Lors du vernissage, qui avait lieu vendredi, Danielle Giraudeau, maire, et le conseil musical ont salué cette balade artistique à travers la Haute Saintonge. Trois mots viennent à l’esprit : limpidité, transparence et fluidité. A voir jusqu’au 26 août le mercredi de 16 h à 18 h et le samedi de 10 h à 12 h et 15 h à 18 h.
Philippe Roux et François Huchet, deux photographes de talent |
• Firo photographe Philippe Roux - Contact : 06 10 47 94 52
phroux@firo-net.com - www.firo-net.com
Et l’eau !
Quand l’eau sommeille, silencieuse au cœur du marais, elle imagine sa sœur marine qui danse avec les bateaux. Quand elle déborde et couvre la prairie, elle pense aux vagues de l’océan qui viennent battre le flanc des paquebots.
En Saintonge, il suffit de presque rien pour conjuguer l’esprit de la terre aux effluves de la mer.
La première étape de cette lisière littorale est Port Maubert, endroit pittoresque et renommé. Un chemin piétonnier serpente jusqu’au feston de l’eau. De là, on aperçoit des bateaux aux larges filets déployés. Ils capturent la pibale quand elle revient de son lointain voyage. Puis voici Mortagne et des lieux incontournables, Saint-Seurin d’Uzet et le site du Fâ qui fut, dit-on, le port de Saintes en des temps reculés.
Un peu plus loin, comment ne pas succomber au bonheur simple du pôle de Vitrezay, au port de Meschers, à ses grottes peuplées d’histoire, Régulus, Matata, à la presqu’île de Talmont, aux paysages vallonnés et aux falaises crayeuses - dont certaines sont prisonnières des terres - qu’illuminent les couchers de soleil ?
Pendant ce temps, au cœur du marais, dansent les libellules. Complices des nénuphars, elles dessinent des arabesques légères sur le miroir de l’eau.
Photo Philippe Roux |
Sous les saules et les feuillages, elle empreinte des passages qu'elle seule connaît. Elle bouscule les nénuphars et raconte des choses étranges sur les fosses que les fées ont creusées lorsque l'eau se perd dans le miroir de la nuit. On y avait installé des moulins. Il en reste quelques ruines au milieu des roseaux. Parfois, de vraies maisons s'élèvent le long des chaussées solides où aboutit le marais. Inondé tout l'hiver, il aligne dans l'eau les pieds d'arbres glacés pour accueillir le soleil rouge au dessus des peupliers, des vols de canards et des nuages. Comme si tout cela était immense et ne finissait jamais.
C'est l'illusion du marais, comme l'illusion de la brume. Le temps s'arrête, les chevesnes musardent entre les eaux, la couleuvre se love et se détend. L'été, on entend le cri rauque du râle et l'envolée lourde de la poule d'eau. Rien n'a d'importance que ce petit morceau de temps, arrêté là par hasard qui voudrait faire croire qu'il est l'éternité.
Nicole Bertin
Ces clichés sont avant tout une évasion dans un monde de beauté, le nôtre. Gardons-le intact !
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