tension baisse pour remonter en fin de séance. Pour Claude Belot, la loi NOTRe dit n’importe quoi et c’est « une stupidité » que de vouloir faire endosser aux intercommunalités les missions qu'assument traditionnellement les communes.
En clair, si la CDCHS hérite de ces nouvelles charges, elle perdra une grande partie de ses marges d'investissement, à moins d'augmenter considérablement les impôts locaux. Au stade où ils sont déjà, mieux vaut éviter le courroux des contribuables : « s’il le faut, les maires ruraux pourraient s'associer aux gilets jaunes. Nous vivons une période de défiance et de contrôles excessifs. Ici, les élus ont la sagesse de l’âge. Ils sont légalistes. Que l'Etat cesse de les emmerder en permanence ». Fermez le ban…
Bref, beaucoup de franchise verbale au cœur d'une période agitée. Attendons maintenant les grandes réunions de concertation qui se tiendront en province à l’initiative du Gouvernement. On connaît par avance les arguments qu'exposera le maire de Jonzac !
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